Avec difficulté je me lève pour aller en cours. Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit après ma soirée avec Jules. 

Même si j'aimerai énormément rester dans mon lit je me motive à me préparer et à aller à la fac pour que je valide mon année.

 Je rejoins mes amis et leur raconte la soirée avec mon ami d'enfance.

Je leur confie que malheureusement mes sentiments pour lui sont devenus plus forts et que c'est un problème car il aime les filles et pas les garçons. 

Maxence tente de me remonter le moral en émettant la possibilité qu'il soit bi.

Cependant, je sais que s'il y a bien une personne sur terre qui est cent pour cent hétéro, c'est Jules. 

Il ne me considérera toujours comme le bon pote et c'est ce qui me fait le plus mal. 

Je savais qu'il ne fallait pas que je le revois. Je savais que j'allais souffrir. 

Mais pour rien au monde je serai passé à côté de la possibilité de passer du temps avec lui. 

J'ai besoin de lui dans ma vie, qu'importe s'il ne reste qu'un ami à ma plus grande tristesse.

 Je n'ai pas le choix, il faut que je parvienne à tourner la page et surtout à trouver quelqu'un qui me fera l'oublier et qui me prouvera que Jules Bolans n'est pas mon âme sœur. 

Quelque part dans ce monde il doit bien y avoir quelqu'un qui me correspond et qui ne s'appelle pas Jules Bolans. 

Du moins je l'espère de tout cœur, sinon je suis foutu. 

Je chasse toutes ces pensées de ma tête et me concentre sur les dires du professeur.

***

A la cafet, Alice nous parle de son nouveau crush Mathéo qu'elle a rencontré au supermarché où elle travaille à mi temps en tant que caissière pour mettre de l'argent de côté. 

Alice est un vrai cœur d'artichaut elle tombe amoureuse du premier gars qui lui tient la porte d'un magasin. Elle s'imagine déjà emménager avec lui, se marier avoir 3 gosses et un chien. 

C'est le genre de fille qui croit au conte de fée et qui attend de se mettre en couple avec le prince charmant. 

Malheureusement pour elle, l'heureux élu n'est pas encore venu frapper à sa porte. 

A moins que ce fameux Mathéo soit le garçon qui comblera de bonheur ma meilleure amie du moins je lui souhaite de tout cœur.

 C'est la fille la plus adorable que je connaisse.

 Elle a un cœur énorme, un peu tête en l'air et maladroite mais elle est toujours là dans les bons moments comme dans les moments les plus difficiles et c'est ce que j'apprécie le plus chez elle.

 Maxence quant à lui est en couple depuis 4 ans avec sa copine Lola. Ils filent le parfait amour, il n'y a pas eu le moindre faux pas pour le moment et je lui souhaite que cela continue ainsi. 

Nous terminons notre repas puis nous nous apprêtons à sortir de la cafétéria quand tout à coup je tombe nez à nez avec Léo, mon premier petit-ami et le seul que j'ai jamais eu. 

Sur toutes les facs du coin il a fallu que ce dernier choisisse la mienne et sur tous les étudiants qu'il y a dans le campus il a fallu que nos chemins se recroisent comme par hasard.

 Il me dévisage, gêné et alors que je lui tourne le dos, ce dernier me prend la main m'obligeant à le regarder droit dans les yeux.

 Ce contact me donne les frissons et me rappelle les bons moments passés ensemble. 

Il me demande si on peut parler tous les deux dans un endroit calme. 

Je consulte mes amis et ces derniers me font un signe de la tête qui signifie qu'ils n'approuvent pas ce que je fais mais que si Léo me fait une nouvelle fois du mal ils lui cassent la gueule.

 Je les rassure avec un sourire et je suis mon ex en dehors de la fac.

 Nous nous asseyons sur un banc et j'attends qu'il se lance. Léo me fixe droit dans les yeux et m'annonce :

« J'ai beaucoup réfléchi à notre rupture.

- C'est toi qui a cassé je te signale. Je lui réponds d'une voix sèche.

- Je sais mais je n'ai pas été honnête sur les raisons de notre rupture.

- Comment ça ? Je le questionne abasourdi

- Je t'ai dit comme excuse que je ne ressentais plus rien pour toi mais je t'ai menti. J'ai rompu avec toi parce mon père nous a surpris le jour du bal en train de nous embrasser et qu'il l'a très mal pris. Tu le connais il est homophobe, s'il aprennait que nous étions ensemble, il me renierait. Je sais que je suis un lâche, j'aurais dû faire mon coming out, j'aurais dû me battre pour nous mais j'ai baissé les bras. Je n'ai pas trouvé le courage d'affronter mon père. Je n'ai pas ta force Aloïs, je ne suis qu'un moins que rien. Me déclare t-il en fondant en larmes.

Je n'en reviens pas de sa déclaration. Il ne m'a pas quitté parce qu'il ne m'aimait plus mais pour protéger son secret. 

Je le prends dans mes bras pour le consoler. Ce n'est pas la première fois que je vois Léo fragile.

 Il m'a déjà raconté les nombreuses disputes chez ses parents, il souffre chez lui, il doit vivre avec le poids de ce lourd secret sans le partager et c'est dur. 

Le plus difficile c'est de ne pas se sentir soutenu par les gens qu'on aime. J'ai de la chance que mes parents aient compris et qu'ils ne m'aient pas rejeté. 

Je sais que c'est le rejet de ses parents qui empêchent Léo de passer à l'acte.

Déjà que la situation est tendue à sa maison, le mariage de ses parents ne tient qu'à un fil alors s'il leur annonce son comming out alors c'est sûr que la situation va dégénérer. 

Léo tremble dans mes bras, on dirait un petit oiseau qui a perdu ses ailes et qui ne peut plus voler. Le voir dans cet état me glace le cœur.

 Après de longues minutes, il se détache de moi, sèche ses larmes et plonge ses yeux dans les miens. 

J'y vois toute sa détresse et son appel à l'aide. Il me demande d'une toute petite voix :

Tu nous donnes une seconde chance ? »

Je le regarde, après l'aveu qu'il vient de me faire toutes les cartes sont redistribuées.

 J'étais persuadé qu'il ne m'aimait plus, que c'était la véritable raison de notre rupture. 

Je lui en voulais de mettre fin à notre histoire alors que j'avais le sentiment que tout se passait très bien entre nous. 

Je lui en voulais de m'abandonner, mais j'étais surtout énormément blessé de ne plus le rendre heureux. 

Je souffrais de ne plus lui apporter de la joie, du réconfort. Je souffrais de perdre la relation sublime que nous avions. 

Je souffrais de ne plus l'avoir à mes côtés. Je souffrais de ne plus être aimé.

 Mais je me trompais, il a dû mettre un terme à notre histoire à contre cœur.

Ce n'était pas sa volonté, s'il y avait eu une autre solution pour que nous soyons ensemble sans que cela nuise sa famille, il l'aurait fait. 

Je l'observe et toutes nos soirées dans sa chambre, au stade de foot, au parc, au ciné, au resto ressurgissent d'un seul coup.

 J'ai été heureux avec lui, il me rendait heureux. 

Et rien qu'à ce constat je sais que j'ai déjà pris ma décision.

 J'efface Jules de ma vie car je sais que rien ne se passera jamais entre nous. 

En face de moi j'ai un homme blessé par la vie avec qui j'ai vécu des moments incroyables et dont j'ai envie de voir ce que peut donner le futur de notre relation.

 En guise de réponse, je m'approche délicatement de lui et je l'embrasse avec passion.

 Ses baisers m'avaient manqué. Il m'avait manqué. 

Nous nous sourions puis nous retournons dans l'amphi main dans la main, comme au bon vieux temps. 

~•~•~•~

Voilà le 5ème chapitre !

Alors vous vous attendiez à ce que Aloïs et Léo se remettent ensemble ? 

Vous pensez que c'est une bonne idée ?

Quels sont vos avis sur Léo ? 

N'hésitez pas à me le faire savoir en commentaires :)