Chapitre 1
Un matin d'avril qui semblait aussi banal que tous les autres matins mon regard croise le sien et mon cœur manqua de s'arrêter quand je le reconnu.
Je suis directement plongé 10 ans en arrière à l'époque de notre rencontre. J'étais en primaire et j'étais assez timide, j'avais du mal à me lier d'amitié avec les autres enfants de mon âge.
Mais avec lui tout était différent, c'était le seul avec qui cela me semblait naturel de parler et de passer des moments ensemble.
Jules Bolans, mon nouveau voisin, c'était le seul enfant qui était parvenu à me faire sortir de ma timidité.
Ce garçon à la chevelure dorée et aux yeux de la couleur de l'océan m'avait pris sous son aile et m'avait fait découvrir des facettes de moi dont je ne connaissais pas l'existence.
Je me suis découvert, j'ai commencé à comprendre qui j'étais et tout cela grâce à lui.
Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi il avait été si gentil avec moi, on avait deux caractères totalement différents.
On était le jour et la nuit. Lui très ouvert, très sociable toujours là pour faire une blague et faire rire la classe. Et moi introverti et essayant de me rendre invisible le plus souvent possible.
Nous étions devenus des frères, tout le temps ensemble et durant cette période j'étais heureux. Il me rendait heureux.
Voir son visage seul suffisait à me faire sourire. Il avait le pouvoir de me faire oublier tout ce qu'il y a autour et de me focaliser sur le moment présent.
Avec lui le temps passait beaucoup toujours trop vite et je comptais chaque minute qui nous séparait. Il était ma bulle d'oxygène, je ne pouvais pas vivre sans lui.
Et ce que je considérais comme de l'amitié à l'époque, je n'ai compris que bien plus tard qu'il s'agissait d'un tout autre sentiment dont on parlait.
J'étais trop jeune pour comprendre les comportements de mon corps.
J'étais trop jeune pour comprendre que je ne le considérais pas comme un ami, pas comme frère comme je le pensais naïvement mais que je l'aimais.
Je me mentais à moi-même, je faisais taire les émotions que je ressentais.
Je les cachais car je savais que ce n'était pas normal pour un garçon de 10 ans que son cœur batte à la chamade à chaque fois que je le voyais.
Ce n'était pas normal qu'à chaque fois que nos mains se touchaient, j'avais le sentiment que mon cœur allait s'arrêter. Ce n'était pas normal de rêver tous les soirs de lui.
Alors je m'inventais des excuses et je me disais que c'était parce que je le considérais comme le frère que j'ai jamais eu.
Mais tout cela était faux, j'aimais les garçons c'était un fait. Je l'aimais lui.
Et le jour où j'ai appris la mutation pour le travail de mon père cela m'a détruit. Tous les efforts que j'avais fait sur ma confiance en moi, envoyés à la poubelle en un claquement de doigts.
J'ai dû changer d'école, me reconstruire et le pire dans tout ça, c'est que je n'allais plus revoir Jules.
On s'était promis de se voir à chaques vacances. On a tenu les 2 premières années et après plus le temps passait, plus les souvenirs s'effaçaient et on a fini par oublier et à faire notre vie chacun de notre côté.
Je suis redevenu le garçon complexé de l'époque et je suppose qu'il a continué à être le garçon sympa et avenant.
La période après Jules était une pure descente aux enfers. J'étais recroquevillé sur moi-même évitant toute interaction sociale.
J'étais un solitaire.
Je restais seul non pas par choix mais parce que je faisais fuir les gens. Je ne sais pas ce qui les retenaient de venir me parler.
Je devais avoir un problème, quelque chose qui cloche chez moi pour que personne ne veuille apprendre à me connaître.
J'observais les gens et je repérais secrètement des garçons qui me plaisaient sans jamais oser aller leur adresser la parole.
Je faisais des crises de paniques à chaque oral, je me rendais malade et je sentais que ma santé dépérissait.
J'ai essayé de mettre un voile sur mon mal-être et de ne pas le montrer à mes parents pour ne pas qu'ils s'inquiètent mais en vain.
Ma mère s'en est rendu compte et elle m'a hospitalisé. Puis elle m'a obligé à aller voir un psy pour esssayer de comprendre l'origine de toute cette souffrance.
Au début j'ai refusé, je voulais pas étaler ma vie à un inconnu, je ne suis pas fou ! Mais voyant qu'au fil du temps, rien ne s'arrangeait, j'ai fini par accepté d'y aller à contre cœur.
Les premières séances je n'ai presque pas parlé et le professionnel de santé ne m'a forcé en rien, ce que j'ai apprécié.
Puis les séances s'enchainaient et je me sentais plus en confiance. J'ai fini par me dévoiler, à lui exprimer ce que j'avais sur le cœur.
C'est à lui que j'ai dit pour la première fois que j'étais gay. Il ne m'a pas jugé ou quoi que ce soit, il m'a même rassuré en me confiant son frère était aussi gay et qu'il vivait parfaitement normal et qu'il était heureux.
Je l'ai alors questionné sur le coming out de son frère et il m'a tout raconté dans les moindres détails. C'était tellement libérateur de parler de ce sujet que je masquais depuis tant d'années. Il m'a conseillé de faire mon coming out, il m'affirmait que j'étais prêt à le faire.
Au début, j'hésitais, j'étais pleins de doutes et de craintes. Mais en seconde, je me suis jeté à l'eau. Et ça a été la pire épreuve que j'ai jamais eu à faire.
J'avais tellement peur du jugement de mes parents. J'avais peur de les décevoir, de les répugner, qu'ils me rejettent. J'avais peur que cela change leur façon de me voir.
Mais j'avais la nécessité, le besoin vital de ne plus me cacher.
Ma mère s'en était doutée et l'a très bien pris. Elle a été d'une compréhension et d'une gentillesse incroyable.
Je lui serai toujours reconaissant de m'avoir soutenu et de ne pas m'avoir jugé, de m'avoir accepté tel que je suis.
Mon père par contre a eu plus de mal, il a du mal à digérer la nouvelle. Cela lui a fait l'effet d'une claque.
Pendant des jours il ne m' a pas adressé la parole puis ma mère est intervenue et a discuté avec lui et il a fini par accepter.
Il n'est pas ravi de cette idée mais au moins il accepte et il essaye de se comporter normalement mais je sais pertinemment que notre relation ne sera jamais comme avant.
Quelque chose s'est brisé entre nous et elle ne se réparera jamais.
Le lycée, est la période où je me suis le plus épanoui. C'était une nouvelle étape de ma vie, un nouveau départ et je ne voulais pas refaire les mêmes erreurs que dans mon passé.
Je ne voulais pas connaître à nouveau toute cette douleur.
Avec l'aide de mon psy, j'ai pris sur moi et je me suis ouvert à la vie en société. Avec énormément de difficultés, je suis arrivé à vaincre ma timidité et je suis parvenu à me faire un groupe d'amis.
J'ai même eu mon premier copain en première, Léo Allange, et on est resté toute l'année ensemble et il m' a quitté juste après le bal de promo car il ne m'aimait plus...
J'étais convaincu que tous se passaient bien entre nous, qu'on filait le parfait amour mais apparemment je me trompais. Je ne lui convenais plus, je ne faisais plus son bonheur alors que lui en était la source.
L'idée que son amour pour moi ait pris fin m'a anéanti. J'étais déboussolé, j'avais perdu mon repère, j'étais perdu avec un cœur pulvérisé en mille morceaux.
Il m'a brisé le cœur, et j'ai eu du mal à remonter la pente. Je ne pensais pas que j' en étais capable mais c'est avec l'aide de mes amis que j'y suis parvenu.
Ils m'ont soutenu pendant ce moment difficile et je les remercierai jamais assez.
Actuellement je suis maintenant en fac de droit et cela me plaît.
Je pensais que j'allais jamais recroiser la route de Jules, mais apparemment le destin fait bien les choses.
Dès le moment où je plonge mon regard dans le sien, nous nous reconaissons et les sentiments que je pensais disparus ressurgissent à la surface d'un seul coup.
~•~•~•~
Voici le premier chapitre de cette nouvelle histoire " Le reflet de mon bonheur ".
Alors quels sont vos avis là-dessus ?
Que pensez-vous de notre protagoniste ?
Cela vous donne envie de lire la suite ?
Je m'excuse d'avance pour les fautes d'orthographes que j'ai laissé, n'hésitez pas à me le signaler :)
Si cela vous a plu, n'hésitez pas à appuyer sur la petite ☆, et à commentez, cela fait toujours plaisir !
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