Chap 26

Ugo me suit sans broncher même si je sais qu'au fond il ne désire qu'une chose : retourner se coucher. Après lui avoir expliqué le pourquoi du comment, ça n'a pas été compliqué de l'emmener au fond de la foret pour commencer le repérage.

On s'était alors séparé pour longer le grillage et après une demi-heure on s'était rejoint pour établir un plan d'attaque. Frissonnant au milieu de la forêt, Ugo dessine un plan du bout d'une branche, éclairé par la lampe torche de son téléphone.

— Leur bureau se situe à environ 1500 mètres de là où nous sommes, cachés par un énorme arbre. Il faudrait qu'on arrive à attirer le cheval ici afin de le faire passer par le grillage.

— Euh... au cas où tu ne le saurai pas, un cheval ne peut pas traverser le grillage, lui dis-je septique.

— Je sais ! Réponds il agacé. C'est pourquoi ma mère se ramène avec les outils. J'ai prétexté un problème au niveau de l'enclos. Il devrait y avoir un espèce de ciseau assez costauds pour couper les mailles. On fera une ouverture et on le fera passer par là.

J'acquiesce en reniflant. Il se relève un instant, rediscute des derniers détails et s'étire en baillant.

— Je suis crevé... on va devoir revenir en catimini. À moins que tu veuille rester avec moi.. propose-t-il avec un regard équivoque.

Je croise les bras en levant les yeux aux ciels. Toujours le même ! Qu'il fasse jour ou nuit.

Avant de repartir, il me tends sa veste sans rien dire, m'obligeant à accepter. On rebrousse donc le chemin sans un mot, se couchant respectivement dans nos tentes.

***

Accrochée par un mousqueton, je saute d'arbre en arbre avec mes amis. Les deux moniteurs nous ont séparés en deux groupes afin de surveiller un nombre restreint d'adolescents. Étant donné que nous avons pu choisir la composition de nos groupes, c'est avec joie que j'ai retrouvé July, Eliot, Jason et... Ugo.

Daniels nous attends plus loin, motivant les moins courageux à avancer. Notamment July, qui tremble comme une feuille à l'idée de traverser le pont de balançoire en bois. Eliot l'encourage allant même à la dépasser pour rester devant elle, l'aidant à traverser. Une fois que nos deux amis se retrouvent sur l'autre plateforme, Jason fait de même et vient enfin mon tour.

Je place un pied déterminé sur l'un des cylindre en bois avant de commencer mon ascension. Soudain, une secousse me fait brutalement perdre l'équilibre avant que je ne me rattrape aux cordes de part et d'autre du pont.

— Bah alors, Princesse ? On ne tient plus debout ?

Pauvre abrutit ! Je pense tout en lui jetant un regard noir. Je continue de traverser même si cette andouille tente un bon nombre de fois de me faire tomber.

On arrive à une tyrolienne où July, prise d'une soudaine crise d'angoisse, fond en larmes en demandant à descendre. Daniels semble désemparé et cherche désespérément du regard une personne du staff afin de l'aider.
Nous attendons sagement sur la plateforme qui peut supporter jusqu'à 8 personnes.

— Sinon tu l'as fait passer et tu descendra à la prochaine plateforme où il y a l'échelle ? Propose Eliot.

July gémit en secouant la tête des deux côtés. Il ne pourra jamais lui faire utiliser la tyrolienne, elle ne bougera pas. Finalement, après une attente de 10 minutes, on aperçoit un moniteur en veste rouge qui observe les airs afin de s'assurer que personne ne reste bloqués.

Daniels attire son attention et converse avec lui pendant quelques secondes. Après hésitation, le moniteur lui ordonne de rester avec la jeune fille en évacuant la plateforme. En promettant de faire attention, nous prenons la tyrolienne en souriant à pleine dent. Enfin un peu de liberté ! Nous avons quand même entre 17 et 20 ans, il n'y a plus réellement besoin de chaperon.

Eliot et Jason accélère et nous perdes, Ugo rechignants sur ma soit-disant lenteur. Je pousse un énième soupir en lui donnant un coup de pied dans le tibias ce qui lui arrache un petit cri.

— Aïe ! Mais pourquoi tu me frappes ?

Je lui tire la langue avant de poser mon pied sur un fil horizontal d'une largeur de 7cm, agrippant une corde verticale qui pends dans le vide.

Je sens soudainement deux mains m'agripper au niveau des hanches, me faisant perdre l'équilibre, me retenant seulement à la force de mes bras. Ugo me surplombe en rigolant.

— T'es vraiment idiot !

— Oh, ça va ! T'es accrochée je te rappelle !

Il m'aide à me relever, le poids de nos deux corps faisant chanceler la corde plate.

— Je le sens pas... je grince entre mes dents, la corde créant comme une cavité dans l'air.

Ugo s'amuse encore un peu à faire tanguer la corde horizontale jusqu'à ce que je lui promette de l'étriper une fois revenu sur la terre ferme. Il me pousse alors délicatement dans le dos en m'encourageant à avancer.

— C'est pas comme si tous nos potes étaient déjà loin devant...

— Merci Ugo, vraiment ! Je réplique en avançant pas à pas.

Il ricane dans mon dos jusqu'à ce que nous posons enfin nos pieds sur la plateforme en bois.

****

— Franchement, je ne regrette pas d'avoir arrêté ! Le moniteur était super canon, répète July avec de grands yeux énamourés.

Je lève les yeux aux ciels en croquant dans mon morceau de pain pendant qu'elle explique sa descente. Une fois la matinée terminée, nous sommes retournés au centre afin de déjeuner où Emilia nous a rejoint. Elle discute avec les moniteurs sans nous accorder le moindre regard.

Ugo nous a abandonné, reprenant sa place initiale : auprès de Rebecca qui semble de meilleure humeur. Il faut dire que depuis le début du séjour, elle n'avait pas décroché le moindre sourire.

— Hein, Max ?

Mon attention immédiatement redirigé vers Jason, je lui lance un regard interrogateur.

— Je te disais, on doit encore mettre Ugo à l'eau sauf que le connaissant, il fera tout pour nous esquiver.

— Ah oui ! Votre pari...

— Sauf si c'est Max qui lui demande de venir, appuie July d'un air féroce.

— Où ? Je demande encore dans mes pensées.

— À la cascade ! Réponds Jason en affichant un sourie moqueur. Dis donc, t'es pas bien réveillée toi !

— Euh... ouais, ouais... vous voulez que je fasse quoi exactement ?

Eliot enfourne la dernière bouchée de son sandwich dans la bouche avant d'expliquer :

— T'as l'air d'avoir un super pouvoir parce qu'à chaque fois que tu lui parles, il chasse sa mauvaise humeur et te suis.

Oui, tout était relatif, hein ! Parce que sa mauvaise humeur semblait quand même s'abattre sur moi...

— Donc, tu lui propose de nous rejoindre à la cascade et après on fait le reste.

— Parce que vous pensez réellement qu'il va me suivre ?!

— Ouais, répondent ils tous en cœur.

D'accord... on ne doit pas parler du même crétin. Je jette un coup d'œil à ma gauche, apercevant Ugo en pleine conversation avec sa mère. Un deuxième coup d'œil de l'autre côté du campement me fait comprendre que Rebecca a revêtu son air grognon se retrouvant seule.

Trop utopiste ce projet ! Je vais finir écartelé entre les deux. D'un côté par le petit prétentieux qui s'amusera à se moquer de moi et de l'autre par la sale farce qui prendra un malin plaisir à me défigurer.

***

— Allez, avoue que tu ne peux plus te passer de moi !

Ugo me suit, tentant de rester à mes côtés dans les sous-bois. Je lâche un soupir excédé, n'en revenant toujours pas de l'avoir convaincu de me suivre.

— Sérieux Ugo, on va rejoindre les autres. On est un groupe ! Il n'y a pas que moi qui demande ton attention.

— Ah ! Tu avoue réclamer mon attention. Pourquoi ? Je t'ai tapé dans l'œil ? Continue-t-il en riant.

— J'ai jamais dis ça, je grince en enjambant un tronc d'arbre couché sur le sol.

Il ricane encore jusqu'à ce qu'on arrive devant les rochers donnant sur la cascade qui reflète les éclats du soleil. Mes amis sont déjà là, assis sur les pierres lisses, bavardant l'air de rien.

On s'approche d'eux, accueillit par une salve de sourire et d'accolade. Les garçons parlent quelques minutes entre eux avant de soudainement se saisir des mains et bras du garçon, le soulevant de terre afin de le jeter dans l'eau.

Ugo pousse un cri terrifié tandis que son corps plane au dessus de la surface liquide avant d'y tomber en piqué et de s'écraser comme une crêpe.

Il ressort de l'eau en crachotant sous les rires de mes amis. Le regard noir qu'il leur lance ne présage rien de bon ! Il remonte à l'aide des rochers, fonce vers Jason et le pousse brutalement de la hauteur.

Eliot se précipite vers le jeune homme en le poussant à son tour, toute joie disparut.

— T'es con ou quoi ?!

Ugo, d'abord désarçonné par la réaction de son camarade, reprends vite de la contenance et réplique :

— Putain, mais c'est vous avec vos conneries ! Je te rappelle que vous m'avez fait la même !

July et moi observons les eaux troubles d'où émerge la tête brune du jeune homme. Il va bien. Plus de peur que de mal.

— On te tenait les mains Ugo et on avait observer les alentours avant ! Tu l'as poussé sans te demander ce qu'il y avait en dessous. Imagine s'il serait tombé sur des rochers !

La colère qui bouillonne dans les yeux du blondinet ne fait pas taire Ugo pour autant. Celui-ci réplique deux-trois commentaires naïfs avant que Jason réapparaisse en tentant de temporiser l'échange. Sans succès puisqu'Eliot finit par menacer Ugo de lui en coller une.

Nous sommes alors obligé de les séparer.

Assise à l'écart avec le jeune homme, je l'observe s'énerver contre la rivière en y jetant nombre de cailloux. Comment peuvent-ils se fréquenter s'ils sont sans cesse en train de se prendre la tête ? Je ne les comprends pas...

Ce n'est pas la première fois que j'observe cette tension entre eux. Ils s'apprécient mais se querelle comme si certains enteraient des secrets et que d'autres tentaient de les montrer à tous...

Son regard nuageux se plante dans le mien, me figeant sur place. Je me perds dans ses yeux, ayant presque l'impression d'y déceler autre chose que sa colère.

C'est la voix nasillarde de July qui me ramène à la raison. Nous devons rentrer.




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Bonsoir ! Oui je sais, il est près de minuit... j'ai hésité à publier ce chapitre ce soir en me disant que certains ne le verraient pas mais comme j'avais dis qu'il y en aurait un aujourd'hui...

Voilà voilà ! Entre mes examens terminés mais pas tout à fait (je dois encore rendre des dossiers) et les événements familiaux je n'ai pas trop le temps d'écrire.... j'espère que vous ne m'en voulez pas trop ?

Profitez de ce chapitre et dites moi ce que vous en avez pensé en commentaires !

Bisous à vous mes p'tits loups 🐺

Ruby ❤️

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