Chapitre 2 : Londres au Village

Quelques jours ont passé... Finalement, on s'habitue au Village : Les numéros sont sympas, les personnes vous saluent avec leur expression familière ''Bonjour chez vous'' et il fait toujours beau temps dans cet endroit. Mais ce qui me manque, c'est de la liberté. Malheureusement, le Village ne rime pas avec liberté...  C'est ce qu'il manque dans cet endroit. A Londres, on se trouve dans un univers totalement différent : La liberté est présente, il n'y a pas de numéros. On appelle les femmes ''Madame'' et les hommes ''Monsieur'' !

Depuis hier je me suis lié d'amitié avec une nouvelle habitante du Village, Numéro 8. Cela fait deux jours qu'elle a atterrit dans ce maudit village. Comme moi, elle n'a qu'un seul rêve : Retrouver le monde libre. Elle vient de Londres et a démissionné de ses fonctions, comme moi. Comme par hasard, décidément, dès que vous démissionnez, on vous fait transporter dans un lieu paradisiaque ou vous êtes condamné à l'isolement et à obéir au système. En face de vous, un véritable guide, un culte de la personnalité est voué au Numéro 2. 

Lorsque Numéro 8 m'a fait part de sa volonté de s'enfuir, j'ai décidé de réfléchir à un plan d'évasion : La nuit prochaine, à bord d'un radeau construit à partir des arbres de la forêt du Village, nous rejoindrons une île perdue sur laquelle nous retrouverons un ami de Numéro 8. Cet ami possédant un avion, nous serons transporté jusqu'à la zone portuaire d'Amsterdam. De là, afin de ne pas être repéré, nous serons enfermés dans des grands colis et nous atteindrons ensuite Londres par bateau. 

Durant la nuit du 25 juin, nous mettons notre plan à exécution : Nous marchons vers la zone portuaire du Village puis nous mettons le radeau à l'eau. Pour l'instant, aucun obstacle ne vue. Nous progressons en mer mais voilà qu'au bout d'une centaine de mètres parcourus une boule blanche fait son apparition. On aurait dit un véritable ballon de baudruche géant.  Numéro 2 nous a repéré et a déclenché son arme fatale : Le rôdeur. Ils ont même ajouter le langage à cette boule : Un bruit terrifiant qui vous donne l'impression que vous allez finir vos jours dans le ventre de celui-ci. J'attrape alors un couteau afin de lui faire peur. Armé, le rôdeur finit par prendre peur et par s'échapper. Finalement, cette arme fatale n'est pas si fatale que ça... 

Nous arrivons sur l'île perdue ou l'ami de Numéro 8 nous attend accompagné de son avion. Il me donne une nouvelle montre car celle que j'avais jusque là a malheureusement pris l'eau accidentellement. Quelques heures après, nous arrivons à la zone portuaire d'Amsterdam. Puis, nous sommes ensuite mis dans de gros colis expédiés pour Londres. Le voyage est long, tandis que Numéro 8 m'ennuie avec ses questions passionnantes : ''Numéro 6, êtes vous célibataire ?'' ''Avez vous une femme dans votre vie ? Des enfants ?''. Elle pourrait m'appeler par mon vrai nom, mais la pauvre Numéro 8 a du subir un profond traumatisme de la part du Numéro 2... Un seul ''Monsieur'' ou ''Madame'' au Village et vous êtes tout de suite traité d'individualiste, ce que je suis ! Je m'oppose au Village et à ce système dictatorial ! Ma vie est à Londres, pas au Village !

Après des heures de patience, notre but est enfin atteint : Nous arrivons à Londres et on nous livre dans une salle ou les services secrets sont présents. Les colis s'ouvrent, nous respirons enfin à nouveau. Nous entendons depuis la salle le carillon du Big Ben qui sonne. Pas de doute, Je retrouve alors mon supérieur hiérarchique qui a l'air enthousiaste à l'idée de me retrouver :

-<<Bonjour cher ami, vous avez fait bon voyage ?

- Oui Monsieur, je vais tout vous expliquer : Cette femme et moi avons été enlevé par plusieurs personnes. J'étais en train de faire mes valises pour partir en voyage en Irlande quand tout à coup, je perdis connaissance après avoir respiré un gaz soporifique qu'on a introduit depuis la serrure de mon appartement. Je me suis ensuite retrouvé dans un endroit qui m'était totalement inconnu. Cet endroit s'appelle ''Le Village''. Au Village, c'est une véritable dictature qui sème la terreur. Les habitants sont des numéros et nous sommes constamment surveillés.

- Mais mon cher ami, c'est une véritable histoire que vous me racontez là. Pourquoi ces gens vous veulent ils du mal ? Mais au fait, je me pose une question depuis que vous avez démissionné, pourquoi avez vous justement démissionné de nos services ? Qu'est ce qui vous a poussé à abandonner votre fonction ?

- Je ne préfère pas répondre à cette question, c'est personnel vous savez, pouvons nous changer de sujet ?>>

Soudain, le carillon retentit à nouveau. Très étrange, lorsque j'ai regardé ma montre la première fois que le carillon a retentit, il était 8 h. Et là, je vois qu'il est toujours 8 h sur ma montre. De plus, une minuscule lumière rouge clignote :

<<Arrêtez de me prendre pour un débile monsieur, pourquoi ma montre clignote ? Et pourquoi on entend à nouveau le Big Ben retentir ?>>

Mon flair indique que notre plan d'évasion tombe à l'eau. Mon sixième sens me fait diriger vers le placard de la salle. J'ouvre celui-ci et je découvre un lecteur de cassette. A l'intérieur, une cassette qui lorsqu'on la lit nous fait entendre la circulation des voitures dans Londres et le Big Ben retentir toutes les 2 min. N'est ce pas ingénieux ? Je me dirige alors vers la fenêtre, mon sang ne fait qu'un tour ! Les volets montés, je découvre alors le Village dans toute sa splendeur ! Ce ne sont pas les belles tours de Londres que je découvre, mais de beaux numéros qui se baladent dans les rues. Mon supérieur m'a trompé ? Ce serait mon propre service qui m'a fait enfermé dans cet endroit ? Ces personnes qui étaient pour moi de véritables amies et qui se révèlent être de véritables énergumènes ? C'en est fini de cette discussion, la haine jaillit en moi et je renverse tout sur mon passage. Je quitte alors la salle en compagnie de Numéro 8 et me voici à nouveau dans cette prison ou je retrouve les numéros me disant ''Bonjour chez vous Numéro 6''. Toutes ces heures dans un colis direction Londres pour au final me faire croire que je suis vraisemblablement à Londres, mais en réalité, toujours au Village ! Je pense que je vais finir par me suicider... Tout espoir est désormais synonyme de crainte, d'inquiétude, et non de quiétude ! Londres au Village, c'était trop beau pour être vrai !

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