Chapitre vingt-deux

De nouveaux applaudissements retentissent dans la salle près des vestiaires alors que je défais mon élastique. Stupide coiffure, stupide audition, stupide école.

Une porte claque et je ne regarde pas derrière moi, sachant pertinemment qu'il s'agit de Jack. Je continue de réunir mes affaires dans mon sac à dos et saisis le t-shirt que je n'avais pas eu le temps de ranger un peu avant.

- Je sais que tu m'en veux mais écoute Anna-

- Non, je l'arrête et laisse mon sac tomber par terre, t'avais pas le droit Jack. Tu savais que ça comptait pour moi mais tu n'as pas respecté ce que je t'ai demandé.

La vision de Jack que j'ai quand je me retourne me fend le cœur. Les yeux rouges, il s'approche de moi et tente d'attraper ma main mais je l'en empêche. Il m'a blessé et je veux qu'il le comprenne.

- Je croyais qu'en demandant à mon père de te sélectionner je serais sûr de te voir avec moi dans cette école.

- Tu pensais que je n'avais pas le niveau ? Je finis par lui demander, incertaine.

- Tu as beaucoup de talent Anna, il se contente de me dire et je hoche la tête.

D'un geste lent, je ramasse mon bagage et passe près de lui pour sortir de la salle, les larmes aux yeux. Je ne me retourne pas une seule fois pour observer Jack. Je n'en ai pas le courage.

Pour la première fois depuis plusieurs jours, les larmes roulent sur mes joues et je me surprends à avoir la tête qui tourne. Ma bouche devient sèche, ma langue pâteuse, mes jambes flageolantes. Je me retiens au mur près de moi et m'y repose, dos à ce dernier.

Je sors ma bouteille d'eau de mon sac et essaie de boire une gorgée. Mais ça ne change rien et ma tête continue de tourner, les larmes continuent de couler. Mes oreilles se bouchent et je n'entends presque plus rien, si ce n'est mon nom qui résonne dans le couloir puis ma tête qui claque contre le sol.

*

- Mademoiselle ? Ouvrez les yeux.

Difficilement, je réponds à la demande de la voix féminine et je grogne presque automatiquement à cause de la lumière blanche qui m'agresse. Je passe une main sur mon front et gémis de douleur. Je suis presque sûre que j'ai une bosse.

- Restez couchée, j'appelle le médecin.

Des pas se font entendre puis plus rien. Juste du silence. C'est chiant.

Je tente de me relever mais retombe directement sur l'espèce de lit sur lequel je me trouve. Je soulève juste un peu la tête et constate que je me trouve dans une grande chambre d'hôpital. Je suis visiblement perfusée au bras. À côté de moi, un verre d'eau est posé sur une table de chevet mais je ne peux pas l'atteindre.

La porte de la chambre s'ouvre sur un homme en blouse blanche et ma mère, le visage inquiet. Elle se précipite jusqu'au lit et vient embrasser mon front.

- J'ai eu tellement peur ma puce, elle caresse mes cheveux.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je leur demande en passant mon regard du médecin à ma mère.

L'homme attrape une feuille sur ma table de chevet et la lit attentivement.

- Tu as fait un malaise, m'apprend ma mère et je me souviens soudainement de la scène et des minutes avant.

- Les pompiers nous ont dit que votre tension était instable, votre tête a heurté le carrelage, il complète.

Le professionnel vient voir ma perfusion et vérifie quelque chose sur ma tête.

- Ta bosse disparaîtra d'ici demain, ce n'est rien de grave. Je te recommande de boire beaucoup, repos forcé, aucune activité sportive pendant deux trois jours, il m'explique.

Il termine de parler avec ma mère et me souhaite un bon rétablissement avant de me dire que je peux partir après avoir signé les papiers.

- Je suis désolée maman, je baisse un peu la tête et regarde mon bras endolori.

- Jack nous a expliqué ma puce, elle caresse maintenant ma joue, tu n'as pas à t'excuser.

- Jack ?

Il leur a vraiment parlé ? Et puis je m'en fiche.

- Il est venu nous chercher dans la salle pour nous dire que tu partais avec les pompiers et il a fini par tout nous expliquer.

- Oh, je hoche doucement la tête et ferme les yeux.

- Ça n'enlève en rien le fait que tu as beaucoup de talent Anna et que je sais très bien que tu avais les capacités pour entrer dans cette école.

*

- Voilà, ma sœur enlève son bras de mon corps et m'aide à me positionner correctement sur mon lit. Si tu as besoin, maman et moi restons à la maison.

- Merci, je lui souris et la regarde sortir de ma chambre.

La pièce est plongée dans le noir et je me surprends à vouloir pleurer, chose que je n'aime pas faire. Montrer sa faiblesse, ça ne fait pas partie de mes habitudes.

J'attrape mon téléphone sur la table de chevet près de moi et me rends dans l'application messages. J'ai besoin de parler.

Envoyé aujourd'hui à 15h56 : Skype ?

Reçu aujourd'hui à 15h58 : Désolé j'ai déjà un truc de prévu.

Une fois de plus, les larmes reviennent et je m'allonge complètement, enfouissant mon visage dans mon coussin.

*

- Et le médecin a dit quoi ? J'entends dans la pièce d'à côté mais ne me relève pourtant pas.

- Rien de grave mais elle doit se reposer pendant quelques jours, déclare ma maternelle et quelques secondes plus tard des pas vibrent sur le sol.

La porte de la chambre s'ouvre un peu, je garde la tête tournée vers le mur et essuie mes joues. Reniflant, je les referme et attends patiemment que ma porte de referme. Mais une main vient caresser mon épaule et je soupire en reconnaissant le parfum pour homme habituel de mon ami.

- Je croyais que tu avais déjà quelque chose de prévu, je me renfrogne et bouge pour enlever sa main.

- Je ne t'ai pas menti, il se relève de mon lit et j'entends le froissement des vêtements, je devais venir voir ma meilleure amie.

Me mordant la lèvre, je me retourne et l'observe retirer ses chaussures pour venir s'allonger près de moi, sur mon lit. Une de ses mains vient entourer ma taille et me rapproche de son torse, sur lequel je pose ma tête.

- Je serai toujours là pour toi Anna, il me souffle et embrasse mon front.

- Merci Arthur.

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C'était le dernier chapitre mes amis ! L'épilogue arrive très vite ; )

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