Chapitre 3 : Le tour des sang-de-bourbe
Désolée pour la semaine dernière :')
N'hésitez pas à commenter un max, ça me remonte le moral avec les examens qui arrivent !
Chapitre III : Le tour des sang-de-bourbe
Dortoir des garçons de cinquième année, Serpentard - 1h45 du matin
*
Evan se réveilla en sursaut en tombant au pied de son lit.
Il avait fait un cauchemar, et, visiblement, il s'était débattu dans ses draps.
Il se remit debout le plus silencieusement qu'il put, et, alors qu'il regagnait son lit, le visage moqueur de Barty apparut entre ses baldaquins.
- Bah alors, qu'est-ce que tu fiches ? chuchota-t-il , T'essayes de réveiller tout le château ?
- Et toi, tu ne dors pas ? répliqua-t-il.
- Non, je révise, expliqua son ami en agitant une poignée de fiches bristol.
- Bouge, fais-moi une place.
Evan s'assit sur le lit de Barty, entre une tasse de thé froid et une pile de livre. Un bocal rempli de flammes servait de lampe, et entre les épais baldaquins de velours vert, ils auraient presque pu se croire dans une cabane dans les arbres. La présence du petit feu était étrangement réconfortante au milieu des ténèbres épaisses. La nuit, aucune lumière ne filtrait du bien nommé Lac Noir et l'ambiance était souvent un peu pesante. Lors des longues soirées d'hiver où il faisait noir dès six heures, il n'était pas rare que Barty, Regulus, et Evan se réunissent à trois sur un seul lit pour discuter pendant des heures. Ils finissaient bien souvent par s'endormir tous ensembles. C'était peut-être ce qui arriverait ce soir là, songea Evan.
- Réflexe ! lui lança Barty en même temps que le bocal de flammes, un grand sourire éclairant son visage fatigué.
- Espèce d'idiot ! laissa échapper l'autre, plus fort qu'il ne l'aurait voulu. Tu vas mettre le feu au dortoir !
Le garçon blond eut un rire léger et récupéra le pot qui avait atterri sur les genoux d'Evan.
- C'est toi, l'idiot ! C'est du verre incassable.
- Je le savais, bien sûr, mentit son ami. Tu révises les sortilèges ?
- Non, la défense contre les forces du mal. Et plus particulièrement les loups-garou, ce qui est assez ironique par une nuit de pleine lune.
- Mais... heu... c'est au programme de cette année les loups-garou ?
Barty ne répondit pas et se pencha en avant pour attraper un livre qui se trouvait derrière Evan, s'étalant sur lui de tout son poids au passage.
- Bouge, espèce de tas ! protesta Evan.
- C'est toi qui es dans mon lit, je te signale.
- Oui, et jusqu'ici, je t'ai empêché de mettre le feu au château.
- Qui veut mettre le feu à quoi ? intervint alors un Regulus ensommeillé.
Les deux autres garçons ouvrirent à nouveau les rideaux du lit et s'empressèrent de lui faire une place.
Regulus réprima un bâillement et se passa la main dans les cheveux, qui étaient tout aplatis d'un côté.
- Je rêve où il y a du thé, dans ton lit ?
- Si tu le renverses, je te fais nettoyer les draps comme un elfe de maison.
- Chouette, ironisa le jeune Black. Une possibilité d'avenir. Pourquoi vous ne dormez pas, sinon ? Juste pour le plaisir de me réveiller ou bien il y a une vraie raison ?
- J'empêche un pyromane insomniaque de nous brûler vifs, déclara Evan.
- J'ai tellement bon cœur que j'aide Evan à se remettre de sa rupture avec son lit, dit Barty au même moment.
Regulus eut un vague sourire.
- Si je résume, ça nous fait un amoureux éconduit qui arrête des psychopathes. Sympathique.
Barty finit sa tasse de thé avec une grimace et la déposa sur sa table de nuit, puis il éteignit le feu qui brûlait dans son pot de confiture incassable.
- Maintenant, tout le monde est content.
Evan poussa une pile de livre au sol.
- Maintenant, tout le monde est content, rectifia-t-il.
- Sauf qu'on ne voit plus rien, fit remarquer Regulus.
- Aïe, dit platement son meilleur ami, En effet ça c'était ma cuisse, Barty. T'as les coudes pointus.
- Tais-toi, je veux dormir.
- Ailleurs que sur moi, ce serait sympa.
- Trop tard, je dors.
- Bon, se résigna Evan avec un soupir.
- Et je prend l'oreiller, du coup, s'empressa de préciser Regulus.
- C'est une arnaque, c'est ça ? demanda le Français.
Il y eut un instant de silence dans le noir total, au cours duquel Regulus s'empara de l'oreiller.
- C'est une arnaque, confirma la voix endormie de Barty.
Le silence retomba dans le dortoir des Serpentard.
**
Queudver sentit les vibrations du sol avant d'entendre le galop de Cornedrue.
Inquiet, il s'approcha de Patmol, au cas où le loup-garou surpris deviendrait dangereux. James, sous sa forme de cerf, arrivait vers eux à toute allure. D'un geste insistant, il désigna plusieurs fois le saule cogneur avec sa ramure et poussa légèrement Queudver du bout de son sabot.
C'était en principe le signal qu'il était temps de retourner à la Cabane Hurlante, mais ils en sortaient à peine... Soudain, Peter comprit. Il y avait quelqu'un dans le parc. Un professeur peut-être ? Les maraudeurs risquaient gros si l'on s'apercevait qu'une fois par mois, ils se transformaient en animagi non déclarés ou en bête dangereuse. Plus qu'une expulsion du collège, c'était la prison d'Azkaban qui les attendrait alors.
Soudain, le cerf donna un coup de patte plus fort que les autres. Dérouté par ce bruit étrange, le loup agita les oreilles et poussa un long hurlement.
Cependant, Patmol paraissait avoir compris l'urgence de la situation, car il donna à son tour un coup de patte à Peter. Ne se faisant pas prier davantage, le rat détala vers le saule cogneur.
Derrière lui, ses amis le suivaient à quelques pas de distance. Son cœur minuscule battant à se rompre, Queudver ne ralentit pas avant d'être sorti de la forêt. Ils arrivèrent rapidement dans l'herbe du parc, en vue du Lac Noir.
Peter sursauta. Trois silhouettes humaines se détachaient devant la lune, au bord du lac. Si le loup les voyait, ils ne pourrait rien y faire. Il se retourna vers James ; le cerf ne s'arrêta pas.
Continuant sa course effrenée aussi vite que ses petites pattes le lui permettaient, Queudver atteignit bien vite l'arbre qui gardait l'entrée du passage secret. Il s'apprêtait à rejoindre les racines lorsque l'odeur de l'air changea brutalement.
Lourde, métallique, saturant les environs... c'était l'odeur du sang.
Il se retourna brusquement et tenta de comprendre la situation. Il se rendit compte bien vite que le sang était celui de James.
L'épaule du cerf, déchirée par la mâchoire que le loup y avait plantée, saignait abondamment. Cornedrue tentait vainement de se dégager tandis que le loup-garou, les yeux brillants de haine et d'intelligence, tentait d'atteindre son adversaire partout où il le pouvait.
Le cerf parvint enfin à repousser le monstre et recula de quelques pas, visiblement étourdi. Le loup feula ; tous les poils de sa nuque hérissés, il se ramassa sur lui-même et se prépara à bondir...
Une masse noire surgit soudain de nulle part. Le loup-garou fut balayé par la force mystérieuse et poussa un pitoyable glapissement de douleur.
Un immense chien noir se dressait à présent entre James et Lunard ; il ne resta immobile qu'un instant, les yeux flamboyants et les crocs luisants avant de repartir à la charge.
Peter, du fait de sa petite taille, rata l'essentiel de l'affrontement, mais fut assez réactif pour se retransformer dès que le loup fut enfermé dans la cabane.
Il se précipita vers James, qui s'était lui aussi métamorphosé.
- Queudver, coassa-t-il , comment ça va mon vieux ? C'est drôle, t'es tout flou...
L'intéressé eut un rire nerveux. Son ami, les cheveux en bataille, les lunettes tordues, était étendu dans l'herbe humide, et ressemblait à un héros tombé au champ d'honneur.
- Il pourrait manquer un verre à mes lunettes, observa-t-il d'une voix rauque. Ça explique tout... c'est drôle, on dirait vraiment que la lune fait une grimace sous cet angle...
- James, ton bras...
- Oui, vraiment, elle a l'air à l'ouest... je crois qu'elle regarde... oui je crois qu'elle regarde mon nez, cette camarde !*
- James, la formule pour guérir les blessures ! Je ne la connais pas et tu en as vraiment besoin !
- Elle est jalouse, c'est pour ça... il faut pas ma vieille ! lança le blessé d'un ton moqueur. On peut survivre sans nez... on peut même faire une très belle carrière de mage noir, sans nez.
- Mille gargouilles ! Cornedrue, arrête immédiatement ton délire avec la lune et donne moi cette fichue formule ! Ça fait quinze ans que j'appuie sur ton bras et ça saigne toujours ! s'exclama Peter.
A cet instant, un bruit semblable à celui d'un bouchon de champagne résonna, et Sirius apparut à quelques mètres d'eux.
A bout de souffle, en sueur, il était clair qu'il avait couru depuis la cabane hurlante pour les rejoindre.
Il se laissa tomber à genoux, à côté de James, et passa sa baguette sur la plaie qu'il avait au bras.
- Vulnera sanentur , murmura-t-il d'un ton très bas.
Le saignement s'arrêta, mais la chair ne se referma pas.
- Comment va-t-il ? s'enquit Sirius auprès de Peter, l'air inquiet.
- Je ne suis pas sûr... il n'a pas arrêté de délirer à propos de la lune.
Sirius reporta son attention sur son meilleur ami, un pli soucieux entre les sourcils.
Un drôle de bruit se fit entendre. Les lèvres de James tressautèrent et leurs commissures s'incurvèrent.
Finalement, il éclata de rire.
- Aah Peter ta tête ! parvint-il à articuler, Je te charriais, mon vieux ! Ah Merlin que quelqu'un m'achève ! Ahaha la luuune !!
Le souffle coupé par ses éclats de rire, Cornedrue ne parvenait plus à aligner deux syllabes cohérentes.
- J'en reste pantois, souffla Sirius d'une voix blanche. Tu as dans le bras un trou qui fait au moins trois fois la taille de ton minuscule cerveau et tu trouves malin de faire des blagues aussi stupides ?
Secoué de spasmes silencieux, son bras valide serré autour de ses côtes, James acquiesça d'un signe de tête.
- Ohh si je pouvais avoir une photo de ton air ahuri Peter ! Hahaha j'en peux plus...
Gagné par l'hilarité à son tour, Patmol secoua la tête de droite à gauche, faisant voler ses boucles noires.
- Merlin, James, tu es vraiment un gamin. Oculus reparo ! ajouta-t-il en pointant sa baguette sur les lunettes de son ami. Sinon, tu es blessé ailleurs ? Il va nous falloir du dictame pour ton bras.
- Ça ira, croassa James en essuyant les larmes d'hilarité qui perlaient au coin de ses paupières. Aide-moi juste à claudiquer jusqu'à l'infirmerie pour voler du dictame.
- Essaye de ne pas saigner, tu veux ? Ma chemise est neuve, rétorqua Sirius en passant le bras valide du blessé autour de ses épaules.
Peter leur emboîta le pas, à la fois toujours gêné de sa propre stupidité et proprement bluffé par le jeu d'acteur de James ; il n'aurait jamais cru que son ami était capable de jouer un rôle ainsi.
Ils n'échangèrent pas un mot sur le chemin qui menait au château. Le seul bruit était celui de l'herbe humide qu'ils foulaient et le vent dans les branches lointaines. Peter n'en dit rien, mais une préoccupation ne le quittait pas depuis qu'il avait retrouvé James allongé sur le sol : les blessures magiques ne guérissaient jamais totalement. Et si Cornedrue perdait l'usage de son bras ? Qu'il ne pouvait plus jamais jouer au Quidditch ?
Lorsqu'enfin ils atteignirent la massive porte de chêne qui donnait sur le hall d'entrée, ils n'avaient toujours pas abordé le sujet.
- C'est normal que la porte soit ouverte ? lança Queudver. J'étais pourtant sûr qu'on l'avait refermée en sortant...
- Nous n'étions pas seuls dehors, réfléchis ! rétorqua Sirius.
Ils en eurent la confirmation dès qu'ils posèrent le pied à l'intérieur.
Devant eux, trois jeunes filles regardait toutes dans la même direction. La plus grande, une blonde, avait plaqué ses mains sur sa bouche tandis que les deux autres se tenaient par le bras. Sur le mur, face à elles...
- Mon dieu, souffla Peter.
- Je ne sais pas qui est dieu, murmura James, mais par Merlin qu'est-ce que c'est que ça...
D'immenses lettres magiques scintillaient, incrustées dans la pierre, et formaient le message suivant : "au tour des sang-de-bourbe de brûler".
Peter, avec un temps de retard, comprit que la phrase visait Lily Evans... et Mary Macdonald, qui étaient toujours figées devant la menace, la lueur dansante des lettres illuminant leur visage.
Les mots s'imprimèrent en caractères de feu dans l'esprit de Peter.
"Au tour des sang-de-bourbe de brûler".
***
Tadaa ! Verdict ? -->
Je peux vous dire que j'ai eu du mal ! Les scènes d'action c'est vraiment pas mon truc !
La phrase suivie d'un astérisque est tirée de Cyrano de Bergerac, l'occasion était trop belle pour la laisser passer ;)
(la phrase en question pour rappel est "je crois qu'elle regarde mon nez, cette camarde !")
On se retrouve dans deux semaines avec l'introduction d'un nouveau personnage essentiel à l'intrigue et puis le vrai début des aventures ! Ben oui, on en est à peine à l'élément déclencheur...
Prenez soin de vous !
PS : Je sais pas si vous avez écouté, mais j'ai mis une ambiance loup-garou en média. Je me disais que ça pouvait être une bonne idée une ambiance adaptée à chaque chapitre, vous en pensez quoi ?
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