D'étranges découvertes

La respiration d'Okuda se faisait lourde. Elle fixait, terrifiée, le cadavre de celui qui avait été son camarade de classe. Mais il était mort à présent, et plus rien ne pourrait le ramener à la vie.

-Je-Je me sens pas bien..., chuchota Sumile, la main sur la bouche.

Karma pose sa main sur ses yeux et la guida hors de la pièce pour qu'elle n'est plus à voir le cadavre. Kayano fit de même avec l'Ultime Chimiste en s'empêchant se vomir. Les autres restèrent immobiles, figés d'horreur.

-Fouillez la scène de crime avant le tribunal de classe, continua Monokuma derrière son écran.

-Le tribunal de classe ? répéta Kanzaki d'une voix vide.

-Si le tueur gagnait tout de suite, ce ne serait pas drôle, upupupu !

Il riait de bon cœur tandis que les dix lycéens reculaient jusqu'à quitter la pièce. Ils tremblaient de peur, ils ne voulaient pas s'approcher du cadavre. Tant pis pour le tueur, il n'avait qu'à gagner.

-Fouillez, car si le tueur gagne...Vous serez tous exécutés.

Sugino se prit le mur en reculant. Nagisa secoua la tête, se retenant de rendre en larmes. Ils avaient tous envie de vomir, ils sentaient le sang émanant du cadavre même hors de la pièce. Mais Gakushû prit son mal en patience et retourna dans la pièce.

-Grouillez-vous, je veux pas crever moi ! s'écria-t-il.

Les autres prirent une grande inspiration et le suivirent, déterminés à ne pas mourir. Mais ils furent pris de nausée en voyant le corps froid de l'Ultime Snipeur. Ils sursautèrent même quand le roux se décida à l'approcher.

-Couteau dans le dos..., marmonna-t-il. Il a dû mourir en quelques secondes.

Kirara entendit un léger bruit qui ressemblait à celui de son agenda électronique. Elle le sortit et vit qu'il avait été mis à jour. Elle avait accès à une nouvelle page, qui donnait des informations sur la mort de Chiba.

-Ryônusuke Chiba, Ultime Snipeur, lut-elle pour que tout le monde soit au courant. Mort à minuit. Couteau dans le dos.

-On l'avait pas remarqué, grogna Rio.

Isogai réfléchissait. Quelque chose clochait. Il était mort à minuit. Donc, le matin, ils auraient dû sentir l'odeur du sang. Ou au moins quand ils étaient devant la porte. Et pourtant...

-Nakamura, sans vouloir te vexer, c'est toi qui a mis trois tonnes de parfum ? demanda Ren. On sent que ça.

-Hein ? N'importe quoi ! répliqua celle-ci. J'ai pas touché au parfum de la salle de bain. Il pue. Et puis, ça sent rien ?

-Si, la contredit l'Ultime Génie. Mais c'est le cadavre de Chiba qui sent le parfum.

L'Ultime Assassin fronça les sourcils et s'approcha du corps. En effet, c'était bien lui qui sentait le parfum. Mais il n'y avait pas de parfum dans la salle de bain des garçons, alors comment...?

Un cri interrompit ses pensées. Miyû, trop occupée à fixer le cadavre, n'avait pas vu qu'elle marchait dans une petite flaque de sang. Pourtant, elle était loin du cadavre. Elle était juste devant la porte, même pas dans la pièce.

Elle se dépêcha de sortir de la flaque, d'enlever ses chaussures et de les jeter contre le mur sans réfléchir. Elle marmonna des excuses avant de partir en courant vers la cuisine.

-Miyû, attends ! cria son meilleur ami avant de la suivre en courant lui aussi.

Sur les huit personnes restantes, six se sentaient de plus en plus mal. Les deux autres aussi, mais ils savaient qu'ils n'avaient pas le choix de ne rien montrer. Ils devaient trouver le coupable.

Les six qui allaient mal trouvèrent chacun une excuse pour justifier le fait qu'ils partaient en courant, laissant Itona et Isogai seuls. Ils décidèrent de continuer d'enquêter, espérant trouver d'autres indices.

Les douze qui étaient partis avaient trouvé refuges dans la cuisine. Ils s'étaient tous servis un verre d'eau pour se calmer. En plus de devoir supporter la vue d'un cadavre, ils devaient aussi supporté que l'un d'entre eux avaient joué la comédie en faisant semblant d'être choqué. Et cette personne se trouvait peut-être dans la cuisine, ce qui les stressaient encore plus.

-Je veux pas participer au tribunal..., murmura l'Ultime Chanceuse.

-On n'a pas le choix, Sumile, dit l'Ultime Sadique d'une voix plus vide que l'ordinaire. Sinon, on est mort.

L'Ultime Comédienne se prit le visage entre les mains, sentant ses larmes couler sur ses joues. Elle ne voulait pas mourir...Mais une question lui trottant dans la tête, elle sècha ses larmes.

-Qu'est-ce qu'il arrivera au tueur, si on le démasque ?

L'écran se ralluma sur un Monokuma tenant un verre de vin dans la main. Il était apparut exprès pour répondre à la question de Kayano.

-Il sera exécuté devant vos yeux, upupupu !

-Exécuté ? répéta Sugino.

Mais l'ours bicolore était trop occupé à rire pour l'écouter. Il finit par disparaitre de l'écran avant de l'éteindre, son rire cruel résonnant encore dans la pièce.

L'Ultime Tricheuse se leva brusquement, marmonnant encore une fois des excuses et partit dans sa chambre. Gakushû n'essaya même pas de la suivre, sachant que cette fois-ci, elle n'accepterait pas sa compagnie.

Il se sentait vide et fatigué. Un jour dans cet Enfer avait réussi à seller le destin d'un de leur camarade, et peut-être mêmedes autres. Il n'en pouvait plus, il aurait aimé se réveiller de ce cauchemar mais il avait compris depuis longtemps que tout était réel.

Et s'il se réveillait un jour hors de cet endroit, ce serait dans l'au-delà.

Il le savait, alors pourquoi se battre ? Pourquoi tenter de chercher le coupable ? Pourquoi se débattre comme un poisson tout juste pêché ?

-Parce qu'on doit continuer d'espérer, murmura Sumile.

Elle avait toujours eu cet espèce de pouvoir de lire dans les pensées du roux. Elle avait toujours su le comprendre d'une certaine manière quand il était plongé dans ses pensées.

-J'en ai marre d'attendre, se plaint l'ours en peluche. Dépêchez-vous de vous réunir dans le gymnase, je vais vous montrer où se passera le tribunal de classe !

Ils obéirent, parce qu'ils n'avaient pas vraiment le choix. Et en quelques secondes ils se retrouvèrent dans une étrange pièce.

Ils s'avancèrent dans les places qui leur étaient destinées, le regard fixé sur le portrait de Chiba. Apparament, même les morts avaient le droit de participer au tribunal.

-Que le premier tribunal de classe...Commence !

Nombre de survivants : 14

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