Chapitre 9 : Première partie (Le retour du diable)


Eve

Je me sens si bien. Je n'ai pas envie d'ouvrir les yeux... J'ai rarement été aussi apaisé. Pas de cauchemar, rien qu'un vrai sommeil réparateur. Je ne veux pas bouger, je ne veux pas briser ce bien-être qui devient hélas de plus en plus rare. J'étais dans ses bras hier et j'ai encore l'impression d'y être ... Mais je n'ai pas l'air d'être dehors. Je lève mon bras et viens me frotter les yeux. Eve réveille toi.

J'ouvre les yeux. Je suis dans ma chambre mais je n'ai pas le souvenir d'être remonté... Non .. Il m'a mit dans ma chambre ? Je tourne la tête, mon petit Mar.... Marcelino !? Il est où ?! Mon coeur se pince violemment et mon réveil est brutal. Je me redresse enlève ce maudit peignoir, m'habille en vitesse et sors voir s'il n'est pas dans la salle de bain. Non... Mon bébé ! Où il est ! J'ai envie de pleurer. Je l'appelle en chuchotant pour être sûr de ne pas réveiller les autres. Je descends à toute vitesse en bas, affolée. Emily et Alessandro sont dans le canapé à se faire des câlins, vraiment ... Vraiment proche. Emily se lève d'un coup lorsqu'elle me voit et dit :

-C'est pas ce que tu crois...

-Je m'en fou de ce que j'ai vu, j'ai perdu Marcelino !!

-Nan, il dort avec Andrea dans la chambre.

Je m'écroule de soulagement, la main sur le coeur. Emily court vers moi et demande :

-Eve ! Ça va !

-Oh oui ! J'ai cru pendant quelques minutes qu'il avait disparu... Oh mon dieu, cette frayeur...

-Bah tu vois, tout va bien !

-Oui...

-Et... ce que tu viens de voir...

-Emily, je me moque de tes histoires, du moment que tu es heureuse et en bonne santé, fais ce que tu veux...

-Merci, me dit-elle en me serrant dans ses bras.

-Tu sais très bien que tu as tout mon soutient.

-Il n'y a rien pour le moment entre nous... C'est juste qu'on est très proches.

-J'avais remarqué ma belle.

Elle me relève. Je dis déboussolé :"Bon... Je... Je pense que je vais allé voir... Enfin... Les voir quoi... J'y... J'y vais.". J'ai cru que j'allais faire un arrêt... Je l'aventure dans ce couloir pour la deuxième fois depuis presque deux semaines. Je m'avance à pas de loup. Il est quand même 9h30 ! J'ouvre délicatement la porte. Les volets sont ouverts mais les deux dorment profondément. Andrea est en caleçon, il dort en travers du lit, le petit lui est à moitié sur lui, la tête en arrière et la bouche ouverte. Les deux frères. Quelle adorable spectacle...

Je reste quelques temps à les regarder. Ils ont tellement dû bouger que la couverture est à terre. Je vois les muscles saillants du dos de ce grand gaillard qui dépasse pratiquement du lit. Il n'est pas trop musclé, il est parfaitement constitué et à ce qu'on appelle plus communément chez moi, des vrais muscles. Pas de la gonflette. Il est craquant. Ça contraste totalement avec le corp fragile de Marcelino. Ils sont tous les deux canons. Je m'avance. Il faut que je réveille mon petit... Je trébuche légèrement sans le faire exprès. Il n'en fallait pas plus à Andrea pour se réveiller et attraper son arme sur la table de chevet et de la pointer sur moi. Je recule, il ouvre vraiment les yeux et pose son arme, apaisé. Il dit, pas réveillé :

-Pardon... C'est des réflexes.

-J'espère qu'en général tu ne tire pas.

-Ça dépend mais c'est jamais arrivé... Sauf une fois dans une planque et c'est pas moi qui est tiré le premier.

Mon sang se glace. Il se redresse, Marcelino est toujours endormi. Je m'avance et le prends dans me bras pour le réveiller. Andrea se frotte les yeux et se reprend. Marcelino me prend dans ses bras toujours fatigué. Ses bras et ses jambes m'entoure et il se rendort. Je veux le réveiller mais Andrea dit :

-Laisse le dormir, Alessandro a ronflé toute la nuit. Il a pas dormi beaucoup.

-Ah, tu aurais dû venir dans ma chambre, je serai allé dormir sur le canapé.

-Non... Je crois que ça fait très longtemps que tu n'avais pas dormir comme ça, je me trompe ?

-Non... C'est vrai. Mais bon, il faut savoir se priver. C'est tout qui m'a remonté hier ?

-Tu t'étais endormi sur moi, j'allais pas te laisser seule dehors.

-Ce n'était pas un reproche... Je voulais te dire merci.

-De rien..

Il est adossé contre la tête de lit et me regarde tendrement. Je me sens protégée. Je dorlote mon tesoro. Mon ange. Andrea se rapproche et se colle à nous. Il se blotti contre lui et m'entoure d'un bras. J'ai l'impression de leur faire un câlin. Andrea est en manque d'affection. Maternelle. Je pense que... Lorsque nous serons seuls, il faudra que j'ai une petite discussion avec lui. Il se relève, me souri et part prendre une douche. Avant de rentrer dans la salle de bain, il s'arrête et se tourne vers moi et dit :"Jolie maillot de bain au fait.". Je lui glisse un merci et il part prendre sa douche. Je recouche l'enfant, sûr qu'il ne bougera pas, je lui mets la couverture dessus et pars prendre ma douche.

La douche à l'italienne et vraiment super. Je prends le temps de bien me laver, de prendre du temps pour moi. Je n'en ai plus vraiment depuis mon arrivée ici. J'ai l'impression d'avoir pris dix ans... D'être devenu mère avant l'heure. Le pire ? C'est que ça me plait... J'aime être ici, et pourtant j'ai envie de fuir. Je lave mes cheveux, c'est la partie que je préfère en général.

Andrea

Oh... Je devais le faire... Je ne pouvais plus me retenir... L'avoir dans mes bras, dans une tenue légère... J'avais tellement eu envie d'elle, à force je ne pouvais plus me retenir... Je m'étais touché en pensant à elle. Plus loin de l'amour que je lui porte, je la désire. C'était bon, mais avec elle, ça serait plus intense... Je m'imagine bien sous la douche avec elle... Pourquoi pas ?

L'avoir contre moi, une relation charnelle, dans l'amour et le respect. Depuis tout petit je rêve d'avoir une femme qui m'aimerait plus que tout. Je n'ai pas été élevé dans l'univers macho, pour moi, la femme à une place importante, lui faire du mal est une honte absolue... Ta femme, tu l'aimes et tu l'honores. Elle s'occupe de tes enfants, tu lui dois le respect et l'amour qu'elle porte à tes héritiers.

Je coupe l'eau, et sors. Je prends ma serviette et me sèche en premier mes cheveux, vite fait, et essuie mes parties, mes fesses et mes jambes. Je mets ma serviette autour de la taille, et me regarde dans le miroir. Est-ce qu'elle pourrait me désirer ? Je mets un caleçon et pars l'habiller dans la chambre pour m'habiller.

Mon oncle m'appelle, il va passer et nous amener des "amis". Je ne sais absolument pas de qui il parle. Donc ce soir, ça sera soirée... Il faut que j'aille faire des courses. Je pends Alessandro et Emily et nous partons prendre de quoi manger. Les autres s'activent à ranger et nettoyer. C'est un peu le souk à cause d'hier soir. On part en Ferrari, direction le magasin. On prend de tout, mais surtout de mal bouffe. Emily nous regarde avec des grands yeux et dit :

-Vous allez pas prendre que ça j'espère ?

-Tu veux prendre quoi d'autre ?

-Un truc qui s'appelle des légumes par exemple...

-Pour quoi faire ? Demande Alessandro.

-Eve va pas être contente... Surtout si on reçoit du monde !

-Bon si tu veux va chercher des trucs.

-Merci, dit-elle toute souriante.

-Ah ... Les filles...

-Alors ça se passe bien avec elle ?

-Je suis pas loin de lui demander de sortir avec moi !

-Et la fille de la Camorra ?

-C'est fini depuis longtemps !

Bon... Je lui fais confiance. Après tout, il est grand. Et j'ai d'autres chats à fouetter...

Eve

Je m'active. On reçoit du monde à la maison. Ils arriveront sur le coup des 13h30. Six personnes à nourrir en plus.. Ça porte malheur d'avoir 13 personnes à table. Je suis habillée convenablement, de façon à être classe et de ne pas trop souffrir de la chaleur. Les autres rentrent des courses. Qu'est-ce que l'on peut faire à treize personnes. En entrée salade de pâtes, c'est la tradition, mais que faire en plat... Vu ce qu'ils nous ont ramené... J'ai pas douze milles possibilités... On voit bien que c'est des garçons qui ont fait les courses... Je sais !

Des crêpes garnies de béchamel, champignons et de jambons ! En espérant qu'il n'y est pas de musulman... Andrea nettoie la piscine, je vais dehors et lui demande. Il me regarde avec de grands yeux. Je demande :

-Bah quoi ?

-Des musulmans ? Dans la Cosa Nostra ?

-Bah pourquoi pas ?

-Une des règles pour y rentrer c'est d'être chrétien...

Je hausse les épaules. Bon, pour le jambon, c'est bon ! Je me mets derrière les fourneaux. Je fais tout de A à Z, je me dépêche il faut aussi que je m'occupe de Marcelino. Emily fait la salade de pâtes, c'est une chose en moins pour moi. Le petit est réveillé et se tient à ma jambe. Il est fatigué... Mince je vais pas m'en sortir comme ça... Emy le prend dans ses bras et l'emmène ailleurs. J'arrive à tout finir ... Enfin ! Je place les crêpes dans le four pour ne pas qu'elles refroidissent. Je prends Marcelino par la main et vais l'habiller. J'en profite pour me maquiller aussi. J'angoisse...

Je n'ai jamais vu cet homme. C'est le capo dei capi. Le chef des chefs ! L'oncle d'Andrea... Il faut que je fasse bonne impression. Leur voiture arrive. Andrea et Franco les accueillent. Nous on attend comme des idiotes à l'intérieur. Marcelino est dans mes bras, il ne veut plus me lâcher. Je lui fais un énorme câlin. Ils rentrent. Un homme très grand, plutôt jeune et baraque. Il n'a pas l'air de ressembler à Andrea. Un second arrive, plus âgé, la cinquantaine, très bronzé, la classe, habillé tout en noir. Il est effrayant, il a les même yeux qu'Andrea. Ce regard noir, presque triste. Il est plus petit, mais il a un charme et un charisme inégalable. Il est suivit d'un autre homme assez large. Ses sont ses gardes du corps peut-être. Trois jeunes suivent... Non... Pas lui...

Il me lance un regard noir en me voyant avec le petit. J'avais bien compris qu'il me haïssait... Que fait-il ici ? Et dire qu'il va rester jusqu'à la fin de ces vacances avec nous... J'ai peur..

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