Chapitre sept
- J'arrive pas à croire que tu sois sortie avec ce mec, s'esclaffe Maël.
Je lui tire la langue et reprends une bouchée de mon hamburger. Il dix-neuf heures et nous avons décidé de nous poser dans un Macdo, pour mon plus grand bonheur. Installés à une table près des fenêtres, nous nous racontons nos vies, en tout cas une grande partie. C'est ainsi que nous en sommes venus à parler de mes ex copains.
- Oh ça va hein ! Je râle. Il était pas aussi...
- Aussi quoi ? Il m'interroge. Ce mec est un con et pense qu'à baiser.
- Toi aussi tu penses beaucoup à baiser, j'affirme.
- Ouais mais moi je t'aurais pas quitté Anna, il marmonne et je sens légèrement mes joues chauffer.
Quoi ? Ça fait toujours plaisir d'entendre ça. Même si je ne pense pas qu'il l'ait dit dans le sens que j'ai compris. Enfin bon.
Reçu aujourd'hui à 19:34 : Annasophia rentre immédiatement à la maison. Ton père et moi voulons te parler.
Me parler ? Me disputer oui. Ils m'énervent. Surtout elle en fait. Je veux qu'ils acceptent de me laisser passer cette audition. Enfin j'irai même s'ils ne sont pas d'accord.
- Alors mademoiselle Annasophia tu dois rentrer ? Maël lit mon message et s'en amuse.
- Très drôle, dis-je en faisant référence à l'évocation de mon prénom entier, mais non, pas tout de suite. Je suis bien là.
Maël me sourit et pique une de mes frites, récoltant une frappe sur l'épaule de ma part.
*
- Ça m'a fait plaisir de passer un moment avec toi, m'avoue Maël.
Je lui souris et descends de sa voiture. Je m'appuie contre la portière et le regarde.
- À moi aussi, je me passe la langue sur la lèvre. Votre match commence à quelle heure demain ?
- Treize heures pourquoi ?
- Anna !
Je me retourne et constate que ma mère claque la porte d'entrée de l'immeuble. Elle s'approche à grands pas de la voiture où Maël et moi nous trouvons, en remettant son gilet sur ses épaules et croise ses bras.
- C'est avec ce voyou que tu as passé ta journée ?
- Hein ? Maël et moi réagissons et je me redresse tout de suite.
D'où elle se permet de l'appeler comme ça ? Maël n'est pas un voyou ! Et puis elle n'a rien à dire.
- Maman arrête !
- Madame, commence Maël, avec tout le respect que j'ai pour vous, je n'ai rien fait de mal et vous n'avez pas à me traiter de voyou.
Dans ta face ! En plus d'être courageux face à ma mère, il est poli. C'est pour ça qu'il est cool Maël. Je choisis bien mes amis. Merde on s'éloigne du sujet.
- Vous, elle pointe du doigt mon ami et fait son regard sévère, vous partez, maintenant.
- Stop maman c'est chiant là ! Je crie.
- Non c'est bon je m'en vais, crache Maël et il met le contact.
- Maël, je soupire et me rapproche de la voiture, t'en vas pas.
- On se voit demain Anna.
Il appuie sur l'accélérateur et je me détache du véhicule pour le regarder s'éloigner, sans un regard pour moi.
- Putain !
Quelle journée de merde ! D'abord j'apprends que mes amis n'auditionnent pas, après ma mère me prend la tête puis ça. Bordel.
- Anna !
Je ne me retourne pas et fonce jusqu'à l'immeuble, montant les marches deux à deux. J'ouvre violemment la porte de l'appartement et tombe nez à nez avec mon père, l'air sévère et les bras croisés. Pourtant, je n'attends pas qu'il parle et me précipite dans ma chambre, dans laquelle je m'enferme à clé.
Pensez ce que vous voulez. Que je suis une connasse d'agir comme ça avec mes parents, que ce n'est qu'une histoire d'école, que je m'énerve pour rien. Mais pour moi, c'est pas rien.
*
- Anna, quelqu'un frappe contre du bois et j'ouvre doucement mes yeux.
La lumière qui entre par ma fenêtre agresse mes yeux. J'ai oublié de fermer mes volets en rentrant hier. Je m'étire et attrape sur la table de chevet mon téléphone que je débranche de son chargeur. Hum onze heures. Putain j'aurais du mettre un réveil. Il est super tard et je n'ai même pas pris de petit-déjeuner.
- Anna, j'entends à nouveau et je me lève de mon lit pour aller ouvrir la porte.
- Quoi ?
Camberra se mord la lèvre et baisse la tête. Faut que je me calme. C'est pas parce que je suis énervée contre ma mère que Camberra doit être concernée.
- Désolée, je souffle et m'appuie contre ma porte. Un problème ?
- Tu as deux minutes ? J'aperçois ses yeux brillants et ouvre plus grand la porte de ma chambre pour la laisser rentrer.
Nous nous installons sur mon lit, elle dis contre le mur et moi en tailleur. Je regarde ma sœur qui joue avec ses doigts, signe de nervosité.
- Camb...
- Tu te souviens de Matteo ? Elle me demande et je hoche la tête.
Je connais ce mec. Il joue au basket-ball avec Connor et Maël, dans leur équipe. Camberra déglutie et je pose ma main sur son bras pour l'aider à parler. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? C'est quoi le problème avec ce gars ?
- Il a appris par je ne sais pas qui que j'aimais bien Dan et, elle renifle et regarde en face d'elle, il lui a dit que j'étais une pute, que je cherchais juste à avoir le plus de mecs possibles et...
Je me lève du lit et attrape un short de sport au sol. Dans ma penderie, je prends un t-shirt, aussi pour le sport et me dirige vers la salle de bain. Je me débarrasse rapidement de mon pyjama et enfile mes vêtements. Quelques secondes plus tard, je sors de la pièce et rentre dans ma chambre où m'attend Camberra affolée.
- Tu vas où ? Je prends mon téléphone et un sac à dos pour mettre des biscuits et une bouteille d'eau. Anna tu vas où ?
- J'ai un truc à faire, je reviens en fin d'après-midi. Je t'aime, je lui crie alors que je passe la porte d'entrée.
*
Quand j'arrive enfin au terrain de basket, il doit être un peu moins de midi. Les garçons jouent déjà, du moins s'échauffent et ne me voient pas. Je jette mon sac sur les gradins et marche rapidement jusqu'à la personne qui m'intéresse. Certains me remarquent et me regardent bizarrement. Mon regard noir se dirige uniquement sur ce con. Le ballon que les mecs se passaient s'arrête dans les mains d'un d'entre eux et tous se taisent. Je m'approche de Matteo et lui souris hypocritement.
- Ça t'apprendra à faire du mal à ma sœur.
- Qu...
J'aurais dû réfléchir avant de faire ça bordel. J'ai pas beaucoup de force dans les bras et je trouve quand même le moyen de mettre mon poing dans la gueule de ce connard.
- Non mais Anna ça va pas ! Me hurle Connor et aide Matteo à se remettre debout.
Je tiens ma main et constate que mes phalanges sont maintenant accompagnées de croutes et de sang. Putain j'ai mal et lui il s'intéresse seulement à ce salopard. Tous les mecs se précipitent sur lui et l'aide.
- Hey qu'est-ce qu'il t'a pris ? J'entends chuchoter dans mon oreille droite.
- C'est qu'un con, je grogne et pars jusqu'aux gradins pour récupérer de quoi éponger le sang.
Maël me suit et saisit une serviette près de moi, avec une bouteille d'eau. Il verse du liquide sur le tissu et demande à voir ma main. Je lui tends et il la tamponne avec la serviette. Je fronce les sourcils et jure, faisant rire mon ami.
- Il a fait quoi ? Il m'interroge en parlant de Matteo.
- Il a raconté des conneries sur ma sœur, je déglutie à cause de la douleur, j'apprécie pas.
Il ne me répond pas et continue de me désinfecter. Deux minutes plus tard, il lâche ma main et jette la serviette sur les gradins.
- C'est bon, c'était presque rien, il m'explique, t'as eu de la chance.
Je hoche la tête et m'assois sur le banc en le regardant boire. J'aime pas beaucoup ça. Il a l'air vraiment énervé. Je ne sais pas si c'est contre moi mais j'aime vraiment pas son regard.
- Je suis désolée pour ce qu'a dit ma mère.
Maël soupire et prend place à côté de moi pour regarder les mecs avec Matteo.
- T'y es pour rien.
- Mais tu m'en veux. Je le vois bien.
- Je t'en veux pas Anna. C'est juste que, il passe ses mains sur son visage et fronce les sourcils, ça m'énerve que ta mère me voit comme un connard.
Ça lui importe tant de savoir que ma mère la voit comme ça ?
- Elle te voit pas comme ça Maël, je me tourne vers lui et observe son visage se durcir.
- Tu vas me dire que voyou ne voulait pas dire con ?
- Elle était énervée, c'est sorti tout seul. Elle ne le pensait pas.
- Si tu le dis, il lève les yeux au ciel.
Nous restons sur ce banc pendant plusieurs minutes à regarder les autres s'entraîner. Matteo est venu s'assoir sur les bancs à cinq mètres de nous, puisque mon coup était apparement très fort et que sa joue le lance un peu. Ça c'est le plus drôle.
- Ah les autres sont là !
L'équipe des mecs de mon lycée saluent d'autres garçons, ceux qui vont certainement les affronter aujourd'hui. Tous sont habillés en vêtements de sport, on dirait un match professionnel. Presque professionnel.
Maël se lève et les rejoins. Très vite je me lève à mon tour et m'approche d'eux.
- T'es calmée Anna ? Me taquine Connor et je lui tire la langue. Bon, il pose ses mains sur ses hanches et explique à tous les mecs, on est sept par équipe, normalement huit. On a un joueur en moins donc vous allez devoir enlever un joueur.
- En fait, commence un des gars de l'autre équipe, il nous manque deux joueurs donc c'est vous qui allez devoir en enlever un.
- À vrai dire vous allez devoir en enlever deux, j'ajoute à l'équipe de mes amis, je veux jouer.
Certains mecs rigolent, dont Matteo un peu plus loin. Je lui lance un regard noir et il réplique mais notre duel est interrompu par Maël qui se place juste devant moi.
- On en a déjà parlé Anna, il me dit sévèrement, tu ne joueras pas.
Sur ces mots il s'éloigne et va rejoindre son équipe. Je suis tellement frustrée. Il n'a pas le droit de m'interdire de jouer, même si c'est pour ma sécurité selon lui.
Je serre les poings et me tourne vers l'équipe que mes amis vont affronter. Je me retrouve face à un grand métisse.
- Vous m'acceptez dans votre équipe ? Je lui demande et croise les bras.
C'est pas parce que ce sont des garçons que je vais me laisser faire. Le métisse me sourit amusé et deux de ses coéquipiers arrivent.
- Tu sais jouer au moins ?
- On fait un truc, je lui propose, je vous paie... des glaces si vous perdez à cause de moi.
Les trois se regardent et le plus grand, toujours le même, me tend sa main.
- Marché conclu.
Je lui serre la main et il passe son bras sur mes épaules.
- Les mecs, plus besoin d'enlever un joueur. On a notre remplaçant.
Mes amis dans l'équipe d'en face nous regardent perdus. Connor secoue la tête tandis que Maël nous assassine du regard. Les deux s'approchent et viennent se placer juste devant nous.
- Je t'avais dit que tu ne jouerais pas Anna, me gronde Maël.
- On dirait que je n'ai pas respecté ton ordre Maël, je lui souris amusée et me tourne pour aller vers le reste de mon équipe pour ce match.
Que la partie commence.
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