Chapitre dix-sept

- Annasophia !

- Putain...

Je relève difficilement la tête de mon oreiller. J'en ai certainement la trace sur ma joue, ça ne m'étonnerait pas du tout vu la journée d'hier. Maël et moi avons marché dans toute la ville et mes jambes sont en feux.

- Anna ! On m'appelle une fois de plus.

- Quoi ? Je grogne et baisse les yeux quand je m'aperçois que c'est ma mère qui vient de rentrer dans ma chambre.

Je me frotte les yeux et regarde rapidement l'heure sur mon réveil. Donc je vais me faire engueuler à huit heures du matin, génial.

- Tu ne me parles pas comme ça, elle commence à me crier dessus et j'ai déjà envie d'en finir. Je peux savoir ce que c'est ça ?

Elle me tend une enveloppe, encore fermée, venant de l'école pour laquelle j'ai postulé. Je me redresse immédiatement et lui arrache des mains, non sans me faire encore gueuler dessus. Je l'ouvre en la déchirant et lis le papier parfaitement blanc.

Bla-bla-bla... retenue pour la deuxième audition. Hein ?

- C'est quoi tout ce bruit ? Nous demande ma sœur en entrant à son tour dans la pièce.

- J'ai été retenu pour une deuxième audition, je secoue la tête en souriant et jette l'enveloppe sur mon lit. Apparement je dois me présenter dans une semaine pour chanter devant un public cette fois-ci.

- Félicitations Anna, Camberra me serre dans ses bras et j'en oublie presque ma mère à quelques mètres de nous.

- Pardon ? Elle nous interrompt. Je croyais que tu avais oublié cette histoire.

- Maman je-

- Non Anna, elle m'arrête et pose ses mains sur ses hanches, c'est non. Je t'interdis de t'y rendre.

- Comme tu l'as fait l'autre jour ? Je place moi aussi mes mains sur ma taille. Ça a tellement bien marché.

- Ne t'inquiète pas. Cette fois, elle attrape l'enveloppe sur le lit, tu n'iras pas.

Elle claque la porte de ma chambre, me laissant sur le cul, les larmes aux yeux.

*

- Donc ta mère a pris le document officiel pour passer la deuxième audition.

- Ouais, je passe une main dans mes cheveux, arrrg elle m'énerve.

Je jette mon coussin sur le mur en face de moi. Jack sur l'écran de mon ordinateur éclate de rire. Puisque ma mère fait tout pour me retenir à la maison, j'ai demandé à Jack qu'on fasse un Skype. Il a tout de suite accepté quand il a compris que j'étais vraiment mal et que j'avais besoin de parler. Je ne sais pas pourquoi je lui ai demandé à lui, mais je ne regrette pas de l'avoir fait.

- Je peux demander à mon père qu'il t'envoie un nouveau document par mail si tu veux.

- Non, je refuse, je ne veux pas de traitement de faveur parce que je te connais Jack.

Le châtain me fait la moue et je souris. Il fait partie des gens qui arrivent à te faire tout oublier juste avec un sourire.

- Allez Anna.

- Non Jack.

*

Comme si ça ne pouvait pas être pire, le repas se passe dans le plus grand des calmes. Mon père n'est pas encore revenu du travail, il n'est que dix-neuf heures. Face à moi, Camberra tente de me faire sourire mais j'ai plus envie de frapper quelqu'un. Ma mère ne m'adresse même pas la parole, si ce n'est juste pour que je lui donne mon assiette.

Avec ma fourchette, je joue avec ma nourriture tout en regardant l'heure passée sur ma montre. Je n'ai même pas faim, comme depuis ce matin. Je n'ai rien dans l'estomac.

- Tu ne manges pas ? Me questionne ma mère.

On détecte quand même de l'énervement dans sa voix. Je serre les dents et lui réponds.

- Tu t'en soucies maintenant ?

S'en suit un échange de regards noirs auxquels Sam et Camberra assistent. Après quelques minutes, ma sœur demande à Sam de finir de manger dans le salon, avec elle.

- J'en ai marre de ta petite crise d'adolescence Anna, elle me gronde.

- Pourquoi est-ce que tu ne veux pas que j'aille dans cette foutue école ?

- C'est à milliers de kilomètres Anna ! Elle se lève et fait les cent pas près de la table. Tu as dix-sept ans !

- Je suis capable de me débrouiller ! Je crie à mon tour.

- Pas toute seule ! Ma maternelle renchérit.

- Et je ne serai pas seule ! Il y a pleins d'adultes qui nous encadrent !

- Mais je ne serai pas là moi ! Elle est essoufflée et s'arrête de parler.

Nous nous stoppons et nous observons, l'une dans les yeux de l'autre. C'est de ça dont elle a peur ? C'est parce qu'elle ne sera pas là ?

- Maman...

- Je... finis de manger s'il te plaît.

Elle se débarrasse de la serviette qui était dans sa main et prend le chemin du couloir, la mine triste. Une porte claque puis plus de bruit, seulement la télévision en fond.

*

- Hey, mon père vient me rejoindre sur le balcon de l'appartement.

Il me tend un gilet noir que j'enfile avant de me rassoir sur la chaise en plastique. Mon paternel tire une autre chaise et prend place près de moi. Nous restons dans le silence, à observer le ciel et les étoiles toutes plus brillantes les unes que les autres.

- Elle t'aime, on t'aime tous, tu le sais ?

Je hoche la tête et serre plus mes bras croisés pour me réchauffer.

- Je ne veux pas vous décevoir.

- On sera toujours fiers de toi Anna. N'en doute pas.

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Hey ! J'ai terminé d'écrire les chapitres de cette histoire et j'ai besoin de savoir si vous souhaitez avoir les chapitres d'un coup ou si vous préférez que je les poste régulièrement (un jour = un chapitre).

Merci !

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