Troisième Partie (Sombre vengeance)
Eve
J'essuie depuis quelques semaines maintenant les critiques et les regards malsains de Martina. Je garde la tête haute, elle ne me mettra pas à terre. Andrea tente de venir nous voir le plus possible, mais quand il vient, on le traite comme un roi. Je garde une certaine distance, je ne comptes pas me donner comme ça. Qu'elle idée !
Il s'assoit souvent dans le canapé, le petit se colle à lui, du côté où il n'a plus d'hématomes, Martina ne reste pas très loin, et moi, dans mon rôle de "nounou" je reste plus dans la cuisine et avec Emy et Giulia. Emily et Alessandro restent avec Andrea et Martina. Je réfléchis à la situation... Je veux plaire à mon "patron"... Non plus sérieusement, à mon ami et bourreau, et je veux mettre la honte à Martina. Ce qu'il me faut faire, c'est me refuser le plus à Andrea, garder du mystère, en espérant que ça le charme, pour que celui-ci tombe peut-être amoureux de moi, et me donner, enfin, à lui devant le plus de monde et surtout, devant elle.
Ça serait drôle. Mais... Je veux qu'Andrea me poursuive avec l'âme de l'amour. Je voudrais qu'il ne puisse plus se passer de moi, je veux être sûr qu'il ne me laisse plus jamais seule. Je reste appuyée sur le coin du mur depuis le couloir. Je les regarde discuter. Le petit est endormi contre son frère. Je me mets dans un position naturelle mais qui met en valeur mes courbes. Je suis dans l'axe de ma proie. Les autres ne peuvent pas me voir. Je fais mine de regarder Marcelino. Il voit enfin que je suis là. Il me sourit. Je vois que son regard se porte sur ma taille, et ma poitrine. Il baisse les yeux un peu honteux quand il voit que je l'ai vu. Je ris. Il se mord les lèvres.
Cet homme me fait de l'effet... Je me retourne et fais demie tour de façon pour aller dans la cuisine. Giulia me bloque le passage. Je vois à son sourire malicieux qu'elle est dans le coup :
-Alors, la mission beau gosse dans la poche avance ?
-J'en sais rien. Pourquoi cette réflexion ?
-Je rêve tellement de la tête que fera Martina le jour où vous vous embrasserez pour la première fois... Il mérite le meilleur et... C'est toi le meilleur, dit-elle en me faisant un clin d'oeil.
-Il me matte les fesses ?
-Il te matte grave les fesses, dit-elle en regardant par dessus mon épaule.
On se tape dans la main l'une de l'autre. Notre plan démoniaque est en marche. Nous sommes redoutables ensemble. On frappe à la porte. Qui c'est ? Je vais ouvrir avec Giulia. C'est Franco, avec une femme, une petite fille et... Un bébé ? Je les fais rentrer et les dirige dans le salon. Andrea se lève et dépose ses yeux sur le petit bout de chou. Il est choqué. Il dit :
-Franco, Amélia... C'est... ?
-Une petite qui n'étais pas prévue.
Il se met à sourire prend son ami dans ses bras ainsi que la femme de Franco. Tous prononcent de longue tirade pour le féliciter.
-Mais c'est génial ! C'est pour ça que t'étais pas là ces derniers temps !
-Oui... C'était totalement imprévu. On m'a appelé en me disant qu'elle accouchait. J'en revenais pas ! Et voilà que Lucia est arrivée.
-Oh c'est une petite fille ! Dis-je. Elle est absolument magnifique.
-Vous trouvez aussi ? Voulez-vous la porter ? Dit sa mère.
-Oh je.. Oui.
Elle me tend cet adorable petit bout de chou. Je porte ce petit bébé. Il est si doux et tout chaud. C'est fou comme une chose si... Petite et si fragile puisse nous attendrir à ce point... Ça me donne envie d'en avoir un... Je sens la respiration de la petite. Marcelino se colle à moi, il est tout content.
-C'est comme une petite soeur ? Demande-t-il.
-En quelque sorte, répond Franco. C'est mon cadeau de Noël !
-Encore une fille ,tu fais fort ! Dit Alessandro.
-Eh oui. Madame refuse de me donner un petit garçon.
-Euh... Si je peux me permettre, ce sont les hommes qui détermine le sexe. Je pourrai vous faire un cours D'SVT mais je ne suis pas sûre que cela intéresse grand monde.
-Non, surtout pas, tais-toi, répond Martina. Tu devrais lui rendre son enfant.
-Oh... Elle peut le garder un peu dans les bras, je suis morte de fatigue moi ! Je boirai bien quelque chose moi.
Je m'assois avec l'enfant dans les bras. Andrea s'assoit prêt de moi et câline l'enfant avec Marcelino sur les genoux. Il passe son bras derrière moi. J'ai l'impression de former une vraie famille... si seulement mes parents étaient là. Ils seraient peut-être fière de ce que ne suis devenue...
Je tiens le bébé comme une maman. Andrea est vraiment comme le père. Il a un sourire absolument fantastique. Il est subjugué par le bébé. Il ne veut pas lâcher Marcelino. Franco en profite pour nous prendre en photo discrètement tandis que ça femme bois un bon verre d'eau dans la cuisine.
-On dirait une vraie petite famille ! Dit Emy.
-D'ailleurs, Ève. Tu me disais que c'est les hommes qui définissent le sexe, tu peux m'expliquer ?
-Si ça t'intéresse. Lors de la fécondation, le spermatozoïde possède la moitié des gènes et l'ovule l'autre partie. Sauf que c équipe définit le sexe, ce sont les chromosomes sexuelles. X et X pour les femmes, et X Y pour les hommes. Or, pour former une paire de chromosome, il faut la moitié de l'un et de l'autre. Chez les filles il y a les mêmes chromosomes donc pas de surprise il y aura forcément un chromosome X. Mais chez les garçons c'est soit un chromosome X qui est choisi, donc XX ce sera une fille alors que si c'est un chromosome Y qui est prit, ça formera une paire XY qui donnera un garçon. C'est tout.
-Donc c'est de ta faute si tu as deux filles. Dit Andrea.
-Je suis content d'avoir des filles ! Je me demande ce que tu aura toi !
-Des chiens, Dit-il en riant.
-Et toi ? Me demande Franco.
-Hum... Je prendrai ce que dieu me donnera mais... C'est vrai que j'aimerai beaucoup avoir une fille et un garçon.
-Pas plus ?
-Je ne sais pas... Deux c'est déjà bien !
-Mois je préfèrerai en avoir trois, dit Andrea.
-J'espère que ta femme sera en accord avec toi.
Andrea
Ce sera toi ma femme... Je ferai en sorte d'en avoir trois... Je rassure la belle... Tu me suppliera de te faire l'amour tellement de fois qu'il y aura forcément un accident. Enfin de l'espère... Si elle accepte d'être ma femme se sera déjà un miracle, alors non... Je pense qu'en signe de reconnaissance je céderai à tout ses caprices... Même les plus fous.
Franco a raison... Je deviens une guimauve. La journée se passe sans trop d'encombre. Je vais manger en ville avec Alessandro et le couple. On laisse les enfants. J'espère que ça va aller. Martina vient avec nous. Le repas est servit, et la discussion tourne rapidement autour des enfants. Marcia, la femme de Franco demande à Alessandro :
-Alors ? Avec la petite de tout à l'heure, comment ça se passe ?
-Super bien ! C'est ma copine.
-Et vos projets ? Tu veux te marier avec ?
-Euh... Dit-il en rougissant. Je ne sais pas trop... Elle est bien je l'aime beaucoup mais parler de mariage maintenant c'est très tôt... Je suis encore un grand enfant. J'ai envie de m'amuser.
-Il va falloir te poser un jour...
-Oui. Mais... Je ne suis pas sûr que ce soit le moment pour moi.
-Et toi Andrea ? Me demande-t-elle.
-Moi ? Bah... Dis-je en haussant les épaules.
Franco et Alessandro semblent gêner, ils savent qu'il va se passer quelque chose. C'est la question piège. Martina répond :
-Faut-il qu'il se rende compte qu'il a des priorités... Comme par exemple qu'il va avoir un rang qui va nécessiter une compagne convenable est qui respect les codes... Comme être sicilienne par exemple et d'être de bon parti ...
-Je pense savoir ce qui est le mieux pour moi.
-Si tu étais moins aveuglé par de stupides pulsions tu te rendrai compte de ta bêtise.
-De qu'elle bêtise tu parles ? Je ne fréquente personne ...
-Marcia, que pensez-vous des nourrices ?
-Oh... C'est dégradant... Ces vieilles filles sont le plus bas du bas de notre organisation... Je ne comprends pas pourquoi nous n'avons toujours pas reformé ça...
-Tais-toi chérie, dit Franco.
-Mais c'est vrai ! Elles sont désignées comme le plus bas de notre organisation, on ne va pas se le cacher.
-A quoi tu joues Martina, dis-je.
-Tu sais très bien de quoi te je parle Andrea. Tu te voile la face.
-Tu l'as dis toi-même. C'est le plus bas. Qu'est-ce que je ferai avec ça ? Pourquoi je voudrais aimer un rang pareil ?
Elle sourit, je continue :
-Mais je ne tombe pas amoureux d'un rang. Mais d'une femme. Avec ses qualités et ses défauts. Avec sa personnalité et sa beauté. Alors... Si je dois me marier... Ce sera avec le coeur, et non la raison.
Je réfléchis. Qu'est-ce que je fou là encore ? J'essuie ma bouche avec la serviette, je jette ma part sur la table et dis :" J'ai plus fin. Bonne soirée.". Je pars les mains dans les poches avec une allure déterminée. Personne ne m'obligera à faire ce que je ne veux pas. J'entends Alessandro me demandant de revenir. Je ne me retourne pas, il me court après.
-Lâche moi Alessandro ! J'ai pas envie de vous entendre plus parler !
-On sait tous que Martina est complètement perdue, reviens !
-Non. Je n'ai pas ma place à cette table.
Je pars. J'ouvre la porte de la maison des légères. Tout le monde est dans sa chambre. Je montre pour aller dans la chambre de Marcelino. Je m'arrête devant la porte et hésite à y rentrer. Je finis par frapper à celle-ci.
"Entrez !".
Je m'exécute. Eve est assise sur le lit de Marcelino. La petite de Franco est allongée dans son lit, Marcelino dans le sien et Eve est assise dans une chaise confortable avec le bébé dans les bras. Elle le berce. J'embrasse le front de mon frère, puis je m'installe près d'elle.
-Tu n'es pas avec les autres ?
-Non... Je... J'avais pas envie de rester trop longtemps. Je suis fatigué.
-Prends la petite deux secondes.
Pris de court, je la prends et Ève sort de la pièce. Je reste surpris. J'ai ce petit être dans mes bras. C'est assez touchant, elle a un si petit nez... Elle a les joues rouges, la peau toute douce et des mains si petite. Elle prend mon index et refuse de me le rendre. Ça me fait rire. Elle est absolument magnifique. Héhé. Je la garde comme un secret bien gardé.
Eve rentre. Elle nous regarde tendrement quelques secondes puis m'apporte une tisane et quelques noix. Elle m'apporte aussi des crêpes qu'elle a préparé dans l'après-midi. Elle m'applique d'abord de la crème sur les bleus que j'ai dans le coup. Ses mains sont douces et chaudes... ses caresses son absolument divine. Mes yeux se perdent dans sa beauté. Elle reprend l'enfant délicatement et me laisse manger.
On discute un peu. Il faut que je lui demande... Allé... Fais l'homme, porte ce que t'as dans les jambes et demande lui !
-Eve faut que je te demande quelque chose.
-Oui ? Qu'est-ce que tu veux ?
-Voilà... Les fêtes de Noël approche et... Il y a un banquet chaque année. L'année dernière j'étais seul, comme l'année d'avant, et encore l'année d'avant... Bref tu voudrais m'accompagner ?
Elle s'arrête. Elle réfléchit... À quoi pense-t-elle ?
Elle reprend :
-Est-ce que tu peux me laisser du temps pour y réfléchir ?
-Euh... Oui mais... Pourquoi ? Dis-je confus.
-J'ai besoin de temps. T'inquiète pas. Je te le dirais vite, promis.
-Oui... oui d'accord.
Je suis assez déçu... J'aurai pensé qu'elle accepterait... Il faut croire qu'elle ne se laisse pas avoir... Va falloir que je me batte alors... Je vais la charmer, c'est elle qui me suppliera de venir avec moi... Je vois son jeu. J'ai envie d'y prendre goût. Je vais la laisse penser qu'elle est le chat et moi la souris... Crois le tant que tu peux ma belle, bientôt tu croulera sous mes baisers...
Eve
Yes ! Cette proposition arrive pile au bon moment ! Il faut que je me fasse désirer... Mais pas trop car une autre peut prendre ma place, ça va vite ici. Je dois pouvoir doser. Je commence à comprendre qu'Andrea cherche une mère pour ses enfants. C'est assez étonnant. Ce genre de mentalité date de l'époque de l'âge de pierre ! Aujourd'hui on tombe amoureux d'une personne, on désir... On choisit surtout !
Ici, il faut se marier tôt, avoir des enfants tôt et avoir une famille tôt. J'ai rarement vu cela. Je ne sais pas si je peux l'intéresser par la façon. Dont je m'occupe des enfants ou de comment je suis moi. Car à Syracuse, il n'était pas l'homme qui contrôle tout, ce n'était pas le mafieux, c'était Andrea à l'état brut.
Cette vision de lui m'a totalement charmée... Il se met à genou face à moi. Il se penche sur le trésor que je tiens. Il est fasciné. La petite le fait rire. Pas trop fort car les autres enfants dorment. Je commence à être fatiguée... Il le voit. Il me demande de me lever. Je m'exécute, il s'assoit dans l'énorme fauteuil, il me place sur lui de façons à ce que je sois presque allongée, avec la petite dans les bras. J'ai ma tête contre lui, Andrea m'entoure d'un bras pour que je ne tombe pas et de l'autre, il m'aide à tenir la petite, histoire que dans mon sommeil elle ne tombe pas. Je commence à m'assoupir. Je suis si bien avec lui... C'est vraiment fort...
Il me dépose un délicat baiser sur le front. J'aimerai pouvoir gouter à ses lèvres une nouvelle fois... La porte s'ouvre d'un coup. Le bébé est réveillé et pleure, les enfants se réveillent aussi. Qui est l'idiot qui a fait ça... Je me lève en sursaut et Andrea se met au devant de moi. Franco ? Il n'est pas au restaurant ?
Il est alerté, sa femme rentre et prend dans se bras sa fille et son bébé. Je me mets près de Marcelino.
-Qu'est-ce qu'il se passe Franco ? Demande Andrea.
-C'est... C'est Lorenzo.
-Quoi ? Qu'est-ce qu'il a ? Dis-je.
-Il n'est plus...
Mon coeur s'arrête... celui qui m'a protégé quand Andrea n'était pas là, celui qui m'a instruit sur la Cosa Nostra, toujours avec cette volonté de m'aider... Mort ? Je ne peux pas y croire... Andrea ne réfléchit pas, il sort avec Franco. Je reste avec sa femme. Emy nous rejoint. Nous lui apprenons la nouvelle. Elle reste muette, comme si elle se doutait déjà de quelque chose.
-Emy ? Pourquoi tu fais cette tête ?
-Je dois partir, dit-elle en se levant.
Je la rattrape et continue :
-Emy, Qu'est-ce que tu me caches !
-Je... Je suis désolée...
-Désolée de quoi ??
-Je ne veux mettre personne en danger Ève..
-Emy parle-moi, juste à moi je t'en supplie.
-J'ai entendu Marco dire qu'il allait le tuer...
-Quoi ? C'était peut-être sur le ton de la rigolade....
-Non ! C'était la semaine ou nous étions dans l'autre maison.. Je l'ai surpris au téléphone discuter avec je ne sais pas qui, il disait que Lorenzo devenait une menace, qu'il fallait s'en débarrasser ! Eve je te jure que Marco à un lien dans cette histoire !
-Il faut aller voir Andrea !
-Non ! Surtout pas ! Et... Et si ça n'avait aucun rapport avec lui ? Hein ?
-Emy ce que tu viens de me dire est très grave...
-Eve. Attends. Juste attends.
Je ne peux pas me résigner à dénoncer une chose sans preuve tangible... Je n'arrive pas à réaliser... Ce monde est austère... Impitoyable... Je n'ai qu'une hâte, c'est de le fuir.
Andrea
Je suis devant sa dépouille. C'est sa mère qui l'a retrouvé comme ça. Arrêt cardiaque. Ça parait tellement peu probable... Valerio entre dans la pièce, il sait qu'il est arrivé malheur à celui qu'il considère comme son frère. Il voit son corps allongé, sans vie. Son coeur se brise. "Valerio...". Il me lance un regard désespéré avant de se jeter sur le corps de son frère. Il hurle de douleur. "Qui t'a fais ça mon frère... Qui ? QUI !!!".
On se recule pendant qui déverse toutes les larmes de son corps sur lui. Mon cousin est mort... Il faisait parti de notre cosca... Mais... il n'avait pas de malformation cardiaque... Ça parait impossible... Il ne buvait pas, ne fumait pas, il ne touchait pas à la drogue non plus ! Merde ! Comment est-ce possible !
"Ne dites rien sur la mort de Lorenzo. Il faut faire une autopsie, rien ne colle pour le moment. Ne dites rien sur sa mort tant que l'on n'en sait pas plus.". C'est le message que mon oncle vient de m'envoyer. Je convoque tout veux qui sont au courant. Franco, Alessandro, Martina, Valerio, sa mère et moi. Personne ne sait à part nous. Personne ne doit parler. Si c'est un meurtre nous le vengerons, si c'est d'une cause naturelle, nous ne pourrons que pleurer face à cette épreuve envoyée par Dieu...
Je prends mon chapelet et prononce une dernière prière pour le salue de son âme. Repose en paix mon cousin... Je n'arrive pas à réaliser... Pourtant il est mort, devant moi, il est là ! Je me rempli de rage... Je serre le poing et quitte les lieux. Je ne peux pas supporter ça plus longtemps... Je reçois un deuxième message de mon oncle.
"Rejoins-moi au plus vite, nous devons discuter.
Sergio"
Je pense que je vais encore découvrir des choses... J'ai peur de ce qu'il va me dire. Pourtant il faut que je me dépêche. Je dois voir mon oncle, venger la mort de mon cousin, qui j'en suis sûr, n'est pas naturelle, et quand ce sera fait... Je retournerai voir ma promise envoyée par dieu, et je la persuaderai qu'elle ne pourra plus jamais refuser ou douter de ma compagnie...
Il faut que je le ven
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