Bonus 2 (1)
Coucou ! :D
Je suis hyper heureuse de revenir vers vous avec un bonus conséquent (un peu plus de 15 000 mots xD) que j'ai vraiment beaucoup aimé écrire !
Je l'ai découpé en quelques parties pour ne pas vous assommer, et j'essaierai de couper à des moments logiques évidemment, mais ça peut paraître étrange, ne vous y arrêtez pas x)
Petites précisions : mon cerveau a cru intelligent de rajouter des explications sur l'univers dans lequel se déroule le roman dans ce bonus. Donc, si vous apprenez quelque chose ici, c'est normal car je n'en ai peut-être pas parlé dans le roman :) mais n'hésitez pas à poser vos questions en commentaire, je me ferai une joie d'interagir avec vous ! Idem si vous ne comprenez pas quelque chose sur un personnage, parce qu'il est possible que j'aie mal expliqué xD
Mais sinon, je vous souhaite une excellente lecture, passez un excellent moment avec ces deux têtes de mule que sont Ash et Ethel ;)
Oh et petite dédicace à @keyarcher qui m'a donné la mini touche d'inspiration qui a entraîné tout ce bonus, en me montrant deux simples phrases échangées par un roi et un garde ;) tu les reconnaîtra dans les dialogues...
Merci énormément à vous pour votre fidélité à cette histoire. Ça signifie tellement pour moi <3
J'espère que ça vous plaira <3
— La délégation des tritons arrivera demain, Altesse... Nous avons tout préparé pour le bal qui aura lieu le lendemain de la réception de bienvenue. Oh, et avez-vous bien reçu les bijoux que vous offrirez à leur Impératrice ?
Un long soupir échappa au roi Ethel de Jasulem.
— Oui, Ash. Ne t'inquiète pas pour tout ça... sermonna gentiment l'homme aux yeux d'or.
Assis dans un fauteuil du petit salon de ses appartements, Ethel observait Ash, qui lui faisait un compte-rendu des avancées dans les préparations afin d'accueillir la délégation de l'empire des tritons. Il s'agissait de la première à fouler les dalles du palais depuis des lustres et la nervosité du loup ne faisait que croître ; le roi avait bien remarqué les tics nerveux qui agitaient les longs doigts de son nouveau Premier Conseiller. Le vieux grincheux qui secondait son père n'avait pas conservé son poste bien longtemps. Ethel n'avait jamais aimé son ton condescendant ni sa manie de déléguer toutes ses tâches afin d'aller s'amuser avec quelques jeunes femmes... et jeunes hommes, d'ailleurs, s'il se souvenait bien des allées et venues qu'il avait entraperçues dans les couloirs reculés des ailes du palais.
Le roi n'avait rien contre ces distractions — après tout, la vie privée de ses Conseillers ne le regardait pas, tant qu'ils faisaient leur boulot — mais il avait évidemment préféré s'entourer d'Ash. Ash, en qui il plaçait toute sa confiance. Ash, qui lui avait évité la mort bien plus de fois qu'il ne pourrait le compter.
Risquant la sienne au passage, mais ça, Ethel préférait ne pas se lancer sur le sujet au risque de réveiller son inquiétude et sa colère.
— C'est mon boulot, de m'inquiéter de tout ça, souriait justement le loup.
— Tu es bien trop fatigué. Ce n'est pas bon pour la santé.
— Je ne fais pas encore confiance aux serviteurs pour superviser cette rencontre diplomatique d'importance historique. Ils n'ont jamais rencontré de tritons, ils ne pourraient pas penser à toutes les mesures et tous les protocoles. Les règles de politesse, ce qu'il est permis de faire, de dire...
Ethel lâcha un soupir. Il voyait bien qu'Ash ne l'écouterait pas. Il avait essayé... Peut-être Adeline aurait-elle plus de chance.
— Ash, je te suis reconnaissant pour tout ce que tu fais.
— C'est mon travail.
Ethel fixa son ami dans les yeux, parfaitement sérieux.
— Oui, mais tu n'es pas obligé d'en faire autant. Tu pourrais déléguer une partie des préparatifs au sorcier, Ezio. Il est capable de te décharger de certaines tâches, non ?
— Ezio a ses propres affaires à gérer. De plus, il a accepté de partager la garde d'Emmha. Oh, ils souhaitent venir aux célébrations, il n'y a aucun problème, n'est-ce pas ?
Ash observa attentivement les traits d'Ethel, à la recherche du moindre indice de contrariété ou de doute.
Un peu plus d'une année était passée depuis cette fameuse nuit où Waeghana avait tenté d'accomplir son sortilège et si les premiers jours suivant toutes les révélations liées à sa nature avaient été plombés d'une chape d'étrangeté, Ethel avait assuré à Ash qu'il n'avait pas à croire de rejet ou une dénonciation de sa part. Le loup avait mis du temps à s'en convaincre, toutefois. Et le fait qu'il avait failli mourir cette nuit-là l'avait forcé au repos, ce qui n'avait pas calmé ses nerfs. Il avait presque demandé à Ethel de rester dans son champ de vision, mais c'était impossible. Alors il avait supplié Ezio de veiller sur le prince le temps qu'il soit à nouveau sur pieds.
Le sorcier et le prince avaient développé une entente cordiale et respectueuse, ce qui avait grandement soulagé Ash, sans pour autant endormir sa paranoïa, vestige d'années vécues cachées. Mais sous ses yeux s'élevaient les balbutiements d'une nouvelle ère.
Lorsque le roi Eirik était décédé, Ethel lui avait succédé et avait clairement affiché sa volonté de faire de Jasulem une terre de tolérance. Ash avait peu après révélé publiquement sa nature, et le soutien d'Ethel l'avait aidé à garder la tête droite sous les regards méfiants de la cour. Peu à peu, les nobles et les serviteurs s'étaient apaisés, mais il restait une certaine tension avec quelques récalcitrants. Ash avait décidé de ne pas en prendre ombrage.
Ezio apparaissait de temps en temps au palais, discutait avec Ash et Ethel, parfois avec Adeline, mais il séjournait le plus souvent chez Dryt'waru, partageant également la maison avec Emmha, qui avait décidé de rester un peu plus longtemps à Jasulem.
Ash revint à l'instant présent lorsque la voix calme d'Ethel lui répondit.
— Je ne vois aucune raison de m'y opposer. Leur présence pourrait même être une preuve de notre volonté pacifiste. Un sorcier, un triton, une licorne...
Les yeux d'ambre du roi se firent soudain un peu plus brillants.
— Un loup, poursuivit-il.
— C'est vrai... croassa Ash, avant de se racler la gorge, confus.
Il détourna les yeux, la gorge serrée sans en savoir la raison. Ethel observa son visage lui révéler son profil et encore une fois, il ne parvint pas à imaginer la bête sous ces traits délicats, ces mèches cendrées à l'apparence si douce, cette peau lisse et légèrement tannée.
Surtout, il ne voyait pas le prédateur dans ces yeux si bleus, si clairs et si familiers.
Pourtant, Ethel se souvenait parfaitement de l'immense loup gris qui avait hurlé dans la crypte avant de se jeter sur son ennemie, les crocs découverts.
— Je vais... aller donner de dernières instructions aux cuisines. Je... Je dois leur rappeler de ne pas servir de viande aux invités, articula Ash sans regarder son roi.
Il recula de quelques pas, s'inclina, puis sortit des appartements.
*
— Ash !
Le loup lâcha un soupir en levant les yeux au ciel.
— Je suis occupé. Reviens m'ennuyer plus tard, Akothena.
— Ne fais pas ton grincheux. Oh, attends, c'est parce que tu n'as pas encore trouvé le courage de tenter le moindre geste envers ton roi adoré, cher Premier Conseiller ? Tu devrais te hâter, qui sait quand une mystérieuse femme reviendra pour te le voler ? A moins qu'elle ne décide de le tuer. Il a l'air d'attirer ce genre de femme.
Ash fusilla la démone des yeux, avant de continuer sa route sans prendre la peine de répondre à sa pique.
Akothena fit la moue et flotta à ses côtés, toujours vêtue de ses innombrables bijoux d'or sur ses cornes et ses longs cheveux blancs. Elle resta silencieuse à peine quelques instants, puis décida que la pression de l'arrivée de la délégation de tritons n'était pas assez forte sur les épaules du loup ; autant y rajouter quelques taquineries au sujet du bien-aimé roi. Et puis, tout le monde était tellement occupé et sérieux, ça lui tapait sur les nerfs.
— Ashou !
— La prochaine fois que j'entends ce surnom ridicule, je te tranche la langue, répliqua calmement le loup sans détourner le regard d'un parchemin qu'il lisait en se dirigeant vers elle-ne-savait-quelle destination dans le palais.
— Oh, je suis sûre que si c'était le roi qui t'appelait ainsi, tu ne dirais rien... Je devrais lui souffler l'idée. Lui dire qu'il arriverait peut-être à te faire rougir.
— C'est donc une excellente chose qu'il ne puisse même pas te voir, alors.
Akothena croisa les bras, puis décida sans doute d'aller tourmenter quelqu'un de plus marrant, puisqu'elle traversa le mur qui menait aux salles de bain des serviteurs. Le loup leva les yeux au ciel. Ce qu'elle pouvait être agaçante, cette démone... Mais malgré tout, il n'arrivait pas à la détester. En temps normal, elle arrivait parfois à lui arracher un sourire, et il était sûr de ne jamais être seul.
Mais l'anxiété lui rongeait l'estomac et ce n'était pas le moment de le taquiner sur ses sentiments envers le roi. Sentiments qui, pour son malheur, n'avaient pas décru sur cette dernière année. Au contraire.
Ash secoua la tête et activa le pas sur les dalles du couloir. Il devait rester concentré sur la cérémonie du lendemain. Accomplir ses tâches à la perfection, afin qu'aucun incident ne vienne troubler cette rencontre capitale.
L'impératrice d'Atlantide, Sa Majesté Kata'wara, n'avait jamais effectué de voyage à Jasulem. Il était important de nouer des liens de respect et de paix avec les autres espèces qui peuplaient ce monde, les autres royaumes, empires et nations qui abritaient des êtres restés indésirables trop longtemps.
Un sourire fleurit sur les lèvres d'Ash malgré son anxiété. Il avait eu raison de croire en Ethel.
*
Ash arpentait les couloirs d'un pas déterminé alors que le soleil commençait sa lente descente dans le ciel. Il filtrait à peine par les fenêtres au verre épais qui perçaient les murs de pierres solides.
Il rajusta ses gants avec nervosité, peu habitué à porter la tenue traditionnelle des loups-garous. Dryt'waru lui en avait obtenu une rapidement, mais elle était tellement différente des vêtements portés à Jasulem qu'il avait mis un petit temps à l'enfiler, malgré l'aide du joaillier resplendissant dans ses voiles brodés en écailles bleutées.
Les gants le gênaient particulièrement. Il n'en portait généralement pas, et ceux-ci, dans une teinte bleu nuit, couvraient ses avant-bras des coudes au poignet, se prolongeant sur le dos de sa main pour se nouer autour de la base de son majeur grâce à une cordelette fine et soyeuse. Ses paumes s'en trouvaient nues, et Dryt'waru lui avait expliqué que le fait de laisser libres les doigts permettait de les transformer partiellement sans endommager les gants.
Quant au reste des tissus qui le couvraient, ils avaient également été réfléchis pour être le plus pratiques en combat. Déjà, Ash était pieds nus, et le tissu sombre qui couvrait ses jambes sous le genou, sorte de bandage plutôt serré, laissait ses talons et ses orteils à découvert. A nouveau, ce devait être pour permettre une transformation partielle et afin de ne pas gêner lors d'une course ou s'il devait escalader un obstacle. Les bottes n'étaient pas les chaussures les plus adaptées qu'Ash ait portées, alors ce point de sa tenue ne le gênait pas. Au contraire, il trouvait ça agréable de ressentir chacun de ses pas.
Le loup portait également un pantalon large et léger, mais clairement solide, d'une couleur bleutée semblable à celle de ses yeux, et qui disparaissait sous les bandes de ce qui protégeait ses tibias. Une ceinture large, faite d'une variété de cuir nordique teint en noir, ceignait ses hanches et maintenait son pantalon ajusté.
Puis, venait la partie de son habillement qui le mettait le moins à l'aise : une tunique sans manches, courte, s'arrêtant juste sous ses côtes, entièrement blanche et fermée sur le devant par plusieurs broches d'argent très simples, au col montant ajusté autour de son cou. Il aurait pu se sentir étouffé, mais le tissu extrêmement léger et taillé parfaitement épousait sa peau sans peine, assez souple pour lui permettre l'entièreté de ses mouvements habituels. Ce n'était pas ce type d'inconfort qui le gênait, non ; mais plutôt le fait que tout son ventre soit exposé, ainsi qu'une partie de son dos s'il n'enfilait pas l'étrange veste qui allait au-dessus de sa tunique ajustée.
Cette dernière partie de la tenue était la plus lâche, car la veste bleu nuit, retenue en bas par sa ceinture de cuir, tombait sur ses épaules en découvrant la forme de ses clavicules et sans rien cacher de son abdomen. Les manches courtes laissaient ses coudes nus, juste avant que ne commencent ses gants.
Pour résumer, Ash n'avait jamais été aussi dévêtu à l'approche d'un événement publique.
Il inspira profondément en hâtant le pas, ignorant les regards curieux des serviteurs affairés et ceux, un peu plus critiques, des rares nobles qui n'étaient pas encore présents dans la salle à manger immense où tous participeraient au festin donné en l'honneur des tritons. Les membres de la cour n'étaient pas invités dans la salle du trône afin de ne pas l'encombrer, et Ash l'avait décidé pour une autre raison très simple : il ne tenait pas à montrer le jugement des nobles en première impression. Les tritons rencontreraient en priorité les membres de la famille royale, ainsi que lui-même, Ezio, Dryt'waru et Emmha, ainsi les autres conseillers royaux. Un comité réduit afin de ne pas donner la fausse impression qu'ils désiraient les intimider ou leur imposer leur puissance dès la première rencontre.
Il cligna des paupières, sentant un début de migraine poindre. Ce n'était pas le moment...
Enfin, il arriva aux appartements royaux. Il s'annonça d'une voix claire, puis poussa la porte de bois gravé, pour déboucher dans le salon aux teintes chaudes, rouges et or.
— Ash ! Tu es enfin là, ce n'est pas trop tôt !
Il sourit à Adeline d'un air repentant. La princesse héritière était assise dans un fauteuil et promenait ses doigts dans les mèches de son frère, tentant visiblement de les discipliner. Tous deux lui présentaient leur profil. Puis, elle posa une couronne dorée ornée de joyaux sur les cheveux bruns et joignit les mains, satisfaite. Ethel se releva et la remercia, avant de poser les yeux sur son Premier Conseiller. Un éclat indéfinissable passa dans son regard ambré, alors qu'il glissait les yeux sur l'ensemble de vêtements peu conventionnels. Il ne put s'empêcher de remarquer le contraste offert par le tissu blanc de la tunique courte et ajustée sur la peau tannée d'une douce teinte caramel. Et un doux rayon de lumière ricocha sur une pierre précieuse, alors que le roi plissait les yeux.
— Tu portes un joyau ?
— Oh, bafouilla Ash en rosissant, oui, hum, c'est un moyen d'informer sur, hem... mon statut. Le bleu signifie que je suis un alpha. C'est... Juste ça.
Adeline pouffa, mais se reprit rapidement et vint effleurer les tissus particuliers de sa tenue, l'air appréciateur. Ash lui fut reconnaissant de le cacher aux yeux du roi, et la princesse souriait comme si elle en était parfaitement consciente. Ses doigts vinrent également se poser sur le saphir azur au creux de son nombril, et elle hocha la tête en s'éloignant d'un pas.
— Cette tenue est étrange, commença-t-elle, mais elle te met vraiment en valeur. Heureusement que tu possèdes les muscles nécessaires à cette idée de dévoiler tout ton ventre ! Je suis sûre que tu feras fureur.
— Cet événement n'est en aucun cas l'endroit pour former un harem, Adeline, rit Ethel. Nous accueillons simplement une délégation diplomatique.
— Oh, les minettes ne manqueront pas de rôder, diplomatie ou non, rétorqua la princesse avec légèreté.
Ash avait envie de disparaître dans un trou de souris, car le regard brillant d'Adeline et son clin d'œil ne prêtaient pas à confusion. Il savait bien que la princesse soupçonnait quelque chose, mais était-ce de famille, cette manie d'essayer de le pousser dans les bras du frère ou de la sœur ?
— Nous devrions nous hâter, intervint-il en espérant couper court à ces conversations bien trop gênantes à son goût.
— Pas avant que j'aie changé cette tresse banale en somptueuse coiffure à même de rendre justice à ton beau visage, joli cœur, riposta la princesse en le tirant vers un canapé.
Elle l'y fit asseoir sans prendre en compte ses protestations — après tout, il ne restait plus beaucoup de temps avant l'arrivée des invités — et s'attela à défaire la natte cendrée qu'Ash avait nouée rapidement une fois sa tenue enfilée. Le loup soupira, mais la laissa passer ses doigts dans ses mèches absurdement longues.
— Sans parler du maquillage, Ash. J'ai lu quelque part que les loups-garous importants se maquillaient. Pourquoi n'en as-tu pas fait de même ?
— Je ne suis pas important dans leur hiérarchie, je ne les ai jamais rencontrés... grommela le conseiller.
— Peut-être, mais tu es important, ici, intervint Ethel en servant un liquide ambré dans deux verres de cristal, leur tournant le dos.
Ash sentit une douce chaleur lui réchauffer le ventre, et Adeline pouffa.
— Oui, tu es très important dans notre hiérarchie, évidemment, rit-elle.
Le loup tenta de lui jeter un regard meurtrier, mais la princesse le força à maintenir la tête droite, alors il ne put que lâcher un soupir profond. L'héritière appela soudain son frère, qui sonna une servante. Cette dernière arriva les bras chargés de toutes sortes de brosses d'ivoire, rubans satinés, perles et autres accessoires qu'il n'avait jamais portés. Ce n'était pas vraiment pratique dans son métier de soldat.
Voyant qu'il s'apprêtait à protester, Ethel leva l'index en avalant une gorgée de sa boisson assortie à ses yeux.
— Non, Ash, fais confiance à Adeline. Elle sait ce qu'elle fait.
— Je vais te rendre plus beau qu'Ethel, tu vas voir, lui souffla la princesse au creux de l'oreille.
Ash lâcha un léger rire, profitant que l'intéressé ne puisse pas les entendre clairement. Il était adossé à un meuble d'acajou, sirotant son alcool ambré à petites gorgées. Ce n'était pas très fort, alors le roi se le permettait, calmant la tension qui lui raidissait les épaules. Sa couronne rayonnait autour de son crâne, illuminant son visage entier, de ses yeux d'or à sa peau de nacre. Et le riche costume d'apparat qui l'habillait de rouge et de pourpre brodé de fil doré magnifiait toute sa silhouette.
Impossible qu'Adeline le rende plus beau qu'Ethel.
Ash attendit que la princesse ait attaché d'innombrables choses dans ses cheveux, puis se leva et Adeline s'attaqua au maquillage, aidée de sa femme de chambre. Enfin, la servante lui présenta un miroir. Il écarquilla les yeux.
Un fin trait noir soulignait son regard azur et le rendait bien plus pénétrant, plus clair qu'il n'avait jamais paru. Autour de son visage, quelques mèches grises légèrement ondulées venaient effleurer ses clavicules, alors que le reste de ses cheveux étaient noués en une queue de cheval haute dont l'extrémité atteignait le milieu de son dos. Parmi les mèches de cendre, de petits diamants à peine discernables réfléchissaient les lueurs du soleil décroissant, donnant l'impression que sa chevelure brillait. Mais il n'y avait pas trop de pierres, alors leur éclat discret était du plus bel effet.
— Je ne ressemble plus du tout à un soldat, murmura Ash en effleurant ses cheveux du bout des doigts.
— Parce que ce soir, tu n'en es plus réellement un, intervint Ethel d'une voix basse. Tu es avant tout mon Premier Conseiller.
— Et tu es magnifique. Puisque personne ne se décide à le dire ! lâcha Adeline en venant lui prendre les mains dans les siennes. Tu es sublime, Ash. Tu feras honneur à ce royaume que tu aides à reconstruire. Sois fier de toi, petit loup.
A ces mots, ses yeux s'humidifièrent. Il pinça les lèvres et baissa le visage, envahi par l'émotion.
Petit loup...
Ça faisait longtemps qu'on ne l'avait plus appelé comme ça.
Bien vite pourtant, il secoua la tête et prit une profonde inspiration. Il n'avait pas le droit de fondre en larmes ici, maintenant, et inquiéter tout le monde... D'autant qu'il ne se sentait pas réellement mal, il ressentait plutôt une forme de nostalgie, ainsi qu'un immense amour pour cette jeune femme qui n'avait pas changé son comportement lorsqu'elle avait su pour sa nature.
— Nous allons être en retard, articula-t-il avec un petit sourire, se dégageant de l'étreinte de la princesse.
— Les gardes n'ont pas encore sonné le clairon alors nous avons enco-
Le son des instruments coupa net Ethel, qui eut un rictus ironique, puis posa son verre et se dirigea vers la porte. Ash et Adeline le suivirent rapidement et le trio s'engagea dans le couloir, vers la salle du trône, tandis que la servante prenait congé avec un léger sourire.
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