Le pas d'Ash était exceptionnellement rapide. La confiance qu'il s'appliquait habituellement à insuffler dans sa démarche disparaissait sous l'empressement.
Il arpentait les ruelles de la capitale, enveloppé dans une cape sombre qui cachait ses cheveux trop reconnaissables. Son regard bleu scintillait dans la pénombre du crépuscule, alors qu'autour de lui, les lumières des chandelles commençaient à éclairer les fenêtres.
Ce soir-là, Ash ne se rendait pas à la bijouterie du triton ; il rencontrerait le sorcier déniché par son ami dans un autre endroit, pour éviter qu'on le suive. Il se rendait souvent au commerce de Dryt'waru et quelques personnes étaient au courant, alors il avait dû penser à un autre endroit pour cette fois.
Les pavés assombris par la tombée du jour, polis par le passage de milliers de bottes, conduisaient le loup vers les quartiers plus pauvres. Le sorcier lui avait fourni, par l'intermédiaire de Dryt'waru, l'adresse d'une auberge qu'il connaissait, laquelle se trouvait non loin d'une place où un puits fournissait l'eau des habitants.
Ash arriva en vue de ce dernier et s'arrêta non loin de la façade du « Cabri bondissant ». L'établissement paraissait de qualité suffisante. La bière devait être coupée à l'eau et la viande, en quantité négligeable, noyée sous une purée de pommes de terre bouillies. Mais ç'aurait pu être pire.
Il poussa la porte branlante et se retrouva assailli par les odeurs nauséabondes des poivrots, ainsi que celle de l'alcool de mauvaise qualité. Les premiers, avachis sur les tables ou au bar, ricanaient bêtement et fixaient la serveuse, qui leur retournait des gestes obscènes. Quant au second, il remplissait toujours plus de verres ébréchés et finissait au fond des gosiers.
Ash n'aimait pas venir dans les auberges.
Il fronça le nez et s'avança parmi les tables, silencieux.
Quelques visages se levèrent vers lui, mais l'oublièrent bien vite, replongeant dans le fond de leur verre. Il serpenta jusqu'au fond de l'établissement, là où quelques coins sombres permettaient des rencontres discrètes. Là où le sorcier devait l'attendre.
Il balaya les quelques alcôves du regard, pour s'arrêter sur celle qui abritait un homme seul, la tête baissée comme s'il regardait minutieusement le bois de la table. Pourtant, Ash sentit toute l'attention que l'inconnu prêtait à ce qui se passait autour de lui.
Il s'avança résolument et l'homme releva les yeux. Deux iris étincelants, d'une teinte noisette aux reflets d'or, se posèrent sur le loup et un semblant de sourire cordial lui étira les lèvres. Ash prit place en face du sorcier et éleva une voix lasse, l'air de rien.
— Quelle nuit agréable, sous les fleurs de cerisier.
— La saison est particulièrement florissante pour cette variété d'Orient, répondit l'homme avec un sourire en coin.
Ash se détendit imperceptiblement. Il avait la bonne personne face à lui.
— Ezio, se présenta celui aux yeux bruns, se redressant.
Il dévoila ensuite pleinement son visage et Ash fut surpris de découvrir un jeune homme à peine plus âgé que lui, aux courtes mèches brunes et au visage si fin qu'il rappelait celui d'une femme. Le long manteau sombre qui reposait sur ses épaules paraissait d'excellente facture, et ses mains, aux doigts longs et déliés, possédaient une apparence délicate. Ce Ezio devait venir d'une famille aisée.
— Ash, lâcha le loup en s'adossant pleinement contre sa chaise de bois inconfortable.
Il rabattit sa capuche et ramena sa tresse grise sur son torse, afin de se composer un air assuré.
— Bien, donc c'est vous qui avez besoin d'une personne aux dons... particuliers, afin de défaire l'emprise d'une malédiction ? murmura Ezio d'une voix si basse qu'Ash dut tendre l'oreille au milieu du vacarme de l'auberge.
— Exact.
Le sorcier sourit plus largement et agita les doigts ; un voile verdâtre les engloba et les sons de l'établissement s'éteignirent. Ash en soupira de soulagement.
— C'est bien pratique, remarqua-t-il.
— En effet, les avantages à la magie sont plutôt nombreux. Désormais, nous pouvons parler sans crainte. Expliquez-moi la situation.
Le loup était tenté de se méfier de cet inconnu, cependant il se rendait bien compte qu'aucun autre choix ne s'offrait à lui. De plus, si Dryt'waru lui avait envoyé Ezio, il devait lui faire un minimum confiance. Le triton ne lui aurait pas recommandé quelqu'un de dangereux.
Ash soupira et se saisit du bout de sa tresse pour l'enrouler autour de ses doigts, tout en exposant les faits au sorcier. Lorsqu'il eut terminé, Ezio parut se plonger dans d'intenses réflexions et Ash se retint de le presser. Il aurait voulu secouer le jeune homme afin qu'il lui expose ce qu'il pouvait faire, mais il le laissa dans ses pensées, et attendit en silence.
Au bout de ce qui lui parut des heures, le sorcier croisa son regard.
— Je serais capable de rompre cette malédiction et détacher la démone du prince, cependant il me faudrait une source d'énergie externe car le sortilège que je souhaite utiliser en demande une quantité considérable.
— C'est-à-dire ? De quoi avez-vous besoin comme énergie ?
— J'aimerais puiser dans celle de quelqu'un d'autre. Si j'utilise la mienne seulement, je mourrai, peut-être même avant que le sortilège ne fonctionne.
— Puisez dans la mienne, proposa Ash sans hésiter.
— Vous êtes sûr de posséder assez d'énergie ?
Le loup s'agaça de cette question. Ce sorcier le sous-estimait clairement. Sans compter qu'il ferait n'importe quoi si cela pouvait sauver Ethel, quitte à se mettre en danger.
Il serra les dents.
— Utilisez un de vos tours pour le vérifier.
— Je n'insinuais rien, Ash, mais vous devez prendre conscience des dégâts que peut faire un sort si l'énergie demandée est trop importante... Vous risqueriez de mourir si vous n'en possédez pas assez.
Mais Ezio vit bien que ses explications ne convainquaient pas Ash, alors il pinça les lèvres et articula quelques mots dans une langue inconnue de son interlocuteur. Une lueur verte illumina les yeux du sorcier et il effleura la main d'Ash, posée sur la table. Le loup tressaillit, mais ne se déroba pas.
— Votre énergie... (le sorcier fronça les sourcils) Elle est suffisante, plus que suffisante. C'est étrange, car vous ne paraissez pas si puissant lorsqu'on vous regarde... Vous réfrénez-vous ?
— En permanence, avoua Ash avec réticence. Mais cela ne vous regarde pas. Si vous pouvez puiser dans mon énergie pour lancer votre sort, alors il est temps d'établir une stratégie afin de le mettre en place.
— Cela doit avoir lieu rapidement, poursuivit Ezio en fronçant les sourcils. Bientôt, la lune sanglante donnera pleins pouvoirs à la démoniste et elle pourra exécuter son sort plus facilement que lors des autres nuits. Je pense qu'elle compte profiter de ce moment-là afin de ne pas consommer une trop grande quantité de son énergie vitale.
— Quand aura lieu cette lune sanglante ?
— Dans quatre jours.
Ash inspira et planta un regard déterminé sur le sorcier.
— Cela nous laisse du temps...
*
Dryt'waru se tordait les mains en écoutant le plan de ses deux amis, assis sur un tabouret dans une des pièces où il entreposait les métaux qui lui servaient à confectionner des bijoux. Un petit sort d'Ezio rendait toute écoute hostile impossible, déposant un léger brouillard émeraude sur les murs. Ash, adossé à une étagère, paraissait concentré, un pli barrant son front.
— Alors, Dryt'waru, penses-tu que ce plan marchera ? interrogea finalement Ezio.
— Ash est celui qui connait le mieux le palais, et tu connais la magie comme personne. Mon avis semble assez peu pertinent, rit le triton avec raideur. Mais je pense que vous avez des chances de réussite, du moment que rien ne vient vous barrer la route trop tôt.
Il s'agissait également de l'avis du garde, qui souffla bruyamment en tentant d'évacuer l'appréhension qui naissait en lui. Ses doigts, plongés dans la poche attachée à sa ceinture, effleuraient la petite perle offerte par Emmha. Il avait l'horrible sentiment que rien n'irait, que quelque chose viendrait contrecarrer leurs plans. Il était pessimiste, mais désirait de toute son âme qu'ils réussissent.
— Alors il n'y a plus qu'à prier jusqu'à la nuit de la lune sanglante, conclut Ezio. Ash, ne les laisse jamais seuls trop longtemps. Trouve des prétextes, fais preuve d'ingéniosité afin d'écourter leurs tête à tête...
— Je sais tout cela, je suis conscient du danger qu'il court, le coupa le loup avec humeur, le corps tendu comme un arc.
— Il fait partie de ta meute ?
Ash observa la mine calme du sorcier, ainsi que la légère lueur de compassion qui brillait au fond de ses iris noisette.
— Je le considère comme ma famille, alors oui, il fait partie de ma meute... murmura le capitaine.
Ash revit tous les instants où Ethel avait enlevé son masque en sa présence, redevenant le jeune homme sensible et ployant sous le poids de ses devoirs, sous la pression des regards qui le jugeaient en permanence. Son besoin de le protéger n'avait jamais été aussi puissant qu'à ces moments-là, des souvenirs privilégiés qu'Ash chérissait. Un sourire vint courber le pli de ses lèvres et il se rendit compte que se plonger dans sa mémoire n'avait pas, pour cette fois, causé de mélancolie. Le visage et la présence d'Ethel paraissaient effacer ses soucis. Le prince atténuait les douleurs de son passé.
— Je suis prêt à faire n'importe quoi pour le sauver, poursuivit-il, le regard déterminé.
— Même te trahir ?
Le loup fit pleinement face au sorcier et eut un air triste.
— Je préfèrerais ne pas devoir en arriver là. Mais si c'est nécessaire, oui, je serais capable de me trahir.
Dryt'waru poussa un soupir et se leva du banc.
— Allons manger quelque chose avant qu'Ash ne reparte s'enfermer dans les ennuis.
Il glissa son regard inquiet sur le visage pâle de son ami et regretta qu'il se soit autant attaché au prince d'un tel royaume. Le loup n'aurait pas été torturé à l'idée d'être démasqué. Le triton savait bien qu'Ash serait capable de prendre la fuite facilement s'il était suspecté, mais le loup s'y refuserait, tout simplement car sa vie, c'était Jasulem et son prince. Il n'imaginait pas la refaire ailleurs et Dryt'waru ne l'ignorait pas.
Les trois hommes entrèrent dans la maison en silence, s'installant sur les chaises de bois brut autour de la table. L'hôte disparut du côté de la cuisine et Ash fit face à Ezio, l'air impassible. Il scruta les prunelles noisette du sorcier, ses traits fins et ses mains délicates. Quelque chose le gênait encore.
— Pourquoi nous aideriez-vous ? lâcha-t-il abruptement.
Dryt'waru revint et disposa des tasses emplies d'infusion devant ses invités, l'air soucieux en apercevant la mine du loup.
— Vous ne me ferez pas confiance, n'est-ce pas ? Pas tant que je ne vous aurai pas répondu, articula Ezio en lui rendant son regard.
— Vous ne semblez pas particulièrement miséreux. En quoi tireriez-vous du bénéfice de cette situation ?
Un sourire discret se dessina sur le visage du sorcier.
— En effet, je ne suis pas pauvre. Je ne demanderai aucun argent à la couronne, ni même à vous.
— Alors pourquoi ? s'exclama le loup.
— Tout simplement pour mes convictions personnelles. J'ai l'espoir que Jasulem devienne une terre de tolérance dans le futur et le prince Ethel est l'héritier légitime. S'il mourait... cet espoir partirait en fumée.
— Il dit vrai...
Cette phrase directement surgie de leurs esprits firent sursauter le sorcier et le triton, mais le loup avait perçu la présence d'Emmha depuis quelques instants. Il lui adressa un sourire et la fillette vint le serrer dans ses bras avec une chaleur enfantine. Lorsqu'elle le relâcha, ce fut pour faire face à Ezio. Son beau visage pâle n'exprimait qu'un calme imperturbable ponctué d'un léger sourire.
— Si l'Espoir de Jasulem meurt, tout est perdu, leur insuffla-t-elle une nouvelle fois en pensée.
— Tu parlais donc de cela dans ta dernière vision, Emmha ? lui demanda doucement Dryt'waru.
— Oui. C'est plus clair à présent... Le prince doit survivre.
— Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour le protéger, assura Ash.
La licorne hocha la tête, puis s'approcha une nouvelle fois du loup et posa ses paumes sur ses joues. Elle plongea ses yeux de la couleur du néant dans les siens. Ash ne bougea pas, se contentant d'attendre. Il n'essayait pas de suivre la logique d'Emmha, ce serait vain. Les esprits des licornes n'avaient pas de sens pour les loups-garous.
Il lui sembla qu'une aura sombre se rassemblait autour d'elle, sorte de fumée opaque et noire. Mais les deux autres adultes de la pièce n'eurent aucune réaction. Était-il le seul à la voir ?
Il retomba dans le regard de la fillette. Elle le fixait de deux orbes d'argent à présent, et Ash se tendit. Son souffle se coupa.
Emmha fit résonner ses paroles dans son esprit et le loup ne put s'empêcher de frissonner.
Lorsqu'elle eut achevé sa phrase, elle se recula et Ash riva ses yeux à sa tasse d'infusion. Finalement, il retourna au palais sans avoir rien avalé.
*
Alors qu'Ash arpentait la petite cour face aux écuries, il fut apostrophé par une voix qui lui arracha un sourire.
— Votre Altesse, salua-t-il en s'inclinant face à la jeune femme en tenue d'équitation.
— Comment vas-tu ?
Le loup haussa un sourcil en faisant face à un visage inquiet. Les yeux marron de la princesse le sondaient comme s'il affichait de la fièvre et semblait à l'article de la mort.
— Je me porte bien... Pourquoi cette question ?
— C'est par rapport à notre précédente discussion, Ash. Je me fais du soucis pour toi...
Le capitaine eut un sourire fatigué. Oui, il se souvenait de la sollicitude de la princesse le jour de l'arrivée des prétendantes. Elle avait remarqué sa mine inquiète après avoir rencontré pour la première fois la dévoreuse d'âmes. Il laissa ses doigts tracer la courbe du visage d'Adeline, le cœur gonflé d'un mélange de tendresse et de profonde tristesse. Elle était bien trop perspicace.
— Il n'y a rien que vous puissiez faire, Altesse...
Puis, conscient des regards scrutateurs qui les entouraient, il s'inclina et prit congé. La jeune femme le regarda partir avec un soupir. S'il ne voulait rien dire, elle n'en saurait pas plus. Elle connaissait assez Ash pour le savoir.
Le loup, lui, s'engouffra dans le palais sans se retourner. Dans son esprit tourbillonnait la dernière phrase prononcée par Emmha. Une crainte viscérale avait pris possession de son corps. Il revoyait encore les yeux scintillants de la licorne, alors qu'elle lui répétait le mêmes mots, enfonçant un pieu de peur au plus profond de son être.
« Si tu vas au bout de ce que tu entreprends, loup, nul ne saurait dire si tu verras le lendemain de la nuit sanglante. Puisse la lune t'offrir la force nécessaire pour vaincre les Ombres qui peuplent ton avenir »
*
Le soleil entrait dans la chambre princière par la fenêtre, posant ses chauds rayons sur les couvertures brodées. Ash soupira et s'avança vers le lit, où la respiration calme de l'héritier de Jasulem témoignait de la présence d'Ethel.
Il pinça les lèvres. Vraiment, il maudissait ce fichu valet.
— Altesse, réveillez-vous.
Aucun mouvement ne plissa les draps, alors le loup soupira et avança une main au-dessus des couvertures. Il saisit l'épaule du prince et la secoua doucement. Le visage d'Ethel, qui reposait sur le coussin, se révéla. Ses traits commençaient à se crisper à mesure qu'il sortait du sommeil profond qui tentait encore de le garder en son sein. Puis, il laissa échapper un soupir et bascula de lui-même sur le dos, alors que le loup se reculait de quelques pas, un peu gêné. Ce n'était normalement pas à lui de réveiller le prince...
Deux grands yeux ambrés s'ouvrirent sur le plafond et leur propriétaire mit quelques instants pour prendre pleinement conscience de son environnement. Puis, il tourna la tête vers Ash et un petit sourire ensommeillé lui étira les lèvres.
— Tiens, tu n'es pas Thomas...
— Il est tombé malade, et m'a demandé de le remplacer, souffla Ash, le regard baissé.
— Je suis heureux que tu sois là, en vérité, Ash. Je désire te parler.
Le capitaine de la garde haussa un sourcil, mais n'émit aucune objection, hochant simplement la tête avant de s'approcher de la baignoire remplie d'eau tiède qui attendait le prince. Il y trempa un doigt, jugea la température parfaite, puis se saisit de la tenue que devrait porter Ethel. Il s'agissait de vêtements raffinés, comme toujours, cependant une impression étrange laissait à penser qu'un événement important aurait lieu ce jour-là.
Le prince se leva, encore vêtu d'un ample pantalon de tissu blanc et torse nu, avant d'approcher de la bassine. Il se frotta doucement les yeux, puis bâilla. Ash eut un sourire attendri. Ethel avait toujours été adorable au lever. Il avait l'impression de revoir l'enfant avec qui il veillait tard le soir, alors qu'ils parlaient de récits fantastiques de rois terrassant des dragons.
— Bien, je vais avertir les cuisines afin de faire apporter votre déjeuner. Que désiriez-vous me dire ?
Le visage ensommeillé du prince devint plus sérieux, mais une étrange étincelle luisait au fond des prunelles du jeune homme lorsqu'il fit face à son plus proche ami.
— Ash, j'ai pris une décision. Mon père a fait venir toutes ces jeunes femmes au palais dans le but de me donner une épouse fiable, qui siégerait à mes côtés et me soutiendrait lors des moments les plus sombres comme dans ceux empreints de bonheur. Et je me dois de répondre à ses attentes, qui sont également celles du peuple de notre royaume.
Le loup se tendit brutalement. Il avait un horrible pressentiment.
— J'ai passé ces derniers jours en compagnie de Dame Edalyna, tu le sais. Et j'ai découvert une jeune femme intéressante, cultivée, dotée d'un sens de l'humour et d'une vivacité d'esprit qui ne peuvent que me plaire. Elle est charismatique et saura endosser les devoirs d'une princesse, puis ceux d'une reine. C'est pourquoi... J'ai énormément réfléchi, et...
Le prince inspira profondément, le regard rivé dans celui de son plus proche confident. Ash tremblait. Ses doigts se serraient avec désespoir sur le tissu de sa cape alors qu'il sentait son cœur se fissurer, peu à peu...
— J'ai décidé de l'épouser.
... jusqu'à exploser.
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