Je fixe mon plafond nu, perdu dans mes pensées.

J'ai encore l'impression de sentir ses baisers sur ma bouche, mon visage et mon cou. Il a presque fallu que je le jette par la fenêtre pour qu'il disparaisse.

Je ne l'ai pas à proprement repoussé, acceptant sans le vouloir réellement mes sentiments. Ou du moins, ce qui y ressemble.

J'ai un peu peur pour la suite, je dois l'avouer. Je ne sais même pas dans quoi je m'embarque. Ugo a tenté de me faire avouer ce que je ressentais, mais je ne suis pas parvenu à lâcher ses mots.

L'angoisse me vrille l'estomac, mais je souris naïvement en repensant à lui. Je plonge mon visage dans mon polochon, cachant mon sourire. En observant mon smartphone, je me rends compte qu'il est 04h37. Je n'arriverai pas à dormir...

Je soupire en tentant de trouver le sommeil.

***

— Il reste une semaine avant la rentrée, tu as intérêt à te montrer exemplaire Max !

— Oui papa, je rumine en tournoyant ma cuillère dans mon bol de céréales.

— Max, tu comprends pourquoi j'agis ainsi ?

Son regard lourd de sens me fait baisser la tête. Je murmure un vague oui tout en mangeant lentement.

— Tu compte donc m'enfermer ici ? je demande avec colère.

Le regard désapprobateur de Laura me fait presque sentir coupable. Je me mord la lèvre et m'excuse.

— Je vais aller voir le centre, déclare-t-il en finissant son café.

— Quoi ? je demande, interloquée.

— Oui, pour rencontrer cette soit-disante directrice qui n'a pas du tout compris le sens des responsabilités.

Cette fois-ci, je m'insurge. Il n'est pas sérieux, j'espère ?!

— Papa ! Tu ne peux pas faire ça, elle n'y est pour rien !

— Pardon ? Mais ce n'est pas elle qui devait te surveiller ?

— Papa, je t'ai déjà expliquer la situation. S'il te plaît, ne fait pas ça !

Mon air désespéré ne lui fait ni chaud ni froid. Il m'explique qu'il ne reviendra pas sur sa décision et sors de la pièce. Je suis totalement désespérée !

J'observe mon petit-déjeuner sans en revenir. Il va vraiment faire ça ? Il ne m'écoute donc jamais ! J'en ai assez. Dans un bond, je me lève et me dépêche de retourner dans ma chambre enfiler un short en jean avec un débardeur.

Je croise mon reflet dans un miroir et me demande si je ne devrais pas changer de haut. Pour être plus... attirante ? Mes joues s'empourpre tandis que je décide tout de même de troquer mon débardeur pour un top rouge sans bretelles.

J'enfile des baskets et passe par la fenêtre où l'échelle de la veille est toujours présente. Je me dépêche de la descendre en prenant soin de ne pas me faire remarquer à travers les fenêtres.

Avant de me précipiter vers le ranch, je déverrouille mon smartphone et envoie un message à Ugo.

Max : Urgent ! Mon père débarque ! Préviens ta mère.

Je le range immédiatement et cours en direction de L'étrier de la Chance.

***

— Alors maintenant on se donne des rendez-vous secret ?

Son sourire narquois me fais lever les yeux aux ciels.

— Soit sérieux deux secondes Ugo !

Il sourit en me plantant un baiser sur le front avant de s'assoir près de moi. Nous sommes caché dans la stalle de Black.

— Écoute, je sais plus quoi faire ! Déjà, je me suis enfuie de chez moi sans rien dire...

— Pour retrouver ton prince charmant, coupe-t-il en me charmant avec son sourire.

— Ugo ! Putain, arrête, sérieux ! Je disais, ensuite mon père a bien l'intention de ruiner ta mère, voire de la mettre à la porte. Et enfin... quand il découvrira que je suis ici, il me tuera.

Il fait planer le silence en me détaillant attentivement. Son regard me met mal à l'aise et je tire sur mon haut afin de le remettre en place. Je ne suis toujours pas à l'aise avec lui. Je n'ai jamais cru que je ressentirai quelque chose ou que je serai ainsi confrontée à mes sentiments. J'ai pourtant eu des petits-amis... mais je ressens quelque chose de différent pour lui...

Une voix étouffée me parvient, chassant mes pensées maladroites. Je me redresse en observant les alentours discrètement.

— Il est là ?

— Oui, je chuchote sans quitter des yeux mon paternel et la mère de mon ami.

Ami ? Petit-ami ? Je suis perdue...

Je sens alors une main agrippée les anneaux de mon short où j'aurai pu mettre une ceinture, me tirant alors vers l'arrière. Dans un cri inaudible je tombe en arrière, dans les bras du jeune homme.

Il dépose un baiser sur ma nuque tandis que je tente de lui échapper.

— Je serai toi, je ne dirai rien au cas où on nous entendrait, chuchote-t-il.

À contre cœur, je souris. Cependant, je continue de tenter de lui échapper.

— Arrête Ugo !

— Ah, là, là ! Quand est-ce que j'entendrai « Oh Ugo, prends moi ! » ?

J'ouvre la bouche, stupéfaite, retenant un rire. Je lui donne un coup de coude tandis qu'il ricane.

— T'es vraiment con !

Il rit de nouveau, m'embrasse sur la bouche et se redresse.

— Qu'est-ce qu'on fait alors ? demande-t-il.

Je saisis sa main en faisant de même.

— On va tenter d'empêcher le carnage.

Il me sourit avant de m'entraîner vers le bureau. On s'arrête un instant, le silence nous faisant fixer la porte fermée. J'entends à peine la voix de nos deux géniteurs.

— Prête ?

— Prête si toi tu es prêt, je réponds.

Il me lance un regard étrange tandis que je me mord la lèvre, lui expliquant :

— Désolée, j'ai toujours rêvé de placer cette réplique de Rouge Rubis !

— T'es grave quand même, me dit-il en riant.

Il m'indique la porte et avec une inspiration, j'ouvre la porte.

Nos parents nous dévisagent comme s'ils voyaient un extraterrestre pour la première fois.

***

— Arrête papa ! Je t'en prie, c'est pas sérieux.

— Abstiens toi, je te prie ! dit-il en faisant claquer sa langue. Je vous envoie en procès Mme Clarke.

— Monsieur Pevens, il y a sûrement une autre solution, tente Emilia.

— Papa ! je m'exclame. Mais enfin est-ce que tu m'écoutes ?! J'en ai marre de toi ! Tu diriges toute ma vie, tu vas ruiner celles des autres alors que tu ne sais rien. Absolument rien ! Sais-tu que depuis un mois et demie je me sens bien ici ? J'ai des amis ici ! Pour une fois, je me sens bien là où je suis. Et toi... toi tu vas tout gâcher !

Je sens les larmes pointer leur nez. Il m'observe sans rien dire, mais je sens qu'il va répliquer. Et pas de la manière dont j'aimerais.

— De toute façon t'es totalement fermé ! Tu ne m'écoute même pas là. Tu t'en fou et tu poursuivra tes conneries comme d'habitude. J'en ai ras le bol, je me casse !

Je vois son visage viré au rouge, la stupéfaction sur ceux d'Emilia et d'Ugo pendant que je m'empresse de partir en claquant la porte.

Pas folle, je cours littéralement pour me cacher. Je retourne dans la stalle de Black alors que la porte du bureau s'ouvre brutalement.

J'entends mon père m'appeler plusieurs fois, jurer et refermer la porte. Quelques secondes après, elle se rouvre en silence. Des bruits de pas se rapprochent de mon box.

Mon cœur s'emballe. Comment mon père aurait-il trouvé ma cachette en quelques seconds ? Ugo lui aurait-il dit ? Oh, le fourbe !

— T'es malade comme fille, me dis la voix grave d'Ugo.

Je lève la tête en apercevant ses yeux gris et le suit du regard lorsqu'il prends place à mes côtés.

— Mon père a dit quoi ? je demande en grimaçant.

J'aperçois son air mal à l'aise, mais je l'incite à en dire plus.

— Euh... il a dit que t'étais une sale gamine ignorante...

Je soupire.

— Je n'en doutes pas...

— Ton père...

— Je sais. Il ne s'intéresse qu'à lui. Il croit faire mon bonheur, mais... il prends des décisions sans me consulter.

Le silence s'abat sur nous deux. Ugo me saisit la main. Je croise son regard nuageux qui m'arrache - sans que je le veuille - un sourire. Il se penche vers moi et m'embrasse passionnément.

— J'en déduis que si tu ne me repousse pas, c'est que tu es d'accord pour qu'on sorte ensemble ?

— Quoi ?

Je m'écarte de lui pendant qu'il sourit en coin.

— Non ? Alors pourquoi tu m'as embrassé ?

— Hein ? Je t'ai jamais embrassé !

— Bref, on sort ensemble ! dit-il en se péchant à nouveau vers moi.

Je pose une main sur sa bouche en arquant un sourcil.

— J'ai donné mon accord ?

— À l'instant même où tu ne m'as pas dit non.

Je retiens mon sourire niais et me dégage de son étreinte.

— Arrête de faire ta distante, là ! 

Je lui souris avant de me relever. Il en fait de même et nous nous échappons vers les près.

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Que se passera-t-il pour Max ?

Est-ce que son père ira au bout de son idée ?

Acceptera-t-Elle les sentiments qu'elle ressent pour Ugo ?

Et qu'adviendra-t-il de leur relation ?

C'est bientôt la fin mes chers lecteurs adorés ! Profitez bien des derniers chapitres sous votre couette, emmitouflé(e)s, un chocolat chaud à la main, savourant des marshmallow et autres gourmandises pourtant proscrites en été (bah oui, sinon il est où le corps de rêve à exposé sur la plage ?)

Merci d'avoir lu et de me soutenir ! 🐺

Ruby ❤️