Une explosion étincelante - BakuYuga

Katsuki ne se souvient plus depuis quand cette routine s'est installée.

Il n'est pas le genre de garçon à faire la différence entre un repas en famille, entre amis ou seul. Pour lui, tant qu'il mange tranquillement sa dose de piment quotidien, il se fiche de qui l'entoure. Pourtant, depuis deux semaines, Katsuki ne mange plus sur le toit. Au départ, c'est uniquement parce qu'il s'est fait attraper par Aizawa, mais il doit se faire une raison, il a commencé à apprécier de manger en sa compagnie.

Ses manières, la façon qu'il a de se tenir, de tenir sa fourchette, de choisir toujours des plats de plus en plus différent chaque midi. D'abord, cela a rendu Katsuki irritable au possible. Il est excédé par ce côté guindé. Ceux qui font partie de la haute société lui sortent par le nez, tout comme Todoroki. Finalement, avec lui c'est devenu différent. Quand Katsuki a fini de manger son repas et qu'il se repose sur son bureau, de là où il est, il a une vue prenante sur lui. Il peut admirer les courbes de son dos, ses fins poignets, sa bouche pulpeuse. Katsuki ne connaît rien à la beauté, tout ce qu'il sait, c'est qu'il aime le contempler le temps d'un repas.

Bien vite, il se met à le regarder à d'autre moment. En classe, quand ils sont en plein contrôle. En cours de sport, quand ils font des exercices. Dans les vestiaires, quand il peut admirer quelques parcelles de peau nu le temps de quelques instants. Un instant qui parait beaucoup trop court aux yeux de Katsuki. Il aurait aimé prendre son temps pour découvrir sa beauté en profondeur. Plus qu'un loisir, qu'un passe-temps, c'est devenu une véritable obsession.

Jamais il ne lui a parlé. Il n'en a ni la nécessité, ni le besoin. Il préfère tendre l'oreille quand il se met à discuter avec Deku. Ce sale nerd a la chance de pouvoir parler avec lui. Est-il jaloux ? Complètement. La seule personne qu'il autorise à l'approcher c'est Eijiro. Il est un peu casse pied par moment, mais ils s'entendent tous les deux, et plutôt bien d'ailleurs. Quelques fois, il se surprend à échanger avec Hanta et Denki, mais cela uniquement quand il n' pas d'autre choix. Le seul lien qu'il a avec lui, le garçon qu'il admire en secret, c'est Izuku. Plutôt mourir que de lui demander de l'aide. De l'aide pour quoi, d'ailleurs ? Il n'en a pas besoin. Il n'a pas l'intention de lui parler, et encore moins de l'approcher. Même si Katsuki est parfait en tout point, selon lui, ce garçon rayonne encore plus.

Aujourd'hui encore, il a terminé son repas en avance pour savourer le spectacle sous ses yeux. Un pot-au-feu, un verre de vin rouge et une assiette de fromage en dessert. Un repas typiquement français. Cela lui ressemble en tout point. Katsuki étant japonais, il ne raffole pas forcément de ces aliments. Néanmoins, pour lui, bizarrement, il aurait été prêt à essayer.

Ce sentiment, cela ne l'effraie plus. Il est jeune et impulsif, mais pas bête. Lui aussi peut éprouver de l'affection envers une personne. Que ce soit un garçon ou bien une fille, il s'en moque. Tant qu'il peut épier de loin, cela lui suffit. D'ailleurs, il a vite comprit que ce sentiment qui lui prend la poitrine est beaucoup trop chaud et appréciable pour être normal. De l'admiration, il en a, mais c'est plus profond.

Quand il a terminé de manger, il prend toujours son miroir pour se refaire une beauté. Katsuki ne le dira à personne mais il trouve cela très intéressant à regarder. Il se met un léger baume à lèvre poudrée et une crème pour le teint. Des choses de filles, aurait dit un abruti. Peut être même lui-même, quelques années auparavant, mais pas aujourd'hui. Il a mûrit et peut comprendre qu'il existe des personnes différentes dans le monde, et son inconnu en fait parti. Il est unique au monde.

Quand l'heure se termine le cours commence dans la foulée. Il n'a qu'une heure d'anglais avec Present Mic et après c'est quartier libre. Katsuki n'a qu'un seul souhait, retrouver le canapé de l'internat. Même si la journée a été tranquille, il est épuisé.

Le cours passe lentement. Il est même interminable au goût de l'explosif. Heureusement qu'il peut le regarder. C'est devenu une habitude. À chaque fois qu'il commence à s'ennuyer ou s'endormir, il prend sa dose et il est reparti.

Quand la cloche sonne c'est la délivrance pour tout le monde. Alors que tous commencent à s'enfuir, Katsuki prend son temps. Malheureusement, il remarque bien vite qu'il est tout seul. Il fait claquer sa langue, déçu de ne pas pouvoir le regarder plus longuement. Son sac placé négligemment sur son épaule, ses mains dans les poches, il sort sans oublier de faire coulisser la porte. Les couloirs sont déserts pourtant il n'est que cinq heures de l'après-midi. Le pas lent, traînant presque des pieds, il arrive assez vite dans la cours. Ici, cela grouille de vie. Il se maudit d'avoir oublié ses écouteurs. Entendre les gens hurler, rire, ou simplement parler, le fait fumer de rage. Il aime le calme et la sérénité, ce qui ne va pas forcément avec son tempérament. Il a augmenté la cadence, pressé de rentrer. Pourtant, même si il arbore des œillères invisibles, quelque chose le fait sortir de ses pensées. Sur sa gauche, un peu en retrait, à quelques mètres du portail, un petit groupe d'élève l'intrigue. Aux premiers abords c'est un groupe d'élève tout ce qu'il y a de plus normal, mais Katsuki a le don de déceler les anomalies, et cette fois-ci c'est de nouveau le cas.

Il ne connaît pas les élèves, sauf un. Un garçon, le fameux garçon de sa classe qu'il prend plaisir à regarder. Il n'est pas avec eux à rire ou s'amuser. Il est la cible de leurs moqueries. Des rires gras, aigus. Des mots grossiers et francs. Katsuki ne se mêle jamais des affaires des autres, car il n'en a rien à foutre. Pourtant là, c'est tout bonnement différent.

Néanmoins, un sentiment inconnu le retient. Il n'a pourtant qu'à faire quelque pas, hurler un bon coup, faire crépiter ses mains et le tour serait joué. Il n'y parvient pas. A-t-il peur d'eux ? Non, bien sûr que non. Il n'a pas peur. Enfin, si, quelque fois, mais il agi toujours en conséquence. Alors quel sentiment lui retourne le cœur ?

Pendant qu'il reste là, les bras ballants, l'un d'eux fait quelque chose qu'il n'aurait pas dû faire. Le garçon tente de s'enfuir, tenant son sac fermement contre son torse et essaie de se frayer un chemin. Un jeune garçon aux cheveux frisés le repousse fortement, à tel point qu'il tombe au sol, ses affaires s'éparpillant par terre.

C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Katsuki bondit sur ses pieds et accours en leur direction. La paume encore fumante il attrape avec rage l'épaule du frisé et sans penser aux conséquences, il lui balance une explosion en plein visage. Ce dernier crie, ne pouvant se protéger. Ses amis, si on peut les appeler ainsi, reculent face à la dangerosité du blond. Katsuki n'en a pas fini avec lui. Il lui attrape le col, la main prête à exploser de nouveau.

- Ça t'amuses, connard ?! Hurle l'explosif à plein poumon devant le visage hilare du frisé. Même si il est bien amoché, il semble ne pas en tenir compte.

Il lui attrape la main et sourit de toutes ses dents.

- Tu te prends pour qui ? Un bienfaiteur ?

Katsuki fronce les sourcils et hurle de plus belle, n'étant pas habitué à parler autrement.

- Et toi ? Si tu es à Yuei ce n'est pas pour faire de la merde, et encore moins faire chier les autres.

Un nouveau rire, plus fort que tout les autres parvient aux oreilles de Katsuki. Il commence à perdre patience et se demande pourquoi il ne l'a pas fait taire plus tôt.

- Je suis vexé que tu ne m'ai pas reconnu, Katsuki.

Le blond perd son sourire, frappé par la réalité. Sur le coup de la colère, dans sa rage de tout exploser, Katsuki n'a pas remarqué la personne qu'il tient fermement. Ce garçon qui semble être un parfait inconnu pour lui, n'en est pas un. Ils se connaissent même plutôt très bien.

Tatsuya Nara, une connaissance du collège. Katsuki ne peut pas dire qu'ils ont été amis, mais cela s'y approche. Bien sûr que ce frisé le connaît, il le connaît même trop bien. Il a participé aux séances de bizutage qu'il réservait à Deku. Heureusement, tout cela c'est du passé. Katsuki a mûrit et se rend maintenant compte de sa stupidité. Si il pouvait revenir en arrière et effacer ses actes, il le ferait sans hésiter.

- Tu défends les plus faible maintenant ? Laisse moi rire.

L'explosif baisse les yeux sur sa prise puis porte son regard sur le garçon qu'il admire.

- Tu es devenu aussi faible qu'eux.

La phrase de trop, un sourire de trop. Katsuki ne serait dire ce qu'il l'a fait bouger. Il assène une explosion plus impressionnante que les précédentes dans son visage, prenant soin de centrer sa main le plus possible. Une bourrasque s'en suit, faisant se lever les arbres.

Alerté par le bruit et les hurlements, le petit trio caractériel de la seconde A composé d'Ochaco, de Tenya et d'Izuku, qui ne sont pas loin, vient vers le groupe d'élève inconnu. Izuku voit d'abord Katsuki, les paumes encore fumantes et le regard meurtrier, puis son autre camarade qui a le regard perdu.

- Aoyama-kun !

Accroupie à ses côtés Izuku lui tient fermement l'épaule pour le ramener à la raison. Yuga regarde Katsuki du coin de l'œil. Il tourne sa tête vers le petit trio alors que les autres élèves se dissipent. Ochaco est en train de ramasser ses affaires, tandis que Tenya fait le gendarme.

- Tu vas bien ? Que s'est-il passé ? Demande Izuku, qui veut savoir si oui ou non Katsuki a fait quelque chose de mal.

Ochaco s'approche à son tour pour lui rendre ses cahiers, prenant soin de le regarder dans les yeux.

- Est-ce que c'est Bakugo qui t'a fait ça ?

Yuga est légèrement sonné, mais parvient à secouer la tête. Lui qui est d'un naturel confiant et lumineux, a perdu un peu de sa couleur. Il ne veut qu'une chose, rentrer à l'internat.

- Il n'a qu'à être comme tout le monde ! Hurle le frisé. Les mecs ne se maquillent pas, c'est répugnant.

Katsuki ne sait pas si il est suicidaire ou juste débile. Alors que lui a évolué, faisant abstraction de ce genre de détail, pour Tatsuya c'est tout le contraire. Il semble avoir envie d'asseoir son autorité mais surtout, sa masculinité. Quoi de mieux que de s'en prendre à un garçon comme Yuga. Pour Tatsuya, il est différent, donc anormal. Alors que pour Katsuki, Yuga n'est pas différent.

- Ce n'est pas une raison pour s'en prendre à lui. Hurle la brune à plein poumon. Il ne t'a rien fait.

- Il n'est pas normal. C'est qu'une sale tapette.

Personne ne sait si c'est la phrase qu'a dite Tatsuya, ou l'état de colère extrême de Katsuki, qui a fait réagir le blond aussi vivement.

- La ferme, putain !

Alors qu'il s'apprête littéralement à l'achever sur place, une bande qu'il ne connaît que trop bien le maintient sur place, bien ficelé. Il jure, grogne et se débat comme il peut.

- Je vais lui exploser sa gueule !

Eraser Head se frotte les yeux, une légère migraine sur le point d'arriver. D'un habile mouvement de poignet il place Katsuki sur son épaule, saucissonné au possible.

- Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi il est dans cet état ?

Personne ne bouge. Katsuki étant muselé, il ne fait que hurler à travers la bande. Tatsuya fait l'innocent par terre tandis que le trio ne sait pas quoi répondre puisqu'ils sont là depuis peu. C'est, au grand étonnement de tout le monde, Yuga qui se dévoue en s'approchant de leur sensei.

- Bakugo n'a rien fait, il m'a seulement défendu.

Yuga se triture les doigts, ayant réellement perdu de son éclat. Si Katsuki n'avait pas été ligoté, il aurait été prit d'une furieuse envie de l'embrasser. Cette réaction l'étonne. Après plusieurs minutes à le regarder faire ce manège, il vient vraiment à avoir envie de l'embrasser. Peut être pour lui donner un peu de sa brillance. Le voir aussi peu rayonnant le gêne beaucoup trop.

- On va tirer les choses aux clairs. Nara, Aoyama, dans mon bureau.

Le frisé se lève non sans faire la moue alors que Yuga le suit de loin. Cela sent mauvais pour eux.

_____

Quand Katsuki peut enfin respirer normalement, sa mâchoire est endoloris. Il met sa main sur son menton et bouge les lèvres de manière prononcé pour faire partir la sensation de gêne.

- Je connais déjà la version d'Aoyama. Néanmoins, même si ton acte était cette fois-ci justifié, on ne peut pas tolérer un tel excès de violence.

Katsuki arrête son manège et croise les bras sur son torse.

- Alors on autorise la discrimination à Yuei ?

Aizawa tique et pose ses mains à plat sur son clavier.

- Nara est jeune et bête. Il a encore beaucoup de choses à apprendre.

- Vous le défendez en plus ? Hurle Katsuki l'air grave.

- Bakugo, ce n'est pas la première fois que tu te fais remarquer et c'est la même chose pour Nara. Il est exclue pour une semaine.

- Seulement ? Moi je l'aurais viré du lycée. Vous êtes trop gentil.

Aizawa se met à rire, alors qu'il range ses classeurs.

- Ce n'est pas ma décision mais celle du principal. Il se baisse et regarde Katsuki droit dans les yeux. Il arbore ce genre de regard qui peut glacer n'importe qui sur place. Katsuki lui-même avale sa salive bruyamment. Si cela avait été moi, il serait déjà renvoyé. Il se remet bien droit, les mains jointes. En tant que professeur, je ne cautionne pas tes actes mais en tant que citoyen, tu as très bien réagis. Peut être excessivement, comme d'habitude, mais tu as réagis face à un acte discriminatoire. C'est très bien.

Katsuki aime les flatteries, il adore ça. Alors en recevoir d'Eraser Head en personne, cela gonfle son égo au niveau maximal.

- Il est déjà dix huit heure, tu ferais mieux de retourner à l'internat avec les autres.

Katsuki attrape son sac et sort sans plus de cérémonie. Il n'est pas étonné de s'en sortir indemne car il n'a rien à se reprocher. Tout ce qu'il regrette, c'est de ne pas avoir agis plus tôt ou plus violemment. Cet enfoiré s'en tire beaucoup trop bien. Est-ce que c'est la première fois que Yuga reçoit des moqueries ? À la simple pensée qu'il en ai déjà reçu, son visage se crispe. Il devient protecteur envers quelqu'un d'autre que lui même, c'est inhabituel de sa part. Tout comme prendre parti pour quelqu'un. Mais Yuga n'est pas n'importe qui. Katsuki doit se l'avouer, il est devenu son amour secret.

Quand il pénètre dans l'internat, il ne s'attend pas à un tel accueil. Il peut dire au-revoir à sa tranquillité. La classe au complet l'attend de pied ferme. C'est Denki, avec son éternel sourire de benêt, qui vient l'accueillir. Il passe son bras sur ses épaules en parlant bien fort.

- Et voilà le sauveur de ses dames qui revient sur son fidèle destrier.

Ayant déjà mal aux oreilles avec l'énorme connerie qui sort de sa bouche, Katsuki ne dit rien. Il ne fait que se dégager de la prise du jaune.

- Tu as fais une bonne action aujourd'hui, Baku-bro.

Eijiro, armé d'un sourire bienveillant, vient également vers lui pour le féliciter. Katsuki n'en voit pas la nécessité. Tout ce qu'il veut c'est son lit et occasionnellement, attraper la personne qui a ouvert la bouche pour dévoiler son acte d'héroïsme.

- Foutez moi la paix.

En langage Bakugo, cela veut dire merci mais je suis fatigué. Denki et Eijiro le laissent passer, un sourire complice sur leur visage.

Katsuki ne tarde pas plus dans la salle commune et se dirige vers l'ascenseur. Quand il est enfin à l'intérieur et que les portes se ferment, il souffle un bon coup, les mains sur le mur. Quelle journée cela a été. Hors de question d'en refaire une dans le même style.

L'ascenseur s'arrête mais Katsuki se rend compte que ce n'est pas son étage. Cela indique deuxième alors que ce dernier a sa chambre au troisième. Pourtant, c'est lui qui a appuyé, est-il désorienté ? Ce n'est pourtant pas le genre de la maison. Les portes s'ouvrent une seconde fois et Katsuki reste de marbre. Les minutes interminables s'enchaînent et il se torture seul dans son coin. Au moment où elles vont se refermer, il agrippe fermement la porte pour les en empêcher. Il finit donc par sortir, un air grave sur le visage.

Mais au juste, que fait-il devant la chambre de Yuga ? Il n'en a aucune idée. La tête ailleurs mais toujours ronchon, il tape du pied par terre. Qu'il a l'air bête à attendre ainsi. Il doit toquer, ou retourner dans sa propre chambre. Il n'est pas habitué à ce genre de situation. Réconforter quelqu'un, prendre de ses nouvelles, il ne sait absolument pas faire. Alors avec une personne qu'il lui plaît, c'est encore plus difficile.

Pourtant, comme si son esprit est en contradiction avec son corps, il lève la main et assène trois léger coups. Il n'arrive pas à se forcer à sourire, et opte pour un visage neutre. Il n'a pas le temps de se mettre dans la peau du personnage, Yuga apparaît, ne laissant dépasser que sa tête. Katsuki n'aime vraiment pas le voir dans cet état.

- Bakugo ?

Yuga ne peut pas le nier, il ne s'attendait pas à voir Katsuki débarquer. Il est prit au dépourvu sur plusieurs niveaux. Sa chambre est en désordre, il est en tenu décontracté alors que le pantalon et la chemise ne sont pas assortis et il a retiré son maquillage. Il n'est pas dans un état présentable.

- Je peux entrer ?

Katsuki n'ose pas le regarder au départ, déstabilisé de lui parler pour la première fois. Il prend donc son courage à deux mains et lève les yeux. C'est sans doute une énorme erreur puisqu'il n'a qu'une seule envie en regardant ses yeux bleus, l'embrasser.

- Heu... Oui, bien sûr.

Malgré l'envie énorme de lui refermer la porte au nez, car il ne sait jamais comment réagir avec des personnes comme Katsuki, il l'invite à pénétrer dans sa demeure. La porte refermée, l'explosif est éblouie par la pièce. Du violet, du doré et des miroirs sur chaque murs. C'est éblouissant, très chers et voyant, c'est du Yuga tout craché.

- Tu peux t'installer sur le lit.

Katsuki hoche la tête pour lui-même et s'assoit sur le bord. Yuga vient s'asseoir à ses côtés.

Un silence des plus gênant s'installe. Aucun des deux ne savent quoi dire pour détendre l'atmosphère ou pour installer un climat de confiance ou juste faire la conversation. Ils n'ont jamais pris le temps de discuter tous les deux et il est vrai qu'ils ne sont pas du genre à passer du temps ensemble. Yuga se demande ce qu'il peut bien faire ici. En y réfléchissant, peut être que c'est Aizawa-sensei qui l'envoie comme punition pour s'être battu, ou plutôt pour avoir battu un élève. Bien évidemment, Yuga lui en est éternellement reconnaissant, ce n'est pas tout les jours que Katsuki fait preuve de bonté alors il peut se sentir chanceux.

- Tu sais, tu n'es pas obligé de rester.

Katsuki tourne vivement la tête.

- Je ne m'y oblige pas.

Et c'est vrai. Si il le veut, il pourrait partir maintenant tellement cette situation le rend mal à l'aise.

- J'veux juste savoir pourquoi ce connard te faisait chier.

C'est une première pour Yuga. Ce n'est pas rare que l'on vienne le titiller pour ce qu'il est, un étranger aux habitudes suspects. La plupart du temps c'est Monoma de la seconde B qui lui fait ces remarques mais jamais on ne l'a poussé. Ce qui est quelque peu risible dans cette histoire c'est le fait que Monoma est pourtant comme Yuga.

- Je pense que c'est quelque chose qui se voit. Yuga n'a pas l'habitude de parler sans briller. Il aurait très bien pu placer une phrase scintillante et s'éclipser avec un mouvement fluide mais il n'arrive plus à faire semblant. Cela commence à peser sur lui. Je ne suis pas comme mes camarades et cela dérange.

Katsuki passe une main sur sa nuque, cherchant ses mots.

- Des personnes différentes, y'en a partout. Encore plus dans cette école. S'il s'en est prit à toi, c'est parce qu'il n'avait rien d'autre à foutre. Ne le prend pas personnellement.

Katsuki, actuellement, a envie de se donner une médaille. En plus d'être fière de ses mots, choisi sur le tas, il a insufflé un peu de brillance à Yuga qui a désormais un demi sourire.

- C'est gentil de ta part de me remonter le moral, Bakugo. Merci.

Une main sur sa cuisse, un sourire étincelant, des yeux illuminés, Katsuki doit se faire violence pour ne pas se jeter sur lui. Tatsuya est vraiment aveugle pour s'en prendre à lui. Il ne voit pas en quoi Yuga doit subir pareil humiliation. Maintenant que Katsuki a rempli sa part de travail, il doit retourner dans sa propre chambre. Sincèrement, l'envie n'y est pas du tout. Il comprend pourquoi il ne lui a pas parlé avant, c'est très risqué. Katsuki n'a pas toute les cartes en main, loin de là, mais il a une opportunité très intéressante sous le nez. Yuga l'attire fortement, beaucoup trop d'ailleurs. Encore une minute de plus ici, et il ne donne pas cher de sa peau.

- T'as pas à me remercier.

Si il continue à se pencher tout en parlant, Katsuki va finir par se faire des idées.

- J'insiste, tu m'es venu en aide alors que rien ne t'y obligeait. Si il y a quelque chose que je peux faire pour te remercier, tu peux me demander.

Alors là, c'est sans nulle doute la phrase qu'il ne fallait pas prononcer à voix haute. Katsuki regarde Yuga dans les yeux et faillit se noyer devant tant de sincérité et de gentillesse. Les français sont tous comme ça ou c'est simplement lui ? Définitivement, Katsuki pense juste que c'est lui qui est trop bon.

Néanmoins, l'explosif décide de saisir cette opportunité, beaucoup trop tenté par l'interdit.

- Maintenant que tu proposes, y'a bien un truc que tu pourrais faire.

Yuga est tout ouïe. En plus de piquer sa curiosité, Katsuki a désormais sa confiance. Le jeune français est beaucoup trop naïf pour son bien. Il n'a rien à craindre de Katsuki, il est bien le dernier qui lui ferait du tord.

- J'dois aller en ville demain, et j'ai pas envie de me taper tête d'ortie pendant des heures. Tu veux bien m'accompagner ?

Un rendez-vous déguisé ? Oui, c'est complètement ça. Katsuki qui pose une question et ne donne pas un ordre ? Yuga a bien entendue. Il lui donne le choix de refuser, et cette attention n'échappe pas au blond.

- Ce serait avec plaisir. En plus, je dois m'acheter un nouveau pyjama et je ne trouvais pas la motivation pour sortir.

Rien qu'à l'idée de passer une journée en sa compagnie Katsuki est tout frétillant mais si en plus il doit le regarder essayer des pyjamas, c'est une journée encore meilleure qui s'annonce. En plus, comme c'est le week-end, ils peuvent rentrer le plus tard possible pour profiter pleinement l'un de l'autre. Katsuki a hâte, mais il ne laisse rien paraître.

- J'vais te laisser. À peine la phrase prononcée qu'il est déjà collé à la porte. Il faut qu'il sorte car une tension s'est installée et il ne veut pas faire de faux pas. Demain, dix heures, ça t'convient ?

- C'est parfait. Cela me laissera le temps de me préparer.

Katsuki fait un signe de tête et peut enfin sortir. Il pose son dos contre la porte et souffle un bon coup. Mais quelle idée de l'inviter au dernier moment. Cela fait tellement suspect et louche. Il faut être bête pour ne pas comprendre le sens caché derrière cette invitation. Pour Katsuki c'est clairement un rendez-vous amoureux, ni plus ni moins. Il ne veut pas devenir le genre de garçon à être mielleux et mou mais il faut se faire une raison, il est à deux doigts de le devenir avec Yuga.

- Katchan ?

Une envie de meurtre passe dans l'esprit de Katsuki en découvrant Deku devant lui, une brosse à dent dans la bouche, son gobelet à la main.

- Tu venais me voir ?

- T'es pas le centre du monde, le nerd !

Malgré un ton haineux et un regard assassin, Katsuki regarde ailleurs. Izuku se penche et a une mine surprise.

- C'est la chambre d'Aoyama-kun.

- Je sais putain !

Une nouvelle injure, un regard de tueur. Izuku est clairement suicidaire. Pourtant, un petit sourire naît sur ses lèvres.

- Tu es venu voir comment il va ?

- Mais tu vas fermer ta gueule un peu ?

En langage Bakugo, cela veut clairement dire, je t'en dois une si tu ne dis rien. Izuku hoche simplement la tête et passe son chemin pour regagner sa propre chambre.

Katsuki ne tarde pas plus et s'enfuit, pour ne pas être prit par quelqu'un d'autre.

______

Une journée chargée est prévu pour le duo. Du moins, Katsuki a prévu une longue mais belle journée. En perspective, matinée shopping, repas dans un café et après-midi balade. Il ne le dira à personne, mais il est fleur bleu. Caché dans un coin de sa chambre, une monticule de Shojo et de Yaoi. Son précieux trésor est bien caché et pour une fois, cela va servir à quelque chose.

Il est adossé au canapé et attend Yuga. Sur l'horloge, neuve heure cinquante cinq. Il n'est pas en retard si il arrive maintenant. Katsuki est pointilleux et n'aime pas les retardataires. Autour de la grande table, la vingtaine d'élèves est en plein déjeuner. Même si ils discutent gaîment et rigolent, Katsuki sent les nombreux regards le fixer. C'est énervant au possible. L'horloge sonne dix heures et aucun Yuga à l'horizon. Il lui a posé un lapin ? Cela ne semble pas son genre pourtant.

Ses pensées sont balayées d'un revers de la main à l'entente des portes de l'ascenseur. Un magnifique Yuga frais et pimpant arrive en tournoyant.

- Et bien, Aoyama, tu es bien beau aujourd'hui. Remarque Momo en se servant un verre de jus d'orange.

- Voyons, je le suis tout les jours. Dit le français en ajustant ses vêtements.

- Tu es de sortie ? Demande Hagakure en tapant dans ses mains.

Yuga baisse les yeux un instant pour les porter sur Bakugo qui est resté muet.

- Oui, avec Bakugo.

Une mouche vole, puis une deuxième. Même Minoru, qui a tendance à toujours l'ouvrir pour donner son opinion, perd ses mots. La tartine à quelques centimètres de ses lèvres, Shoto est dans le même état. Tous pensent avoir mal entendu. Bakugo et Aoyama, en sortie, ensemble ?

Katsuki fait claquer sa langue. Il a le droit de sortir avec qui il veut, ce n'est pas un crime. Mais malgré une envie de tuer un ou deux élèves, il ne parvient pas à détacher ses yeux de Yuga. Il est ravissant. Il est toujours très bien coiffé et son maquillage est léger, comme toujours, mais c'est sa tenue qui rend Katsuki admiratif.

Yuga porte une chemise légère de couleur blanche transparente. Katsuki peut voir son torse à travers et ses yeux n'en reviennent pas. Il est tout bonnement alléchant. Néanmoins, Katsuki oublie le plus étourdissant. Il a accompagné le tout d'une jupe longue d'un jolie bleu ciel, qui va parfaitement avec ses yeux. Katsuki ne voit que ses fines chevilles mais c'est assez pour lui donner l'eau à la bouche. Yuga a mit toutes les chances de son côté et cela a l'effet escompté, il lui plait encore plus. Il a également de petite chaussure en tissu au pied pour terminer sa tenue en beauté.

- Si tu es prêt, on peut y aller.

Yuga hoche la tête et avec un grand sourire, il fait signe à la classe. Quand les deux sont dehors, c'est Ochaco qui brise le silence.

- Quelqu'un peut me dire ce qu'il vient de se passer ?

Izuku a un petit sourire et continue de manger. Lui seul semble comprendre la situation.

_____

Dehors, la chaleur est écrasante. Katsuki, qui porte un t-shirt noir et un jean slim troué, maudit son choix de vêtement. Il a chaud à en mourir. De son côté, Yuga est encore brillant de vie. Son maquillage étant bien choisi, sa poudre n'a pas coulé. De plus, il est tellement content de sortir qu'il n'arrive pas à s'empêcher de briller. Côte à côte, l'un marche les mains dans les poches, l'autre les bras au vent. Dans les transports ainsi que dans la rue commerçante, ils ne se parlent pas. C'est, pour l'un comme pour l'autre, la première fois qu'ils sortent avec un ami. Pour Katsuki c'est un cran au dessus, car c'est clairement un rendez-vous amoureux. Ils ne savent donc pas quoi dire.

Au départ, Yuga a pensé que sa tenue était inapproprié. Ce n'est qu'avec sa mère qu'il sort ainsi vêtu car il sait que cela peut déranger certaines personnes. Pourtant, en regardant les yeux de Katsuki, malgré le personnage il sent énormément de gentillesse dans son regard. Il se sent même très à l'aise. Si il ne parle pas, c'est simplement parce qu'il est encore étonné de sortir en sa compagnie. Il a même prit son invitation pour un rendez-vous mais il sait que ce n'est pas le genre de l'explosif.

- Tu as des préférences niveau boutique ?

Yuga sort de ses pensées et réfléchit.

- Pas vraiment, je vais au feeling la plupart du temps.

- Suis-moi.

Katsuki attrape la main de Yuga sans réfléchir. Il veut l'emmener dans un endroit tranquille, à l'écart du monde. Yuga se laisse faire, non sans rougir. C'est la première fois qu'un garçon attrape sa main. Leurs doigts commencent à se lier naturellement. Yuga a les joues en feu, Katsuki a le regard ailleurs. Il est fier de son initiative. Il y pense depuis qu'ils sont sortis du métro. Peu importe le regard des autres, il n'en a strictement rien à foutre. Le pas lent, ils arpentent la rue. C'est une rue connue pour les touristes mais également pour les boutiques de souvenirs. Ce n'est pas ici que l'on trouvera des boutiques de luxe mais pour Yuga, cela lui importe peu. Déjà que n'importe quel vêtement devient magnifique sur lui, mais rien qu'à l'idée de flâner main dans la main, cela lui va également.

Malgré les apparences, ils tombent nez à nez sur une enseigne de vêtement. Yuga a un fin sourire, tandis que Katsuki le regarde du coin de l'œil.

- Ça te va ?

Yuga hoche la tête vivement. Tout lui va de toute manière.

- Tout me va alors peu importe, rentrons.

Katsuki sait que tout lui va. Il le sait. Rien que cette jupe parle pour lui.

L'endroit n'est pas très grand, voir même plutôt moyen. Il n'y a qu'un couple d'amoureux, collés l'un à l'autre, en plus de notre joyeux duos. C'est parfait, car ils cherchent tout deux la tranquillité et le calme de toute manière. Leurs mains sont toujours l'une dans l'autre, et même si chacun marchent d'un pas différent, ils ne se lâchent pas.

- On peut aller là-bas ? J'aperçois des pyjamas intéressants.

Katsuki regarde le fond du magasin, là où Yuga pointe son doigt. Il acquiesce d'un mouvement lent.

Quand ils sont dans le rayon, Yuga ne sait plus où donner de la tête. Tout le tente. Chemise de nuit en coton, en soie. Pantalon satiné, chemise échancrée. Il a envie de tout prendre. En regardant les prix de sa main libre, il en trouve un qui lui convient. C'est une chemise de nuit parsemé d'une ligne de bouton jusqu'en bas, d'un blanc immaculé. Rien de bien extraordinaire mais si Yuga la porte, elle sera magnifique sur lui. Il en choisit une à sa taille et se tourne vers Katsuki qui le regarde les sourcils levés.

- Tu ne l'essaie pas ?

Une envie de le voir dans ce vêtement ? Complètement. Katsuki est coupable. Il veut le voir essayer chaque chemise qu'il trouve à son goût, quitte à passer des heures ici. C'est déplacé, mais il désire clairement se rincer l'œil.

- Je connais ma taille, alors pas besoin. Mais toi, tu n'as besoin de rien ici ?

Katsuki penche la tête sur le côté.

- Pas forcément.

- Mais... Tu devais venir en ville, non ? C'est pour cela que je suis venu.

L'explosif se frotte la nuque, légèrement tendu.

- J'ai rien à faire en ville. J'voulais simplement sortir avec toi, hors du lycée.

C'est une première mondiale, Katsuki rougit. Ne sachant pas mentir, il a préféré dire la vérité. Après tout, il ne gagnera rien à lui cacher la vérité.

- Parce que tu te sentais mal pour ce qu'il s'est passé hier ?

Yuga a perdu son sourire, lâchant la main de Katsuki.

- Quoi ? Non !

L'explosif a haussé le ton, son mauvais caractère refaisant surface. Yuga recule de quelques pas, effrayé par cet air grave. Katsuki lui attrape les mains doucement, se faisant violence de ne pas l'embrasser pour lui faire comprendre ses réels intentions.

- Je... Rah, fait chier.

Il attrape les joues de Yuga à pleine main et encre son regard dans le sien.

- J'voulais t'inviter à sortir avec moi parce que j'en ai envie. J'voulais qu'on ai un rendez-vous rien que tous les deux.

Yuga croit avoir mal entendu. De longues secondes passent avant qu'il ne fasse un lien entre ses paroles et son cerveau.

- En rendez-vous... Amoureux ?

Katsuki lâche son visage et sourit en coin.

- Tu m'plais alors j'veux te l'montrer.

Sauter à pied joint dans le plat, c'est tout à fait son genre. Il ne regrette pas ses paroles car il commence à avoir du mal à se contenir. Au départ, il avait pensé ne jamais lui parler, ne jamais lui dire, mais finalement il ne tient plus.

- Katsuki...

Yuga a les joues en feu et ses oreilles fument. Il comprend parfaitement le sentiment d'Ochaco quand elle parle d'Izuku. Le dit Katsuki attrape la main de Yuga et se dirige vers les caisses. Il paie pour lui, et sort sans même dire au-revoir. Le sac en plastique dans une main, Yuga dans l'autre, il reste planté devant la boutique. Le français a toujours les yeux dans le vide mais son visage rouge trahit ce qu'il ressent. Il est heureux, il n'y a pas d'autre mot. Il a toujours voulu tenir la main d'un garçon, porter une jupe en sa compagnie et passer une journée à flâner. Katsuki lui offre ça et lui, il ne sait pas comment réagir. Il a pensé à de la pitié mais cela n'a rien à voir.

- Tu n'avais pas à payer. Dit Yuga en retrouvant ses esprits.

- T'avais l'air à l'ouest alors j'ai pris les devants. Si ça t'dérange, tu peux rentrer.

Katsuki fixe le sol, vexé. Il se sent plus bas que terre. Son égo a prit un énorme coup. Il s'est dévoilé comme jamais en face du garçon pour lequel il ressent quelque chose et la dernière chose qu'il désire c'est se faire rejeter.

- Pourquoi je partirais ? On ne quitte pas un rendez-vous comme ça.

Yuga attrape sa main, enlaçant ses doigts au sien. Katsuki reprend du poil de la bête avec ce simple geste.

- Dans ce cas, si on allait manger ?

C'est donc avec un pas décidé qu'ils se rendent au café du coin pour un léger repas, leur cœur tambourinant comme jamais.

_____

La journée est passée beaucoup trop vite à leur goût. Après le moment d'incompréhension, ils se sont expliqués au calme lors du repas. Yuga s'est senti bête de ne pas avoir compris les intentions du blond tandis que Katsuki s'est excusé de ne pas avoir dis le fond de sa pensée. À bat sa fierté, il préfère s'excuser que de le perdre. Ils ont donc passés l'après-midi au parc, main dans la main, à se balader tranquillement. Malgré les regards de quelques passants, ils étaient trop dans leur bulle pour le remarquer. L'endroit était idyllique. L'herbe était verte, parsemé de pâquerette et les arbres en fleurs recouvraient le ciel quand on levait les yeux. Katsuki a déjà imaginé une prochaine sortie avec un pique nique à l'ombre d'un arbre. Rien à faire des autres, il veut lui faire plaisir.

De retour à l'internat, plus précisément devant la porte, aucuns des deux ne se lâchent la main. Ils savent qu'une fois la porte franchie, le rêve se brisera. Il faut encore quelque temps avant d'être un couple et encore plus avant d'être totalement à l'aise avec cette situation nouvelle. Ils se mettent l'un en face de l'autre, et se regardent longuement.

- Approche.

C'est un ordre, Yuga l'a bien compris. La façon dont l'a prononcé Katsuki, avec une voix rauque, et des yeux pleins d'envie, l'a fait frissonner. Il s'est donc approché, son sac toujours à la main. Le cendré passe une main sur sa joue, caressant sa peau avec la pulpe de son pouce. Yuga se laisse aller à la caresse, savourant sa main.

- Tu as aimé cette journée ?

Yuga ouvre les yeux, les ayant fermés sans s'en rendre compte.

- C'était parfait, Katsuki.

Le cendré sourit, d'un sourire carnassier. Il a envie de le goûter. Il approche lentement son visage, attendant une réaction négative. Il ne reçoit qu'un léger couinement quand il attrape les hanches de Yuga pour le coller à son corps. Le français pose ses mains sur ce torse musclé, savourant la dureté de ses pectoraux. Il est plus petit que Katsuki d'une bonne dizaine de centimètres. Katsuki se penche pour lui donner pleinement accès à sa bouche. Yuga avance, et pose délicatement ses lèvres sur son vis-à-vis. Un sentiment indescriptible les submerge. C'est leur premier baiser et c'est foutrement bon. Un simple contact, d'une paire de lèvre contre une autre et pourtant c'est déjà unique. Leurs lèvres commencent à bouger, à la recherche de plus de contact. Les lèvres de Yuga sont comme il l'a imaginé, douces et gourmandes. Katsuki colle volontairement son corps au sien, appréciant le contact de son bassin.

Ils doivent se décoller à contre cœur par manque de souffle. Katsuki va plutôt bien contrairement à Yuga. Il a les yeux larmoyants, le visage rouge et les lèvres gonflées. Il donne envie avec une tête pareil. Il se demande comment il sera quand ils viendront à s'embrasser avec la langue. Katsuki passe sa langue sur ses lèvres, se remémorant leurs goûts. Fraise. Le baume qu'utilise Yuga est à la fraise. Une main dans les cheveux, il replace quelques mèches derrière ses oreilles.

- Faut rentrer, les autres vont s'demander où nous sommes passés.

Un dernier baiser sur sa joue et ils entrent, laissant finalement leurs mains ensemble. C'est peut-être le début d'une grande histoire ou d'un amour de lycée, ça personne ne peut le deviner. Ce qui est certain c'est que Katsuki aime Yuga et qu'il compte bien le lui montrer, et faire avec lui toutes ses premières fois. Il veut que ce sentiment qui réchauffe son cœur soit partagé et que Yuga se voit comme lui l'a toujours vu. Un être resplendissant dans la nuit.

À deux, ils vont être explosifs.

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Alors, vous avez aimé ? J'espère que ce style vous a plu, moi j'ai adoré ! ^^

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