Madame non
Pauapu
Os en 2 parti
Parti 1
Madame Non : Partie Un
« Non, je ne saurai pas venir, je dois finir ce rapport. »
« Non, Ginny m'a demandé d'aller faire su shopping. »
« Non, j'ai prévu de manger avec Harry et Ron. »
« Non, désolée. »
Ces excuses, je les sors souvent à tout va. D'habitude les gens me croient, mais ces derniers, je m'enlise dans le mensonge et c'est tout simplement catastrophique de sortir de ce bourbier fait de mensonges et d'excuses. Je ne le fais même pas exprès, c'est plus fort que moi. C'est comme si une force extérieure me retenait d'accepter les invitations, ce qui, au final, me laisse seule avec mes précieux livres dans la bibliothèque. Je ne renie pas mes hobbies mais parfois j'aimerais avoir le courage de dire oui. Je suis une froussarde, une poule mouillée. Un comble pour une Gryffondor.
Lien de cause à effet, à vingt-quatre ans, j'habite seule dans un quartier de Londres situé à côté d'une bibliothèque moldue avec mon nouveau chat, Pattencarré, que j'ai nommé en hommage à Pattenrond. J'ai un chouette boulot qui me permet de faire des rencontres, celui de Médicomage à Sainte-Mangouste mais malheureusement, il reste un vide.
J'en viens à l'origine de ma peur ou de mon obsession à dire non. Elle se résume à un seul nom : Ron. C'est très idiot de ma part, après tout, je suis une femme forte avec un caractère bien trempé qui normalement ferait que je ne devrais avoir peur de rien… Et ben non. J'ai une peur, j'ai même une phobie, celle de me m'engager.
J'ai ouvert mon cœur une fois à cet homme et pour finir, il me l'a brisé. Je ne lui en veux pas, enfin un peu, mais j'ai pu réaliser avec le recul qu'il avait eu raison de mettre fin à notre relation. Nous n'étions pas heureux. Notre couple avait comme carburant la routine et dès que ce carburant se tarissait, nous nous disputions comme chat et rat. Sauf que maintenant, ma routine était ma vie de célibataire, désespérément monotone tout ça parce que je dis non.
Mais, car oui, il y a un mais, cette monotonie a fini par changer. Et voici comment :
J'attendais tranquillement Harry et Ginny au Chaudron Baveur. Plus précisément, je claquais la langue impatiemment toutes les dix secondes parce que mes imbéciles d'amis étaient, comme toujours, sacrément en retard.
« Granger ? »
Et merde. Draco Malfoy se tenait devant dans toute sa splendeur. D'accord, j'entretenais avec lui des rapports plus ou moins normaux depuis que nous étions devenus collègues. Encore bien qu'il était spécialisé dans les potions et non dans les sortilèges guérisseurs de blessures dues aux métamorphoses sinon la compétition entre nous aurait été encore plus présente qu'elle ne l'était déjà. Il n'empêchait que nos relations de ces derniers temps étaient plutôt ambigües. C'était peut-être moi qui me faisais des idées mais j'avais l'impression que lorsque nous nous croisions, il faisait exprès de m'effleurer tantôt la main, tantôt le bras et tantôt la hanche. Ce n'était absolument pas désagréable mais étrange venant de sa part.
« Malfoy. »
« Que fais-tu donc seule ici ? »
« J'attends Harry et Ginny. »
Mon cher collègue haussa un sourcil si haut que je me retins de lui rire au nez.
« Je peux savoir ce qui te provoque une si grande réaction ? »
« Ginny et Potter sont partis en voyage d'affaire. »
C'était tout simplement impossible. Harry m'avait bel et bien appelé vers dix heures ce matin pour me dire d'aller au Chaudron Baveur à seize heures et qu'il m'amenait une surprise. Ok, d'accord, le temps que mon cerveau se mette en marche et j'avais compris. La surprise devait être Draco. Ce devait être dû au plan de réinsertion d'anciennes victimes de la guerre, dont Draco faisait partie et dont Ginny était la présidente. En effet, mon cher collègue avait été innocenté en partie grâce au témoignage d'Harry. Mon meilleur ami a toujours eu cette âme charitable et son don de persuasion.
« J'en conclus, Malfoy, que tu es ma surprise. »
« Et toi, Granger, la mienne. »
Parce qu'en plus cet espèce de crétin avait fait le même coup à Draco Malfoy !
« En fait, Granger, tu n'es pas vraiment une surprise, étant donné que c'est moi qui ai demandé à Potter et à sa femme d'arranger ce rendez-vous. »
J'étais interloquée. Mais quel culot ! Et mon avis là-dedans hein !
« Parce que je sais, Granger, que si je te l'avais demandé directement, tu m'aurais sorti une excuse des plus consternantes, mais néanmoins amusante, comme tu as l'habitude de faire lorsque tu éconduis les autres personnes intéressées. »
« Je peux savoir la raison de ce plan machiavélique ? »
« Simple. Tu me plais Granger. »
Direct, franc, ça avait le mérite d'être clair. J'avais surtout envie de prendre mes jambes à mon cou. Mon cerveau fonctionnait à puissance maximum pour me trouver une excuse digne de ce nom mais malheureusement, j'avais libéré toute mon après-midi et ma soirée pour mes deux futurs ex-meilleurs amis et l'homme qui se tenait devant avec son maudit sourire en coin devait le savoir.
« Tu sais que tu es bloquée, Granger, tu vas devoir passer la fin de ta journée en ma compagnie, que cela te plaise ou non. De plus, j'appellerai même ce moment passé ensemble un premier rendez-vous. »
Cette perspective me fit transpirer. Et c'est exactement à ce moment-là que l'idée du siècle me vint.
« Puis-je d'abord aller me refaire une beauté ? »
« Si tu veux te faire belle pour moi, il n'y a aucun problème, même si je te trouve déjà attrayante comme ça. »
En jean et en t-shirt et non maquillée de surcroit ? Chercherait-il à me flatter pour m'empêcher de m'enfuir ? Pas de chance, j'avais déjà la solution. Je me dirigeai donc vers les toilettes en espérant que la fenêtre qui donnait sur la rue était ouverte. Bingo c'était le cas. Je grimpai sur le trône et passai péniblement mais surement par la fenêtre. J'avais presque les pieds au sol quand je sentis des mains s'agripper à mes hanches afin de me soulever et me faire descendre de là.
« Tu cherchais quelque chose ? »
Draco Malfoy, je te maudis. Comment a-t-il pu savoir ?
« Granger, je connais ta tendance à t'enfuir lorsqu'il s'agit de relations humaines mais tu vas finir par me vexer. »
Maudit sourire en coin, maudit cheveux blonds, maudits yeux gris et maudite vie !
« Bon, maintenant, pouvons-nous aller manger quelque chose ou vas-tu t'enfuir en courant et vais-je encore devoir te devancer ? »
« J'ai faim. »
C'est ainsi j'eu un premier rendez-vous avec Draco Malfoy dans l'un des restaurants les plus chics du Londres côté sorcier. Le menu était évidemment excessivement cher mais mon rencart, ça me fait tout drôle rien que d'y penser, m'avait assuré que l'addition était pour lui. Sauf que quand le serveur arriva avec « le caviar aux potirons accompagné de ses légumes magiques au whisky pur feu », le plat le plus cher, bien entendu, j'eus un remord. Il fallait que je le remercie, c'était plus fort que moi. Même si j'ai tendance à fuir, je garde ma bonté malgré tout.
« Au fait, Malfoy, merci pour le plat. »
« Tu as intérêt à le finir, ton plat. »
Sa phrase me fit rire et je dégustai mon caviar comme il se doit. Draco Malfoy remontait lentement mais surement dans mon estime. Je n'avais jamais mangé un truc aussi bon. J'espérais de tout cœur qu'il commande un dessert avec moi, j'ai horreur de manger les douceurs seule dans un restaurant. Je me promis que s'il prenait un dessert, je ne m'enfuirai pas juste après avoir mangé.
« Tu sais, Granger, il y a une chose en toi qui me fascine mais je n'arrive absolument pas à mettre le doigt dessus. Mais plus, je te côtoie, plus je pense que c'est ta façon d'être inaccessible et disponible en même temps. »
Je rougis, comme une adolescente peu sure d'elle qui ne fait qu'attendre que son prince charmant lui adresse la parole. Je faillis enlacer le serveur quand il arriva pile au moment ou le regard du vicieux blondinet se fit plus tendre. Ce dernier continua de me regarder dans les yeux tout en commandant un dessert, et pas n'importe lequel ! Mon préféré.
« J'aimerais le fondant au chocolat sur son nuage de vanille. »
« Comment est-ce que tu sais que.. ? »
« Je me suis renseigné. Je te connais mieux que tu ne le penses. Je sais donc, que une fois tous les mois, tu vas dans une pâtisserie à l'autre bout de Londres rien que pour ton fondant au chocolat. Je sais aussi que tu le rapportes chez toi et que tu le manges seulement le soir. »
« Tu m'espionnes ? »
« Non, mais il m'arrive de m'arrêter devant ta porte d'entrée sans oser frapper. »
Cette révélation me fit l'effet d'une bombe. C'est là que je compris que je compris que l'homme qui était assis en face de moi était amoureux.
« Le fondant au chocolat sur son nuage de vanille. »
Le serveur était à nouveau de retour, quel sens du timing parfait.
« A emporter, et l'addition s'il-vous-plait. »
Le garçon revint à la vitesse de l'éclair, Draco paya et prit le dessert.
« Hermione, je te l'offre, pense à moi quand tu le mangeras. »
Il me sourit, un vrai sourire, et me tendit le paquet. Je lui offris un sourire radieux en retour. Et puis, sans m'en rendre compte, il m'embrassa. Le contact entre nos lèvres ne dura pas plus de trois secondes mais je pus aisément sentir le caviar bondir dans mon estomac. Lorsqu'il se redressa, il me remit une mèche folle derrière l'oreille et murmura :
« Je te libère.»
Parti, il avait transplané.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top