Le pull de Noël

Comme chaque mercredi, Jeremy, Nicolas et moi, nous nous réunissions chez Julie pour discuter et jouer à des activités plus délirantes les unes que les autres. Nous aimions nous surnommer le Club des Jeunes en Recherche d'Emploi, ou le CJRE, un nom qui avait assez de style pour nous faire oublier que nous étions au chômage.

Ce jour-là, nous étions tous assis autour de la table pour le Jeu De Celui Qui Mange Le Plus Vite Ses Petits-Beurre. J'avais choisi de parier sur Nicolas, mais je commençais à m'inquiéter, car il prenait de plus en plus de temps à mastiquer ses biscuits, comme s'ils étaient formés de caramel collant. Jeremy avala encore un Petit-Beurre, tandis que Nicolas tentait vainement de déglutir avec rapidité. Julie regarda tour-à-tour les deux hommes.

– Allez Jerem' ! lança-t-elle.

Ce dernier lui adressa un large sourire avant d'engloutir son dernier biscuit. Il parut rassembler toute sa concentration. Soudain, il leva les bras et s'écria :

– J'ai gagné !

Julie se leva d'un bond et me jeta un regard nargueur. Il restait encore un Petit-Beurre dans l'assiette de Nicolas. Je soufflai et me tournai vers Jeremy.

– Bien joué... dis-je, déçue.

Nicolas fit une grimace.

– Ah ! Je suis écœuré, articula-t-il, je vais me chercher un verre d'eau.

Il se leva et s'empressa d'aller dans la cuisine. Julie continuait de me regarder un sourcil haussé, l'air de dire : "Tu as perdu ; je suis la meilleure !"

– Tu sais que je dois te donner un gage... commença-t-elle d'une voix qui se voulait diabolique.

Je roulai des yeux. Avec toutes les idées farfelues qu'elle avait, je risquais de fortement regretter ce pari.

– Vas-y, fais-toi plaisir, marmonnai-je, impuissante.

Elle fit mine de réfléchir avant de s'avancer vers le centre de la pièce. Nicolas revint à l'instant où elle décréta :

– Ma chère Élodie, j'ai l'honneur de t'annoncer que tu vas devoir porter le pull de Noël le plus moche de la ville pendant quatre jours !

Je n'étais qu'à moitié étonnée. La période ne demandait pas mieux ; nous étions déjà le 14 décembre.

– Le plus moche ? répétai-je. Pendant 4 jours ?!

– Non, bien sûr, si tu veux le porter plus longtemps, tu as le droit... ricana-t-elle.

– Bon, j'accepte ! Ça pourrait être marrant. Mais il me faudra un peu de temps pour en trouver un...

– Il y a un magasin qui vend des accessoires de Noël, rue des Colombes, intervint Jeremy, j'y ai acheté un bonnet avec des bois de rennes qui changent de couleurs !

Je me retins de pouffer en l'imaginant.

– Parfait. Élodie, tu iras dans cette boutique et on se retrouve chez moi demain, vers 17 heures, pour admirer ton magnifique pull ! ironisa Julie.

– Ça me va ! approuva Nicolas.

Jeremy acquiesça à son tour, enthousiaste. Je hochai la tête. Après tout, quatre jours, ce n'était pas si long.

***

Le lendemain, vers 15 heures, je pris ma voiture et me rendis, comme me l'avait indiqué Jeremy, rue des Colombes. Je n'eus aucun mal à trouver le magasin, dont la pancarte clignotait si rapidement qu'elle me fit mal aux yeux. J'affichai un sourire et poussai la porte. Un carillon m'accueillit. S'ensuivit une musique de Noël affreusement monotone.

J'avançai vers le rayon des pulls. Les couleurs sautaient toutes aux yeux. Je m'imaginais très mal en porter un. Je fouillai parmi les différents articles. J'en saisis un plutôt mignon, avec un bonhomme de neige kawaii et une couleur supportable. Mais je me souvins qu'il me fallait trouver le plus moche. Je soupirai et reposai donc celui que j'avais dans les mains.

Soudain, je vis un pull d'un vert agressif, recouvert de sapins jaune pâle et de sortes de froufrous scintillants. Quelques pompons pendaient de manière irrégulière au niveau de la taille et le tout n'était que bizarrerie. On ne pouvait pas trouver plus moche, j'en étais persuadée !

Je partis en cabine d'essayage pour l'enfiler. Je me doutais qu'il n'allait pas m'aller à ravir, mais c'était pire : j'avais l'impression que je devenais aussi moche que lui ! Je ressortis de la cabine, peu fière de l'achat que j'allais faire. Le prix s'élevait tout de même à 17 € ! Julie m'en voudrait-elle si je ne l'achetais pas, finalement ? Non, il fallait que je tienne mon pari. Dépitée, je m'attardai devant un miroir, à la suite de la file de clients.

– Je vous rassure, vous êtes très belle, lança une voix d'homme, à ma droite.

Je sursautai et me retournai d'un bond. Avait-il lu dans mes pensées ?

– Vous plaisantez ? Ce truc est une horreur ! rétorquai-je à celui qui semblait être le vendeur.

– Je ne parlais pas du pull, mais de vous, me fit-il remarquer, en dissimulant un petit rire devant ma mine décomposée.

Je secouai la tête et retirai le pull, pour le poser sur le tapis de caisse. Le vendeur le saisit et déclara, en le faisant glisser sur son lecteur de codes-barres :

– Ça fera 16,99 €.

Il esquissa un sourire chaleureux. Il était jeune, et assez beau. J'avais l'impression de l'avoir déjà vu quelque part... J'observai plus attentivement ses yeux verts, qui tranchaient avec ses cheveux presque blonds. Soudain, je fus comme frappée par une révélation.

– Excusez-moi, marmonnai-je, vous n'habitez pas avenue de Parthenay, par hasard ? Je crois vous reconnaître...

Il m'observa un moment, avant de hocher lentement la tête.

– Oui, dans la résidence des Jonquilles.

– C'est ça ! m'exclamai-je. J'habite dans cet immeuble aussi. Vous êtes nouveau, non ?

– Oui, répondit-il, je m'y suis installé il y a quelques mois. Je vis au deuxième étage, nous avons dû nous croiser.

– Effectivement, acquiesçai-je. Jolie boutique, en tout cas !

– Merci. Mais ce n'est pas moi qui l'ai montée ; je l'ai reprise début novembre, quand l'ancien propriétaire a déménagé. Au fait, comment vous appelez-vous ?

– Élodie. Et vous ?

– Alexandre. Enchanté.

Je redirigeai mon attention vers mon sac, et attrapai mon porte-monnaie. Je l'ouvris, mais ne trouvai pas ma carte bancaire. J'avais dû l'oublier dans mon appartement. Par chance, j'avais emmené quelques pièces. Je vidai mon porte-monnaie, et comptai le peu qu'il contenait.

– Vous avez assez ? demanda Alexandre.

– Apparemment non, répondis-je, gênée. 11 € seulement. Je pourrais rev...

– Ne vous en faîtes pas, m'interrompit-il, je vous offre l'argent manquant.

Étonnée, je le remerciai et lui tendis les 11 €. Il me rendit le pull et déclara :

– Heureux d'avoir fait votre connaissance. Passez une bonne journée.

– Bonne journée à vous aussi.

Je sortis de la boutique et montai dans ma voiture, pour rentrer chez moi.

***

Une fois dans mon salon, j'enfilai mon nouveau pull. Je retins un petit rire en le regardant une seconde fois ; il était vraiment moche ! Au moins, Julie serait contente. Je me rappelai soudain que je devais la retrouver dans moins d'une heure. Je partis donc dans la salle de bain pour me passer quelques coups de brosse dans les cheveux.

Je pris mon sac à main et descendis dans la rue. J'eus la désagréable impression que mon pull attirait toute l'attention, et cela me mit mal à l'aise.

Au moment d'entrer dans ma voiture, j'entendis une fillette lancer à sa mère : "Regarde le pull de la madame !" Certes, ce qui me dérangea le plus était qu'elle m'avait traitée de "madame", alors que j'avais tout juste vingt-six ans, mais, n'empêche, ce pull moche commençait sérieusement à m'agacer.

***

– Ahh, un monstre ! s'esclaffa Julie lorsqu'elle ouvrit la porte. Vas-y, entre. Jerem' et Nicolas sont déjà là.

Je posai tout juste un pied dans le salon, que les deux hommes éclatèrent de rire.

– Je croyais que ce devait être un pull de Noël, pas de Halloween ! plaisanta Jeremy.

– Il est pire que tout ce que je pouvais imaginer, lança Nicolas en riant de plus belle.

– Ne croyez pas que je l'apprécie, me défendis-je avant de me joindre à l'hilarité.

Julie revint un plateau en mains. Une odeur suave s'en dégageait.

– Je les ai préparés il y a une heure, spécialement pour nous, déclara-t-elle en posant le plateau sur la table. Des biscuits de Noël !

– Ils ont l'air délicieux, assura Nicolas en en saisissant un.

Ils l'étaient. Julie avait toujours été une excellente pâtissière, et, comme tout ce qu'elle cuisinait, ces biscuits étaient exquis !

– Il faudra que tu me donnes la recette, souffla Jeremy.

Julie acquiesça et regarda mon pull. Elle plissa les yeux, avant d'affirmer :

– J'irais m'en acheter un aussi ! Moins moche, bien sûr.

Elle engloutit un nouveau biscuit, un sourire rieur aux lèvres.

– Je pourrais t'aider à choisir, si tu veux, proposai-je. Je n'ai rien à faire du week-end.

– Oh oui, on va faire une sortie "shopping de Noël" !

– On parie qu'elle va encore dépenser une fortune ? murmura Jeremy à Nicolas.

Il lui fit un clin d'œil. Nicolas hocha la tête et lâcha un rire mal dissimulé.

Bientôt, il ne restait plus que des miettes sur le plateau. Nous continuâmes tout de même à parler un long moment ; je ne suis rentrée chez moi que vers 19h30.

***

Samedi, je retrouvai Julie rue des Colombes pour retourner dans le magasin de Noël.

Dès qu'il m'aperçut, Alexandre s'exclama :

– Élodie ! Vous cherchez un nouveau pull ?

– C'est pour mon amie, bafouillai-je en désignant Julie.

– Vous vous connaissez ? s'étonna cette dernière.

– Pas tellement, mais...

Je ne me donnai pas la peine de continuer ma phrase : Julie se précipitait déjà dans les rayons. Elle ne fit que quelques pas avant de s'écrier :

– Élodie ! Ce serre-tête t'irait à ravir ! Et viens voir ce mini-sapin ! C'est du métal, ça ? Incroyable, ça fait de la lumière ! Oh, tu peux aussi venir par là, il y a une chaussette qui chante !

Je levai les yeux au ciel en riant, puis la rejoignis.

– Tu vas vraiment acheter tout ça ? m'exclamai-je en voyant la quantité d'articles qu'elle portait. On vient juste d'entrer !

– Tu as raison, allons voir les pulls ! Tu peux me tenir cette guirlande, s'il-te-plaît ?

Comment allait-elle faire pour payer tout ça ? Exaspérée, j'acceptai la guirlande et la suivis jusque dans le rayon des pulls.

– Vous avez besoin d'un sac, peut-être ? suggéra Alexandre en voyant que Julie peinait à tenir toutes ses décorations.

– Ce serait bien, effectivement, répondis-je à la place de mon amie, qui était visiblement trop absorbée par les sucres d'orge en mousse et la fausse neige pailletée pour entendre.

Il sortit de derrière son comptoir et nous tendit un grand sac en papier.

– Je vais essayer ces pulls, décréta Julie, 4 pulls en mains, je reviens.

Elle partit vers les cabines d'essayage.

– Elle déborde d'énergie ! siffla Alexandre, en riant.

– Quand il s'agit d'acheter quelque chose, toujours !

– Oh, mais on se parle trop, il faudrait songer à se tutoyer ! lança-t-il, en s'appuyant contre le comptoir.

– Ça ne me dérange pas ! Alors, tu habitais où, avant ?

Il pencha la tête en arrière, comme s'il contemplait le plafond.

– En Auvergne. C'était bien, mais trop compliqué pour trouver du travail... Et toi, que fais-tu, dans la vie ?

– Je fais partie du Club des Jeunes en Recherche d'Emploi ! répondis-je, du tac au tac.

Il me fit un sourire, et je le lui rendis.

– Tu voudrais travailler dans quoi, alors ?

– Je ne sais pas vraiment, c'est là le problème... Je n'excelle dans aucun domaine particulier, et je n'arrive pas à me projeter. Un métier, c'est un engagement. Si jamais, au bout de plusieurs années, je me rends compte que ça ne me plaît pas...

– Je vois... murmura-t-il. L'important c'est de te demander ce que tu aimes vraiment.

– Je... je n'en ai aucun idée... Peut-être les... légumes ?

Il s'esclaffa.

– Les légumes ! C'est une passion originale. Tu pourrais être marchande de légumes ?

– Oui... Il faut encore que je réfléchisse, soupirai-je.

Il haussa les épaules, et se mit à rire. Je souris. Julie revint à ce moment là.

– Je vais prendre celui-ci ! décida-t-elle.

Je remarquai que c'était le pull que j'avais trouvé mignon, avec le bonhomme de neige kawaii.

– Un bon choix, acquiesça Alexandre.

Elle le déposa sur le comptoir et lui tendit son sac rempli d'accessoires extravagants. Alexandre le saisit et fit rouler les différents articles sur le tapis de caisse. Lorsqu'elle vit le prix total, Julie s'immobilisa, hésitante. La gorge serrée, elle finit tout de même par payer, et nous pûmes partir.

– À bientôt ! lançai-je en m'éloignant.

– Bonne journée ! ajouta Julie.

***

Le lendemain après-midi, je rentrai d'une visite chez le médecin et montai les marches d'escaliers de l'immeuble. Arrivée au deuxième étage, alors que je traversais le couloir, je vis la silhouette d'Alexandre. Surprise, je lui adressai d'abord un simple signe de la main. Mais il paraissait déterminé à engager la conversation, et vint vers moi.

– Encore toi ? plaisanta-t-il. Comment vas-tu ?

– Bien, et toi ?

– Très bien ! Tu vas quelque part ?

– Non, je rentre de chez le médecin.

– Ah, d'accord. Rien de grave, j'espère ?

– Absolument pas ! le rassurai-je. Un simple bilan...

– Je vois... Ça te dirait de venir boire un verre chez moi ?

– Pourquoi pas !

Alexandre habitait dans un appartement bien plus grand que le mien. Et mieux rangé, aussi. Il avait choisi un style campagnard, ce que j'aimais beaucoup. Nous arrivâmes dans sa salle à manger, embellie par une multitude de décorations dédiées à Noël.

– Tu peux t'asseoir, m'assura-t-il, rayonnant, qu'est-ce que tu veux boire ?

– Un café me suffira, dis-je en haussant les épaules.

Il alluma la cafetière, et, après une minute, m'apporta une tasse fumante. Je le remerciai et il s'assit en face de moi.

– Il fait froid, en ce moment, lâcha-t-il en se frottant les bras.

Je bus une gorgée de café avant de hocher la tête.

– Nous sommes en hiver, fis-je remarquer.

– C'est vrai, avoua-t-il en s'esclaffant.

Son rire sonnait comme une mélodie. Je le regardai un long moment. J'adorais le vert de ses yeux ; il me faisait penser aux sapins et à leur délicieuse odeur.

– Ça te dirait d'aller au marché de Noël, après ? demanda-t-il, me ramenant soudain à la réalité.

– Ce serait avec plaisir !

J'avalai encore un peu de café.

– Tu aimes bien ce pull, non ?

Était-ce de l'ironie, ou de la moquerie ?

– Bien sûr que non ! m'insurgeai-je. Il est affreux. Je ne comprends même pas ce qui t'a poussé à le mettre dans ta boutique !

– Ah bon ? Pourtant, tu le portes tous les jours ! ricana-t-il.

– Ce n'est pas ça... grommelai-je. Je ne t'avais pas raconté ? Si je dois le porter, c'est parce que j'ai perdu un pari.

Je me renfrognai. Il éclata de rire ; une nouvelle mélodie retentit dans mes oreilles.

– Ne fais pas cette tête ! Peu importe le pull que tu portes, tu es belle de toute façon.

Un silence s'installa aussitôt. Je ne savais que répondre.

– N'importe quoi, soufflai-je, en prenant quelques gorgées de café supplémentaire.

Il secoua la tête, pensif, et finit par esquisser un sourire timide.

***

Lorsque nous sortîmes, je remarquai avec surprise qu'il neigeait. Les décorations de Noël, partout dans les rues, semblaient d'autant plus resplendissantes. Nous traversâmes joyeusement une rue pavée, et arrivâmes sur une vaste place, où s'étalaient de nombreux stands.

– Tu as froid ? me demanda Alexandre. Je peux te passer mon manteau, si tu veux.

Je secouai la tête.

– Ça va, mais merci quand même.

– Tu es sûre ? Pourquoi croises-tu les bras de cette manière, alors ? On dirait que tu essayes de t'enlever toi-même, plaisanta-t-il.

– Non, dis-je, en étouffant un léger rire, c'est juste que je n'aime pas que les regards soient tous braqués sur moi... Tout le monde me remarque, à cause de mon pull.

Il m'observa plusieurs secondes durant.

– Comment veux-tu qu'on ne te remarque pas ? finit-il par murmurer. Tu es exceptionnelle.

– Tu ne peux pas dire ça... bafouillai-je, prise au dépourvu. On ne se connaît que très peu !

Il masqua un rire, puis me fixa intensément, perplexe.

– Tu crois vraiment ?

J'eus l'impression de rougir. Je détournai le regard. Nous continuâmes notre marche jusqu'à un stand de marrons chauds. Alexandre s'arrêta net.

– Tu en veux ? s'enquit-il.

– Oh oui, j'adore ça !

– Moi aussi, acquiesça-t-il, en m'offrant un nouveau sourire.

Il prit la commande et nous allâmes nous installer sur un banc, dans un coin plus isolé du marché. Je pris un marron, avant de le lâcher aussitôt. Il était bien trop chaud. Alexandre fit la même erreur et eut exactement la même réaction. Il pouffa et dirigea son regard vers moi. Je me sentais bien. Je regardai un instant l'arbre en face de nous. Il illuminait toute la place, grâce à ses guirlandes entrelacées entre chaque branche.

– C'est beau, soufflai-je, en me tournant à nouveau vers Alexandre.

Il me passa une mèche de cheveux derrière l'oreille et attrapa mes mains froides, qui se réchauffèrent aussitôt.

– Oui, c'est presque magique, murmura-t-il. Joyeux Noël, Élodie.

Il se pencha alors vers moi. J'eus la soudaine impression que le monde entier retenait sa respiration, comme si tout avait cessé de fonctionner. Alexandre ferma les yeux. Mes lèvres se rapprochèrent des siennes et nous nous embrassâmes. Combien de temps cela dura-t-il ? Peut-être un seul instant... Pourtant, son baiser sucré me sembla perdurer plusieurs heures.

Lorsqu'enfin nous nous écartâmes l'un de l'autre, je susurrai :

– Joyeux Noël, Alexandre.

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