Mon dragon - KiriDeku

Alors que le printemps est déjà bien avancé, le jeune homme aux cheveux verts sapin flâne entre les allées à la recherche d'épice et de graine nouvelle. Un panier en osier dans la main, un bouquet de pâquerette en dépasse légèrement tandis qu'il se penche en avant pour regarder chaque stand de près. C'est rare que le marché soit si animé et grouillant le matin, ce qui rend le parcours de Izuku complexe en raison de sa petite taille et de son corps menu. Il parvient néanmoins à trouver des articles intéressants, notamment les commerçant situés près de la fontaine. Entre les vendeurs ambulants et ceux qui prennent place, il a le choix.

Ce n'est pas tous les jours qu'il se rend dans la capitale de Sylrevire, préférant le calme de la nature apaisée au brouhaha de la ville animée. À peu près une fois par mois il se force à venir pour avoir un minimum d'interaction avec la société, mais sa motivation première reste la découverte de denrée rare. Entre les elfes et leurs herbes médicinales, les nains et leurs minerais précieux, les orcs et leurs gibiers frais, les humains et leurs textiles affinés, les centaures et leurs armes dévastatrices, sans compter bon nombre de voyageur aux articles attirant l'œil, le jeune humain ne sait plus où donner de la tête. Ne possédant que très peu de pièce d'or, quatre au maximum, il compte sur ses pièces d'argents et le peu de pépite que contient sa bourse. La négociation est de rigueur, et il compte bien affiner son art le mieux possible.

Après plus d'une heure à faire chaque stand avec minutie, à discuter avec le peu de marchand ambulant qui déambule dans les rues, il s'en sort avec deux pièces d'or de perdu et dix d'argent, ce qui veut dire que sa bourse est encore bien pleine. C'est avec un fin sourire sur les lèvres qu'il gagne la place du village, le centre même du marché. Aux pieds du palais royal, près du port de la ville, c'est le plus gros escroc de la contré qui vient proposer ses articles plus farfelus les uns que les autres. Bizarrement, aujourd'hui il est venu avec une charrette imposante, une immense boîte à l'arrière étant recouverte d'un vieux drap défraichi. Cela attire les paysans mais également les bourgeois, ce qui annonce un met de choix.

La curiosité l'emportant toujours sur sa raison, le vert approche de la foule, parvenant même à se faufiler pour terminer au premier rang. Vêtu humblement, l'escroc est prêt à se donner en spectacle et à donner de la voix. Des orcs déplacent l'imposante boîte en métal sur l'estrade, le tout faisant un bruit d'une lourdeur colossale.

- Préparez-vous, et regardez-bien ! Sous vos yeux ébahis je vous amène une bête des plus féroce et sanguinaire !

Terminant sa phrase en levant les bras bien haut, derrière lui le drap s'envole et laisse place à une cage faite de fer, contenant à l'intérieur la plus hideuse des créatures qui soit en ce monde, à contrario de notre cher Izuku qui, tenant fermement son panier en osier, dû se retenir pour ne pas pousser un cri d'exaltation devant tant de beauté et de férocité.

Recroquevillé sur elle-même, son épaisse queue rougeoyante entourant ses jambes, cette créature attire l'œil de quiconque passe ou regarde en sa direction. D'une grande envergure, la cage n'est pas assez grande pour elle. Ses yeux d'un rubis éclatant sondent la foule et se stoppent net sur Izuku qui, contre toute attente, semble lui aussi attiré par ce regard animal.

- Comme vous pouvez le voir, c'est un authentique Drakaïme des plaines ! Il est presque impossible de les dompter ou même de les approcher. Les enchères commencent à dix pièces d'argent !

- Vingt ! Hurle une femme dans le fond.

- Trente ! Surenchérie un homme à droite de Izuku.

Très vite c'est la cohue et le nombre de pièce d'argent mise aux enchères explose le plafond des deux cent pièces. Izuku n'en revient pas, lui aussi estomaqué par une telle effervescence. La place n'avait pas connu pareille mouvement depuis des années, et savoir que c'est pour acheter cette pauvre créature qui n'a rien demandé, cela lui retourne l'estomac. Ne pouvant en supporter davantage, il se retourne pour lui faire dos et respire par le nez. Il entend alors, malgré les hurlements de la foule, un faible gémissement et le bruit distinct de tintement sur le fer. Le regardant de trois quart, il aperçoit le Drakaïme faire grincer ses griffes sur la cage tandis que le bout de sa queue se réveille et qu'il ouvre grand sa gueule à plusieurs reprises pour sortir un son rauque. Cela aurait pu lui faire ni chaud, ni froid, mais ce demi-dragon a une part d'humanité tellement présente dans son apparence et ses yeux, qu'il finit par commettre l'irréparable.

Levant sa main vers le ciel, et reprenant sa place initiale, il dit bien fort sans lâcher le dragon des yeux.

- Deux pièces d'or et quatre pépite !

L'escroc aux longs cheveux et au regard livide braque ses yeux sur Izuku, un grand sourire déformant les traits de son visage.

- Adjugé vendue au petit gringalet devant !

Izuku se demande encore ce qu'il vient juste de faire à l'instant, et essaie de ne pas regretter son geste en déposant le compte rond dans cette main aux ongles crochus.

- Vous faites un excellent choix, mon petit seigneur. Avec la chaîne et le fouet, il est très docile.

Il regarde longuement l'épaisse chaine qui semble peser son poids, cette dernière reliée au long et épais cou du Drakaïme. Il fait la moue, sachant pertinemment qu'il ne peut lever une telle chaine et que de toute manière, il n'est pas adepte de l'esclavagisme et de la maltraitance.

- Non merci, je ferais sans.

- Vous êtes sûr ? Je ne souhaite pas avoir votre mort sur la conscience.

Izuku hésite longuement, et fini par demander une simple cordelette pas plus épaisse que son bras, qui sera relié à la muselière que les orcs mettent en place sur le dragon qui ne bouge pas d'un pouce, continuant de regarder intensément son désormais nouveau propriétaire.

C'est donc en tenant la cordelette fermement d'une main, son panier en osier d'une autre, qu'il reprend les rues de la ville désormais désertes. La présence du Drakaïme fait fuir les occupant, et beaucoup ne souhaitent pas se retrouver face à une telle créature dévastatrice. Créature dotée d'une paire d'aile puissante, d'une queue capable de déraciner une montagne, de crocs perforant toutes chaires, de griffes pouvant trancher toutes gorges et d'un souffle de feu capable de détruire une forêt, le Drakaïme maintenant en voie d'extinction est l'une des divinités les plus craintes sur cette Terre. Izuku sait ce qu'il tient au bout de cette minuscule cordelette. Il connaît sa puissance, et sent à chaque pas son souffle chaud et son regard sur son dos. Sa maisonnette ne pourra jamais contenir pareil animal, mais heureusement la vieille grange fera l'affaire. Il ne peut le laisser en liberté maintenant, car il est trop détruit et faible pour survivre une nuit en pleine nature. Il se ferait tuer en peu de temps qu'il n'en faut pour le dire.

La ville enfin passé, il emprunte la grande porte fièrement gardée par des chevaliers armés et longe un chemin boisé avant de prendre un virage sur la droite, plongeant en pleine forêt. Il suit un vieux sentier à peine visible à l'œil nu qui le conduit tout droit dans une clairière. Il lui faut deux jours pour rentrer chez lui, et compte bien passer la nuit en un seul morceau si possible. Il retrouve fort heureusement son campement de la veille et sourit en remarquant que personne n'y a mis les pieds.

Du côté du Drakaïme, il n'oppose aucune résistance même si en un battement d'aile il serait déjà loin d'ici. Sa curiosité l'aura amené en cette contré, puis dans cette cage, et maintenant il tient dans le creux de ses pattes un humain des plus charmant. L'envie de fuir n'est donc plus là, et il a désormais en lui une furieuse envie de découvrir et d'apprendre. Connu pour être plus féroce que diplomate, Eijiro notre Drakaïme ici présent a toujours fait bande à part. Impossible pour lui de se mêler aux autres, et en presque vingt-cinq ans d'existence il n'a jamais trouvé ceux de son espèce fort intéressant. Au début oui, mais quand il a commencé à comprendre et assimiler certaine chose, l'envie de créer son propre clan et d'avoir sa propre famille s'est faite rapidement. Par ailleurs, pas moyen pour lui de trouver soulier à son pied, c'est donc pourquoi il a fait l'erreur de s'approcher des Hommes, et maintenant il se retrouve là, assis bien sagement, à regarder ce jeune humain tenter piteusement de faire un feu.

Ayant légèrement pitié, et ne souhaitant pas le regarder indéfiniment, il hausse un sourcil avant de souffler une fine pellicule de poussière enflammé sur les brindilles qui prennent feu dans l'immédiat. Izuku recule et tombe sur ses fesses, jonglant entre le Drakaïme et le feu de camp. La muselière n'est plus que poussière.

- Merci. Dit-il en souriant quelque peu pour se montrer aimable.

Eijiro hausse un sourcil, trouvant à son plus grand damne ce sourire beaucoup trop adorable.

- Je ne sais pas si tu manges exclusivement de la viande, ou si tu es omnivore comme moi. J'ai des oranges, tu en veux ? Il lui en tend deux que Eijiro s'empresse de saisir, les dévorant sans même enlever la pluche. Tu avais faim.

Izuku, plus habile de ses doigts et plus délicat, retire délicatement la peau orangée ainsi que les filaments disgracieux et savoure ainsi pleinement le fruit. Assis à ses côtés, le regardant faire tel un enfant, Eijiro se permet d'en reprendre une et tente tant bien que mal de l'imiter au mieux. Ses mains faisant quatre fois les siennes et ses griffes étant aussi prolongées d'un doigt, il met de longue minute avant d'arriver à ses fins. Fière de lui-même, il tend le fruit à Izuku qui applaudit pour le féliciter, chose qui provoque chez le Drakaïme un mouvement de queue appréciateur. Comprenant que cette orange a été faite pour lui, Izuku la saisit et la tranche en deux pour la partager avec son désormais nouveau compagnon de route.

Eijiro trouve alors le goût du fruit bien meilleur, plus sucré, notamment parce qu'il goûte un bon travail bien fait. Et alors qu'il se baisse pour lécher du jus resté sur ses doigts, Izuku en profite pour flatter ses longues cornes corbeaux au compte de quatre, deux au sommet et deux près de ses oreilles. Eijiro ouvre les yeux en grand, se stoppant dans son geste, et se retient pour ne pas ronronner de bonheur tellement la sensation de se faire flatter les cheveux est délicieuse.

- Pardon, c'était instinctif. Se confondant en excuse, Izuku rougit quelque peu tout en prenant de la distance, restant tout de même assez proche du Drakaïme.

Eijiro penche alors la tête sur le côté, ne comprenant pas pourquoi il lui fait du charme pour regretter son geste par la suite. Peut-être les Hommes sont-ils trop timides ? En tout cas, les deux compagnons oublient bien vite ce moment puisque la nuit est déjà bien avancé et que demain une longue journée de marche les attend. Izuku se met alors près du feu, gardant tout de même une distance de sécurité, et ferme les yeux sans penser à Eijiro. Le demi-dragon regarde cette petite énergumène s'endormir paisiblement, et il est partagé entre l'envie de fuir et celle de l'étreindre. Secouant la tête en comprenant qu'il est beaucoup trop gentil, il place de lui même le panier à côté de Izuku et ne craignant pas les flammes, se rapproche comme il se doit pour ainsi l'avoir au creux de son ventre tendre et chaud. Fatigué par cette journée, le vert ne fait pas aller ses neurones et se blottit volontiers contre cette source de chaleur agréable.

_____

Izuku ne s'attendait pas à un sommeil aussi agréable, et pourtant il est en pleine forme ce matin. Tendant son corps à son paroxysme il fait craquer ses articulations encore endormi et réveille ses muscles.

Mais soudainement, la réalité le frappe. Il se lève d'un seul bond, regardant de gauche à droite à la recherche d'une créature visible à des kilomètres qui, actuellement, est hors de son champ de vision. Du moins jusqu'à ce qu'il pivote et découvre alors l'étrange manège des Drakaïme lorsqu'il est l'heure de la toilette.

Debout et le dos bien droit, il fait facilement la taille d'un jeune cèdre, ce qui veut dire qu'il faut au moins deux Izuku et demi pour atteindre ses cheveux. Il a prit soin de déplier ses ailes au maximum pour que ces dernières profitent d'un bain de soleil matinale alors que pendant ce temps il fait passer sa langue fendue sur ses avant-bras, les nettoyant avec soin. Izuku remarque soudainement les détails de sa peau, et voit alors que les Drakaïme ne portent pas d'écailles, ou du moins celui-ci n'en est pas doté. Une peau aussi fine que de la soie, qui semble lisse au toucher, regorge d'éclat de charbon. Comme si des roches volcaniques sortaient de par endroit, comme ses épaules, ses chevilles ou encore ses genoux. Ses mains sont elles aussi dotées de ces particularisées mais plus finement et gracieusement. Puis ses griffes, à la fois longues et épaisses, prennent soin de gratter ses ailes avec parcimonie. Ailes qui possèdent de longues lances vers le haut, alors qu'elles paraissent si fragiles de loin. Il est d'ailleurs attiré par cette longue crinière de fauve qui retombe sur ses fesses bombées et musclées. Et là, parmi tout ces détails et cette beauté, un visage orné de cornes, où deux oreilles pointues s'agitent doucement, tandis que ses yeux noirs se posent sur le corps endormi de Izuku. Son fin nez s'agite, un grand sourire apparaît sur son visage, et il agite gaiement la queue avant de bondir d'un coup. Il atterrit dans un vacarme assourdissement devant Izuku qui regarde cette peau crémeuse sur son ventre se confondre avec le rouge qui parsème son corps par endroit.

Un genou à terre il prend la main du vert qui est toujours aussi perdu, lui qui s'est mit à le détailler beaucoup trop longuement pour que cela soit innocent. Ne comprenant pas les sons qui sortent de la bouche du Drakaïme qui a l'air réveillé depuis plus longtemps que lui, Izuku pose un doigt sur sa bouche, sentant la migraine venir, et frémissant quand la langue du demi-dragon passe sur sa peau.

- Attend que je sois bien éveillé. Dit-il d'une voix railleuse.

Il semble comprendre puisqu'il stoppe son manège, hoche la tête et recule, attendant sagement accroupi tel un chiot aimable. Izuku se lève, toujours un peu groggy, et masse ses tempes. Une nouvelle fois il n'a pas le temps de réagir que Eijiro se lève, l'attrape pour le caler contre son flan, saisit son panier et s'envole d'un bond. Hurlant à plein poumon il ferme immédiatement les yeux, s'agrippant au corps offert sans ménagement. Ce qu'il n'a pas eu le temps d'apercevoir c'est la bande de chasseur tapis dans l'ombre qui semblaient envier notre cher Izuku. Heureusement que Eijiro a les yeux affutés car il a pu réagir à temps.

Il ne vole pas bien longtemps, déposant Izuku près d'une rivière qu'il connaît très bien, et d'une maisonnette qui lui semble familière. Il tourne sur lui même deux fois, vérifiant que tout est en place et qu'il est en vie avant de se ruer sur Eijiro, un doigt accusateur pointé sur lui.

- Ne refait plus jamais ça sans mon accord. Eijiro baisse les yeux, tendant piteusement le panier vers le propriétaire, et Izuku regrette immédiatement ses paroles. Mais tout de même, il a eu la peur de sa vie ! Est-ce que cela vaut de le gronder aussi violemment ? Il se pose la question au vue de son air de chien battu. C'est assez cocasse sur une créature aussi féroce. Désolé, je ne voulais pas m'énerver mais, ne refait plus jamais ça, d'accord ? Eijiro relève aussitôt sa tête et la secoue vivement. D'ailleurs, dit-il en se tournant vers son foyer qui lui a affreusement manqué, comment as-tu deviné ? Le Drakaïme pose son doigt sur son nez, et le vert comprend. L'odorat, j'aurais dû m'en douter. Bon, maintenant je suis bien réveillé alors suis-moi, je vais te faire visiter.

Il suit alors bien sagement le plus petit, empruntant un pont qui traverse la fine rivière à l'eau cristalline, le panier toujours dans sa patte. Ce chemin terreux amène à une maisonnette faite de terre, de paille, de bois et de sable où à quelque mètre d'elle la fameuse grange faite quant à elle exclusivement de bois épais se repose. L'endroit est entouré d'arbre, de buisson et de champ de fleur. C'est champêtre et idyllique, Eijiro est sous le charme. Le champ des oiseaux, l'odeur de la terre, de l'eau, de Izuku, c'est appréciable et savoureux. Il remarque également un jardin de légume, une brouette, un quitte de jardinage et un rocking chair.

- Ce n'est pas bien grand, mais c'est chez moi. Izuku ouvre la porte, et miracle Eijiro parvient à se faufiler en se recroquevillant le plus possible.

L'endroit correspond parfaitement au tempérament et à la personnalité du plus petit. C'est cosy, feuillu à cause des nombreuses plantes, et divinement chaleureux. Eijiro se sent affreusement bien, et avec l'aura rayonnante de Izuku, il ne peut que se sentir encore mieux.

- Tu aimes ? Demande le vert en inclinant la tête, souhaitant par dessus tout que le Drakaïme se sente chez lui. Ce dernier fini enfin par regarder Izuku et sourit grandement, charmé au possible. Je prend ça pour un oui. Je ne sais pas si tu sais parler, mais on va tacher de remédier à ça.

Par la suite, après avoir déposé son panier, Izuku indique l'endroit où Eijiro va dormir. Ils se retrouvent tous les deux devant la grange n'abritant désormais personne.

- Elle est bien isolé, et il y a encore de la paille à l'intérieur. Ce n'est pas le grand luxe, mais c'est mieux que de dormir à l'extérieur, non ?

Une nouvelle fois Eijiro reste sans voix, même si sa capacité à former des mots étant inapte il n'aurait pas pu dire grand chose. Il inspecte les lieux, et effectivement ce n'est pas le grand luxe mais il se voit parfaitement faire ses nuits entre ces quatre murs. Revenant sur ses pas, il se place face à Izuku et exécute une révérence fortuite pour le remercier, ce à quoi le vert se retrouve décontenancé.

- Ne soit pas obligé, c'est la moindre des choses pour moi. Et n'oublie pas, nous ne sommes pas maître et esclave, tu es désormais mon compagnon, d'accord ?

Izuku tend fièrement sa main, une main blessé, terreuse, cicatrisé, mais extrêmement chaleureuse, réconfortante, sincère. Une main qui fond dans la sienne, animale, écailleuse, rugueuse, mais ce n'est pas pour autant que Izuku recule, bien au contraire. Il lui offre une poignée de main avec un sourire si grand, si beau, que Eijiro croit rêvé. Serait-il enfin chez lui ?

_____

Le temps est passé délicatement, les saisons défilants à un rythme agréable pour nos deux compagnons. Cela fait maintenant une année entière que Izuku et Eijiro cohabitent ensemble sur les terres du vert. Beaucoup de choses ont changés, que ce soit entre eux, ou autour d'eux. Au départ, rien ne fut facile. Entre la barrière de la langue, leurs différences ou encore les tâches à accomplir, ils ont mis du temps avant de trouver un équilibre qui leur conviennent. Izuku s'occupe volontiers des échanges avec la ville et de la maisonnette, tandis que Eijiro trouve matière à exploiter avec les environs, l'agriculture et la chasse. Grace aux capacités du Drakaïme, Izuku a désormais un train de vie bien meilleur. Il possède maintenant quelque poule, deux moutons, une vache et un âne qui ont trouvés domicile dans la grange aménagée à cet effet, tandis que Eijiro dort dans la maisonnette. Les mois défilant, ils sont devenus plus proches, et Izuku a réussi à construire une chambre accolée à la pièce à vivre pour permettre au rouge de vivre plus près de lui. Ils s'entendent à merveille, et peuvent même communiquer, puisque Izuku apprend doucement mais surement sa langue à Eijiro qui est bon élève.

Pour ce qui est de ses terres, elles sont également délimitées par une barrière construite par Eijiro pour ainsi gagner de la sécurité mais également de l'intimité. Les champs agricoles donnent abondance à chaque saison, et les champs de fleurs sont toujours parfaitement fleuris. Depuis que Eijiro est entré dans sa vie, tout va pour le mieux.

Néanmoins, malgré ce monde beau et rose, Izuku sent bien que quelque chose se trame depuis quelques jours. Cela a commencé par un comportement assez étrange de la part de Eijiro qui s'est mit, littéralement, à nicher. Passant ses journées dans sa chambre, dérobant linge de maison, paille et vêtement du vert, il comprend qu'il se passe quelque chose, mais quoi ? Il n'existe pas de livre sur les Drakaïme dans la grande bibliothèque de la capitale, et encore moins des éleveurs, il est donc sans réponse et plein de question quant au comportement de son compagnon. Ils ne mangent plus ensemble, ne se parlent plus, et cela fait énormément de peine à Izuku qui sent que la situation lui échappe. Il veut lui venir en aide, car après tout il l'a aidé pour beaucoup de chose depuis ces derniers mois, il ne peut donc pas le laisser comme ça sans rien faire.

Aujourd'hui encore Izuku s'occupe des champs et fait sortir le bétail au pâturage, seul. Dehors il fait une chaleur mordante pour un mois de mai, ce qui annonce un été caniculaire. Il sait d'avance que sans son compagnon, il ne parviendra pas à tenir cet endroit convenable bien longtemps, cela demande trop de travail pour un seul homme.

Après tout, Izuku n'a jamais aimé les conflits, mais il comprend que si il veut que les choses changent, il doit prendre le taureau par les cornes, ou plutôt le Drakaïme. Fermant la clôture, et reposant son arrosoir avec ses outils de travail, il frotte ses mains sur sa petite salopette, prêt à faire face au rouge. Il entre dans la maisonnette, beaucoup trop silencieuse à son goût. Il ne lui faut pas longtemps avant de traverser le salon et d'arriver devant la porte en question, celle de la chambre de Eijiro. Voulant rester courtois et poli, il toque gentiment contre celle-ci.

- Eijiro, c'est Izuku, je peux entrer ?

Bien évidemment, même en usant de sa douce voix, il n'obtient aucune réponse. Il secoua alors la tête, ayant l'impression d'avoir affaire à un adolescent en pleine crise, et sans prévenir il pénètre dans la chambre du rouge. Sans grand étonnement, le Drakaïme est belle et bien à l'intérieur, et dans le plus simple des appareils. Sur son lit habituellement composé d'une couette et d'un coussin, il trouve un amas de vêtement en forme de nid dans lequel Eijiro est allongé de tout son long, les jambes écartées, le souffle court. À ses côtés reposent trois œufs aux éclats cristallins, tandis qu'il reprend ses esprits et comprend qu'il n'est plus tout seul.

Sous la stupéfaction, Izuku ne fait que rester la bouche ouverte, les bras le long du corps tandis que, malgré ses bonnes volontés, son corps se met à emmètre une chaleur étouffante. Il n'a pas le temps de faire un pas que Eijiro se lève d'un bond, refermant avec fracas la porte. Izuku se retrouve alors avec lui, dans cette chambre dont l'atmosphère est indéchiffrable. Lourde, forte, pesante, mais foutrement excitante. Malgré lui, il se retrouve pris en délicieux sandwich entre la porte et Eijiro qui, le souffle haché, le regarde droit dans les yeux. Des yeux de bêtes affamées. Ses longues mains prennent alors place sur les fines hanches de Izuku qui ne blêmit pas, peu dérangé par cette soudaine proximité. Ce serait mentir que de nier son attirance pour Eijiro, qui avant d'être un Drakaïme est avant tout un être diablement sensuel.

- Alors c'est pour ça que tu te cachais ? Couinant comme réponse, Eijiro se contente de lécher une jugulaire qui passe par là, faisant frissonner Izuku au passage. Il ne fallait pas. Le rassure le vert. Tu sais que je suis là pour toi, n'est-ce pas ? Eijiro s'approche de son visage, léchant cette fois-ci sa lèvre inférieur, sans pour autant l'embrasser.

- J'ai besoin de toi pour couver nos œufs. Izuku frissonne une fois encore, heureux que Eijiro le compte dans le processus.

- D'accord, tu peux compter sur moi mais... Comment je dois m'y prendre ? Sa phrase à peine terminé, Eijiro le prend par les hanches et le hisse sur son épaule, direction leur nid. Le rouge a pris son temps pour le former, et en est très fier Il est même ravis que Izuku veuille l'aider, car après tout c'est pour lui qu'il s'est donné autant de mal.

Le déposant consciencieusement sur le lit, dans le creux formé par son corps, il se place juste dans son dos, Izuku maintenant entre ses jambes. C'est ainsi placé que le vert sens et voit passer sous son fessier un sexe d'une longueur qu'il n'aurait jamais soupçonné. Il baisse les yeux sur une verge légèrement courbé, au gland pointu et à la base gonflé. Il a sous ses yeux un sexe de Drakaïme en excellente santé, il n'y a pas à dire. Sans réfléchir il pose un doigt sur le sommet, là où s'échappe un liquide transparent, et porte son doigt à ses lèvres. Le goût est amer, salé, peu ragoutant mais pas inintéressant. Souriant de sa bêtise, Eijiro porte une main à son menton et tourne son visage vers lui, lui offrant un baiser bien mérité. Leur langue ne tardent pas à se trouver, se cajolant dans leur bouche chaude et humide. Se décollant après un long ballet de langue, Eijiro passe enfin aux choses sérieuses, car ses œufs attendent.

- Tu me fais confiance ? Demande t-il en plantant son regard sauvage dans celui presque perdu du vert.

- Bien sur, montre moi. Déposant sa fine main contre les doigts rugueux du rouge, il attend sagement de voir à quelle sauce il va être mangé. Il n'est pas complétement bête et comprend ce qu'il se passe, et sincèrement il n'a pas peur. Une légère appréhension car ils dépassent une barrière, mais ce n'est pas pour lui déplaire. Il sait ce qu'il veut, et ce qu'il a toujours désiré depuis un an maintenant.

Il fronce les sourcils quand les longues griffes de Eijiro caresse sa peau, et sans grand étonnement sa petite salopette et ses souliers finissent bien vite au pied du nid. Il se retrouve avec une chemise blanche déboutonné de partout et un Eijiro jouant lascivement avec ses tétons rougis et vierge de tout. Les griffant, les pinçant, les faisant même rouler entre ses doigts, il donne à Izuku un avant-goût des plaisirs de la chaire. Il y prend d'ailleurs goût puisqu'il se met de lui-même à remuer et à écarter grandement ses cuisses. Comprenant le message, le rouge bécote sa nuque et gentiment vient caresser sa fleur, son délicat trou rougis d'envie. Une chaire des plus sensible et délicate que le Drakaïme se doit de chérir et attendrir. Humidifiant ses doigts et ses griffes de sa langues, il caresse la peau pour l'humidifier au maximum car il ne peut le préparer convenablement. Izuku comprend alors ce qu'il doit faire et se met lui aussi à jouer avec son propre corps. Il pousse ses petits doigts contre son entrée et n'est pas étonné qu'ils passent sans mal. Un léger inconfort d'être ainsi pénétré, mais il espère que cela passera vite. Pour lui faire oublier ce moment, Eijiro saisit volontiers sa petite verge qui se trémousse dans tous les sens juste sous son nez. Elle disparaît dans son poing dans un petit plop, et un bruit d'humidité s'en suit quand il se met à le masturber activement. S'embrassant de profil, ils continuent leur manège de longue minute, très longue minute, puisque dehors le soleil devient orangé. Ses rayons passent par la fenêtre et caressent les corps dénudés et humides de nos deux amants transi d'excitation.

- Attends. Ronronne Eijiro. Il fait sortir les doigts de Izuku de son antre, et de sa queue il rapproche les trois œufs près d'eux. Il en saisit un, l'amenant à sa bouche pour en déposer un baiser sur le sommet. Tu es près à les couver pour moi ? Hochant timidement la tête, Izuku regarde la main du rouge se diriger entre ses cuisses pour disparaître. Il continue de le masturber d'une main, alors que l'autre fait des mouvements circulaires avec l'œuf qui est fichtrement chaud. Grâce à la préparation et à l'humidité, le bout glisse aisément, et avec une légère pression, il s'engouffre en lui, son corps s'ouvrant pour l'accueillir. Il ne le pousse pas très loin, le bout encore visible de l'extérieur, et en saisit le deuxième avec lequel il fait le même manège. Néanmoins, après le deuxième, il se sent plus qu'écarté et rempli à la fois. Tout son corps est brûlant, une chaleur délicieuse gagnant ses reins, alors que son sexe se met à juter un liquide fort épais.

- Plus qu'un. Lui murmure Eijiro doucement. Izuku accuse le coup, excité par son amant, mais surtout envieux de couver ces petits en lui. Il ne sait pas quel est ce sentiment qui le gagne, mais il est fier et heureux comme jamais.

Le troisième passe plus durement, les autres prenant le peu de place qu'il a à offrir en lui. Eijiro lui caresse le ventre légèrement arrondie et sourit pleinement, heureux à son tour. Il lui dérobe un baiser et sans prévenir, pousse son épaisse verge en lui d'une seule poussé. Izuku ouvre grand la bouche, ses yeux sortant presque de leur orbite.

- Maintenant il faut les nourrir. Sourit le rouge, carnassier. Izuku comprend alors comment ces derniers vont se nicher en lui. Retourné tel une crêpe, il se retrouve les fesses en l'air, la tête contre les coussin, tandis que Eijiro griffe ses hanches étroites. Le bout de son sexe caresse ses œufs tandis qu'il se sent parfaitement bien dans ce fourreau serré. Prenant ses reins à pleine main, il commence à le pilonner délicieusement, frottant un endroit magique dans son corps. Leur peau claquent, ses ailes frémissent, sa queue bat l'air et eux ils gémissent à en faire trembler la maisonnette. Ils en hurlent presque d'extase tant le sexe est bon. Ce moment baigné de magie et d'amour les rends euphorique. Les lourdes bourses de Eijiro claque sur les douces fesses du vert, tandis que son sexe se met à dégouliner de semence. Les œufs maintenant bien encré en lui, le rouge se sent venir. Poussant son sexe le plus loin possible, il jouit dans le trou serré du vert sans réfléchir. Il le remplie abondamment, à quel point que sa semence, plus crémeuse, se met à sortir en dégoulinant sur ses cuisses. Son trou est si dilaté que Eijiro voit son sperme s'écouler, le rendant fier comme un roi. Il mordille la petite fesse sous son nez et ricane en voyant Izuku s'effondrer de fatigue, un sourire aux lèvres.

Il l'installe confortablement contre lui, une main posé dans le creux de son dos et le regarde droit dans les yeux. Il est un peu dans les vapes, mais continu de sourire.

- Maintenant, ils vont bien grandir. Dit-il en posant une main sur son ventre, encore sous l'effet de la magie du rouge.

Eijiro se contente de sourire, le serrant dans une étreinte chaude et douce. Il va enfin pouvoir créer sa petite famille, et savourer pleinement les chaleurs du printemps qui s'annoncent des plus humides. Les fesses de Izuku n'ont qu'à bien se tenir !

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Alors, vous aimez ? Qu'en pensez-vous ? Dites-moi tout ! ^^

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