Chapitre 5 : La Grande Migration

Reposée malgré une courte nuit de sommeil, Ambre se réveilla et s'étira. Le soleil venait de se lever et caressait de sa douce lumière le corps dénudé de la future Sylphide, réchauffant son dos et les deux petites bosses qui marquaient l'emplacement de ses futures ailes. La nuit avait été tiède, presque fraiche et la jeune fille apprécia quelques secondes supplémentaires les bienfaits de l'astre du jour sur sa peau.

La soirée de la veille s'était finalement très bien terminée, la nouvelle guérisseuse s'était même laissée entrainer par son nouvel ami à quelques pas de danse dans la Clairière et lorsque la jeune fille estima qu'il était temps pour elle de rentrer, Kael lui proposa galamment de la raccompagner, ce qu'elle accepta volontiers. Il discutèrent encore un instant au pied de son pin-résidence avant de se séparer en se promettant de se retrouver dans le cortège le lendemain.

Aussi, ce fut avec cette motivation supplémentaire que la jeune femme sauta hors de sa couche, s'habilla d'une robe kaki lui arrivant à mi-cuisses, puis vérifia une dernière fois qu'elle n'avait rien oublié avant de se précipiter dans le salon pour retrouver ses parents. Elle les avait croisés en rentrant quelques heures plus tôt et les avait immédiatement informés de son émancipation. Ils avaient accueilli la nouvelle avec autant de surprise que leur fille et s'étaient réjouis avec elle, se promettant de donner une fête en bonne et due forme en son honneur à son retour de la Grande Migration.

En famille, mais sans Godric, qui n'était pas rentré de la nuit, Ambre rejoignit la Clairière déjà noire de monde. L'orchestre avait depuis longtemps déserté la souche centrale et il ne restait aucune trace des festivités de la veille. Certains adultes, dont le père de Mael et son oncle Môhan, surveillaient et dirigeaient les ultimes préparatifs. On y attelait les derniers cerfs qui s'étaient portés volontaires pour tirer les équipements du bivouac et transporter quelques Non-Ailés sur des charrettes. Dans le Haut-Royaume, aucun animal n'était dressé ou ne travaillait sous la contrainte, la collaboration entre les Sylphes et les autres êtres qui peuplaient leurs terres était le résultat d'une vie en symbiose avec leur environnement. Aucune bête n'était chassée, les Sylphes étant végétariens, et le peuple ailé ne prélevait dans la Nature que ce qui lui était nécessaire pour vivre. Ni plus, ni moins.

Bien sûr, certains animaux étaient plus dociles que d'autres et venaient plus facilement chercher la présence des Ailés. Leur service était d'ailleurs complètement désintéressé (même si certains spécimens ne rechignaient pas aux caresses et appréciaient qu'on les débarrasse de certains parasites), ils le faisaient simplement pour le plaisir de côtoyer un instant les Sylphes, et dès qu'ils en avaient assez, ils repartaient d'où ils étaient venus.

Ambre chercha des yeux Myrande. La jeune fille lui avait promis de venir lui souhaiter un bon voyage, mais la guérisseuse pressentait que sa meilleure amie lui ferait faux bond ce matin. Elle avait déjà bu plus que de raison et dansait toujours lorsque Ambre avait décidé de rentrer, et elle n'était visiblement pas prête de s'arrêter. A l'heure qu'il était, la jeune fille devait être clouée dans son lit, assommée par ses excès de la veille. Ambre ne lui en voulait pas, Myrande n'avait pas les mêmes obligations qu'une guérisseuse et avait eu raison de s'amuser.

D'ailleurs, à peine était-elle arrivée à proximité des chariots qu'on l'interpella. Cadfael, dont la mine verdâtre n'avait d'égale que l'ampleur de ses cernes, supplia celle qu'il prenait encore pour une novice de lui administrer une potion contre la nausée et le mal de tête provoqués par son abus de cervoise de la veille. Ambre avait prévu le coup. Elle détacha de son sac à dos une gourde, remplie d'une décoction d'écorce de saule blanc et de passiflore qu'elle avait préparé avant de se coucher en prévision de ce type de demandes. Elle pria le jeune homme de lui tendre sa coupe de voyage dans laquelle elle déversa un fond de sa préparation concentrée.

Le jeune homme la bût avec avidité, n'en laissant échapper aucune goutte avant de la remercier, penaud, et de rejoindre en titubant sa place dans le cortège.

Ce fut les larmes aux yeux et non sans quelques dernières recommandations d'usage, que Sylvana dit au revoir à Ambre, pendant que Léa la couvrait de petits baisers mouillés et ne semblait plus vouloir la lâcher. Les adieux d'Adalric furent brefs mais sincères, il ne s'en faisait pas tant, criant plutôt à la ronde à qui voulait bien l'écouter dans l'effervescence du départ que sa fille était officiellement devenue un sorcière.

Lorsque le convoi s'ébranlât, les parents présents reculèrent en faisant des signes de la main à leur progéniture pour leur souhaiter bonne route. Léa couru un instant à côté de la charrette où était montée sa grande sœur. Ambre lui envoya des baisers de la main lorsque la petite, hors d'haleine, abandonna sa poursuite, l'œil humide.

L'effervescence était telle que Ambre n'avait pas aperçu Kael dans la foule du départ. Il n'était pas de ceux qui suivait le convoi à pied à côté d'elle, ni des quelques chanceux qui avaient pris place dans les charriots qu'elle pouvait apercevoir de là où elle était. Elle savait néanmoins qu'il se trouvait quelque part et se surpris à le chercher des yeux lorsque le cortège entama un virage dans les sous-bois dans une zone qui n'était pas trop obstruée par les troncs d'arbres.

Sans succès.

A la mi-journée, la cohorte s'arrêta aux abords d'une vaste clairière de gazon tendre arrosée d'un torrent et entourée de haies basses chargées de baies mûres. On détacha les cerfs, certains s'en retournèrent dans la forêt de feuillus, leur service s'arrêtant là, d'autres arrivèrent à l'appel des Ailés et la majorité resta là à se sustenter d'herbe grasse pendant que Sylphes et Non-Ailés en faisaient de même. Nombreux étaient les participants qui sortaient des victuailles de leurs sacs. Ceux qui avaient été moins prévoyants se servaient sur les haies qui croulaient sous leurs fruits juteux.

Ambre quitta sa charrette et partit en direction de la rivière pour remplir sa réserve d'eau et rincer sa gourde à potion dont le contenu avait fait des heureux parmi quelques autres fêtards mal réveillés.

C'était une belle journée, le soleil chauffait l'air de ses rayons estivaux et la nature frémissait sous les assauts d'une douce brise. La jeune chamane prit de grandes inspirations pour s'enivrer des senteurs de la Forêt de Jade en sachant que d'ici deux nuits elle la quitterait et atteindrait les plaines de Jedeam.

Au détour du sentier, elle s'interrompit soudain. La vue qui s'offrait à elle était en effet à couper le souffle. Là, sur une plage caillouteuse au bord de la rivière, un Ailé lui tournait le dos. Il était accroupi, torse nu, et se rafraichissait dans les eaux-vives. Son immense parure d'ailes turquoise déployée sur ses épaules battait légèrement, déplaçant un petit nuage de poussière et de brindilles sur la rive derrière lui. Ces mouvements faisaient rouler les muscles sous la peau de l'individu, laissant deviner une force contenue et mettaient en valeur une musculature sculpturale. Le jeune homme passa de l'eau sur son visage et remonta les mains dans son ample chevelure brune avant de se retourner et de plonger ses iris topaze dans les yeux dorés de la jeune femme.

Ambre fut comme harponnée par ce regard électrique et relâcha la respiration qu'il lui semblait avoir retenue jusqu'alors. Elle détourna les yeux, gênée.

Un franc sourire éclaira le visage de Kael qui se releva. Il attrapa son sac et sa chemise de lin qu'il ne se donna pas la peine de remettre, puis avança d'un pas assuré vers son amie qui avait du mal à regarder ailleurs que vers ses pectoraux.

Lorsqu'il arriva à sa hauteur elle releva finalement ses billes d'ambre et accueillit le Sylphe d'un sourire timide, elle ne savait pas trop quoi faire, lui tendre la main lui sembla trop formel alors elle se contenta de hocher simplement la tête en signe de reconnaissance.

Mais le jeune homme ne s'arrêta pas à cela, il approcha un peu plus de la guérisseuse, dont les joues s'étaient teintées de rose - ce qu'il trouva charmant - et, comme attiré par un aimant, suivit son instinct qui l'invitait à déposer ses lèvres sur la pommette rosie.

La surprise qu'il lut dans les yeux de la jeune femme au moment où il brisa le contact doux d'avec sa peau, le ravit. Ambre manquait vraiment d'assurance et son côté hésitant, voire parfois un peu coincé lui donnait un charme irrésistible.

A ses yeux, elle était d'une grande beauté, de celles qui s'ignorent. Sans artifices. Avec ces longs cheveux de la même teinte que ses yeux, d'un blond de miel tirant vers le châtain clair, ces lèvres pleines qui s'épanouissaient souvent en un sourire à fossettes et ce regard, doré et pétillant qui reflétait le sérieux et l'intelligence de son esprit, elle l'avait conquis au premier regard.

— Tu as déjà mangé ? s'enquit-il sans préambule comme s'il l'avait quitté un instant plus tôt.

La non-volante secoua négativement la tête, sa capacité à aligner deux mots cohérents l'ayant visiblement abandonnée. Elle releva le menton pour essayer de se redonner une contenance et, dépassant le jeune homme, se dirigea vers le torrent pour y remplir ses gourdes.

Le jeune Sylphe se détourna pour la suivre des yeux, un brin amusé, et lorsque sa nouvelle amie repassa à sa hauteur pour rejoindre le sentier et s'en retourner vers la clairière, il s'empara de sa main mouillée, ce qui lui valut un nouveau regard surpris. Cependant, Ambre ne retira pas ses doigts fins de la poigne forte mais douce qui la retenait, et se laissa guider par le Sylphe qui partit dans la direction opposée.

— Je connais un endroit sympa pour casser la croûte, annonça simplement Kael en entrainant la guérisseuse dans son sillage.

— J'ai... j'ai laissé mon repas dans la charrette, bredouilla Ambre.

— J'en ai largement pour deux, renchérit Kael en riant, ma tante m'a préparé des provisions comme si je partais pour un cycle de lune complet !

Ils suivirent quelques minutes la rivière vers l'amont et arrivèrent sur une berge qui se terminait en une petite plage semi-circulaire de sable gris. Elle ourlait un bassin qui semblait assez profond et large pour s'y baigner. Là, le torrent qui descendait en escaliers en serpentant entre d'énormes rochers émoussés se jetait en une petite cascade de la hauteur d'une haie. L'endroit était en effet idyllique et isolé du groupe dont on entendait à peine les éclats de voix au loin.

Les deux amis s'installèrent sur un rocher émoussé à l'ombre et commencèrent à grignoter les biscuits secs accompagnés de racines confites que Kael tira de son sac. La ration qu'il avait apportée aurait en effet suffi à nourrir au moins cinq personnes.

— Au fait, félicitations pour ta promotion, sourit Kael après avoir avalé une autre bouchée de légumes.

— La nouvelle a déjà fait le tour du convoi, à ce que je vois, répondit timidement la guérisseuse, qui n'était pas plus habituée à son nouveau statut que la veille.

— C'est Godric qui me l'a dit ce matin.

— Godric ? s'étonna Ambre.

— Oui, et il n'avait pas l'air peu fier, lui assura l'apprenti charpentier.

Elle n'avait pas croisé son frère depuis la nuit dernière et s'étonna même de savoir qu'il avait rejoint la procession de la Grande Migration à temps. Mais ce qui la laissa bouche bée fut que, apparemment, il avait eu connaissance de son affranchissement et qu'il en était assez orgueilleux pour colporter la nouvelle.

Peut-être que l'Envol et la naissance future de ses ailes seraient bel et bien synonymes d'apaisement entre les deux membres de la fratrie. En tout cas elle l'espérait.

— Pourquoi tu ne m'as rien dit hier soir ?

La jeune femme haussa les épaules. Elle avait évoqué sa formation de guérisseuse, mais avait volontairement omis de mentionner ce qui avait eu lieu dans le Grand Chêne Creux quelques temps avant leur rencontre.

— J'en sais rien. J'avais moi-même encore du mal à réaliser, je crois. Et puis je ne voulais pas avoir l'air de me vanter... on ne se connait pas.

Le jeune homme tourna la tête vers Ambre en fronçant les sourcils et cette dernière s'aperçut de sa maladresse.

— Enfin... je veux dire... on ne se connait pas encore très bien... toi et moi... tenta d'expliquer la jeune femme. Tu viens d'arriver, tu as dû rencontrer pas mal de gens, alors si tout le monde te raconte sa vie, tu ne vas plus t'en sortir...

Kael était amusé par la manière dont la jeune fille essayait de se dépêtrer de la situation dans laquelle elle s'était mise. Et s'il écoutait son côté canaille, il l'aurait bien laissé se dépatouiller encore en peu, mais il ne voulait pas que sa nouvelle amie se sente mal à l'aise alors il la coupa.

— Parler de soi, c'est ce que l'on fait lorsque l'on rencontre des gens qui cherchent à vous connaitre. C'est ce que nous sommes en train de faire. Tu crois vraiment que je t'aurais emmenée jusqu'ici si ce que tu avais à me dire ne m'intéressait pas ?

— Tu as sans doute raison, admit Ambre en souriant timidement, le rose lui montant à nouveau aux joues. Je suis ravie d'être tombée sur toi hier soir. Sans toi je crois que je serai complètement passée à côté de cette Nuit de la Grande Migration. Je me suis bien amusée, et c'est grâce à toi.

Un petit sourire satisfait étira les commissures de la bouche du Sylphe.

— Maintenant que ce point est éclairci, mademoiselle, j'aimerais sincèrement que tu assouvisses ma curiosité. Pourquoi as-tu choisi cette voie ?

Rassurée d'être sur la même longueur d'ondes que Kael, la jeune femme lui sourit, laissant apparaitre les fossettes qu'il trouvait si craquantes aux creux de ses joues.

— Eh bien, j'ai le don, murmura simplement la guérisseuse.

Beaucoup de futurs Sylphes naissaient avec des capacités particulières qui se dévoilaient en général au moment de la puberté, avec une force plus ou moins intense. Parfois, les dons restaient lattant, et souvent, grâce au parrainage d'aînés avisés, ils se développaient et s'épanouissaient tout au long de l'âge adulte.  Celui le plus répandu était la capacité à communiquer avec la faune. Certains avaient une perception accrue de la nature environnante, pouvant prédire la météo avec une précision allant parfois à plusieurs semaines, mais aussi sentir les catastrophes naturelles. D'autres avaient un toucher exceptionnel qui en faisait de très bons artisans, comme Médric par exemple. Quelques Sylphes, mais c'était extrêmement rare, avaient un don de clairvoyance pendant que d'autres poussaient leur don de télépathie au delà de l'ordre des mammifères, pouvant ainsi communiquer avec des créatures plus primaires. Enfin, certains Sylphes comme Ambre, avaient des prédispositions pour la médecine et la magie des plantes. La liste des dons n'était pas exhaustive, ils pouvaient se manifester différemment d'une personne à l'autre et la plupart des individus pouvait même en cumuler plusieurs.

— Depuis mon plus jeune âge, j'ai toujours été fascinée par les plantes, je me souviens que j'interrogeais souvent mes parents sur le nom de telle ou telle fleur. Et, à l'adolescence, lorsque mon don s'est éveillé je me suis surprise à en associer certaines dont j'ignorais les caractéristiques pour soigner la patte infectée d'un lapin. Et ça a marché. C'est ainsi que mes parents m'ont présentée à Lahn et qu'elle est devenue ma formatrice... jusqu'à hier.

La jeune fille déglutit difficilement en prononçant ces derniers mots. Comme si le fait de les dire à voix haute rendait la séparation d'avec son mentor plus réelle.

— Je suis admiratif, admit le Sylphe dont les ailes se déployèrent à nouveau comme pour appuyer son propos. Tu es si jeune... et pourtant déjà formée et indépendante.

Les lèvres de la jeune fille s'étirèrent en un sourire triste et entendu. Ainsi lui aussi ne voyait que son âge. Elle omit presque d'intégrer la dernière partie de ce qui était pourtant un compliment.

— Indépendante, oui, mais je suis loin d'avoir l'expérience et la sagesse de Lahn. Je ne suis pas prête.

— Si votre sorcière t'a affranchi, c'est qu'elle savait ce qu'elle faisait, tenta de la rassurer Kael.

Un silence se fit, chacun réfléchissant à ce que l'autre venait de dire, tout en continuant de grignoter distraitement son repas. Kael jetait à la dérobée des coups d'œil vers la future Sylphide et ne pouvait s'empêcher d'imaginer quelle serait la beauté de son amie une fois que ses ailes auraient poussé. Il ne doutait pas qu'elles lui donneraient l'assurance qui lui manquait pour s'épanouir. C'était en tout cas ce qui s'était passé pour lui.

Il retrouvait en la jeune femme quelque-chose de lui-même. Il se revoyait, il y a quelques saisons encore, timide et hésitant cherchant l'approbation et l'admiration de ses ainés. L'Envol avait changé tant de choses pour lui. Il était certain que d'ici quelques jours Ambre bénéficierait de la magie d'Ebonia et qu'elle volerait bientôt de ses propres ailes dans tous les sens du terme.

— Est-ce que je peux le voir ? demanda soudain le Sylphe en indiquant le fil au bout duquel pendait le symbole de l'émancipation de la jeune femme et qu'elle triturait sans vraiment s'en rendre compte depuis quelques instants.

— Oh ? Euh... oui bien sûr.

Ambre fit un mouvement pour le retirer, mais Kael l'arrêta. C'est alors qu'elle se souvint de l'avertissement de la chamane : ne jamais retirer le talisman. La guérisseuse lança un regard de remerciement au Sylphe qui se rapprocha d'elle. Le bas de sa jambe nue et subtilement poilue frôla délicatement celle de la Non-Ailée qui frissonna à son contact. Le jeune homme avait dépassé sa zone virtuelle de confort car elle pouvait sentir ses effluves musquées et boisées. Un parfum brut qui lui rappela les forêts de pins entourant Edéan, bois de conifères qu'ils avaient quittés plus tôt dans la matinée pour arriver dans cette zone quasi exclusivement plantée de chênes et d'autres feuillus. Oui, il lui rappelait sa maison et la senteur familière de sa terre natale. Et cette odeur la rassura et la détendit.

Kael tendit la main et elle sortit de son corsage la pierre sculptée pour la déposer dans la paume de son ami. Avec révérence, il accueillit le pendentif qui brulait encore de son contact avec la peau de la guérisseuse et observa les détails de la gravure d'un air concentré.

— Impressionnant, je n'ai jamais vu de talisman de guérisseuse d'aussi près. Ressens-tu ses pouvoirs ?

— Pas vraiment... Lorsque Lahn me l'a remis, il a émis une sorte de lumière, mais depuis, plus rien... admit Ambre.

La passivité de l'objet n'était pas pour la rassurer. Au contraire. Elle n'arrêtait pas de se dire que si elle était vraiment prête comme semblait le penser la vieille sorcière, le bijou se serait déjà manifesté d'une manière ou d'une autre en entrant en contact avec son don. Elle avait eu beau se concentrer. Rien ne s'était passé.

En voyant son amie si déprimée, Kael eu une idée que sa raison repoussa d'abord, mais qu'il exprima tout de même.

— Et si je t'emmenais faire un tour ?

Ambre leva vers le Sylphe des yeux médusés. Venait-il de lui proposer ce qu'elle croyait ?


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