Chap 31
Estomaquée, j'aperçois un inconnu descendre du véhicule. Je sens Ugo se contracter à mes côtés sans savoir pourquoi. S'agit-il de la police ? La peur me saisit l'estomac.
David ricane en se redressant.
— Ne vous avions nous pas demandé de venir seule ?
Émilia se retourne, jette un regard désespéré vers son ami et se retourne en bafouillant l'air embarrassé :
— Je sais... c'est... Rick, mon palefrenier.
Dans le noir complet, je n'ai pas pu déchiffrer son visage et ne l'ai donc pas reconnu. Nos geôliers se sont reprit et ont commencé leur monologue en expliquant ce qu'ils attendaient.
— C'est simple, nous souhaitons récupérer le Nord de la ville et votre centre est parfaitement dans notre ligne de mire. Il suffit que vous nous vendiez votre cher centre et nous vous rendons votre fils.
— Mon centre ? Pourquoi...
Ses yeux s'illuminent, j'ai l'impression qu'elle a compris qui se cache derrière ce masque.
— Je... N'y-a-t-il pas un autre moyen ? Je n'ai pas d'argent... et vous m'aviez dit que je récupérerai les deux enfants.
Olivia ricane, attirant ainsi son attention.
— Les plans se font et se défont ma chère. Maxence Pevens nous sera utile pour autre chose.
Mon sang se glace dans mes veines. Je n'ai pas envie qu'elle m'abandonne à mon propre sort. Qui sait ce dont Olivia serait capable ? La présence du jeune homme me rassure plus que je n'aimerai l'avouer.
— Pardon ? Ce n'est pas ce qui était convenu ! s'insurge la voix d'Emilia.
— Les choses changent. Bien, veuillez donc nous céder votre... ranch, sans quoi votre fils ne vous sera pas rendu.
J'aperçois, à la lumière des phares, le visage livide de la jeune femme. Je perçois d'ici son hésitation. J'ai tellement peur qu'elle craque. Soudain, Rick se rapproche d'elle en lui appliquant un geste de réconfort.
— Je ne peux pas vous permettre...
— Vous n'êtes pas en position de protester Mlle Clarke, coupe Olivia. Soit vous nous cédez votre propriété, soit nous appuyons sur la détente... et j'espère pour vous que le crâne de votre fils est aussi solide que votre détermination.
Mon souffle se bloque dans ma poitrine. Oh mon dieu ! C'est une blague j'espère ? Les canons des armes sont pointés en direction de nos tempes. Les larmes commencent à pointer leur nez à la commissure de mes yeux.
J'ai tellement peur.
Peur qu'on m'abandonne de nouveau.
Je prie intérieurement, j'espère du fond du cœur qu'elle n'acceptera pas. Pourtant, à l'instant où cette pensée me traverse l'esprit, je me maudis.
Comment puis-je penser qu'elle abandonne son fils pour moi ? Même moi, je devrai espérer qu'il s'en sorte indemne ! Mais j'ai tellement peur de finir en pâture, abandonner sur le côté.
Parce que je sais que mon père ne viendra pas me sauver. Il est super loin, beaucoup trop loin. Cette situation est bien le cadet de ses soucis ! Je ne sais même pas s'il en a entendu parler.
— Je..., elle pose son regard sur moi puis sur son fils. Pouvez-vous me donner quelques heures pour réfléchir ?
Nos geôliers réfléchissent. Je perçois presque les rouages de leurs cerveaux tourner à plein régime, fumant presque par les oreilles.
— Vous avez 5h ! Pas plus. À partir de ces 5h, soit votre enfant aura perdu quelques bouts de cervelles, soit il sera indemne et vous, ruinez. Si vous contactez la police... notre marché sera caduc.
Le visage d'Emilia s'est crispé avant qu'elle acquiesce tout en jetant un regard sur nos deux visages inquiet. Elle est finalement rentrée dans son véhicule avec son ami.
***
Ugo pousse un énième soupir, luttant contre le sommeil. Olivia et David mangent à quelques pas de nous en discutant trop bas pour que je puisse les entendre. Les deux énormes gorilles dorment dans le véhicule.
— Je vais les tuer ! grommelle Ugo.
— Il faudrait déjà que tu sois détaché pour ça, je réponds.
Il me lance un de ses regards meurtrier dont lui seul a le secret.
— Je meurs de faim...
Je ne peux pas le contredire sur le coup. Ça doit bien faire une journée entière que l'on n'a pas mangé et mon ventre crie famine.
Ma main entre en contact avec une chose froide. Mon portable ! Je l'avais complètement oublié celui là ! Je tends mes doigts et m'en saisit, le cœur tambourinant soudainement.
Mes yeux sont fixés sur mes geôliers. Je redoutent qu'ils se retournent.
— Ugo ?
— Oui, je sais je ne penses qu'avec mon estomac, mais j...
— Ugo ! je coupe, impatiente.
— Quoi ? demande-t-il avec un visage innocent.
— Je m'en fou de ton estomac !
Vu son air narquois, je sens la pique de méchanceté foncer bientôt sur moi. Je souris, amusé par son comportement et intercepte son regard gris qui vole jusqu'a mes lèvres.
Soudainement mal à l'aise, me rappelant de la scène d'hier soir, je me mord la lèvre inférieure. Mauvaise idée étant donné le regard enfiévré qu'il me lance.
Mon cœur rate un battement. Sans doute sous la nervosité...
— Euh..., je racle ma gorge. J'ai mon téléphone dans la main.
Ce changement de sujet l'a presque dérouté mais ses yeux brillant d'une curiosité sans faille, il me chuchote en se rapprochant :
— Sérieux ? Tu ne pouvais pas le dire plus tôt ? Tu peux appeler quelqu'un ?
Je lui lance un regard septique avant de répliquer :
— J'ai pas encore des yeux derrière le dos !
Il me sourit de manière narquoise.
— Retourne toi ! ordonne-t-il.
— Quoi ?
Il affiche un sourire en coin avant de répliquer, amusé :
— Je vais pas te violer, je vais appeler les flics.
Je fronce les sourcils, interloquée. Il me fait signe plusieurs fois avant que je lui tourne le dos en tentant de lui apporter le téléphone. Je ne sais pas comment, mais je le sens pianoter sur mon portable avant de me déclarer :
— Retourne-toi !
Je me remet dans la bonne position, le téléphone toujours allumé, émettant son signal jusqu'au commissariat.
— Comment tu crois qu'on va leur indiquer notre présence ? je chuchote à Ugo. S'ils ne nous entendent pas, ils pourraient raccrocher...
— N'ai pas peur princesse, rétorque-t-il en souriant. Il suffit juste qu'on parle un peu fort.
Je fronce les sourcils sans comprendre, mais lorsqu'ils alpaguent nos geôliers en les insultants et en feignant d'être blessé, je comprends son plan idiot. Plan qui risque de tomber à l'eau s'il se montre trop... expressif.
— Bande de cons dégénéré ! Vous croyez vraiment que ma mère va vous vendre notre centre ? Et puis d'abord, on est où là ?
J'ai envie de l'incendier autant qu'ils les insultent. J'ai tellement peur qu'ils en viennent à nous frapper. Finalement, préférant mettre court à son monologue grossier, je lui donne un coup de genoux en le foudroyant du regard. La mâchoire crispée, je siffle :
— Ferme là, abrutit ! Tu veux nous faire tuer ou quoi ?
Nos visages sont tellement proche que j'ai presque l'impression qu'il va de nouveau m'embrasser.
— Oh les gamins ! J'en ai ras le bol de vous. Si je vous entends encore une fois, je vous fracasse le crâne contre le bitume ! crie David en nous fusillant du regard.
— T'es content abrutit ?
— Je te rappel qu'ils ne nous feront rien pour le moment parce qu'ils encore besoin de nous, rétorque le jeune homme.
— Pour l'instant. Et ça ne veut pas dire qu'ils ne vont pas nous torturer.
— On est toujours là et sans égratignures.
Ses réponses à tout me renfrogne. Toutefois, j'ai presqu'envie d'esquisser un sourire. Allez savoir pourquoi !
***
Émilia se tient à nouveau devant nous sans aucune trace des forces de l'ordre. J'ai tellement peur que la situation dégénère.
Les deux canons des armes sont toujours pointés sur nos tempes, nos geôliers toujours camouflés. Et les négociations toujours aux mêmes points.
— J'espère pour vous, Clarke, que vous avez une solution satisfaisante à nous donner.
J'avale ma salive de travers. Je sais déjà ce que la jeune femme va annoncer. Et je ne peux pas lui en vouloir. À sa place, j'aurai fais la même chose...
— Ugo est mon fils... je vous céderai le centre.
Je vois presque les muscles du couple se détendre.
— Mais s'il vous plaît, rendez-moi Max.
Olivia lâche un rire bestial avant de répliquer :
— Max a d'autres soucis à se faire. À dire vrai, son père a d'importantes... terres qui nous seraient pour le moins utiles. Il nous faut donc la garder, encore. Je ne vous donnerai donc qu'Ugo.
— Mais..., tente-t-elle de protester.
— Pas de protestation où je donne l'ordre à mes collègues d'appuyer sur la détente.
Je vois le visage d'Emilia devenir blême. Au mois elle aura tenté. Pas grave... mon père sera peut-être prêt à descendre de son avion pour venir me sauver ?
— Je te laisse pas, souffle Ugo entre ses dents.
Mon attention est soudain rivé sur le jeune homme.
— Quoi ?
— Je t'ai dis..., répète-t-il.
— Je sais ce que t'as dis, mais arrête de raconter des bêtises ! je coupe en chuchotant férocement.
— Tu es vraiment enquiquinante quand tu t'y met, princesse !
Je lui lance un regard noir de façon à lui faire comprendre que je n'apprécie toujours pas ce surnom.
— Bien, j'espère que vous avez apporté le contrat Emilia ? demande David.
— Oui..., elle penche son corps dans sa voiture avant d'en sortir un dossier.
Ugo se démène comme un fou, suppliant sa mère de ne pas céder. Son courage - ou sa stupidité - m'impressionne. Je n'aurai jamais osé en faire autant. La peur me paralysant sûrement trop les tripes pour faire ce qu'il fait.
Soudain, des phares et un crissement de pneus s'arrête près du véhicule de la directrice.
Des lumières aveuglantes me font plisser les yeux.
Que se passe-t-il ?
Rick est encore intervenu.
Que se passera-t-il maintenant ?
~~~~~~~~💕🍀🌺💕🍀🌺~~~~~~~~
Coucou !
Que se passera-t-il pour Ugo et Max ?
Est-ce que Max acceptera-t-elle ses nouveaux sentiments ? Ou restera-t-elle dans le déni ?
J'espère que ce chapitre vous aura plus. N'hésitez pas à voter et à commenter !
Bisous 🐺
Ruby ❤️
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top