Chapitre huit

- Très bien les mecs, je me gratte la gorge et le métisse reprend, et Anna, si c'est bon pour vous tous on fait le système qu'on a prévu. Zac tu vas près du panier, Chris et Jim au centre du terrain et Harry sous notre panier pour défendre.

- Je vais où moi ? Je finis par demander.

Tous les mecs de mon équipe s'éparpillent sur le terrain sauf le métisse, Newt, le capitaine, qui reste avec moi. Il me tend une bandana rouge et me demande de le porter à mon poignet droit pour qu'on puisse tous se démarquer. Il m'explique que je serai en attaque avec lui et Zac. Je hoche la tête et tente de mettre un nom sur tous les visages de mon équipe.

Quelques minutes plus tard le match commence et nous nous plaçons tous à la zone qui nous a été attribuée.

*

- Anna ici ! Me crie Zac et je lui lance le ballon assez haut pour éviter les mecs de l'équipe adversaire l'attrape.

Heureusement pour moi Zac saisit le ballon en plein vol et lance le ballon en direction du panier à au moins trois mètres de lui.

- Wahou super les gars ! S'exclame Newt et je tape dans sa main quand il me la tend. Beau lancer !

Je lui souris et cours pour retrouver ma place.

Le match se déroule sans problème. L'équipe de Maël et Connor a deux points de plus que nous mais il n'est pas trop tard pour récupérer. De toute manière je ne laisse pas le choix à mon équipe. Je n'ai pas d'argent donc impossible pour moi de payer des glaces. Enfin je ne les paierai pas quoi qu'il arrive.

Une mi-temps est annoncée et nous nous réunissons.

- Bon il nous manque au moins trois points, c'est faisable, Chris nous assure.

- Si on fait la même chose qu'on vient de faire, ça passe.

Tout le groupe hoche la tête, sauf Newt.

- Non les gars.

Nous nous tournons tous pour le regarder. Pour ma part, je fronce les sourcils et croise les bras. Cette technique a super bien marché. Pourquoi la changer ?

- Cette fois-ci je veux qu'Anna essaie de mettre un panier.

- Quoi ? Je manque de m'étouffer.

- Tu voulais jouer ? Il m'interroge et hausse un sourcil. Alors tu vas jouer.

*

Un seul petit panier pour arriver à égalité qu'eux.

- Zac !

Il dribble et tente de m'envoyer le ballon, malheureusement rattrapé par Maël qui le lance à Connor. Grâce à notre bonne défense (Harry) nous récupérons le ballon et parvenons jusqu'au panier adverse.

Cette fois-ci et malgré le mec géant devant moi, j'attrape le ballon lancé par Newt et me retourne sur moi-même pour me poster devant le panier. Je ne réfléchis pas, vise le carré noir et tire. Je fixe le ballon de basket qui cogne contre la surface et finit par rentrer dans le cercle rouge.

- Ouais !

Je saute dans les bras de Zac qui s'était posté près de moi et sens l'air frapper mon corps quand il me fait tourner.

- T'as réussi bravo !

- Newt j'ai réussi ! Je lâche Zac et m'approche du capitaine.

Celui-ci me gratte la tête et rigole fortement. Je suis fière de moi. Non pas que je ne savais pas que je pouvais marquer, mais j'ai réussi face à une équipe entière de garçons.

- La prochaine, tu refais pareil Anna, m'indique Newt. On a plus que trois minutes de jeu donc tu peux facilement le mettre. Si tu ne le sens pas, tu fais la passe à un de nous.

Je hoche la tête vivement et retourne me positionner. Maël passe à côté de moi, le regard au sol et lance un coup d'œil à Matteo qui vient de rentrer sur le terrain. Oh j'aimerais bien lui lancer le ballon dans la gueule.

Maël soupire et regarde devant lui, c'est-à-dire moi. Un sourire en coin s'étire sur son visage et je hausse un sourcil.

- C'était bien mais pas assez pour nous battre.

- On va voir ça.

Le jeu reprend. Un des mecs de l'équipe adversaire à le ballon et ils se font des passes que je n'arrive pas à contrer. Alors que Connor a l'objet, Chris l'attrape et le renvoie à Zac qui dribble jusqu'à la moitié du terrain avant de l'envoyer à Newt. Tout en avançant un maximum en évitant les autres, il me jette un œil et hoche la tête. Je cours jusqu'à lui et viens prendre le ballon. Je dribble jusqu'au panier et tire le plus rapidement possible, avant qu'un corps vienne heurter le côté droit du mien. Je finis rapidement ventre au sol, mon bras entourant ma taille du à la douleur à ma côte.

Les yeux fermés, j'essaie de comprendre ce qui se passe près de moi.

- Anna ouvre les yeux ça va aller, me murmure Connor.

Je gémis quand il m'aide à me relever et passe mon bras sur ses épaules pour me soutenir. Zac et les autres mecs sont près de moi tandis que j'ouvre les yeux à la recherche de la personne qui m'a poussé.

- T'es qu'un sale con ! Dégage !

Mon regard se dirige vers Maël tenant fermement le col du t-shirt de Matteo, a plusieurs mètres de nous. Je l'appelle mais il ne me répond pas et continue de menacer Matteo.

- Newt fait quelque chose, s'il te plaît, je chuchote et reprends mes esprits au fur et à mesure.

Il accourt jusqu'aux deux combattants et les sépare avec force. Maël gueule une nouvelle fois sur Matteo et lui ordonne de partir. Ce dernier jette un regard glacial à toute son équipe et finit par me regarder, d'un regard noir, avant de partir. Ça ne m'atteint pas.

- Oh Anna attends, je m'éloigne de Connor malgré ses protestations et pars récupérer mes affaires sur les gradins.

La douleur commence à passer même si c'est la première fois qu'un coup me fait aussi mal. Je suis sûre de ne pas avoir la cote cassée mais disons que la douleur est bien présente.

- Anna...

Je jette ma bouteille d'eau par terre, énervée et m'assois sur le banc. Maël prend place à côté de moi, en silence. J'observe les deux équipes terminer leur match, dans le rire et la bonne humeur. Quelques fois, Newt me lance des regards et me sourit. Je hoche la tête pour le rassurer et le regarde partir au pas pour récupérer le ballon. On dirait qu'ils ont décidé de jouer plus longtemps que prévu.

- Désolé de m'être énervé contre lui comme ça, s'exprime enfin Maël, la tête baissée pour regarder ses chaussures.

- Merci de m'avoir défendue, en quelque sorte.

Je lui souris et pose ma tête sur son épaule. Son bras vient entourer ma taille et atterrie sur ma cote.

- Putain, je jure et me redresse.

Maël me lâche et me regarde inquiet. Je soulève un peu mon t-shirt et constate qu'un petit bleu a fait son apparition sur le côté droit de mon ventre. Je grogne et laisse tomber mon vêtement contre mon corps. J'avais bien besoin de ça tient.

- Viens, je te ramène chez toi.

- J'ai pas très envie de rentrer chez moi là, je réponds à Maël et il roule des yeux.

- Tu dois te désinfecter Anna.

- Je me désinfecterai ce soir, c'est bon, je souffle.

Maël soupire et me tend sa main après avoir saisit son sac de sport. Je fronce les sourcils et l'interroge du regard. Il m'encourage à la prendre, chose que je fais et m'aide à me lever. Il prend de son autre main nos deux sacs et nous quittons le terrain main dans la main après avoir salués les autres mecs.

*

- Bienvenue chez moi, Maël ouvre la porte de sa petite maison et je rentre sous ses ordres.

Il dépose nos sacs dans l'entrée et part dans une autre pièce pendant que je reste là, à observer les murs. Différentes photographies les ornent et je souris à la vue d'une d'un garçon d'environ cinq ans, une tablette de chocolat à la main, garçon que je suppose être Maël, étant donné qu'il n'a pas de frère ou sœur (enfin je crois). Il était un peu grassouillet mais ça n'enlevait rien à l'attitude mignonne qu'il avait déjà.

- Il avait une passion pour le chocolat, plaisante une voix derrière moi.

Je me retourne et me retrouve face à une femme aux cheveux bruns légèrement bouclés. Les traits de son visage sont identiques à ceux de Maël et je devine facilement qu'il s'agit de sa mère. Sa robe épouse parfaitement ses formes et son ventre arrondi.

- Bonjour. Janice, elle me présente sa main.

- Anna, je la saisis et lui serre.

- Oh c'est toi qui a conduit la voiture du père de Maël, elle me sourit tendrement. Je suis contente de te rencontrer. Je dois t'avouer que je suis contente de voir que tu n'es pas une de ses filles superficielles, même si je l'avais deviné quand mon fils m'a dit que tu voulais conduire cette voiture.

Son monologue m'amuse et je pouffe de rire, accompagnée du sien. Elle pose ses mains sur son ventre et je remets la mienne sur ma cote. Ça lance un peu quand je rigole, super.

- Je pars deux minutes le temps de prendre de la crème et tu trouves le moyen de la mettre mal à l'aise maman, râle une voix derrière Janice.

Maël secoue la tête et récupère nos sacs par terre après avoir embrassé la joue de sa mère.

- On va dans ma chambre m'man, la prévient son fils.

Je suis Maël qui monte les escaliers et emprunte un couloir pour atterrir dans une petite chambre composée d'un lit, d'une commode et d'un bureau très simple.

J'ouvre la bouche pour parler mais il me devance et ferme la porte.

- Avant que tu me demandes je n'ai jamais dit que tu étais superficielle, il m'affirme et je retiens mon rire.

- Je n'allais pas te demander ça.

- Alors tu allais dire quoi ? Il fronce les sourcils et m'invite à m'assoir sur son lit.

- Ta mère a l'air vraiment adorable. Pourquoi tu ne m'as pas dit qu'elle était enceinte ?

- Je ne savais pas que c'était important, il hausse les épaules.

Je dépose mon gilet de sport sur son lit à côté de moi et le regarde me présenter la crème qu'il a du récupérer dans une salle de bain.

- J'aimerais bien avoir la relation que tu as avec ta mère avec la mienne, je lui avoue et jure quand il applique la substance froide sur mon bleu.

- Désolé.

- C'est rien.

Il termine et me laisse remettre mon t-shirt correctement puisqu'il l'avait un peu remonté.

- On a pas toujours eu cette relation là, il m'explique et s'allonge sur son lit près de moi alors que je suis toujours assise. Je crois que j'ai commencé à vraiment être très proche d'elle quand mes parents ont divorcé.

- Mais elle est...

- Enceinte ? Je hoche la tête. Elle a rencontré un homme, Mark, y a presque quatre ans. Et je vais pas t'apprendre comment on fait des bébés enfin voilà quoi.

Je pouffe de rire mais m'arrête vite quand la douleur revient. Stupide bleu, stupide Matteo.

Je m'allonge à mon tour près de Maël et regarde le plafond comme lui. Je tourne la tête et me mets à détailler le visage de mon ami. Ses yeux marrons sont fermés, des cheveux sont encore collés à son front à cause de la transpiration.

- Tu sais que je sens ton regard sur moi ? Sa voix me réveille et je souris.

- Tu pues, c'est la seule chose que j'ai trouvé à dire et il explose de rire.

- Toi aussi.

Je me redresse et attrape mon téléphone dans la poche de ma veste. Putain déjà seize heures, faut que je rentre, Camberra va s'inquiéter.

- Je dois y aller Maël.

- Je te raccompagne, il prend son temps, se relève et attrape ses clés de voiture sur son bureau.

*

- Merci pour la crème et pour être resté avec moi au lieu de retourner jouer, je le remercie alors qu'il s'arrête devant mon immeuble.

Il sourit et retire la clé de la serrure. Il se tourne vers moi et plisse des yeux.

- Tu fais quoi demain ? Il me demande soudainement.

- Je dois trouver une chanson pour mon audition, je lui rappelle, pourquoi ?

- Y a une fête que Zac, tu sais, tu as joué dans son équipe, il serre des dents et lève les yeux au ciel.

- Tu es jaloux ? Je lui demande en étirant un sourire.

- Pourquoi je serais jaloux de Zac ? Pff.

- À toi de me le dire.

Il secoue la tête, désespéré et je sors de la voiture. Je le salue, fais quelques pas et me tourne quand il me rappelle.

- La prochaine fois, t'es dans mon équipe, il me fait un clin d'œil.

Je lui tire la langue et franchis la porte de mon immeuble.

Reçu aujourd'hui à 16h21 : J'espère que t'as une jolie robe à mettre parce que je passe te prendre demain soir vers 20h30. À demain la pro du basket ; )

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