Troisième partie (Séparation)


Eve

Je n'ai jamais été aussi malheureuse de toute ma vie. Je cauchemarde depuis une semaine.... Une semaine sans les voir... sans aucunes nouvelles. Les seules choses qui tournent dans ma tête sont les mots de ce Sotto... Rien.
Je me morfonds.
Je suis seule dans ce lit froid, le doudou du petit à porté de main. J'ai le carnet de celuo que j'ai cru ne pas aimer. Je me force à l'éloigner de mon coeur, mais... Dès que je tente de l'éloigner de mon esprit, tout mon corps et toute mon âme le réclament.

J'en suis malade. Je n'ai même pas pu embrasser mon tesoro... Une dernière fois... Je frissonne. Je m'enfonce dans le matelas. Je suis complètement perdu. Cette nouvelle maison est froide. Elle est sans décoration, les murs sont jaunes pâles, il n'y a pratiquement pas de meubles. Cette chambre à juste un lit et une armoire. Je reste immobile, a regarder les moindres détails de la pièce, la poussières, les moisissures, les défauts de peinture, les égratignures sur l'armoire.

Le peu de lumière qui rentre dans la chambre me permet de voir que cette maison est délabré, loin du luxe, et du faste de ces derniers jours. Giulia ouvre la porte délicatement et dit à voix basse :"Eh oh... Comment va la princesse ?

-Giulia... Je... J'ai pas envie de parler...

-Oh... Dit-elle en se couchant sur moi.

-Giulia... Tu m'écrases...

Elle rit. Elle s'enlève tandis que je me relève pour lui parler. Elle voit ma joue humide. Elle pousse un soupire de tristesse et enlève les larmes qui coulent sur mon visage.

-Chérie... Qu'est-ce qu'il y a ?

-Je... Marcelino... Andrea...

-N'en dis pas plus je comprends... Emily est dans un sale état aussi. Elle ne s'en cache pas... Pourquoi tu ne sors pas d'ici ma belle ?

-Je ne peux pas... Je n'ai pas de force .. Je suis triste... On m'a enlevé tout ceux que j'aimais et ... Là ça recommence ... Je... Je tiens plus....

-Ma belle ! Ils vont bien, ils sont en bonnes santés. Tu les reverra bientôt j'en suis sûre.

-Ça fait une semaine Giulia ! Et ils ne sont toujours pas là ! Je sais qu'on va m'enlever Marcelino ! Il m'a dit que je n'étais rien... Rien ! Il m'a pris pour une sous-merde ! C'est fini pour moi...

-Eve ne dis pas ça. Andrea ne laissera jamais faire un truc pareil !

-Il m'a bien laissé partir sans un au revoir... si je ne suis rien, que l'on me le dise tout de suite et que l'on ne me confit pas le plus adorable des enfants. Si je dois souffrir de n'être que rien, je ne veux pas souffrir que l'on me retire cet enfant....

Elle me prend dans ses bras. J'éclate en sanglot. Elle reste près de moi et me console. Je suis désespérée. Après des minutes de câlins et de parlotte, la porte s'ouvre, Lorenzo entre et s'assoit sur le lit. Il a l'air d'être dans le flou. Giulia lui demande ce qu'il y a. Il reste muet, il réfléchit. Il me regarde et me dit :

-Habille toi.

-Qu'est-ce qu'il se passe ?

-Habille toi et descends.

Je ne bronche pas face à sa froideur. J'essuie mes dernières larmes, et pars m'habiller dans la salle de bain. Short en jean's et t-shirt blanc, je suis prête à partir. Nos bagages sont mis dans une voiture. Je mets de chaussures et nous sommes emmenées je ne sais où... Encore un secret. Je reste collée à la portière, les yeux cachés par des lunettes de soleil. J'ai peur qu'ils leurs soient arrivés quelque chose...

Andrea

Je frappe sans relâche. Je n'arrive pas à m'arrêter. J'aimerai que ce soit Salvatore à la place du sac à frappe. Il a essayé de s'en prendre à ma famille... À ma futur famille aussi ! Je dois m'arrêter. Je suis en sueur. Je n'en peux plus de frapper. Cela fait des heures que je m'obstine à essayer de tuer cette homme à distance. Ma rage est folle.

Je descends du tatami et bois la moitié de ma gourde. Je suis complètement perdu. Je sais pas où me mettre. Ce baiser... Qu'est-ce qu'elle en a pensé ? Qu'est-ce qu'elle va me dire ? C'était une erreur je le sais mais... J'ai peur de qu'elle peut penser. Il faut que je l'éloigne pour les deux prochains mois. Je ne serai pas là. J'ai peur de la faire de la faire souffrir.

Si elle tient à moi, comme pourrait laisser penser ce baiser, elle va souffrir. Je ne suis même pas sûr de rentrer... Pas dans le même état du moins... Est-ce qu'elle veut de moi ? J'en doute. Quand je l'ai vu avec Valerio, j'ai vu rouge. Elle intéresse autant qu'elle semble être intéressée.
Ça me rend malade... Elle est trop précieuse pour être délaissée et trop fragile pour que je la garde à mes côtés. Dilemme. Mais... Elle m'a embrassé... J'en reviens pas. Je me pince les lèvres... Ce plaisir... J'aurais tellement voulu prolonger ce moment...

J'ai envie d'elle... Encore... Aaah ! Je soupire.

-Tu t'entraîne encore ?

-Hein ? Dis-je en me retournant. Fous moi la paix Martina.

-S'il te plait Andrea... Tu ne peux pas me tourner le dos indéfiniment.

-Si j'en ai l'envie, si. T'as toujours pas compris que toi et moi c'est pas possible. Laisse-moi. Si tu veux vraiment bien, laisse-moi tranquille.

-C'est Ève c'est ça ?

-Mais pourquoi tu me parles d'elle encore ?!

-J'ai bien vu ton jeu... Tes regards à son égard... Pourquoi les mérite t-elle plus que moi !

-Parce qu'elle s'occupe de mon frère. Elle s'en occupe elle au moins.

-OK... J'ai pas assuré mais c'est pas une raison pour me remplacer par elle!

-C'est la baby-sitter ! La baby-sitter et seulement la baby-sitter ! Alors arrête de t'enflammer. Stop. J'en ai marre de tes embrouilles à deux balles.

Je pars prendre une douche. Je vais finir par vraiment m'en prendre à elle... Si je fais ça, je peux être radié de la Cosa Nostra voir être tué... Dommage. Je rince tout mon corp, me sèche, et m'habille après avoir mis du déodorant et du parfum. Il est midi passé, cette après-midi, on part. Où ? Je sais pas du tout. Je vais voir mon père et mon oncle. Ils sont avec Marcelino.

Ma famille parait presque idyllique ainsi. Mon oncle lève les yeux vers moi, le sourire aux oreilles. Il se relève et vient vers moi. Il me prend dans ses bras et me demande si ça va. Je hausse les bras. Que puis-je lui répondre ? Que tout va bien alors que c'est faux ? "

-Marcelino, va rejoindre Alessandro dans le salon. Nous devons parler entre homme.

-Je ne suis pas un homme ?

-Pas encore petit monstre. File.

-Et tata ?

-Tu m'as reverra. Promis.

Il s'en va triste. Elle lui manque, c'est normal, elle s'en occupe depuis un moment maintenant. Mon père s'assoit comme s'il était en conseil. Ça va être ma fête. Je m'assois près de lui, et mon oncle reste debout.

-Je suis prêt à vous entendre... Qu'est-ce qu'il se passe ?

-C'est par rapport à ce dernier mois et... Aux deux prochains... dit mon père.

-Est-ce que... Toi et cette fille ... Euh... Éva ?

-Eve...

-Oui Ève. Est-ce qu'il c'est passé quoi que ce soit entre vous ?

-Bien sûr que non... Pourquoi cette question ?

-Parce que nous avons eu vent de la relation d'Alessandro, et comme toi... Nous ne sommes pas idiot, on sait que tu l'aime beaucoup.

-C'est rien ça passera... J'ai pas envie de parler d'elle...

-Pourquoi ?

-Je sais pas où j'en suis... J'ai passé un mois à ses côtés et... Elle ne voudra jamais de moi et... Je ne suis pas sûr que ça me soit conseillé.

-Oui ! Dit mon oncle.

-Non ! Dit mon père.

Je les regarde. Mon père est contre et mon oncle pour. Les deux opposés. Moi qui pensais que mon père me soutiendrait... Mon père reprend gêné.

-Je pense que... Que tu as dû prendre peur quand tu as pris tes responsabilités et que lorsque c'est devenue sérieux avec Martina tu as... Tu as voulu essayer autre chose et cette petite est arrivée et...

-Excuse moi Giuseppe... Mais pour l'avoir rencontré hum... Cette fille est certainement pas du même moule de nos filles mais... Elle est femme, et surtout mère. Elle a tout pour être la femme du Don.... Elle a de la classe après tout. Elle serait toujours en représentation donc ... Physiquement elle remplira le rôle. Et Martina je ne pense pas que ce soit un choix judicieux... J'ai eu vent de choses qui m'ont déçu.

-Elle doit se marier avec un soldat. Elle n'a pas le rang pour le futur Don !

-Je ne pense pas finir Don... Je sais que je l'aime. Si c'est réciproque je suis prêt à renoncer à ce statue pour pouvoir l'aimer pleinement...

-Ne sois pas bête Andrea...

-Papa ! Jusqu'ici tu veux m'imposer une plais pour femme alors si tu veux en plus m'imposer un travail je refuse. Non.

-Pourtant tu disais qu'elle n'était pas pour toi !

-Oui parce que je suis une brute alors qu'elle est délicate ! Je suis dangereux et elle est effrayée par le monde dont je fais partie ! J'ai beau mourir d'amour pour elle, sa foi ne va que me desservir. Elle ne m'aimera jamais, c'est joué d'avance ! Même si on s'est embrassés, jamais elle ne pourra pleinement aimer l'homme que je suis !

-Vous vous êtes embrassés ? ! Interroge mon père.

Merde... Je me suis emporté... Mon oncle esquisse un sourire malicieux. Comme quand Alessandro a appris que je n'étais plus puceau... Je me sens décontenancé je ne sais plus quoi penser...

-Champion ! Me lance mon oncle.

-Ne l'encourage pas trop... Qu'est-ce que tu comptes faire ?

-M'en éloigner le plus possible.

-Quoi !?

-On s'est embrassés pendant la fusillade. Elle me suppliait de rester avec elle et.... Elle m'a donné une raison de rester en vie... Elle m'a sauvé en poussant un type qui allé me tirer dessus. Vu que je pars pendant deux mois je ne veux pas qu'elle souffre. Je veux que Marcelino reste avec elle jusqu'à mon retour... Si je reviens.

-Andrea... Tu vas casser la baraque ! Tu reviendras et tu feras en sortes que la petite demoiselle là, bah qu'elle finisse dans vos bras ! J'ai envie de vous voir ensemble.

Son portable sonne. Mon oncle répond et s'isole dans le fond de la pièce. Je me frotte les mains. Je demande à mon père :

-Pourquoi tu me fais ça ?

-Quoi ?

-M'imposer tout ça... Pourquoi t'es contre moi ?

-Je ne veux pas que tu souffres. Martina ne te décevra jamais. Elle te sera fidèle. Elle ne te quittera jamais.

-Pourquoi Ève me quitterait ?

-Pour retourner dans son pays. Pour retrouver sa famille, ses amis, retrouver sa vie. Réfléchis, lorsqu'elle en aura l'occasion elle partira ! Je ne veux pas que tu souffres ! Je sais ce que c'est de perdre la femme que l'on aime ! J'ai perdu l'amour de ma vie, ta mère !

-Et moi j'ai perdu ma mère ! Tu crois que je n'ai pas souffert aussi ?! Que c'était de la rigolade pour moi ?! J'ai perdu une part de moi-même !! Alors si tu pense que je ne pourrais pas souffrir d'une femme que je n'ai même pas pu posséder, tu te trompes ! Chaque jour que je passerai avec Martina, je repenserai au moment où je pouvais l'avoir dans mes bras, j'imaginerai la vie que j'aurai pu avoir avec cette femme. Je coucherai à contre coeur avec cette fille tout en pensant à Ève. Je lui ferai des enfants que je ne suis même pas sûr que j'aimerai ! Je coucherai avec d'autres filles à droite à gauche et boirai pour oublier la perfection que j'ai manqué ! Au lieu d'être le Don Parfait et le père exemplaire je serai le pire homme sur terre ! Dieu me punira en m'envoyant en enfer ! Je serai prêt à tuer celui qui posera ses sales pattes sur Ève. Je tuerai son mari... Je ne suis même pas sûr d'épargner ses enfants... Laisse moi être un homme bien...

Mon oncle revient. Je baisse la tête. J'ai du mal à croire que j'ai pu dire ça à mon père... Wouah... Mon oncle voit nos drôle de tête.

-Ça va vous deux ?

-Oui... Oui...

-Bon... Andrea, faut que tu descendes avec Alessandro et le petit.

-Pourquoi ?

-Le colis est là.

Je comprends. Je ne réfléchis pas et file attraper le petit. On va dans l'entrée. Elle est là. Les yeux rouges, elle a l'air achevé. Elle est belle... Je veux la prendre dans mes bras et la consoler. Mais je reste immobile, les yeux rivés sur cette beauté fragile. Mon souffle seul pourrait altérer ses lignes parfaites. Eve...

Eve

La porte s'ouvre. Il porte le petit dans les bras. Je me fige. J'ai l'impression que je vais tomber. Il est là... Beau comme jamais. Le petit lui saute des bras et fonce me voir. Je me laisse tomber sur les genoux et serre le plus que je peux mon petit ange. Je suis soulagée... Mon tesoro.. "Tata !". Je me mets à pleurer et lui aussi. Je ne peux pas quitter mon petit. Un sourire indélébile se dessine sur mon visage. Tesoro !! Je le tiens, je ne peux plus le lâcher. Je le couvre de bisous.

Je le prends dans mes bras, et me relève. Emily est dans les bras d'Alessandro et Emy salue tout le monde. Je regarde Andrea. Martina se tient à lui... Il lui donne un léger coup d'épaule pour qu'il la lâche. Je ne sais pas comment réagir face à cet homme. Je ne sais qu'elle confiance placer en lui... Il est avec elle... Mais il m'a embrassé... Je... Je sais plus quoi penser... J'ai passé une semaine à le pleurer et lui... Il était avec elle... Je veux pouvoir lui demander des explications mais... Qu'est-ce que je pourrai lui demander ? Je ne suis rien. Je suis la baby-sitter.

Quand je l'ai rencontré, il était avec elle, ils étaient proches... Il est avec elle et je dois m'y faire... Pourquoi m'avoir juré que non alors ? Je suis peut-être trop fatiguée pour réfléchir à ça. Peut-être que je me fais des idées... Je m'avance vers lui pour lui dire bonjour.

-Salut...

-Tu vas bien?

-Je... Je pense oui.

-Tu n'as vraiment pas l'air bien. Arrête de mentir.

-Quand tu auras arrêté de mentir à moi.

Sergio s'approche de moi. Le grand Don. Il m'invite à rentrer dans le salon. Un beau salon. Blanc avec quelques touches de bleus sur les éléments de décorations. Andrea entre avec nous. Sergio referme la porte. Il n'y a que moi, le petit, Andrea et le Don. C'est ce cirque ? Je passe une heure à dessiner avec le petit. J'essaie de faire abstraction du reste.


Les yeux de Sergio sont braqués sur moi. Au moindre écart il serait capable de tout, pour protéger son neveu. Son autre protégé reste près du meuble où il y a les boissons. Il a la tête plongé dans son verre. Il n'a pas l'air bien, il est stressé. Il n'ose pas me regarder. Mon coeur se serre, je ne laisse rien transparaître. Marcelino a finis son dessin. Un paysage avec beaucoup d'arbres. Il y a dessiné des animaux en tout genre, c'est très jolie ! Sergio prend le dessin et le regarde. Il sourit et dit :

-Marcelino, tu viens ? On va jouer avec le chien !

-Oui !

Il petit le prend la main. Son oncle dit "Non, laisse la. Elle est fatiguée.".
J'ai compris le message. Je m'assois sur le canapé et lâche la main de l'enfant à contre coeur. Tesoro... Ils s'en vont par une autre porte. Je garde les yeux baissés. Je n'ai pas envie d'affronter Andrea. Lui remue le contenu de son verre. Il souffle. Il s'approche de moi, lentement. Il réfléchit à ce qu'il va dire. Je le sens. Il se tient debout face à moi.

-Eve... Je... Je tenais à te dire que je suis désolé.

-Je regrette.

-Quoi ?

-Je n'aurai pas dû t'embrasser... Ce n'était pas le bon moment et c'était idiot.

-Oui... Je voulais aussi te dire ça. C'était absurde de ma part... En plus... Enfin... C'était sans raison particulière...

-Je voulais juste que tu reviennes... Pour le petit. Certes mon geste ne t'aurai jamais donné envie de revenir mais... J'avais besoin d'y croire. Je suis désolée.

-Non... C'est moi... C'était idiot de nos deux côtés. Pardon. Cependant, je suis revenu.

-Je ne sais pas ce qu'il m'a pris... Je sais pas... C'était spontané. Je me demande encore pourquoi j'ai fais ça... Comme si j'étais une raison pour se battre...

-Pourquoi tu dis ça ?

-C'est vrai ? Pourquoi se battre pour...

-Pour toi ?

-Oui... Je suis rien après tout...

-Ne dis pas ça, c'est faux.

-C'est vrai. Cet homme me l'a dit. Je ne suis rien. Et c'est vrai, je ne sais pas ce que je fais ici... C'était le mauvais endroit au mauvais moment... Le hasard. Je.. Je ferai mieux de rentrer chez moi et arrêter de vous embêter...

-Nous embêter ? Tu plaisantes j'espère ! T'es pas rien ! T'es la tata de Marcelino !

-C'est bien ce que je dis. Je ne suis que la baby-sitter, dis-je en me levant. Je suis rien. Le sotto m'a expliqué. Je suis rien aux yeux de tous. Enfin... Je suis une pute pour d'autre, alors bon... Je préfère n'être rien finalement.

-C'est juste une hiérarchie idiote... Arrête de dire des atrocités pareil tu es bien plus...

-Tu suis bien la hiérarchie, c'est qu'elle n'est pas si idiote... C'est tout...

-Ève ne dis pas ça, ça me blesse.

-Tu n'avais pas l'air si blessé à mon arrivé. C'est pas grave. Je... J'ai bien compris que nous n'étions pas du même monde et que par conséquent on ne voit pas les choses pareil'...

-C'est un reproche ?

-Absolument pas. Je ne t'en veux pas. Je constate.

-Tu constate mal. T'es beaucoup plus qu'une simple baby-sitter.

-Qu'est-ce que je suis alors ?

Andrea

Lui dire ? Lui dire qu'elle est l'amour de ma vie ? Qu'elle représente tout ce que je désire le plus au monde ? Non... Je dois me taire...

Je reste silencieux. Elle baisse la tête et regarde de nouveau par la fenêtre et dit :

-Je le savais...

-Eve, non, s'il te plait...

-Ne justifie rien. Je suis le néant. Je sais plus ce que je suis... À part un immense vide.

-Tu voudrais rentrer chez toi ?

-Y a t-il quoi que ce soit qui me retienne ici ?

Je reste muet. Idiot face à une situation qui dépasse l'entendement. Je voudrais lui avouer tout, déballer ce que j'ai sur le coeur mais je n'y arrive pas. Eve... Comprends moi s'il te plaît...

-Moi. Marcelino. Giulia, Emily, Emy Alessandro....

-Je n'en sais rien.

-Et pourquoi ?

-Je sais même plus si en dois te faire confiance...

-Qu'est-ce que j'ai fais encore ?

-Après que l'on m'est clairement fait comprendre qui j'étais, après une semaine à te pleurer, toi et Marcelino, je te... Vous retrouve et... Elle était collée à toi. Tu me dis qu'il ne se passe rien et finalement si... Je comprends plus rien.

-Qu'est-ce que ça peut te faire ?

-Rien... C'est vrai. C'est vos histoires mais... Je préfère que tu me dises franchement les choses plutôt que me laisser entendre que...

-Que ?

-Que l'on peut être amis. Je pensais que l'on se faisait confiance. Mais apparemment non..

-Eve je te le répète une énième fois. Non, il ne se passe rien, et même si c'était le cas, cela ne m'empêcherait pas d'être ton ami.

-Je sais pas. Je veux juste que tu sois honnête. C'est tout. Mais bon. Je vais retourner à ma fonction de baby-sitter...

-T'es plus que ça... Vraiment.

-Si tu le dis.

-Je dois t'avouer quelque chose.

-Quoi ?

-Je serai absent pendant deux mois. Je pars sur le continent en mission.

-Qu... Quoi ?

-Je pars.

-C'est une blague ? Tu... Tu t'absentes une semaine, sans nouvelle sans rien et quand on se retrouve tu pars ?!

-Je pars ce soir...

-Et Marcelino ? Tu y as pensé ?

-Justement... Je veux te le confier. Tu es la seule en qui j'ai confiance. Je ne peux pas le laisser à n'importe qui...

-Je suppose que je n'ai pas mon mot à dire...

-Qu'est-ce que tu aurai à dire ?

-... Rien. A part...

-A part quoi ?

-Reviens vivant. Pas changé...

-Promis. Je reviendrai.

Je m'avance vers elle. Je lui caresse la joue, avec les yeux de l'amour. Eve... Je t'aime.

Eve

Pourquoi me faire autant souffrir ? Je ne sais pas quoi penser. J'ai envie de m'effondrer quand il m'annonce cela... J'ai peur. Et s'il lui arrivait quelque chose ? Non... Une larme coule sur ma joue. Je la laisse s'échapper avant de l'effacer le plus vite possible. Il baisse la tête.

Il semble avoir des regrets. Il soupire puis finit par me prendre dans ses bras. Je pleure en silence. Je ne veux plus le lâcher et lui non plus. "Ça va aller, je reviendrai, pour toi. Promis.".

Le petit est dans mes bras, en pleure. Il ne veut pas qu'on lui retire son frère. Andrea me lance un dernier regard dépité. Il ne veut pas partir. Il rentre dans la voiture après avoir chargé son sac. La voiture démarre, et s'éloigne petit à petit. J'avale ma peine, il fait nuit. Le petit est inconsolable. Il aimerait courir jusqu'à la voiture et embrasser son frère et ne plus jamais le lâcher.

Il se colle à ma nuque. Il est anéantie. Il faut que je sois forte je lui ai promis. Je dois être forte pour le petit. On dort dans une superbe chambre ce soir. Demain, nous retournons à Bagheria. Je suis perdue. Je soupire. Je suis dépassée. Je me tiens au petit. Je m'endors triste, mais sereine. J'ai l'impression que cette coupure va m'être bénéfique. Elle va amener quelque chose de bien. Je pense.

Andrea. Qu'est-ce que tu vas faire ?

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