Chapitre 27
Flashback quelques années plutôt...
PDV de Léo :
Cela fait des semaines que j'attends cette soirée. Des semaines que je prépare ma tenue.
Des semaines que je rêve de ce bal de fin d'année. Des semaines que j'attends d'y aller avec Aloïs.
Ce bal clôturera notre année, à la suite de cette soirée une nouvelle étape de notre vie commencera.
Une vie où je l'espère je serai toujours aux côtés de mon petit-ami. Aloïs est la chose qui me soit arrivé de mieux dans ma vie.
Il est un rayon de soleil, il illumine mes journées. Je sais que je veux être avec lui, passer des journées inoubliables, dormir ensemble, me réveiller en sa compagnie.
Je suis tellement chanceux de l'avoir rencontré. Tellement chanceux qu'il m'aime pour la personne que je suis.
Tellement chanceux d'avoir son soutien. Tellement chanceux d'avoir son amour et sa confiance.
Il me rend heureux, comblé. Avant lui, j'essayais de me convaincre que tout allait bien dans ma vie mais ce n'était pas le cas.
Je cachais mon homosexualité et ça me bouffait de l'intérieur. J'encaissais les remarques homophobes de mes camarades de foot, celles de mon père.
J'encaissais et ne disait rien, je gardais tout de l'intérieur car je savais que si je m'exprimais j'allais tout déballer.
J'allais jeter un bombe qui aurait tout détruit sur le passage dont ma relation avec mon père.
Déjà que je n'avais pas les meilleurs rapports du monde avec lui, je devais préserver au mieux le peu de relation que nous avons.
Les seuls moments où je le rendais fier c'était quand je jouais au foot. C'est lui qui m'a forcé à pratiquait ce sport.
Au début j'étais réticent mais à force de m'entraîner j'ai appris à y prendre goût. J'aimais ce jeu de tactique et de cohésion.
J'aimais m'élancer sur le terrain et me donner à fond pour remporter la victoire à mon équipe.
J'aimais les applaudissements du public, mais ceux que je préférais c'était ceux de mon père.
Il ne manquait pas un match, à chaque fois il était posté dans les gradins et observait mes moindres faits et gestes avec attention.
J'étais scruté, le moindre faux pas que j'avais le malheur de faire, je savais qu'il allait me le reprocher le soir même.
Il était sévère avec moi, c'était rare qu'il me félicitait ou qu'il me fasse des compliments.
A force, j'avais arrêté d'espérer d'en avoir. Je me contenter de l'amour du public et cela me suffisait.
Le foot était devenu mon repère dans ma vie. Je ne vivais que pour lui, je m'y consacré corps et âme.
Je survivais grâce au foot, j'arrivais à me lever le matin car je savais que j'allais me retrouver sur le terrain.
Je survivais mais je n'étais pas épanoui contrairement à l'ensemble de mes camarades.
Je respirais par nécessité et non pas parce que j'en avais envie.
Je jouais un personnage, je le façonnais chaque jour et je tentais de me convaincre que j'étais réellement cette personne.
J'essayais de me persuader que j'étais ce garçon hétéro, sportif que tout le monde croyait.
Mais au fond de moi je savais que je me bernais d'illusions.
Malgré le succès de ma carrière sportive, j'étais malheureux de ne pas avoir la possibilité de m'assumer.
De ne pas montrer aux yeux de tous que oui j'aime les garçons et qu'il n'y a rien de mal à cela.
Je peux très bien être sportif et gay, je n'y vois aucun problème.
Ma rencontre avec Aloïs a été une bouffé d'oxygène.
C'était un nouveau souffle, avec lui j'ai appris à vivre et ne plus survivre.
Avec lui je suis revenu de mes cendres et j'ai récusité. J'ai appris à ne plus tenir compte de l'avis des autres en particulier celle de mes coéquipiers.
Quand je leur ai annoncé mon couple avec Aloïs, ils ont été surpris. J'ai eu droit à quelques félicitations polis et d'autres remarques plus blessantes.
Mais je m'en fichais de leur pensées sur mon couple. J'étais heureux avec Aloïs et c'est tout ce qui comptait.
Leur avoir avoué la vérité m'a soulagé d'un poids. Je pouvais me comporter normalement au lycée, je pouvais le prendre dans mes bras, l'embrassait sans vérifier que personne ne nous observe.
J'étais libéré de ne plus me cacher. Le lycée était devenu ma bulle de bonheur. Il n'y a qu'avec mes parents où je n'ai pas trouvé le courage de faire mon coming out.
Je connais mon père, je sais que s'il l'apprend il me reniera. Je ne peux pas me permettre de perdre le seul père que j'ai.
Même si ce n'est pas le meilleur père du monde, c'est le mien et je dois l'accepter. Il est ma famille que je le veuille ou non.
Si j'avoue la vérité, le mariage de mes parents éclatera. Il est tellement fragile que le moindre changement, la moindre nouvelle foutra tout en l'air.
Je ne peux pas faire ça pour ma mère, elle tient à leur union comme la prunelle de ses yeux. Elle se raccroche à mon père, il est son rocher sans lui, elle ne pourrait pas vivre.
Elle l'aime malgré son comportement négligeant à mon égard. Elle espère qu'un jour il redeviendra l'homme pour qui elle est tombée amoureuse.
Elle reste avec lui pour les souvenirs qu'ils ont eu, pour les moments heureux qu'ils ont partagé.
Elle espère retrouver cette époque où tout allait pour mieux.
Ma mère est bienveillante avec moi, elle m'aime et fait de son mieux pour que je manque de rien.
Elle m'a toujours réconforté lorsque son mari m'enguelait, elle m'a toujours témoigné de son amour. Elle a toujours fait de moi sa priorité. Elle s'est toujours conscacré exclussivement à moi.
A défaut d'avoir un père bancal, j'avais la meilleure mère de l'univers.
Pour elle, pour son bonheur je dois continuer de mettre mon masque devant eux.
Je dois continuer de jouer le fils parfait, pour que ma génitrice ne cesse de connaître la joie. Si elle se sépare de mon père, elle ne s'en remettra pas.
C'est son premier amour, le seul et unique. Elle n'a connu que lui, il est sa boussole.
Pour ma mère, je me dois de tout faire pour garder mon secret. Aloïs le comprend et ne me le repproche pas, ce qui me le fait l'aimer encore plus.
Je chasse ces pensées de ma tête et sonne chez ce dernier, nerveux. J'ai peur de rencontrer ses parents. Il m'a assuré que ça allait bien se passer.
Je le crois mais je ne peux m'empêcher de douter. Et s'ils ne m'aimaient pas ? Et s'ils pensaient que je n'étais pas assez bon pour leur fils ?
Et s'ils pensaient que je n'étais pas digne de lui ?
Je souffle un bon coup pour me calmer, vérifie que mon costume bleu marine n'est pas froissé et j'attends que la porte s'ouvre.
Aloïs fait son apparition vêtu d'un costume noir qui lui va élégamment bien malgré sa musculature peu développé.
Il est magnifique dedans, je n'ai qu'une envie c'est de l'embrasser. Je me retiens pensant que cela ne ferait surêment pas bonne impression devant ses parents.
Le jeune homme me dévisage lui aussi et sourit, je rentre et il me présente ses géniteurs. Ces derniers sont très accueillants ce qui me rassure.
Nous discutons quelques minutes puis vient le moment des photos. Une main derrière le dos de mon copain, j'élabore mon plus beau sourire devant l'objectif.
Suite à cette étape, nous sortons de la maison et nous nous installons dans ma voiture. Une fois tous les deux, je m'empresse de déposer un baiser sur ses lèvres.
Comme à chaque fois, ses baisers me font tourner la tête et me permettent d'oublier tous mes problèmes.
Ses baisers sont une thérapie, mon remède pour mon bonheur.
Nous démarrons et nous nous dirigeons vers le lycée. Tous les élèves de terminale se sont mis sur leur trente et un.
Ils ont tous mis leur plus belles tenues mais une chose est sûr c'est Aloïs et moi qui illuminons le bal ce soir.
Avant d'entrer dans la salle, je prends sa main dans la mienne et nos yeux se rencontrent. Je plonge mes iris dans les siens et j'y perçois plein d'amour.
Il ne me faut rien de plus pour que je l'embrasse de nouveau comme si ma vie en dépendait.
Avec lui je n'arrive pas à me contrôler, je laisse mon cœur me dicter mes actes, je laisse mon cerveau en pause.
A la fin de ce moment fort en émotion, je détourne le regard du sien et rencontre celui d'un homme qui nous fixe au loin, le visage dépité.
Ce n'est qu'en reconnaissant le visage de mon paternel au loin que je fissure. Voir sa stupéfaction, me terrifie.
Je m'éloigne précipitemment d'Aloïs, ce dernier est déboussolé. Il ne comprend pas ma réaction si soudaine.
Je lui affirme que j'ai une soudaine envie d'aller aux toilettes et que je le retrouve à l'intérieur. Il opine de la tête et entre dans la salle.
Je vérifie qu'il est fermé la porte pour me diriger vers mon père.
A sa hauteur, je n'ai qu'une envie c'est de m'enfuir le plus loin possible et de me réfugier dans les bras d'Aloïs.
Mon géniteur me reluque, furieux. Je prends mon courage à deux mains pour le questionner :
« Qu'est ce que tu fais là ? Tu devais pas être avec maman au resto ?
- Je me rendais au bar avec des potes ça c'est fait de dernières minutes. Ne change pas de sujet. C'était quoi ça Léo ? Réplique l'homme en face de moi en colère.
A ce moment-là, je suis au bord du gouffre. 2 choix s'offrent à moi.
Soit je lui confie que je suis gay et cela revient à me jeter dans le vide et je mets un terme à son mariage ou alors je bluffe et je sauve son union avec maman et ma relation avec lui.
Si je mens, je sais que je vais devoir rompre avec Aloïs.
C'est l'unique solution, mon père sera encore plus sur mon dos à surveiller tous mes déplacements, mes actions.
S'il me surprend en compagnie d'Aloïs une énième fois cela sera la crise. Si je ne veux pas détruire ma famille, je dois sacrifier mon couple avec Aloïs.
Je dois renoncer à la seule chose qui apporte de la lumière dans ma vie. La seule chose qui permet de ne pas sombrer.
La chose qui m'importe le plus je dois y mettre un terme. Et je trouve ça tellement injuste, pourquoi je n'aurais pas le droit d'aimer moi-aussi ?
Pourquoi je n'ai pas le droit d'avoir accès au bonheur ?
Pourquoi j'ai un père autant peu incompréhensif et tolérant ?
Je suis en colère, contre lui, contre son tempérament de merde, contre ses préjugés à la con.
J'aimerai tellement m'en foutre de son avis et faire ce que je veux, aimer qui je veux sans qu'il me juge.
Mais pour ma mère je ne peux pas.
Mon père est déjà exécrable, s'il apprend pour mon homosexualité il deviendra le diable en personne.
Elle devra supporter encore plus cet homme qui partage son quotidien car elle ne se résoudra pas à le quitter, elle en est incapable.
Je dois penser à elle avant de penser à moi. Elle doit être ma priorité comme moi j'ai été la sienne toutes ces années.
Pour elle, je réponds à contre cœur en tentant d'être crédible :
- C'est mes coéquipiers de l'équipe de foot, ils m'ont donné le gage d'embrasser ce garçon. Tu les connais, on se fait sans cesse des blagues entre nous. Jamais je ne pourrais être en couple avec un garçon ça me répugne. J'ai failli vomir quand j'ai dû l'embrasser alors sortir avec lui ce serait l'enfer sur terre !
- Si ce n'est qu'une blague ça va. Mais dit à tes camarades d'arrêter ces conneries ou sinon on va croire que t'es homo !
- Oui, je leur dirai. Bon je vais les rejoindre à ce soir. » Je rétorque soulagé qu'il est gobé mon mensonge.
Je tourne les talons avant que mon père ne voit mes larmes couler. Il me reste une soirée où je peux encore être avec Aloïs et ce n'est pas mon père qui va la gâcher.
Je le retrouve un verre à la main avec ses amis. Je sèche discrètement mes larmes et j'affiche un énorme sourire sur mon visage pour masquer la tristesse qui me consume de l'intérieur.
Je parle avec lui comme si mon monde ne s'était pas écroulé, comme s'il ne s'était rien passé. J'essaye de tout oublier l'espace d'une soirée.
Lors du slow, nous rejoignons la piste de danse et la proximité de nos corps me réconforte. Dans ses bras, je me sens en sécurité comme si rien ne pouvait m'atteindre.
Mon cœur bat tellement vite que j'ai l'impression qu'il va exploser.
A la fin de la chanson, je dépose un baiser sur ses lèvres. Un baiser doux, plein de mélancolie, plein de tendresse. Un baiser qui devrait perdurer toute l'éternité mais ce n'est pas le cas.
Ce baiser me remue dans tous les sens car je sais que cela c'est le dernier que nous échangeons.
S'il me chamboule autant c'est parce que c'est un baiser d'adieu.
Mes lèvres contre les siennes, j'oublie mon altercation avec mon père, j'oublie que dans quelques heures ce sera notre fin.
Aloïs détache ses lèvres des miennes délicatement rompant brusquement mon cocon confortable.
La soirée se poursuit jusqu'au moment le père d'Aloïs récupère ce dernier pour rentrer à leur domicile.
Avant qu'il ne monte dans la voiture, je saisis sa main et lui demande si je peux lui parler quelques minutes.
Il accepte et nous nous isolons à l'écart pour discuter au calme. Je ferme les yeux, respire profonémment pour récupérer le peu d'énergie qui me reste et je me lance.
Je romps avec lui en lui disant que je ne l'aime plus, que je n'éprouve plus rien pour lui. Je le remercie pour notre histoire, pour les merveilleux moments passés à ses côtés.
Ce dernier est abbatu et ne comprend pas. Il tente de me raisonner mais j'ai pris ma décision. Je le regarde s'éloigner de moi en larmes.
A mesure que la distance entre nous deux s'accentue, mon cœur se brise de plus en plus. C'est fait, j'ai anéanti son cœur, j'ai anéanti le mien.
J'ai été le destructeur de notre couple, de notre amour. Je suis le poison de notre relation. Je rage d'en être arrivé là.
Je me hais d'avoir mis un terme à notre histoire. Toute cette souffrance à quel prix ? Toute cette douleur pour un père qui ne me comprendra jamais.
Toute cette douleur pour un père qui ne m'acceptera jamais. Il ne mérite pas que je renie mon bonheur avec Aloïs mais ma mère oui.
Désespéré, je rentre chez moi, le cœur lourd. Je m'écroule dans mon lit en repenssant à ce qu'il vient de se passer. Je n'en reviens pas de l'avoir quitté.
Je ne suis qu'un connard de le faire souffrir de cette manière. Je mettais promis que je ne serai pas une cause de malheur pour lui. Je n'ai pas sû tenir cette promesse.
J'ai trahi sa confiance, j'ai démoli son amour.
J'ai incendié son cœur, crée un feu qui le consume jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien.
Je suis l'auteur de sa destruction et pour cela je ne me le pardonnerai jamais.
~•~•~•~
Voici l'avant dernier chapitre de cette histoire !
C'est le chapitre que j'ai préféré écrire de toute l'histoire (je pense que ça se voit car c'est aussi le chapitre le plus long 2600 mots sorry)
J'espère que vous avez apprécié votre lecture.
N'hésitez pas à me donner votre avis en commentaires :)
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