What He Wrote
Son visage s'assombrit d'un coup. Il a peur à son tour et je m'en réjouis bien plus que je ne l'aurais imaginé.
—Je ne veux pas me mettre dans une situation délicate. C'est déjà pas évident de garder un peu de vie privée dans ce genre de métier, je ne veux pas déconner avec mon image et...
— Calme toi. Je ne vais pas te faire poster un truc dément sur les réseaux sociaux. Au contraire même je vais t'apprendre un petit tour de magie. Je te promets qu'il n'en découlera que du bon pour toi.
— Bien... Allons-y.
— C'est parti ! Tu rentres l'adresse mail de ta fiancée, tu vas lui écrire quelques lignes. Rien de méchant, rien de mauvais. Que du bon, je te le promets.
— Je commence par quoi ?
— Tu lui dis "bonjour" ou "salut Chérie", ce que tu as l'habitude de lui dire, c'est toi qui sais. Tu introduis en douceur, tu restes classique.
Dylan commence à écrire une formule basique.
—Et je lui dis quoi ?
— C'est là qu'on va s'amuser : tu vas lui expliquer à quel point elle est importante pour toi, à quel point tu la désires et combien elle te manque.
— Mais je ne lui ai jamais écrit un truc pareil !
—Et bien justement. Les retombées vont être fort agréables à ton retour. Il va falloir que tu ailles fouiller dans ta mémoire toi aussi, ça tombe bien que tu saches utiliser cette méthode. Tu vas aller chercher dans tes souvenirs trois éléments qui ont pu te mettre en émoi.
Il prend un air sérieux et se mord la lèvre.
— Tu veux dire la dernière fois que je l'ai trouvée sexy ou que nous avons...
— Pas réellement. Pourquoi pas si ça t'aide mais si la dernière fois que tu as été excité c'est hier soir dans ta chambre devant un film X ça fera très bien l'affaire. Essaye de me trouver les trois dernières fois où tu as été sexuellement ému. Prends une minute et une gorgée de bière de réflexion si tu veux. Pour le moment n'écris pas : raconte moi.
Après s'être passé les mains successivement sur le visage, dans les cheveux et sous les bras il finit par jouer le jeu. Il ferme ses paupières et prend une grande inspiration. J'ai mal pour lui mais ma pitié s'est envolée en même temps que mon slip.
— Trois choses... Bon... Euh... Quand je suis allé prendre l'avion pour Londres Brittany se préparait pour aller à un casting. Elle portait une robe toute simple. Ni trop courte, ni trop longue. Elle s'est tournée vers moi pour me dire au revoir avec son café dans les mains et le tissu a bougé sur ses cuisses. Je ne peux pas me l'expliquer, ça n'avait rien d'exceptionnel mais pendant une grande partie du vol je n'ai cessé d'imaginer ce qui pouvait se passer sous sa robe, ce qu'elle portait ou pas. Avec qui elle avait rendez-vous. Je n'imaginais même plus son visage, je ne pensais qu'à ses jambes et à ses hanches.
— Et bien c'est parfait ça ! Tu es plutôt doué, lui dis-je pour l'encourager. Encore. Il m'en faut deux autres. Ça c'était il y a trois jours. Tu as bien pensé au sexe ces dernières quarante-huit heures, non ?
Malgré la lumière tamisée du lieu je perçois bien le rouge qui lui monte aux joues. Je donne une petite tape amicale à mon Dragon et savoure le début de ma revanche. L'homme un peu saoul va se plier à l'exercice sans même s'en rendre compte. Le tenir à mon tour à ma merci est prodigieusement jubilatoire.
— C'est... Oui... En fait...
— Aller, il n'y a rien de mal à penser à ça quand on est en voyage sans sa petite amie à vingt-cinq ans. C'était quoi la seconde minute érotique après la journée de la jupe ?
Il avale sa salive avec précaution avant de tourner des yeux dorés et brillants vers moi, l'alcool va lui délier la langue sans même qu'il n'y prenne garde.
- Lorsque je t'ai demandé une dédicace. Ton chemisier était entrouvert et le décolleté laissait entrevoir la naissance de tes seins. Etre debout, au dessus de toi, et pouvoir regarder en toute impunité sans que personne, pas même toi, ne s'en rende compte était très excitant. J'y ai d'ailleurs...
— Oui, quoi ?
— Non rien. Oublie.
— Il nous manque le dernier. Je t'écoute.
Il boit le fond de sa bière d'un trait et tourne vers moi un regard plein de sérieux et d'alcool.
— Je ne pensais pas que tu le ferais. Je pensais que tu reviendrais en balançant un truc du genre "Je n'y arrive pas, chacun son métier, t'es un malade", que tu m'insulterais même, mais lorsque que tu es restée deux minutes ou peut-être trois enfermée dans les toilettes je n'ai pas pu m'empêcher de t'imaginer retirer ta culotte. Je n'ai pas pu m'empêcher de m'imaginer en train de la faire glisser sur tes jambes et de... il ferme les yeux en faisant des moulins avec son poignet.
— Et de ?
— On a dit trois. Pas quatre, sourit-il.
— Ok. Maintenant tu vas utiliser tout ça pour écrire un mail à ta fiancée.
— Je ne vais pas lui dire que j'ai regardé les seins d'une inconnue avec envie et que je lui ai demandé sa culotte le lendemain !
— Non, bien sur. Mais on va s'en servir tout pareil. Comme c'est ta première fois tu as besoin de l'aide d'une main experte pour ne pas aller trop vite, pour ne pas être empressé. Je vais te guider. Écris !
Je rapproche mon tabouret de lui et souffle à son oreille un message aussi érotique que je suis saoule. Son haleine chargée, elle aussi, tente parfois de refréner la puissance des phrases qu'il écrit de lui-même. Il m'impressionne par son imagination : pour quelqu'un qui était incapable de pianoter un SMS il a de grandes idées par e-mail. Je corrige ses répétitions, je sanctionne sa ponctuation et badine avec ses abréviations. Au bout de quelques minutes le mail est prêt à être envoyé.
— Je pense que c'est bon.
— Maintenant il faut lire à voix haute pour être certain du bon impact de tes phrases.
— Maintenant ?!?
— Oui. Vas-y, je t'écoute.
Dylan prend une grande inspiration et tente de maîtriser un rire nerveux avant de se lancer. Il me reste trois gorgées à peine pétillantes à savourer pendant ma revanche.
"Bonsoir ma douce,
Je suis seul ce soir dans ma chambre et je pense à toi. Ces derniers mois nous ont souvent éloignés l'un de l'autre et je passe plus de temps en tête à tête avec mon ordinateur la nuit qu'avec tes jolies fossettes.
Il est tard et je ne trouve pas le sommeil. J'ai du mal à sortir de mon esprit l'image de la dernière fois où je t'ai regardée avant de partir pour l'aéroport. Tu portais cette robe jaune que tu ne mets que lorsqu'il fait très chaud. Tu as souri en me faisant un signe de la main et tu es partie vers la terrasse avec ton café. Le mouvement de tes hanches a fait glisser le tissu de ta jupe sur tes cuisses comme une caresse que je n'avais pas pris le temps de te donner ce matin là. Cela fait maintenant trois jours que je te vois et te revois tourner, je pense à ce morceau d'étoffe que j'aurai du lisser de la main sur ta peau ou au contraire retrousser jusqu'à ta taille. Tu aurais posé ton café sur l'étagère et te connaissant tu aurais bombé la poitrine dans un air de défi.
Mais tu es petite vois-tu, et je suis grand. J'aurais suspendu mon geste. Je me serais approché dans le calme pour mieux me pencher au dessus de toi. J'aurai respiré le parfum dans ton cou et laissé glisser mon regard dans ton décolleté. Il m'aurait fallu prendre mon temps pour contempler la naissance de tes seins, mal dissimulés par le tissu clair. J'aurais soufflé un peu sur toi et tu aurais entrouvert les lèvres en fermant tes jolis yeux. Puisque tu ne me regarderais pas j'en profiterais pour passer ma main à l'intérieur, là où ta peau est plus fine, j'attraperais, sans demander la permission, les fruits murs que tu me caches. Un doigt, puis un autre. Je prendrais mon temps sous ton vêtement. Ton regard et ton souffle changeraient de ton et j'en profiterais pour remonter mon autre main le long de ta cuisse.
Est-ce que tu portais une culotte ce jour là ? Est-ce que tu avais mis la bleue que j'aime bien ?
Dans l'immense lit de mon hôtel je rêve éveillé à toi et je ne peux m'empêcher de me demander à quel fantasme je vais me raccrocher lorsque j'aurais éteint l'ordinateur... Celui dans lequel tu ne portais rien ? Celui dans lequel je retirais tes dessous bleus ? Ou celui dans lequel tu les retires seule en ce moment même ?
Je pense fort à toi et je t'embrasse.
Dylan"
—Je ne peux pas envoyer ça !
—Ah non ? Et pourquoi pas ?
— Parce que je ne l'ai jamais fait. Parce qu'elle ne croira jamais que c'est moi qui ai écrit ça !
— Vraiment ? Et ça pourrait être qui ? Envoie-le. Maintenant.
— Franchement je ne sais pas...
—Tu as quelque chose dans la poche qui m'appartient. Tu ne peux pas me refuser ça. Qu'est ce que tu risques ? Qu'elle attende ton retour avec impatience ?
Il secoue la tête de droite à gauche pour marquer son hésitation puis finit par se décider et appuyer sur "Send". Il souffle un grand coup puis me regarde en souriant.
— Merci pour l'expérience. Je t'offre un dernier verre ?
— Non merci, j'ai déjà trop bu et je me lève tôt demain. Je me suis bien amusée mais je vais devoir y aller.
— Tu as raison, je vais rester là dessus moi aussi. Je pars avec toi.
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Un petit chapitre dédicacé à Dreamcatcher1SV et ses commentaires toujours très drôles ! Si ce moment vous laisse sur votre faim je vous conseille de filer lire son torridissime "Against You", les aventures de Nir & Sav ne vous laisseront certainement pas de glace...
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