✧ 3. L'Enfer • Partie I


∗.⋆༄

Lorsqu'elle se promenait dans le rêve d'une personne, tout était différent. Les bruits étaient plus doux, voir inexistant. Certains animaux ou insecte changeaient totalement d'aspect, de forme ou de couleur. Les odeurs étaient parfois plus forte ou même étrange. Certains rêves sentaient la cannelle, d'autre le jasmin ou le Lila. Les fleurs poussaient partout et le bitume était presque inexistant. C'était un petit coin de paradis dans chaque rêve, chaque dormeur pouvaient imaginer le printemps qu'il souhaitait et c'était là la magie.

Perséphone se promenait calmement dans les hautes herbes d'un près, remplie de fleur géantes. Des fleurs colorés, sous lesquelles elle passait tranquillement, la tête levé prise d'admiration. Derrière elle, Morpheus qui la suivait et se réjouissait intérieurement. Il ne voulait interférer avec ce moment de bonheur. A chaque pas, c'était comme si la nature se réveillait atour d'elle. Elle avait beau être la Reine des Enfers, Perséphone était un petit bout de femme remplie de vie et d'espoir.

Au bout de quelques temps, Morpheus fut prit de ce qu'on aurait pu qualifier d'un vertige pour un être humain. Il se rattrapa contre la tige d'une fleur. Persépone se retourna en entendant sa respiration difficile et couru vers lui sans hésiter. Elle s'apprêtait à poser une main sur son épaule, mais se ravisa à contre coeur. Elle ne pouvait pas, elle n'avait pas le droit, que ce soit lui ou n'importe qu'elle autre homme.

— Que se passes-t-il ? Demanda Perséphone inquiète.

Il grimaça puis ferma les yeux un instant avant de reprendre ses esprits.

— L'on m'a volé mon casque et mon rubis, annonça-t-il. Sans eux, je ne suis plus aussi puissant que je l'étais.

Perséphone le regardait, sans jamais le lâcher du regard. Elle remarqua la haine et la douleur que cela avait provoqué chez lui. Lorsqu'elle releva la tête, ils étaient revenue à Londres. Il était à présent appuyé contre un mur humide. Ils se retrouvaient dans une rue Londonienne, éclairé par un simple lampadaire qui grésillait. Perséphone eut un léger pincement au cœur se rendant compte qu'ils étaient revenue à la réalité. Une fois qu'il eut reprit ses esprits, il lui fit comprendre que ça allait. Perséphone le regardait toujours avec attention.

— Où sont-ils à présent ?

— J'ai récupéré mon sable il y a quelques jours ici, auprès de Constantine, dit-il avant de marquer un point d'arrêt.

Perséphone leva les yeux au ciel.

— Mon rubis, je cherche encore.

— Et ton casque ?

— En enfer, dit-il en relevant la tête vers elle qui se décomposait.

Perséphone croisa les bras sur sa poitrine, serrant sa mâchoire au passage. Ses narines se gonflaient à cause de sa respiration qui devait de plus en plus bestiale. Elle le connaissait. Elle connaissait parfaitement son regard, il avait quelques choses à lui demander dont il n'était pas très fière. Elle anticipa.

— Ne compte pas sur moi.

— Je n'allais pas te demander, enchaîna-t-il calmement.

— Dans ce cas, pourquoi prends-tu le temps de m'en parler ?

Il marqua un temps d'arrêt pour poussa un soupire.

— Tu es mon amie après tout, non ?

Amie que tu n'as pas vu depuis un siècle.

— Tu es et tu resteras Perséphone, peu importe le temps qui passe ou nous sépare.

Il essayait tant bien que mal de l'amadouer avec ses belles paroles. Cela marchait presque. Perséphone ne cracherait jamais sur des compliments, mais en même temps, elle savait très bien ce qu'il cherchait à faire.

— Je vais devoir m'absenter, encore.

Il appuya bien sur le mot encore. Perséphone n'était pas naïve. Il était pleinement conscient qu'elle avait mal vécu ce siècle dernier sans le voir, alors maintenant qu'elle l'avait retrouvé, pourquoi le laisserait-elle filer ?

— Tu n'as pas été invité à entrer en Enfer, réfléchit-elle sur le moment.

Morpheus s'apprêtait à parler, mais elle lui fit signe de se taire et reprit la parole.

— Es-tu conscient ne serait-ce qu'un minimum du danger que tu cours en pénétrant, seul, en Enfer sans y avoir été invité ?

— Ça ira, dit-il pour la rassurer.

— Stop. Ne commence pas.

— Ne pas commencer quoi ?

— Ça, dit-elle en le pointant du doigt de la tête aux pieds.

Elle parlait de sa façon de faire, sa gestuelle et ce ton mielleux qui disait tout le contraire de ses mots.

— Tu vas te faire tuer, cher ami. Jamais, tu ne réussiras à mettre les pieds là-bas sans y être invité.

— Je j'ai pas le choix ! J'ai besoin de ce casque, il fait partie de moi.

Perséphone entendait ce qu'il disait, elle savait très bien, combien ses objets comptaient à ses yeux et qu'il serait prêt à tout pour les récupérer.

— Sauf que là, on parle de l'Enfer !

— Et de mon casque.

— Tu vas mourir, capitula-t-elle.

— C'est un risque que je suis prêt à prendre.

Elle le détestait lorsqu'il jouait les bons samaritains prêt à mourir pour ses idées. Il avait sa fierté, et c'était hors de question qu'elle le laisse y aller seule. Tant qu'elle se trouvait sur terre, hors de question qu'il pénètre son royaume sans elle. Elle tourna sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, mais ses idées restaient les mêmes visiblement. Elle savait qu'elle allait le regretter tôt ou tard.

— Je viens avec toi.

— Quoi ? Comment...

— Crois-tu vraiment pouvoir te rendre dans mon Royaume pendant que je suis sur terre ? Pouffa-t-elle. Tu te fourre le doigt dans l'œil.

— Je ne suis pas un oisillon sans défense, ronchonna-t-il.

— Non, mais tu es faible.

Il serra la mâchoire et se retint de rétorquer. Perséphone lui jeta un coup d'œil, elle l'avait piquait et le savait mais étonnement il se retint de la remettre à sa place. D'un coup de main, elle ouvrit un portail, direction les Enfers.

Ils arrivèrent face à un tunnel sombre, au milieu de rien. Ils ne voyaient pas le fond, ils entendaient simplement un bruit sourd de grognement désespérés, des souffles humains qui semblaient difficile. L'endroit était étonnement clair, alors que devant eux, la porte des Enfers étaient tapis dans l'ombre.

Lorsque Morpheus tourna la tête vers Perséphone, il eut un temps d'arrêt. Elle était habillé d'une robe blanche jouant avec une fine dentelle anglaise, laissant son dos nu jusqu'à la naissance de ses fesses, continuant jusqu'au sol pendant plusieurs mètres. Perséphone avait automatiquement revêtu sa tenu de Reine du Tartare. C'était la praire fois qu'il l'a voyait ainsi. Puissante, courageuse et presque maléfique.

Elle finit par tourner la tête vers lui, remarquant son temps d'arrêt et sa bouche semi ouverte. Elle haussa un sourcil, s'interrogeant.

— C'est... la première fois que je te vois sous cette force, avoua-t-il. Tu es différente.

— Je ne suis plus cette Koré enlevé à sa mère par le Roi des Enfers, dit-elle en avançant. J'ai appris à être Reine.

Sa voix était plus assuré, sa présentante était remarquable, Morpheus en restait scotché mais pas moins intrigué par ce nouveau personnage qu'il avait découvert. Cette facette d'elle collait bien plus avec son univers à lui mais pas celui de la brune —du moins ce qu'il en imaginait. Malgré le fait qu'elle passait la moitié de l'année en Enfer, Morpheus ne l'avait jamais imaginé autrement que cette petite brune au fort caractère, remplie d'une joie de vivre qu'elle pourrait en donner à tout le monde, mais absolument pas sous ce côté dominant et puissant. Il ressentait l'aura d'énergie qu'elle dégageait, c'était un sentiment qui lui était étrange et inconnu.

Il la suivit à l'intérieur du tunnel, sans un mot. Le seul bruit audible autour d'eux étaient les gémissements des corps qui tapissaient les murs. Morpheus été encore intrigué par cette nouvelle Perséphone qu'il venait de rencontrer. C'était elle qui menait la danse.

Ils s'approchèrent à grands pas devant le tambour rouillait, un homme dans le mur se dégagea pour tendre à Morpheus de quoi cogner sur celui-ci. Il jeta un oeil à Perséphone avant de donner un coup dedans qui raisonna dans l'entièreté des Enfers. La vibration du tambour semblait faire souffrir tout ces damnés accrochés sur les murs, Perséphone fit en sorte des ignorer. Devant eux, se trouvait le portail des Enfers, derrière un Titan colossal, qui s'approchait.

— Est-ce un voleur, un malfrat ou une putain ? Il y a de la plus jusqu'à la fin de la création, jubila-t-il.

— Si vous pouviez parler autrement de moi, dit-elle en s'approchant du portail.

Son rire agressif, raisonna.

— J'ai besoin de voir votre Souveraine.

— Je n'ai aucun ordre à recevoir d'une femme.

Morpheus s'apprêta à lui répondre, mais Perséphone commençait à bouillir de son côté. Il la regarda s'approcher d'un peu plus près du portail, laissant derrière elle sa longue traine de blanc immaculé. Elle se racla la gorge un instant et saisis fermement le portail pour montrer sa rage.

— Écoute-moi bien, Démon. Tu n'as pas l'air de savoir qui je suis, très bien, mais je te conseille grandement d'ouvrir ce foutu portail ou je te promets devant mon mari que je te trainerais jusqu'au Tartare et que je me chargerais personnellement de te jeter au Cerbère qui te dévorera vivant encore et encore. Et ce, pour l'éternité.

Sans se rendre compte, Perséphone avait perdu son calme et son coeur s'était emballé. Ses cheveux avaient commencé à s'enflammer, de même pour la traine de sa robe, ainsi que ses yeux marrons étaient devenu rouge sang. C'était sa forme de Reine des Enfer. Elle pensait ne jamais avoir à la montrer un jour puisque Perséphone ne perdait jamais le contrôle —du moins jusqu'à aujourd'hui. Son rythme cardiaque s'était considérablement accéléré et se calmer était compliqué. Elle avait horreur du manque de respect, tout comme elle avait horreur de perdre le contrôle. Elle avait envie de pleurer à l'idée de de se retourner pour affronter le regard de Morpheus. Sans rien ajouter, le Démon décida d'ouvrir le portail. Perséphone le lâcha, se laissant tomber quelques secondes sur le sol, maintenant ses yeux fermés.

— Perséphone, susurra-t-il à sa hauteur sur le sol.

Sans même avoir besoin de ses yeux pour s'en rendre compte, elle sentit une aura de chaleur s'approcher de sa paume de main, il était à quelques centimètres de sa peau et n'avait pas le droit d'aller plus loin. De peur que cela réveille une plus grande colère, elle se recula un instant. Ses yeux rouge écarlate s'étaient perdus dans les yeux bleus azur de Morpheus. Il fut étonnait, mais n'ajouta rien. Son regard était doux, elle se calma.

— Ça va aller ?

Elle acquiesça et se releva pour emboiter le pas du Démon qui ne les avait pas attendu. Morpheus la suivait sans dire un mot. Ils s'enfonçaient dans la nuit et le brouillard. Un épais tapis de cendre recouvrait le sol, parsemait de quelques os plus ou moins récent. La robe de Perséphone trainait toujours derrière elle, mais ne se salissait pas pour autant. C'était tout là, la magie de cette tenu de Reine.

— Tu nous présentes pas ?

Perséphone sursauta à la vue du corbeau qui parlait très distinctement anglais. Elle s'arrêta un instant, sur ses gardes et tourna la tête vers Morpheus qui passa à côté d'elle, un léger sourire amusé accroché aux lèvres. Le corbeau monta sur une souche d'arbre à hauteur d'épaule.

— À qui est ce corbeau ?

— Matthew, je te présente Perséphone, Reine des Enfers. Perséphone, je te présente Matthew, mon ami.

— Je croyais que Lucifer Morningstar était la Reine des Enfers ?

Perséphone haussa les sourcils et continua son chemin.

— Lucifer Morningstar, a été déchu. Elle a fini par atterrir ici en Enfer. Matthew, sache que les Enfers sont partagés en trois parties distinct. La partie où nous sommes, le Royaume de Lucifer, ou vont tout les humains qui l'ont mérités. Le Tartare, le Royaume d'Hadès, où se passe les torture et pour finir les Champs-Elysées, ma maison, le paradis de l'Enfer.

— Les Champs-Elysées ? Ce n'est pas à Paris ?

— Les humains se donnent un peu trop de droit, finit-elle sarcastiquement.

— Je dois vous appelez comment ? Ma dame, ma Reine, Persé ?

— Matthew, grommela Morpheus.

— Persé me va très bien, sourit-elle.

Morpheus fronça les sourcils un instant. Cela faisait plus de 500 ans qu'ils se côtoyaient et jamais il ne l'avait appelé autrement que par son prénom ou son titre. Elle remarqua à sa tête que cela le dérangeait, Perséphone s'en amusa. Ils reprirent leur chemin.

— Lucifer Morningstar, est-elle si puissante ?

— En dehors du créateur, Lucifer Morningstar est l'être le plus puissant.

— Plus puissant que vous ?

Perséphone lui jeta un coup d'oeil.

— De loin, surtout maintenant.

Perséphone se stoppa. Elle regardait autour d'elle, le Démon avait disparu. Elle retourna auprès de Morpheus, lui faisant comprendre qu'il n'y avait rien qui vaille. Elle prit une grande bouffée d'air, alors qu'il essayait tant bien que mal de la rassurer d'un simple regard. Matthew proposa de s'envoler mais revint presque aussitôt lorsqu'il remarqua que les arbres n'avaient rien d'arbre habituelle. Ces arbres là était remplie d'humain fusionné aux branches, aux tronc et maintenant que tout était calme autour d'eux ils pouvaient entendre leurs respiration difficile et haletante.

Soudain, le démon arriva derrière eux, en affichant un large sourire démoniaque sur le visage. Perséphone serra les poings avec une forte envie de l'envoyer au Tartare sur le champs.

— Si je pouvais je lui écraserais la tête de mes propres mains, grogna-t-elle.

— Quelle tigresse, ajouta Matthew alors que Morpheus secouait la tête.

Ils continuèrent leur route, sur un chemin des plus sinueux. Ils montaient de plus en plus sur un espèce de tour en tourbillon ou se trouvait au centre des cellules de damnés. Les environs étaient bruyants, il y avait un bruit sourd qui ne s'arrêtaient jamais. Les gémissements des damnés étaient de la torture, autant que leur prière. Certains avaient encore espoir de sortir de cette endroit maudits, tandis que d'autres prier pour mourir le plus rapidement possible. Morpheus était devant Perséphone cette fois-ci, il jetait un coup d'œil derrière lui de temps à autres pour voir si elle suivait et si tout allait bien. Même si elle était dans son élément et connaissant cet endroit, il ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter pour elle.

— Kai'cul ? Seigneur des rêves ?

Morpheus se stoppa presque immédiatement. Il tourna la tête en direction de la cellule ou se trouvait une femme à la peau noir. Elle pouvait lire en elle le désespoir installé depuis bien trop longtemps. Morpheus ne pouvait pas détourner le regard d'elle, il la connaissait, c'était une femme qui lui était proche.

— Je suis navré de te voir ainsi, dit-il d'une voix calme et comprehensive.

Elle lui demanda plusieurs reprises de le libérer avant de se mettre à pleurer. Son ton devenait persistant.

— M'aimes-tu encore ?

Ce fut comme un électrochoc pour Perséphone. Morpheus était un infini, elle avait passé des années à ses côtés chaque printemps, elle pouvait dire qu'elle le connaissait bien. Elle savait qu'il avait aimé une femme dans sa vie, celle qui lui avait donné un enfant. Orphée. Perséphone eut un pincement au cœur en pensant à ce jeune homme coincé dans le Tartare seul. Elle détestait le laissait seul, et elle détestait devoir mentir à Morpheus. Elle ravala ses larmes.

— Cela fait 10 000 ans, Nada. Oui, je t'aime encore. Mais je ne t'ai pas pardonné.

Perséphone fronça les sourcils. C'était comme si elle venait de se prendre un petit coup de poignard dans le dos. Qui était-elle ? Il s'en alla, ignorant ses pleurs. Perséphone passa devant elle, ses yeux vacillèrent, elle ne put la regarder. Morpheus s'était dépêcher d'avancer, et il ne jeta plus un seul coup d'œil à Perséphone, comme si il ne voulait as affronter son regard remplie d'interrogation. Elle garda le silence un long moment.

∗.⋆༄

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top