Décembre

Je rentre à la maison le soir.

J'ai la tête lourde.

Je jette mon sac beaucoup trop lourd sur le carrelage puis je vais dans la cuisine pour manger quelque truc.

Puis je monte dans ma chambre.

Je m'allonge sur le lit, d'abord en étoile : les paumes levés, les bras écartés et les yeux contemplant le plafond blanc.

Je prends un grand souffle et me recroqueville sur moi même.

Je plisse les yeux et viens cacher ma tête dans mes bras.

Mes yeux me piquent et j'aimerais qu'on me prenne dans les bras.

Je me sens seule.

Pourtant je ne le suis pas du tout.

J'ai une famille formidable : une mère toujours prête à m'écouter, un père qui m'encourage toujours dans mes rêves et un frère qui prend sois de moi ou du moins qui essaye.

J'ai des amis qui sont toujours avec moi et qui me soutiennent. Avec qui je suis heureuse de vivre.

Mais je me sens seule.

Alors pourquoi ?

Je n'ai pas le droit d'être triste vue qu'il n'y a rien.

C'est l'adolescence !

Ah ! Cette réponse à la fois dérangeante mais rassurante. C'est la réponse à mes problèmes.

Le problème c'est que c'est trop facile de dire ce seule mot. Car il ne guérit pas et il ne rassure pas.

Mais tu sais qu'avec le temps ça passera. Ce sera un rêve oublié, un rêve bon et mauvais.

L'adolescence, du moins la mienne, ne peut pas être bonne ou mauvaise ... Même la vie en général n'est ni bonne  ni mauvaise ; c'est les deux.

Après ces multiples réflexions sur la complexité de la vie, et j'en passe.

Un petit frisson me parcours.

J'aimerai partir loin d'ici juste un petit moment. Manière de voir autre chose que ma vie banale.

Ce qui est incroyable c'est que nous avons, nous les êtres humains, le pouvoir de l'imagination. C'est un pouvoir si puissant. C'est le pouvoir de la liberté intérieur.

Je ferme les yeux et je vois une porte.

Je l'ouvre.

C'est mon monde !

Seule moi peut ouvrir cette porte de ce monde.

Quand je me sens seule je ferme les yeux et je vais dans ce monde.

Un monde construit de merveilles, un monde de magie et d'aventure.

Zeliraland.