Deuxième Partie (Réconciliation)

Andrea

Je caresse l'accoudoir en cuir. Ce fauteuil, c'est le mien, la seule personne qui a le droit de poser son postérieure dessus, c'est moi. Il est imposant et très masculin... Si j'étais vantard, je dirai qu'il me reflète mais... Je ne le suis pas et, me comparer à un fauteuil... c'est étrange et il est trop épais pour me ressembler. Il faut que je fasse plus de musculation. J'entends mon oncle rire, je sors de mes pensées et le regarde se rapprocher. Il dit :

-Ah ! La façon dont tu as répondu à Emily est magistrale ! Tu as hérité ça de ton père ! Et dieu merci qu'Ève soit là... Tu as trouvé une perle, garçon... Il faut l'entretenir pour la faire briller. D'ailleurs, comment ça se passe avec elle, raconte.

-Bah... Dis-je en me frottant la nuque, tout va pour le mieux ... Pourquoi ?

-Ouh... Je connais ce regard... Toi t'as eu enfin un rapport !

-Sergio ! S'il te plait !

-J'en étais sûr ! Sois pas timide gamin, je suis ton oncle après tout, et maintenant tu es un homme, c'est normal de découvrir le sexe !  Alors... Qu'est-ce qu'elle t'as fais ? Elle doit être sublime sous la couette...

-Tonton stop ! C'est bon. C'est de ma copine dont tu parles !

-Oui pardon...

-On a rien fait d'extraordinaire, on a juste... Enfin... on s'est juste découvert l'un l'autre...

-Vous en êtes à l'entrée quoi.

Je lance un regard désespéré à mon oncle.

-Rien d'extraordinaire, tu m'excuseras mais je suis sûr que tu dis ça pour faire ton pudique, et c'est bien d'ailleurs. C'est juste que je suis nostalgique de mes vingt ans... Pas de responsabilités, des femmes complètement folle d'amour... Enfin... Voilà quoi. Et j'ai quand même pas réussi à trouver la bonne !

-Oui bon si tu veux... C'est vrai que c'était... Génial, dis-je en lâchant un sourire évocateur et pleins d'amour et de gêne.

-Ah... J'aime voir ce sourire. Continue comme ça fiston ! En parlant de ça... Tu en as parlé à ton père ?

-Non... Je lui parle quasiment plus d'ailleurs...

-C'est depuis le départ de Marcelino, c'est ça ?

Je hoche la tête, triste de savoir que mon frère est loin.

-Tu sais, à sa place j'aurai fait pareil. De toute façon il devait aller à l'école à un moment où un autre.

-Peut-être mais pas aussi loin... Eve et moi pouvions s'en occuper...

-Occupez vous déjà de vous, le reste on verra plus tard. Il était en danger. Ta copine l'est aussi alors évite d'être remonter contre ton père et aide toi de lui pour sauver ta femme. Ton père est quelqu'un de bien Andrea... Il vit des choses pas facile en ce moment tu peux me croire...

-Et moi alors ? Peut-être que je n'en vis pas...

-Si je n'ai pas dit le contraire mais...

Il reste silencieux. Comme si la clef du silence en personne l'obligeait à taire un secret effroyable.

-Andrea... Profite d'être avec ton père. On ne sait pas ce qu'il peut se produire. Avec ta mère, on a pas eu la chance d'avoir de père. Il est mort avant même que nous sachions parler. Tu n'as plus de mère, mais il te reste un père qui t'aime plus que tout. Ne le néglige sous aucun terme.

-Et je dois faire quoi ? Aller le voir et faire comme si de rien était ? Je suis partie risquer ma vie pour le garder près de moi et il l'a quand même envoyé sur le continent.

-Ton père risque sa vie pour que tu puisses aujourd'hui encore respirer. Tu sais quoi... Tu vas aller le voir, et tu vas rester quelques secondes à le regarder et t'imaginer ta vie sans lui, compris ?

-Si tu veux.

-Allé file, tu vas me faire ça maintenant.

-Mais j'ai même pas fini mon verre !

-Allé dehors ! Et transmets mes amitiés les plus sincères à Ève ! File mon garçon.

Je me retrouve dehors. C'était vraiment étrange ça... Mais pas tant que ça à la fois. Je me tourne une dernière fois vers la porte, la regarde bizarrement avant de rentrer dans ma voiture et d'y rester quelques secondes à réfléchir... Mon père... C'est une grande question à lui tout seule. Je conduis et roule jusqu'à Bagheria. Je me gare et marche vers sa maison en repensant à ce que vient de me dire mon oncle. Ma vie sans lui ? J'avance le pas lourd et les mains dans les poches. C'est étonnant mais je ne m'étais jamais posé cette question avant et maintenant que je me la pose je ne sais pas si cela me serait bénéfique ou autre. On parle de celui qui m'a fait naitre, qui a aimé ma mère à en crevé... Celui qui... M'a éloigné de mon frère et qui n'étais pas d'accord pour ma relation avec Ève. Celui qui m'a fait rentrer dans ce milieu dans lequel je ne pourrai jamais m'enfuir...

J'arrive devant la porte de chez mon père. J'ai envie de faire demi tour tellement que ses réactions de ces derniers temps m'ont mis hors de moi. Je frappe à la porte. Il faut que je lui déverse tout ce que j'ai sur le coeur... Mais... Des souvenirs jaillissent du plus profond de mon être. Ses doux moments que j'ai partagé avec lui... Les discussions d'un père à son fils... Les fois où il m'a consolé... Quand ma mère est morte... Il a fait de moi un homme. Un homme bien. Il m'a quand même éduqué... Il a été là pour moi quand j'en avais besoin. Il m'a protégé de Martina... C'est mon père...

Il ouvre la porte. Sans m'en rendre compte, une larme coule sur ma joue. Cet homme est face à moi. Qu'est-ce que je ferai sans lui ? Rien. Je ne pourrai plus parler de ma mère, ni des beaux moments que nous avons passé ensemble. Je ne bénéficierai plus de ses conseils avisés... Je n'aurai plus l'amour d'un père, ni celui d'une famille. Je ne pourrai plus savoir que quelqu'un est fier de moi. Je n'aurai plus personne capable de me relever alors que je suis au plus bas. Je n'aurai plus personne pour le protéger... Je n'aurai plus celui qui a permis ma mise au monde... Mon père...

C'est mon père...

Il dit étonné :

-Bah... Qu'est-ce que tu fais là ? Andrea ça va ?

Je le prends dans mes bras et verse quelques larmes. Je me rends compte de ma bêtise, je suis son fils, il endure pleins de chose pour moi, je ne peux pas lui tourner le dos. C'est stupide. J'ai besoin de mon papa. Il semble heureux de mon geste.

-Je t'aime papa.

-Je t'aime aussi mon fils.

-J'ai besoin de toi.

-D'un service ?

-Non. De toi. De mon père.

-Rentre mon garçon.

Je l'accompagne à l'intérieur. On s'installe et commence à parler de pleins de chose, je vois qu'il est surpris et surtout touché par mon geste et mes paroles. Je retrouve mon père, celui d'avant les rancœur. Eve n'avait pas si tord finalement, lui en vouloir éternellement n'est pas bon. Nos sourires sont en parfaites harmonies. J'ai longtemps rêvé de ce moment... Mais... J'ai peur. Ses réactions sont inhabituelles. Il est plus ému, plus attaché à moi... Plus... Sensible en fait et, c'est clairement pas son genre. Il n'était pas forcément très expressif. Il est plus que content pour moi et Ève et ça, c'est louche. Eve peut être extraordinaire mais, elle est pas italienne, et ça, c'est contre nos règles. Il dit :

-Alors ! Avec ma belle fille ! Comment ça se passe ? Elle va bien ?

-Oui, oui génial, j'ai jamais été aussi heureux. Ça ne te dérange pas ?

-Non ! Loin de là ! C'est la femme qui te fallait. Ses actes de suffisent à eux-mêmes. Elle n'a plus besoin de mon approbation, dieu lui a donné avant moi.

-T'es sûr ?

-Andrea... Je ne t'ai jamais vu aussi heureux. Tes yeux parlent pour toi, les Cortesi tiennent leur réputation d'être indéchiffrables. Mais... Entre nous, nous savons que le regard est la clé de tous cela. Et... Tu as les yeux de ta mère. Je voyais ses états d'âmes, ses joies et... Son amour pour toi aussi. Ton regard te trahira toujours avec moi. Toujours.

-Papa, qu'est-ce qu'il se passe ?

-De quoi tu parles ?

-Tu dis de mon regard mais... Tu es pareil. Je vois que quelque chose ne va pas.

-Je peux te dire la même chose. Qu'est-ce qu'il t'arrive tout à coup ?

-J'ai juste pris conscience que j'avais un père qui se démenait pour moi. Et c'est aussi la seule famille qui me reste.

-Tu oublis ton oncle.

-C'est mon oncle, pas mon père. Maintenant dis moi ce qu'il se passe.

Je s'enfonce dans son fauteuil, il sait que je me doute de quelque chose. Son regard le trahit, je sens que quelque chose de grave le tient. Mais... Je n'ai jamais vu mon père avoir peur. C'est une grande première pour moi. Je me penche en avant et tente de lire en lui, bien que la lecture soit compliqué. Je souffle et dis :

-Papa... Qu'est-ce qu'il se passe ? Je suis ton fils. Tu peux me faire confiance, je serai toujours là pour toi.

-Tu dois faire attention à toi et aux gens que tu aimes Andrea. Jamais tu ne dois laisser tes ennemis s'en prendre à eux compris ?

-Parle moi !

-Andrea...le silence est parfois ma meilleure défense.

-C'est Salvatore ! Je le sais ! Qu'est-ce qu'il nous veut encore !

-Il veut ma chute ! Ma mort. Et celle de ceux qui lui rappelle ta mère.

-Donc moi aussi...

-Oui...

-Et tonton ?

-Sa rage est concentrée principalement sur nous.

-Il compte faire quoi ?

-J'en sais rien mais... On m'a rapporter qu'il tient quelque chose de gros. Mais assez parlé de cela. Comment va Ève ?

-Ne détourne pas la discussion...

-Je ne la détourne pas, j'y mets un terme. Nous devons parler de ce qu'il y a de plus important. De ma belle fille et de mes futurs petits enfants.

-Papa... Tu sais très bien que ce n'est pas prévu pour le moment.

-Mais... Vous, n'avez toujours pas...

-On prend notre temps.

-Vous avez commencé au moins ?

-Oui... Mais c'est personnel.

-Prends soin d'elle et sois pas violent, ni absent.

-Je ne l'ai jamais été et ce n'est pas dans mes gènes.

-C'est vrai. En tout cas... Elle m'a bluffé. Que ce soit face à Martina ou Salvatore, elle en a cette petite ! Et je dois avouer que le charme français opère bien. Vous ferez un beau couple marier.

-Je me marierai en temps et en heure, quand je serai prêt... Quand je la connaîtrai vraiment et que je pourrai l'envoyer en France. Je veux que... Enfin... Qu'elle m'épouse par envie et pas par contrainte. Surtout, je veux tenir mes promesses avant de m'engager.

-C'est beau ce que tu fais. En tout cas...

On entend frapper violemment à la porte. Des voix s'élèvent, les hommes de mon père s'embrouille avec un tierce personne. Je saisis mon arme et me dirige vers l'entrée. Je fais signe à mon père d'aller autre part, on sait jamais. J'ouvre la porte. Deux hommes tiennent Emy. Qu'est-ce qu'elle fait là !

Elle hurle :

-Andrea ! Andrea à l'aide !

-Emy ! Emy calme toi ! Qu'est-ce qu'il se passe ?

-Ils l'ont emmené ! Ils l'ont emmené Andrea, j'ai essayé de te prévenir mais c'est trop tard !

-Qui ! Qui a emmené qui !

-Emily et son ami on emmené Ève !

-Où ça ! Où sont-ils allés !

-J'en sais rien ! On était au bar et Emily est venue, elles sont allées dans l'arrière boutique et quand je les ai rejoins, elle m'a dis de venir te prévenir et que ça allait aller. Andrea ils sont partis dans une voiture et... Ils sont partis. Je suis allée partout et je viens de te trouver...
Andrea faut les sauver...

Mon coeur s'arrête. Salvatore a ma bien aimée... Il va crever... C'est sûr que c'est lui... C'est lui et pas un autre... Je vais le tuer. Je rentre dans un accès de rage. Je vais la trouver et la sauver !

-Andrea, dit mon père, je suis désolé... Je pensais pas qu'il s'en prendrait à elle...

-C'est pas de ta faute... J'aurai dû la protéger ! Merde !

-On va la trouver fiston... J'ai envoyé mes hommes, tous le monde est sur le coup, ils sont partie il y a combien de temps ?

-Vingt minutes !

-Il paie pas pour attendre ce fils de pute, dis-je. Je vais le tuer. S'il lui arrive quoi que ce soit, je ne me le pardonnerai jamais.

-Andrea, dit mon père on en me tenant par les épaules. Tu es un homme bien. Tu vas y arriver. Elle croit et toi alors cesse de douter. Si elle y est allée, c'est qu'elle sait ce qu'elle fait et qu'elle sait que son prince charmant va la secourir. Elle en a la petite alors cesse d'être en colère et fonce. Sers en toi pour la trouver. Quand à Salvatore... C'est une histoire personnelle... Je te promets qu'il va me le payer cher. On ne s'en prend pas aux Cortesi....

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top