Troisième partie ( Odieu Chantage)
Eve
J'ouvre les yeux après une bonne nuit de sommeil. Je sens près de moi qu'il y a Marcelino, je me tourne vers lui et le regarde dormir au côté de son frère. Leur point commun ? Au petit matin, ils ont les cheveux devant les yeux et en bataille. Ils sont adorables ensembles, c'est d'autant plus déchirant que Marcelino part ce soir... Contrairement à moi, il est apaisé, prêt à partie et à s'occuper de lui tout seul. Son air trop serein m'effraie à vrai dire, j'ai peur qu'il soit en accord avec cette décision seulement pour que je sois plus près de son frère. C'est une raison plus politique que moral, cela me déplait...
Je caresse ses cheveux avant de me lever. Je prépare de petit déjeuné, crêpes et chocolat chaud. J'espère que ça va leur plaire. 9h02.
C'est étonnant qu'ils ne se soient toujours pas levé, ça sent la crêpe dans tout l'appartement ! J'ouvre la porte de la chambre et observe la scène. Les deux frères s'amusent. Marcelino se met en boule contre son frère et l'autre s'amuse à le chatouiller. Je ne peux m'empêcher de sourire. Entre câlin et petite bataille d'oreiller, ce joyeux bazard m'émeut. Lorsque j'ouvre grand la porte et qu'ils me voient, d'un air innocent, Andrea essaie de justifier ses enfantillages.
Je m'allonge sur le lit, embrasse Andrea et fait un câlin à Marcelino. Nous restons là à profiter de ce moment simple mais si convivial. Je les emmène dans la cuisine et leur sers les crêpes. Ils se régalent, leurs sourirent me réchauffe le coeur. Andrea m'assoit sur ses genoux et m'entoure de ses bras. Il m'apaise, je l'avoue, je suis excitée à l'idée d'être seule avec lui. Sa masculinité m'attire encore plus depuis qu'il est désormais mon homme à moi.
Après avoir débarrassé la table, Marcelino part se changer. J'entame la vaisselle. Andrea se met derrière moi et se colle à moi. Les mains sur mes hanches et son visage contre mon cou, il me fait des papouilles, des caresses et des bisous.
-Ton frère est à côté...
-Je sais... Mais là il n'est pas là, je peux profiter quelque seconde de la femme que j'aime...
Il me retourne, m'assoit sur l'évier et m'embrasse fougueusement. Je lui caresse les cheveux et le visage. Il est si beau, ça nouvelle petite barbe de trois jours le rend charmant. Les yeux brillant, il m'offre un dernier baiser tendre puis me porte jusqu'à la porte de la chambre. Il me prend à nouveau dans ses bras, plus j'y suis, plus j'en ai envie... Ses câlins sont divins. Marcelino sort de la chambre, il s'amuse de notre position avant de se coller à ma jambe. Je ne peux pas me faire à l'idée que de dans moins de dix heures, il sera parti...
La journée se passe dans la plus passionnante des tendresses, nous sommes hors du temps, loin de comprendre ce que cela va nous faire de ne plus l'avoir à nos côté. J'aime mon tesoro... Ma vie jusqu'ici tournait autour de lui.... Que vais-je devenir s'il part ? Cette vision me tue.
Je mets ma veste, les larmes aux yeux. Je tente de ne pas montrer mon chagrin, c'est trop dur... Andrea a revêtu sa traditionnelle chemise noir, je sens que nous allons croiser du bon monde...
Nous sortons, et prenons la voiture pour aller à l'aéroport de Palerme. Nous essayons de positiver avec Andrea, main dans la main, nous parlons avec tesoro des possibles bien fait de cet internat... Si cela peut l'éloigner de la mafia... Après tour, pourquoi s'en priver ? Après avoir traverser les bouchons, et la mauvaise foi des italiens, nous arrivons enfin à l'endroit que nous détestons tant depuis plus d'une semaine... Sergio ni le père d'Andrea n'ont pu se déplacer, les voir dans un endroit si fréquenté est trop dangereux.
Andrea met ses lunettes de soleil, sort de la voiture et m'ouvre la portière. Il va s'assurer que les transporteurs sont là. Je sors l'enfant et ses bagages. Un si petit sac pour un si grand voyage... Je sens sa main trembler, le gigantisme de ce lieu le perturbe. Il faut dire qu'il n'est jamais vraiment sorti de sa Sicile natale, il va perdre tout ses repères. Mais il n'a que six ans ! C'est absurde de faire une chose pareil ! Je trouve Andrea, il pose délicatement sa main sur le creux de mon dos, il fait savoir que je suis à lui. Marcelino reste collé à nous, c'est alors que je vois deux hommes en noirs accompagnant un homme en costume. Il y a comme une sorte d'écusson sur sa veste.
Il a un air anglais... Je n'ai pas confiance. Il nous fait un sourire malsain et dit :
-Alors ? C'est le grand jour !
Andrea baisse la tête et sert le poing. Il a la haine. Je colle l'enfant contre moi. Je ne veux pas le laisser partir. Les gorilles qui l'accompagnent, attrapent les bagages et nous accompagne jusqu'à la piste privé d'où Marcelino doit décoller.
C'est le moment... L'avion est prêt. Andrea prend la main de son frère, ils s'éloignent, puis il pose un genou au sol et parle à son petit frère. Les deux sont émus. Après de longue minutes, il finit par le prendre dans ses bras, le coeur blessé avant de nous rejoindre. C'est à mon tour de devoir lui dire au revoir. Je me mets à genoux, essayant de faire bonne figure malgré les larmes qui noient mes yeux. Je le sers dans mon bras le plus fort que je puisse.
-Tesoro... Je t'aime tellement. Je t'aurai à jamais dans mon coeur... Je t'aime mon petit chat. Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit appel moi je serai là. Je suis prête à tout pour toi... Ne l'oublie pas. Fais attention à toi, ne parle pas de ce qui se passe ici, tu ne dois être au courant de rien. Si on te demande quoi que ce soit, reste muet. Tu n'es qu'un enfant, on ne te fera pas de mal. Pense à moi si tu ne vas pas bien. Ne prends pas compte des critiques, tu es extraordinaire et je t'aimerai toujours. Tu m'entends ? Jamais je ne pourrai t'oublier.
-Tata... Je t'aime. J'ai peur...
-Moi aussi mais... Tu es fort. Tu es mon tesoro, rien ni personne ne doit te faire douter de ce que tu es. Je croirai toujours en toi. Toujours.
Je le prends dans mes bras. Rien ne peut nous séparer, même les kilomètres de terre et de mer, rien. Je l'aime et lui aussi. Nous sommes plus fort que cela. Si quiconque ose le toucher ou lui faire du mal, je reviendrai en colère, prête à tout pour faire payer le mal fait. Andrea pose sa main sur mon épaule :"C'est l'heure.". Je me mets a pleurer, j'embrasse pour la dernière fois la joue de l'enfant. "Tata ! J'ai peur !". L'homme lui prend la main et l'éloigne.
"Je suis là mon tesoro je suis là ! Je t'aime n'es pas peur ! Marcelino !"
Ils le font monter dans l'avion. C'est fini... Ils me l'ont arraché... Mon coeur saigne... Je tombe dans les bras de mon homme, perdue et blessée. Je ne peux pas m'arrêter de pleurer. Il est ma richesse, ma raison de me battre... Pourquoi...
La route se fit dans le silence et les larmes. Je me sens désemparée, vidée. On m'a arraché celui que je porte depuis plus d'un an dans mes bras. J'ai beau rester dans le canapé à me dire que tout va aller je ne peux qu'imaginer le pire.
S
i de sales mômes s'en prennent à lui, je leur mettrai une raclée, je suis comme une mère maintenant ! Andrea s'assoit près de moi après avoir passer un long moment au téléphone. Je n'ai rien écouté de se qu'il dit, je suis tellement perdue... Il s'affale et me prend dans ses bras. Il embrasse ma tempe et me caresse la joue puis dit :
- Je te demande pardon.
-Non c'est moi... J'aurai dû le protéger de Martina.
-Je t'en pris, ne dis plus jamais cela.
Il me sert contre lui puis nous allonge. Je commence à m'interroger :
-Avec qui étais-tu au téléphone ?
-Avec un membre de la Cuppola.
-Si c'est la mafia, je ne veux pas savoir.
-Et bien... À vrai dire... Un Sotto Capo vient de se faire arrêté... faut le remplacer...
-Et c'est toi qui va être nominé ?
-Ça se pourrait, sauf si je refuse. Et puis on a un voyage à faire donc je pense que je vais refuser.
-Andrea... Accepte.
-Pourquoi ?
-Ça se voit que tu en as envie et... Je ne veux pas partir maintenant...
-Pourquoi cela ?
-Je voudrais travailler... Je vais pas pouvoir partir et profiter pleinement si j'ai encore la séparation avec Marcelino en tête.
-C'est vrai... Je n'avais pas penser à ça...
-Tu seras absent ?
-Moins que maintenant. En tant que Sotto je superviserai les Capo donc, je serai moins sur le terrain.
-Appel et accepte.
-Eve... Je t'aime.
Il m'embrasse passionnément. Il s'allonge sur moi, il est entre mes jambes. Il tient ma tête dans ses mains, il ne me laisse pas la possibilité de douter de mon amour pour lui. Nous sommes reliés l'un à l'autre par le fil de l'amour. Nos coeurs sont liés, je ne pourrai jamais m'en séparer... Finalement, la famille Cortesi compte plus que tout pour moi, les deux fils ont une place importante dans ma vie.
Reste à savoir ce que l'avenir nous réserve. Andrea à une illumination.
-Ce soir, je t'emmène au restaurant.
-Je ne veux pas le grand luxe...
-Une petite pizzeria, ça irait ?
-Parfait !
-Habille toi plus décontracté.
Je souris et file mettre un jean's et un t-shirt. Il faut que je me sorte la peine de mon coeur... Je me coiffe puis prends mon sac. Andrea a opté pour un t-shirt bleu marine, un jean's et une veste qui fait un peu militaire. Ça fait vraiment sexy... Il me prend par la taille et nous sortons. Bagheria est vraiment magnifique de nuit... Mais il me manque quelque chose. Mon petit ange. Pensive, je marche près de mon homme, bras dessus bras dessous, m'émerveillant d'un rien, j'ai compris aujourd'hui que tout était possible, que ceux que j'aime peuvent m'être arrachés en une fraction de seconde. Nous arrivons à la pizzeria, notre table est au fond de la salle pour plus de discrétion. La décoration est assez simple, les chaises ainsi que les tables sont en bois vernis, les murs sont en pierres blanches avec quelques tableaux accrochés.
On s'assoit l'un en face de l'autre, il me prend les mains et les embrasses. Ses yeux brillent tellement, je peux lire l'amour dans ses yeux. Il dit :
-Ça fait bizarre d'être seul tout les deux...
-C'est vrai. Ça fait longtemps que ça n'est pas arrivé.
-Premier rendez-vous en amoureux.
-C'est un rencard ?
-On peut le dire. Mais je t'ai invité bien avant.
-Ah oui ?
-La fête dans la villa avec les hauts fonctionnaires... C'était une façon de... Te dire subtilement que tu me plaisais.
-Pas très explicite...
-Effectivement... Mais bon. Faut dire que depuis Syracuse j'ai pas arrêté d'essayer de te draguer. Tu te souviens dans la piscine ?
-Si je me souviens ? Oh que oui... J'avais envie de t'embrasser...
-Pourquoi tu ne l'as pas fait ?
-Devant tout le monde ? Pour me prendre un vent ?
-Je t'aurai embrassé en retour...
-Si tu le dis...
-T'es belle.
-Quel est le rapport à la conversation, dis-je amusée.
-Aucun. Mais je tenais à te le rappeler.
-Bah... Faut avouer que toi...
-Moi ?
-T'es largement mieux.
-Dis pas ça... On est canons c'est pas de notre faute...
-En est-ce vraiment une ?
-Non. Mais je t'aime.
-Moi aussi mon amour.
-Princesse... J'ai parlé au patron du bar. Je vais être franc. Le bar sert quasiment pas, c'est une barrière pour faire du blanchiment d'argent, mais ... Tu peux y travailler.
-Quoi ? Y travailler et brasser du vent ? Hors de question. J'ai qu'a déposé des CV.
-T'es faux papiers ne sont pas encore arrivés.
-Pas grave. Je veux pas travailler dans une vitrine.
-Bah. Pour tout te dire, ça pourrait ne plus en devenir une. Si tu travailles dedans, vous pourriez accueillir des touriste. Y a que les locaux qui y vont, et vu qu'ici... Peut de personne parlent d'autres langues... Tu pourrais faire de cet endroit un vrai bar. Non ?
-Si tu me promets que cela sera un vrai bar... J'accepte.
-Parfait. En plus tu seras juste en face de l'appartement. Je pourrai venir et tu seras pas trop en danger. T'aura qu'à traverser la rue pour rentrer.
-Tu sais je suis grande, je peux me défendre...
-C'est pour ça que tu t'es fais kidnappé et que tu t'es fais agressée plusieurs fois ? Sans parler de la tentative de viol...
-Je sais tout ça... Mais ce genre de choses n'arrivent que depuis que je suis ici... Si maintenant je suis ta copine... Cela veut dire que plus grand monde va me chercher les ennuis.
-Certes. Mais je veux garder un oeil sur toi. J'ai pas envie qu'on te fasse du mal, encore moins à cause de moi.
-Et moi ? Tu crois que j'ai envie que l'on te fasse du mal ?
-J'ai l'habitude d'avoir mal.
-Avec moi ça va changer. Je ne tolère plus la violence... Je veux juste de l'amour, et de la tendresse.
-Donc je dois embrasser mes ennemis quand ils me braquent une arme sir la tempe ?
-Ce n'est pas ce que j'ai dis... Je veux juste que tu arrête de tuer ou frapper... De combattre enfin ce genre de choses...
-Eve... Je te promets rien sur ce point là. Je vais réduire et faire ça en dernier recours. Mais je garantis rien, c'est une partie de ma vie, de mon boulot.
-Je croyais que j'étais tout pour toi...
-Oui tu l'es. T'es tout ce que j'ai de plus précieux. Je veux faire ma vie avec toi et que tu portes mes enfants. Je peux réduire, mais y a des choses que je pourrais pas garantir. Je serai prêt à tout pour toi ma princesse...
-Quitter la mafia ?
-Si je pouvais je le ferai. Mais je peux pas. La mafia c'est ma vie. J'aurai toujours un pied dedans que je le veuille ou non. Mais cela n'empêche pas le fait que je t'aime et que je peux construire une vie de famille seine. Si je le débrouille bien, il n'y aura pas de problème.
-Si tu le dis. Au moins... T'es franc... C'est vrai que tu la quitterais si tu pouvais ?
-Je te poursuivrais jusqu'au bout du monde... Bien sûr que je le ferai.
-Et si... J'arrive pas à vivre avec toi à cause de tes activités ?
-Je te demanderai de me quitter. Je t'enverrai en sécurité et je t'offrirai ce dont tu as besoin. Je sais que c'est pas simple... Je serai le premier à t'éloigner de moi pour ta sécurité...
-Dieu merci on en a pas besoin, alors arrêtons de parler de ça sinon on va encore plus déprimer, je t'aime, tu m'aimes, on est heureux alors pourquoi se poser des questions aussi absurdes, hein ? Allé je lève mon verre à notre amour !
Il se met à rire puis trinque avec moi. Il pose ses lèvres sur les miennes puis nous passons commandes. Le repas est délicieux, Andrea me raconte des anecdotes sur la ville et sa vie, jamais je n'aurai cru que malgré sa conditions, sa vie pouvait contenir des anecdotes aussi drôle que mouvementé. Il n'a pas vraiment d'ennemi à part Salvatore. Désormais il est aussi le miens. Andrea reçoit un appel.
-Je dois répondre, je sors, et je réglerai après.
-Dac.
Il s'éloigne et répond. Je souffle de bonheur. Il est trop mignon. Deux hommes à une table plus loin m'observent. J'évite leurs regards... Faites qu'Andrea reviennent plus vite. L'un d'eux se lève et s'assoit face à moi, je réplique :
-La place est déjà prise.
-A force de jouer avec le feu on se brûle, la miss.
-Je vous demande pardon ?
-Que fais une innocente au bras d'un perfide comme lui ?
-Partez.
-Non... Écoutez moi... Vous le connaissez vraiment ? Êtes vous vraiment au courant de ses agissements ? Ne savez vous donc pas qu'il est à l'origine de plusieurs morts, dont les enfants d'un orphelinats ?
-Ce ne sont que des balivernes. Vous êtes un homme de Salvatore c'est ça ?
-Il vous propose un marché. Votre liberté, contre la vérité sur ce qu'il vous a fait. Vous mentez en disant que vous êtes ici de votre plein gré. Cessez de mentir. Il ne vous veut que du mal. Il n'a jamais été question pour lui que vous rentriez.
-Comment pouvez-vous assurer cela ?
-Cette enregistrement de la villa de Sergio Pennaccini...
"Sergio : Elles ne repartiront jamais.
Andrea : Mais nous avions promis !
Sergio : Oui mais les temps sont durs... Il nous faut des femmes pour nos hommes.
Andrea : Bien mon oncle."
Je reste surprise.
-C'est tout ce que vous avez ?
-Cela ne vous suffit pas ?
-Qu'est-ce que cela prouve ?
-Que vous avez été enlevé pour être mariée à un homme de la pieuvre.
-C'est n'importe quoi.
-Ils vous ont promis la liberté c'est ça ? Alors pourquoi cela fait plus d'un an que vous êtes ici, sans que rien ne bouge.
-Qui vous dit que j'ai été enlevé ?
-Ça se voit, j'ai des preuves. Eve. Votre mère est actuellement en dépression, elle vient d'être internée à cause de votre disparition. Cela ne vous touche pas ?
Les bras me tombent. Non... Ma ... Ma mère... Internée ? Pour dépression ! Non ! C'est affreux ! C'est ma faute ! Je... Qu'est-ce que je peux faire....
-Eve... Aidez moi à mettre sous les verrous ce barbare. Vous retrouverez votre famille... Vos amis... Vous sauverez votre mère avant... Qu'elle ne meurt...
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