Troisième partie
Eve
Il faut faire quelque chose. Emy... Il faut la retrouver ! Je suis sur le lit. Emily regarde mon cou. Il m'a serré vraiment fort... "Tu es rouge. Tu risque d'avoir des bleus, surtout sur le côté.". Elle appuie.
-Aïe.
-Exactement ici.
- Il faut qu'on aille chercher Emy. Ils vont la tuer !
-C'est trop tard... C'est peut-être déjà le cas.
-On peut pas la laisser... On lui avait promis... Dis-je en lui enlevant les mains de mon cou.
Je me lève et vais vers la porte, dans l'espoir que peut-être celle-ci s'ouvre. Je n'y arrive pas. J'ai beau la secouer dans tous les sens, rien n'y fais. La fenêtre ! J'ouvre les rideaux. Merde ! Il y a des barreaux. Je recommence vers la porte.
Emily me supplie d'arrêter. Je frappe à la porte. Je crie :" Laissez-nous sortir ! Emy ! Rendez là ! Ne lui fait pas de mal ! Répondez ! Emy!". Je continue encore. P*****, ouvrez ! J'entends une voix féminine. Emy ? C'est elle ? Non... Non...
Ça doit être l'autre fille. "Ferme ta gueule!" dit-elle. Me taire ? Mais elle va me faire péter un plomb ! Je hurle :" Rendez nous Emy ! Emy!!". J'ai les larmes qui montent aux yeux, s'en est trop.. On déverrouille la porte. J'arrête, et me recule.
Émily se met derrière moi et me tient par le bras. Ils ouvrent. Emy est en pleure elle est accompagnée de l'ami d'Andrea. Il la pousse, elle tombe dans nos bras. "Maintenant, taisez-vous et restez calme.
-Où est Léonardo ? Je veux le voir...
-Pff. On verra.
Il ferme la porte. Elle pleure. On est là, c'est bon, c'est fini. On se met sur le lit. Emy est allongée, la tête sur les jambes d'Émily. Je suis à côté d'elle, je lui tiens la main:
-Ils t'ont fais du mal ?
-Non, ils m'ont juste sorti est maintenu de force. Je n'en peux plus, je vais péter un plomb, je n'en peux plus, je veux être avec mes parents, voir mes amis...
- Il ne faut pas que l'on se divise, c'est ce qu'ils attendent de nous. Si on perd la tête, ils feront ce qu'ils voudront de nous, dit Emily.
-C'est très juste. Il faut pas qu'ils nous aient. On s'en sortira toutes les trois.
Ensemble. C'est le mot d'ordre. On discute. Emily faisait du cheval, elle est fille unique. Seul son cheval comptait jusque-là. Emy, est plus dans les sports de combats, et la musculation. C'est le garçon manqué par excellence, mais elle est très féminine en même temps. Elle a une sœur. Elle nous confie qu'elle se sent souvent inférieur à elle. C'est la fille parfaite aux yeux de ses parents. Je lui dis :
-Mais tu es très bien ! Ne complexe pas.
-Et toi ?
-Moi ? Je ... Quoi ?
-Toi, ta vie, toi ?
- Bah... J'ai deux frères. Je suis au milieu. J'adore mes frères. Le plus grand une copine, ils font du motocross ensemble, ils sont trop mignons. Ils se sont rencontrés à la fac. Le plus petit, c'est une vraie pile électrique. Un vrai casse-cou... On faisait de la danse de salon ensemble. C'était le mardi soir... Comme mes parents travaillent tard, c'est moi qui m'en occupais. Les larmes commencent à monter, je... Je lui chantais une chanson douce pour qu'il s'endorme le soir. Je voudrais être avec eux...
On est triste. On parle toujours de nous, de nos pires conneries, de nos amis, nos études, etc... On ouvre la porte, ça doit faire plusieurs heures qu'ils ne l'avaient pas ouverte. C'est Léonardo ! Je me lève. Il regarde mon cou. Il fait de drôles de yeux. Il me dit:
- Il t'a pas loupé... Ça ne lui ressemble pas. Je ne le comprends pas... Sur ce coup... Ça va aller ?
- Oui, ne t'inquiète pas... Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Vous allez aller manger et on va vous dire comment ça va se passer dès à présent .
- Qu'est-ce que l'on va devenir ?
- Je sais que ça va bien se passer, c'est pas si terrible la mafia.
- Si, justement. Nous on veut juste rentrer chez nous.
- Les choses viendront en temps voulu dit-il en posant ses mains sur mes épaules. Venez maintenant.
On va dans la salle à manger, elle est à côté du salon et est dans la cuisine. Il y a la fille de tout à l'heure, une autre fille et Andrea. Il est adossé au mur, il évite mon regard. Il se reprend et nous demande de s'asseoir. On s'exécute. Il passe sa main derrière son crâne, se décolle de mur, et se tient devant la table.
Je me tiens droite, les mains sur mes genoux. Je regarde devant moi. Je ne fixe rien. J'ai juste une vue d'ensemble. La pièce est simple, il y a une vieille cuisine en bois avec un carrelage marron. Il y a un petit bar, et la table où nous sommes assises et parallèle à la cuisine.
Les murs sont blancs, c'est un vieux papiers peints avec des reliefs. La table et les chaises sont en bois. Il y a une nappe jaune avec des fleurs. Il dit:
- Vous êtes ici, dans la région de Palerme. La région des Cortesi. Vous êtes prisonnières dans l'attente d'amélioration de la situation. Vous allez vivre dans cette maison. Vous obéirez à Martina quand je ne serai pas là. Elle s'occupe de la maison et des enfants. Vous l'aiderez. Vous n'êtes pas seules puisqu'il y a aussi... D'autres filles. Vous avez l'interdiction de leur parler quand elles ne le veulent pas. Il faut qu'elles se reposent.
-Pourquoi , demande Emily.
- Ce sont des prostituées, elles sont fatiguées quand elles rentrent. Il faut qu'elles se reposent. Elles ne sont pas bien vu ici. Alors vous vous contentez d'élever leurs enfants. C'est tout, réponds Martina en pointant l'autre femme.
- Maintenant mangez. Je repasserai dans la journée. N'essayez pas de fuir, il y a des hommes partout. Je ne vous garantis pas la vie si vous fuyez. C'est tout.
Il s'en va avec Léo. On nous sert des pâtes et de la salade. On ne dit rien. Martina et la femme qui l'accompagne s'en vont. Elles ne parlent qu'en italien. Les quelques minutes qu'elles ont passé avec nous n'étaient que des minutes à se moquer et à nous prendre de haut dans leur langue.
Emy parle couramment italien. Elle a compris quelques mots qu'elles ont échangé entre elles. Nous sommes des pétasses, nous n'avons jamais rien vu de notre vie. Nous sommes des idiotes, et des s******. Martina a même posé la question suivante, combien de mecs sommes-nous prêtes à baiser pour partir ?
Du moment que l'on ne touche pas Andrea, tout va pour le mieux pour elle. Elles étaient mortes de rires... Quelles pétasses... Emy a les nerfs. Je commence aussi à les avoir. Je n'ai pas envie de subir ce genre d'humiliation. Il faut qu'elles nous enseignent les bases de l'italien, ce sera une force. Je dis:
- Il ne faut surtout pas qu'ils sachent que tu peux les comprendre. On aura toujours un coup d'avance comme ça.
- Je vous apprendrai les bases le soir, quand on sera que toutes les trois.
-Ok, dit Emily.
- Venez dans le salon ! Crie Martina.
On avait fini notre repas depuis quelques minutes maintenant. On se lève, et allons dans le salon. Elle nous demande de nous assoir car les enfants vont arriver. Ok. En soit, je préfère m'occuper d'enfants plutôt que de vendre mon corps. Léo rentre avec 3 bambins.
Il a du mal à les gérer. Les enfants courent dans tous les sens. Il commence à jouer dans le salon. L'un d'eux fait un bisou à la prostituée, elle appelle mama. Il retourne avec ses amis. Ils ont entre 4 et 6 ans. Un 4e arrive. Il est petit, et il pleure. Léonardo n'arrive pas à le faire avancer.
Martina râle. Emy nous traduit. Si elle a bien compris, c'est un petit chieur d'après Martina, il l'emmerde. Elle veut que Léo laisse tomber. Mon Dieu... C'est juste un enfant. Je me lève. Il est à l'autre bout de la pièce. Il veut juste de l'amour. Il est assis. Je le prends dans mes bras, il me serre fort. Pauvre petit. Je le berce. Je lui caresse les cheveux. Calme petit, calme. Je demande:
-Comment s'appelle-t-il ?
-Marcelino, c'est un sale gosse, me répond Martina.
-Où est sa chambre ?
-En haut.
Je monte. Elle ne comprends pas ce que je fais..... Elle ne s'est jamais occupée d'enfants. À l'étage, il y a un grand couloir. Il y a les prénoms des enfants sur les portes. Ah, voilà sa chambre. Je rentre. Elle est bleu avec des étoiles au plafond.
Il y a plein de jouets et deux lits simples. Je m'assois sur son lit. Il s'est un peu calmé. Je le change de place. Je l'allonge sur le dos, et lui maintient sa tête avec mon bras et ma main. Il a arrêté de pleurer. Il me regarde. Il a les cheveux noirs, un peu bouclés, avec les yeux gris vert.
Il est trop mignon. Il est musclé pour un enfant ! Il doit bouger de tout le temps. Un vrai petit ange. Je lui caresse la joue. J'ai l'impression d'avoir mon petit frère dans les bras. "Coccolone!" dit-il on se redressant et étendant ses bras vers moi. Il veut un câlin. Je le reprends comme précédemment. Je me lève et ferme les volets. Il doit dormir. Il n'est pas du tout encombrant, il est petit et très léger. Les étoiles sont phosphorescentes, c'est mignon.
Je le berce. Je lui chante une chanson douce... " une chanson douce, Que me chantait ma maman. En suçant mon pouce, je m'endormais doucement..." . Je continue la chanson. Je l'allonge, il commence à s'endormir. Il avait juste besoin d'une sieste ! Je lui caresse les cheveux tout en continuant à chanter.
Ça y est il dort. Je m'éclipse discrètement de la pièce, à pas de loup. Je le regarde tendrement une dernière fois. Je ferme délicatement la porte tout en ayant les yeux rivés sur lui. Qu'il est mignon ! La porte est fermée. Je me retourne. AH NON !!
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