87. Martin
En fin d'après-midi, une brusque frénésie avait envahi le repaire des Obscurs. Les trois aînés s'étaient isolés un moment puis avaient reparu de concert. Martin les avait trouvés tendus mais moins hostiles que d'ordinaire, comme si leur conciliabule avait porté ses fruits plutôt que créé de nouvelles failles.
Mauvaise nouvelle.
Albérich Megrall avait rassemblé le groupe des recrues et les avait toutes réquisitionnées, à l'exception de Martin, Iris et Auguste. À cette occasion, l'ancien esclave avait remarqué l'absence d'Antoine, le serviteur zélé. Il avait filé dans le couloir pour rejoindre Ensio et l'interroger. Il savait qu'il pouvait désormais se le permettre.
Le Casinite lui avait appris qu'une opération d'envergure allait avoir lieu et qu'avec un peu de chance, ils quitteraient Juvélys le surlendemain, pour rejoindre, enfin, Griphel.
Griphel.
Depuis que ce mot avait été prononcé, Martin n'y voyait plus clair. Son esprit s'était empli d'une brume noire, un nuage de mouches bourdonnantes, qui lui oppressait la poitrine et noyait sa réflexion.
Griphel.
S'il n'avait jamais imaginé venir en Tyrgria, jamais imaginé arpenter les rues de Juvélys, il n'avait jamais non plus imaginé retourner à Griphel.
La perspective l'emplissait d'une terreur tellement suffocante qu'elle l'en assommait. Il se sentait incapable de penser, d'imaginer même l'ombre d'une porte de sortie.
À part mourir. Serait-il capable, devant l'inévitable, de se supprimer ?
Malgré tout ce qu'il avait vécu, malgré l'esclavage, l'exploitation, la souffrance, il n'avait envisagé le suicide que pendant un temps très bref, avant de comprendre que ce qu'il traversait n'était que la juste punition de son crime, et qu'il se devait de l'affronter, pour expier, qu'il n'avait pas droit à la lâcheté d'une révérence anticipée.
Ce châtiment devait-il se prolonger jusqu'à ce que son corps lâche naturellement ?
Peut-être. Treize ans, ce n'était rien, comparé à ce qu'il avait infligé aux siens.
Si Ensio avait perçu son malaise, il n'en avait rien dit, pressé par l'échéance du jour. Martin était demeuré en arrière, désorienté, et même lorsque la cave sinistre des cultistes s'était trouvée presque vide, il n'avait pas réussi à émerger de son trouble.
Il était conscient, pourtant, qu'il s'agissait là d'une fenêtre d'opportunité inédite.
Seuls restaient Conrad et Auguste, les prisonniers, Iris et lui-même. Deux Obscurs et une multitude d'adversaires. Conrad était un gros morceau, bien sûr, mais seul contre tous, pourrait-il leur résister ?
Griphel, Martin. Les chaînes, la sueur, le sperme, les corps qui s'imposent au tien, la puanteur du Venin, le vent sec, les ordures.
Ou alors fallait-il fuir ? Profiter du fait que Conrad ne pouvait surveiller tout le monde pour ouvrir les portes, libérer les otages, emprunter les couloirs, sauter dans la barque et ramer vers la mer ?
Griphel, demain, un autre bateau, le dédale des rues, la violence imposée aux faibles, l'arbitraire, le danger, Réginald que tu as tué, sa famille qui te traque, qui exigera ta torture et ton exécution au Temple de Casin.
Comment savoir quand les autres Obscurs reviendraient ? De combien de temps disposaient-ils, au juste ? Où était partie Iris ? La porte du Valgrian était-elle ouverte ? Comment débarrasser l'elfain de ses chaînes ? Que faire du sculpteur himéite ? Combien d'adolescentes devait-il retrouver ?
Griphel après la guerre. Jadon sur son char. Les cris qui émergent à toute heure, d'une cour, d'une fenêtre, de la chambre voisine, de ta gorge, Martin, même si tu essaies de te mordre les lèvres jusqu'au sang pour que rien ne t'échappe, parce que le client exige le silence, et qu'on donne toujours ce qu'il veut au client, sous peine de pire.
Reprendre pied. Absolument.
Auguste se trouvait à sa droite, tendu, bras croisés, la jambe vibrant de contrariété rentrée. L'elfain enchaîné se trouvait à sa gauche, tête basse, épaules contractées, effrayé et furieux. Conrad les avait alignés dans la salle désormais vide où avaient reposé les cadavres, la veille. Martin l'avait lavée à grandes eaux dans la matinée, avant la visite chez Henry, mais une odeur de pourriture y persistait, inévitable en l'absence de fenêtres.
— Nous allons accueillir un certain nombre d'invités, ce soir, annonça Conrad. Les vivants seront accueillis en cellule, les morts ici. Si les choses se déroulent comme attendu, il y aura surtout des survivants. Il nous faut des jeux de chaînes pour dix personnes au total.
Il désigna celles qui étaient suspendues au mur.
— Nous aurons besoin de celles-ci, et de celles qui restent en réserve.
Il se tourna vers eux.
— Il faut aussi installer deux lits dans la pièce en face de la réserve. Je propose que tu t'en charges, hybride. Martin, tu t'occupes de cette pièce, Auguste, de la réserve. Tout doit être transporté sur le quai, où nous ferons le point. S'il nous en manque, il faudra aller voir dans la salle de jeu d'Ensio. Vérifiez que vous avez les clés, chaque fois, sans quoi elles ne serviront à rien. Je serai dans la salle de réunion, venez me chercher quand vous en avez terminé. Ne lambinez pas, les autres pourraient rentrer très vite.
Une question brûla les lèvres de Martin mais il la ravala. Conrad n'était pas Ensio et ne lui répondrait pas.
L'Obscur lui lança un trousseau de clés, qu'il rattrapa in extremis. Ensuite, il sortit, poussant l'elfain devant lui. Auguste leur emboîta le pas et Martin demeura seul, les clés entre les mains. Il y en avait une douzaine, de tailles variables. Certaines ouvraient immanquablement les fers qu'il devait récupérer, mais les autres... Des portes, chambres, cellules... D'autres bracelets, sur d'autres poignets, ceux de l'elfain, ceux de l'Himéite, du Valgrian...
Un instant, il en eut le vertige. Le poids du métal, sa froideur, sur ses paumes, réminiscences d'autres liens, d'ailleurs.
Griphel, Griphel, Griphel !
Ce pouvoir. Ouvrir des serrures, des cadenas, libérer des captifs.
Je t'apprendrai à défaire tes liens, avait dit Kerun, dans la pénombre de sa chambre, sous le toit de Kaunia.
Martin s'était lové dans son étreinte et il avait eu foi.
Le jour était venu de se montrer à la hauteur de ce qu'il avait vu en lui, un instant, avant de disparaître.
J'en suis capable.
Il devait planifier son action. Conrad serait dans la salle de réunion jusqu'à nouvel ordre. D'abord, neutraliser Auguste. Ensuite, retrouver Iris et aviser.
Parfait, tu gères.
Auguste était dans la réserve, à bonne distance de Conrad. Martin ne se sentait pas capable de le tuer, mais l'assommer et l'enchaîner suffirait.
Le Valgrian accepterait-il de les aider ? Il avait eu l'air désespéré, mais Megrall lui rendait des visites régulières, et Martin avait compris qu'ils se connaissaient bien. Le fait qu'il soit encore enfermé suggérait qu'il n'avait pas changé de bord, mais son état d'esprit restait une inconnue. La première étape était peut-être d'aller lui parler.
Pour pallier toute rencontre problématique, Martin s'empressa de décrocher les jeux de chaînes suspendues au mur. Les clés se ressemblaient, il les identifia en quelques secondes, et en déduisit que les trois autres du même genre rempliraient le même office. Trois seulement. Il ne pourrait libérer tout le monde.
Chargé des maillons de métal, il se glissa dans le couloir, et gagna la porte de la cellule de Marcus, quelques mètres plus loin.
Verrouillée.
La faute à Ensio.
La salle de réunion où s'était installé Conrad se trouvait juste en face. Martin ne pouvait pas prendre le risque de s'attarder. Il testa une première clé, une seconde, sans succès. Son coeur battant lui explosa dans les oreilles, la sueur lui mouilla les tempes.
La troisième clé refusa de tourner et il s'éloigna vivement, contrarié.
Les chances que Megrall soit désormais le seul à pouvoir pénétrer dans le cachot du Valgrian étaient élevées. Défoncer la porte ne serait possible qu'une fois Conrad éliminé.
Il hésita à retrouver Iris en priorité, mais sa chambre se trouvait juste à côté de la salle de réunion, et le risque le fit reculer.
Auguste, puis Iris.
Il s'engagea dans le couloir qui menait au quai. La réserve s'ouvrait sur la droite, et la chambre que devait préparer l'elfain sur la gauche. Si ce dernier étendait un drap sur l'un des lits, Auguste n'était pas à l'endroit prévu. Martin abandonna les fers et leurs clés sur le quai, comme demandé, et constata que le jeune noble avait été plus rapide que lui, car il y avait déjà déposé quatre jeux de chaînes, proprement alignés.
Qu'avait dit Conrad ? D'aller voir dans la salle de torture d'Ensio.
Sans attendre, Martin rebroussa chemin, emprunta le couloir circulaire dans l'autre sens, pour tester la porte de la pièce où étaient enfermées les femmes. Il en était à la seconde clé, lorsqu'un cri angoissé retentit devant lui.
L'Himéite.
Martin rejoignit la salle de torture.
Cette fois, une lampe à huile posée sur la table révélait la pièce dans son entièreté. Dans le fond, Auguste était accroupi à côté de Soren. Il tenait quelque chose en main, un objet rutilant, qu'il pressa contre les lambeaux du visage du prisonnier. Ce dernier frissonnait sans pouvoir échapper à son bourreau opportuniste, qui ricanait, un son ténu, atroce, dans cet endroit répugnant.
Stupéfait, Martin resta immobile une seconde, puis quelque chose céda dans sa poitrine. Il attrapa ce qui lui tombait sous la main, une paire de pinces, fit deux pas en avant et frappa le sadique avec violence, à l'arrière du crâne. Auguste poussa un cri étouffé et s'écroula face contre la paille souillée, dans le giron du supplicié.
— Bouse, murmura Martin, en prenant conscience de ce qu'il venait de faire.
Il n'avait pas prévu d'agir dans cette pièce, à deux pas de Conrad. Il se pencha, croisa brièvement les prunelles embrumées du prisonnier, qui ne reflétaient que souffrance. Soren ne dit rien, et pour cause, il n'avait ni lèvres, ni langue. Mais l'ancien esclave parvint à lui rendre son regard, en dépit de la charpie.
— Il faut que je me débarrasse de ça.
En balançant le corps dans la rivière souterraine, par exemple. Avec tout le sang qui coagulait sur le sol, personne ne saurait ce qui s'était produit. Mais porter pareil fardeau jusque là ne serait pas facile, Auguste avait toujours bien mangé et devait peser deux fois son poids. Il lui fallait la charrette à bras.
Il posa les doigts sur la gorge de sa victime. Elle vivait encore, malgré la plaie qui déformait son crâne, et ce qui s'écoulait de son nez. Peu importait. Cette crapule avait scellé son destin en torturant un homme impuissant.
— Je reviendrai, promit-il à l'Himéite.
Martin s'arc-bouta pour tirer le corps en arrière. Le sang dégoutait surtout dans ses cheveux et sur sa tunique noire, évitant de laisser des traces sur le sol. Il faudrait repasser derrière, cependant, car Auguste charriait de la paille. Son crâne défoncé, rebondissant sur les genoux du Griphélien, commençait à relâcher une substance répugnante, rose et blanche. Martin tenta de se hâter, mais il était diablement lourd.
Il l'adossa contre le mur, s'essuya les mains sur son pantalon, puis gagna le couloir.
Juste en face, Iris ouvrit la porte de sa chambre.
— Martin ! souffla-t-elle, et ses yeux s'humidifièrent instantanément.
Misère, songea l'ancien esclave.
Une chance et une malchance, tout à la fois.
Elle franchit l'espace qui les séparait et lui saisit le bras. Il avait les paumes écarlates.
— Qu'est-ce que...
— Il y a eu un petit accident...
Il désigna la salle de torture du menton. Elle le bouscula pour y pénétrer et se figea dans l'entrée.
— C'est toi qui...
Elle s'accroupit près du blessé, le frôla des doigts.
— Je le crains. Je vais le virer dans la rivière. Attends-moi. C'est notre chance, Iris. Peut-être la seule que nous aurons.
Il s'était attendu à ce que la jeune noble tergiverse, à nouveau, mais cette dernière lui retourna un regard un peu halluciné et acquiesça.
— Bien. Je vais chercher la charrette, je reviens... Ne bouge pas d'ici.
Il lui pressa le bras et se hâta vers le quai souterrain.
C'est seulement face à la rivière qu'il réalisa l'inanité de ses actes : à quoi bon se débarrasser du corps ? Il devait d'abord régler son compte à Conrad et ensuite, la voie serait libre. Il repartit en arrière.
Avant qu'il n'atteigne la salle de torture, une voix s'éleva.
— Petite vipère ! éructa le chef des Obscurs.
Un éclair de lumière orange illumina vivement les lieux, éblouissant l'ancien esclave, le figeant dans ses bottes.
Oh non, songea Martin. Non, non, non.
Ses genoux manquèrent lâcher mais ses pieds le forcèrent à courir.
Il s'immobilisa à l'entrée de la salle de torture et se plaqua contre le mur, hors de vue. Iris était étendue sur le sol, aux pieds de Soren. Conrad la poussa de la botte. Martin sentit une boule de rage se former à l'intérieur de lui-même, puis ses yeux s'emplirent de larmes. Il avait réussi à faire tuer son amie... à cause d'une impulsion stupide, d'un manque de jugeote.
Mais Iris bougea dans un gémissement et les larmes coulèrent sur ses joues comme il était balayé par le soulagement.
Conrad se fendit, attrapa Iris par la nuque et la releva. La jeune femme ne put qu'obtempérer mais elle ne tenait pas sur ses jambes. L'Obscur lui déchargea un sortilège dans le ventre et Iris vomit, puis retrouva son aplomb. La main sur sa nuque se resserra, elle leva une main défensive, lente et maladroite, mais Conrad la força à avancer vers la sortie.
Martin recula dans le couloir, se tapit dans l'embrasure de la porte voisine, le souffle court. Conrad ne l'avait pas remarqué.
Il entraîna Iris vers la salle où avaient été entreposés les cadavres, abandonnant Auguste contre son mur. Déchet sans importance, il devait être mort, désormais.
Martin suivit Conrad, d'embrasure en embrasure. Il regretta de ne pas avoir conservé la tenaille qui lui avait servi plus tôt. A mains nues, il ne pouvait rien. Il devait se trouver une arme. La cuisine se trouvait à quelques pas et il recula pour s'y engouffrer et choisir un couteau de belle taille. Il regagna ensuite le couloir et repartit vers l'endroit où Conrad avait emmené Iris.
Ils avaient continué leur route, sans doute à la recherche des chaînes que Martin avait emportées. Que s'était-il passé pour que Conrad réagisse de la sorte, et aussi vite ? Iris s'était-elle attribué l'agression d'Auguste ? Pourquoi n'avoir pas feint l'ignorance ? Cela leur aurait gagné du temps, à défaut d'autre chose ! N'avait-elle trouvé aucune justification plausible ? Elle aurait pu nier ou accuser le nobliau d'un geste déplacé ! Pourquoi diable l'avait-elle protégé, lui, alors qu'elle n'avait rien fait ? Avait-elle cru que la bienveillance de Conrad lui épargnerait des retombées ?
Tant de questions.
Qu'Iris avait des velléités de martyr, d'expiation, il le savait. Il aurait dû le comprendre, le mesurer, mieux que quiconque.
Pourquoi était-il si stupide ?
Calme Péril s'était arrêté devant la porte voisine de la cellule de Marcus – une petite pièce vide, à la connaissance de Martin — et l'ouvrit, maintenant toujours Iris par la nuque. Le fait que la magicienne ne fasse aucun geste pour se défendre signifiait sûrement qu'elle était encore sous l'effet d'un sortilège. Martin fit tourner le manche du couteau dans sa paume. L'Obscur poussa sa prisonnière à l'intérieur – Martin la vit trébucher – et la suivit. L'ancien esclave quitta son coin de mur et avança d'un pas déterminé.
— Conrad !
La voix d'Ensio, quelque part devant, emplit Martin d'une brusque terreur. Il ouvrit la porte de la salle principale, juste à sa droite, entra, referma et pesa contre l'huis. C'était ridicule mais c'était la seule chose qui lui avait traversé l'esprit. Il dissimula le couteau dans les replis de sa tunique poisseuse, contempla ses mains maculées.
— Ici ! vint la voix de Conrad.
Des pas dans le couloir, juste de l'autre côté de la porte.
— Ils sont en route, dit Ensio. Mais il se passe quoi ? Qu'est-ce qu'elle fait là ?
— Je l'ai surprise dans ta salle de torture. Elle a soigné ton jouet.
— Soren ?
— Oui. Je l'ai vue. Elle manipulait le Flux de Béal.
Il y eut un instant de silence.
— Elle voulait peut-être... admirer son joli minois quand il est intact ?
— Ce n'est pas la question ! Une magicienne de mort ne soigne pas ! aboya le chef des Obscurs. Jamais !
— Tu es sûr de ce que tu as vu ?
— Tu me prends pour un novice ? Je sais reconnaître le Flux de Béal ! Cette gamine n'est pas ce qu'elle prétend être.
— Alors, je lui extirperai ses secrets, pas de soucis.
— Je sais. Mais d'abord votre opération. Je veux tout savoir. Viens.
— Où est Martin ?
— Je ne sais pas. Sans doute du côté du quai.
— Je vais passer voir Soren puis aller le chercher. La nuit ne fait que commencer et nous allons avoir besoin de toutes les bonnes volontés.
— À ce sujet...
Martin les entendit passer devant sa porte et s'éloigner. Son premier réflexe fut d'aller ouvrir la porte du cachot d'Iris mais elle était évidemment fermée. Crier quelque chose au travers de l'huis risquait d'alerter les Obscurs et il ne serait d'aucune utilité à son amie s'il était pris.
Il courut dans le couloir, à perdre haleine, et gagna la réserve, où il trouva une chemise de rechange. Il fila ensuite jusqu'à la rivière pour s'y laver rapidement les mains et se débarrasser de ses vêtements souillés. Quand il se redressa, il découvrit l'elfain, qui le dévisageait, interdit, depuis l'entrée du couloir.
Ils échangèrent un regard et Martin sentit sa façade se lézarder. Il lui offrit sa terreur nue, une seconde, avant de lever un doigt vif devant ses lèvres. L'elfain écarquilla les yeux puis hocha la tête, leur pacte scellé.
Ensio fit son apparition une seconde plus tard.
— Ah ! Te voilà ! Viens donc, nous avons du travail. Et on doit parler de ta copine Iris, accessoirement.
Martin avait les tripes complètement nouées, un seul désir : courir jusqu'au cachot d'Iris, la libérer et s'enfuir. Mais c'était impossible. La fenêtre d'opportunité s'était violemment refermée. Les dieux seuls savaient où il trouverait le pied de biche nécessaire pour la forcer.
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