Derniers cris
-Le meurtre a eu lieu à minuit, commença Ren. Personne n'a rien entendu ?
-Les chambres sont insononrisées, rappela Miyû. Personne n'a rien pu entendre.
Elle semblait désespérée, comme si elle pensait qu'ils n'avaient aucun indice à leur disposition. Mais elle avait tord, et certains allaient le lui prouver.
-Le meurtrier est une fille, affirma Itona. Ça sentait le parfum pour filles.
-Mais pourquoi mettre du parfum sur le corps de Chiba ? répliqua Rio, mécontente.
-Aucune idée, répondit l'Ultime Ingénieur, mais les fait sont là.
-Tu veux juste t'innocenter, hein ? s'énerva l'Ultime Bilingue. Tu veux juste qu'on sache pas que c'est toi qui a tué Chiba !
Elle frappa violemment l'espèce de table devant elle. Kanzaki s'approcha d'elle et posa sa main sur son épaule pour la calmer, un doux sourire sur les lèvres.
-Calme-toi Rio. On n'est pas là pour se crier dessus. Il faut qu'on garde notre calme.
-Regarde-le putin ! cria la blonde, à bout. Il l'a tué !
-C'est toi la plus suspecte en fait ! intervint Sugino. C'est toi qui l'a tué !
-Stop.
Ils écoutèrent Gakushû et se turent. Celui-ci ne comprenait pas comment ils pouvaient se disputer comme des gosses alors que leurs vies étaient en jeu.
-On devrait se concentrer au lieu d'écouter la débilité qui sort continuellement de vos bouches, dit le roux.
La fille aux cheveux blancs baissa la tête. Elle savait quelque chose qu'elle seule savait, et qui pouvait montrer que le coupable était l'Ultime Génie. Même si c'était son meilleur ami, elle ne pouvait pas...Elle ne pouvait pas...
-Gaku..., marmonna-t-elle avant de reprendre plus fort. Pourquoi tu veux qu'on découvre que c'est toi le tueur ?
Son meilleur ami fut pris au dépourvu. Elle le...trahissait ? Sans raison, en plus ? Comment pouvait-elle lui faire ça après toutes les années qu'il avait passé à la protéger ?
-Pourquoi tu dis ça, Miyû ? lui demanda Sumile, inquiète qu'elle ait raison.
-J'ai vu Gaku dans le couloir avant le meurtre.
Le silence. C'est tout ce que suivit ses paroles. Les autres n'en revenaient pas. Alors, c'était Gakushû le coupable ? Mais quelque chose clochait. Ça ne pouvait pas être lui.
-Et le parfum de fille ? C'est pas une fille à ce que je sache.
Isogai avait marmonné cette dernière phrase mais Rio, qui était à côté de lui, l'avait entendu bien distinctement et ne comptait pas passer outre.
-Comment tu sais ça Isogai ? le taquina-t-elle avec un grand sourire. T'as vérifié peut-être ?
-Rio c'est pas le sujet ! s'énerva Kayano. On avance pas là !
-Tu as raison, avoua Karma. Maintenant Miyû...Comment tu sais que le numéro deux était dans le couloir avant le meurtre ?
Il pensait que sa sœur n'aurait pas de réponse mais celle-ci sortit le DVD à son nom de sa poche. Elle le tendit devant elle pour que tout le monde puisse le voir.
-Monokuma m'a donné ce DVD et a ouvert la salle audio-visuel pour que je puisse le regarder, expliqua-t-elle.
L'ours bicolore sifflotait en regardant ailleurs, faisant comme si il n'entendait pas la discussion des lycéens. Il ne confirma rien mais ne nia rien.
-Même avec ça, tu restes la plus suspecte, affirma Itona. Tu es une fille et tu ne connaissais Chiba que de nom, contrairement aux autres filles.
-Arrête de raconter de la merde ! s'exclama le roux. Elle a peur de l'odeur sang !
-Ce qui fait d'elle la coupable, réenchérit Isogai. Contrairement à Sumile ou à Okuda, elle n'a pas vraiment eu de réaction face au cadavre et au sang. Et puis, pourquoi penses-tu qu'il y avait du parfum ?
-Pour masquer l'odeur, devina Nagisa, le regard et la voix vide.
Comment pouvait-il dire ça ? Non, son amie ne pouvait pas être coupable. Elle devait être innocente et trop terrorisée pour se défendre. Mais...
Terrorisée par quoi ?
-Exactement, confirma l'Ultime Délégué. Il a suffit à Miyû de toquer à la porte de la chambre de Chiba...
-Stop..., marmonna l'Ultime Génie.
-...de le poignarder quand il ouvrit la porte, ce qui explique la flaque de sang...
-Stop..., chuchota-t-il.
-...de le recouvrir de parfum et de l'amener dans sa chambre. Le meurtre...
-STOP !
Le hurlement de Gakushû avait stoppé net Isogai. Le roux n'en pouvait plus. Il allait être la cause de la mort de la personne qu'il aimait le plus au monde. Comment avait-il pu dire ça ? Il avait voulu la défendre et au final...
-Miyû je t'en supplie dis quelque chose. Tu n'es pas la meurtrière de Chiba !
L'Ultime Tricheuse fixait ses mains tremblantes. Elle était une meurtrière. La meurtrière d'un de ses camarades, qui plus est. Elle ne pouvait pas le supporter. Elle ne pouvait pas le supporter. Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas, elle ne pouvait pas, elle ne pouvait pas...
-Je suis un monstre ! cria-t-elle en se prenant la tête entre les mains.
-Miyû...
Son meilleur ami voulut s'approcher d'elle pour la rassurer mais la fille lâcha brusquement sa tête pour sortir un couteau. Elle le pointa en direction du roux, ses yeux reflétant sa folie.
-Ne m'approche pas ! cria-t-elle d'une voix aigue.
Personne ne savait quoi faire, personne ne savait comment réagir. Ils étaient terrifiés devant la scène qui se passait devant eux. Et leur terreur ne fit que s'agrandir en entendant les hurlements de l'Ultime Tricheuse.
-Je l'ai tué, je l'ai tué, je l'ai tué, répétait-elle en boucle, se parlant à elle-même.
-Miyû calme-toi, ça va aller je te le promets..., tenta l'Ultime Génie.
-JE L'AI TUE !
Ce fut son dernier hurlement avec qu'elle plante son couteau dans son ventre. Ses yeux devirent vitreux. Ses jambes ne purent supporter son poids et elle s'écroula au sol. Le sang de sa blessure tâchait ses vêtements et finit par goutter lentement sur le sol.
-Mi-Miyû...
L'horreur, il n'y avait que ça dans les yeux de Gakushû. L'horreur d'avoir vu sa meilleure amie se donnait la mort sous ses yeux. Il n'avait rien pu faire. Il n'avait pu qu'être le spectateur d'un affreux spectacle.
-Bien, intervint Monokuma. Place au vote !
Ils votèrent tous contre l'Ultime Tricheuse, le regard fixé sur le sol. Les hurlements de la jeune fille retentissaient encore dans leurs oreilles. Elle avait souffert. Et ils l'avaient regardé souffrir une dernière.
Après être sortis du tribunal, les lycéens s'étaient réunis dans le gymnase. Ils étaient choqués. Il n'y avait pas d'autres mots pour décrire leur état. Certains avaient envie de vomir, d'autres de se laisser mourir sur le sol et d'autres encore d'oublier toute leur vie. Pourtant une personne décida de parler.
-Je veux qu'on fasse quelque chose pour nos amis défunts.
Nombre de survivants : 13
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