Chapitre XXXIII

Hugo observa tour à tour Éric et Louis puis l'enveloppe ouverte dans ses mains. La lettre qu'elle contenait était actuellement dans celles d'Aaron, qui découvrait avec un plaisir non-dissimulé le cadeau de Noël que leur avait fait ses parents. Une semaine de vacances dans les montagnes avec son petit-ami, il ne pouvait pas rêver mieux. Ou en tout cas, difficilement. Rien que d'imaginer son soumis nu devant la cheminée allumée, il frétillait d'impatience. Sans savoir que ledit soumis, juste à côté de lui, était à des lieux de ses réflexions. Jamais, jamais, personne ne lui avait offert un cadeau comme celui-ci. Il serra un peu plus l'enveloppe vide entre ses mains en sentant les larmes lui monter aux yeux. Il était heureux, ici. Il se sentait enfin à sa place, entouré par Aaron et ses parents. Et,au fond de son cœur, c'était ça, son véritable cadeau de Noël.Être enfin accepté dans cette famille exceptionnelle qui prenait soin les uns des autres à sa manière. Il avait trouvé sa place dans leur équilibre et il ne voulait plus la quitter, plus jamais.

La voix d'Éric le sortit de ses pensées quand il apostropha son fils, déjà en train de faire la programmation de cette semaine de vacances dans sa petite tête. Enfin, plutôt de toutes les petites tortures qu'il infligerait à Hugo, mais son père adoptif n'était vraiment pas obligé de le savoir.


- Aaron ! Donne-nous notre cadeau maintenant !

- Éric, soupira Louis d'un air excédé. Le léger sourire sur ses lèvres trahissait néanmoins sa bonne humeur et toute la tendresse qu'il éprouvait pour l'asiatique à ses côtés.

- Quoi, Éric ?Il sait très bien que c'est ce que je préfère à Noël, ce chenapan.


Le jeune roux explosa de rire et posa la lettre sur la table basse. C'est seulement à ce moment qu'il croisa les yeux de son soumis. Deux belles perles vertes à cause des lumières et des larmes qui y brillaient. Le bonheur s'y lisait comme si le mot avait été tamponné en grands caractères à l'intérieur de ses rétines. Un sourire ourla ses lèvres. Qu'il était beau, son agneau, il ne pourrait jamais se lasser de cette vue. Et il savait déjà où et quand il voudrait le revoir avec cette expression de pur bonheur. Mais ce n'était pas le sujet pour le moment. Il attrapa un grand paquet au pied du sapin et le tendit à ses parents en annonçant :


- C'est de notre part à tout les deux, Appa.

- Oh ! Merci, les garçons, vous êtes adorables !


Louis leva les yeux au ciel alors que son mari prenait le cadeau des mains de son fils.Ce dernier profita d'ailleurs d'avoir les mains libres pour aller mêler ses doigts à ceux de son petit-ami, qui était impatient devoir Éric ouvrir son cadeau. Ce n'était pas grand chose mais c'était lui qui en avait eu l'idée et il en était plutôt fier.

Le chirurgien se fit une joie de déchirer le papier, grand enfant qu'il était, et une exclamation lui échappa quand il découvrit le carde photo qu'il renfermait. Un peu gêné malgré lui, Hugo rougit en voyant le magnifique cliché. Il avait oublié à quel point son amant était sexy dessus. Ce dernier serra un peu plus fort sa main. Il n'osait pas regarder son père, pas encore. Il avait peur de sa réaction.Pourquoi ? Parce que dessus ce cliché, il embrassait Hugo, une rose blanche autour de laquelle était noué un foulard blanc et or entre leurs bouches. Ce foulard qu'il avait depuis si longtemps et qui avait perdu l'odeur de celle à qui il avait un jour appartenu.Ce foulard que Louis lui avait donné le jour de l'enterrement de sa mère, pour le consoler.


- Hugo, si on allait chercher le dessert avant les derniers cadeaux ?


Le décoloré allait protester mais le regard que lui lança son beau-père l'en dissuada.Il le suivit donc dans la partie cuisine, jetant un regard inquiet en direction de son dominant. Louis, lui, ne put s'empêcher de sourire à nouveau. Son mari le connaissait trop bien. Un peu trop parfois.Il observa une dernière fois la photo avant de passer la main dans les cheveux de son fils.


- Elle est magnifique, Aaron.

- Tu... Tu trouves vraiment... ?

- Oui, il hésita un peu avant d'ajouter, elle aurait adoré aussi.

- Elle me manque, parfois, papa.

- Je sais, à moi aussi. Mais je reste persuadé qu'elle n'est jamais bien loin. Elle serait fière de toi et de l'homme que tu es devenu. En tout cas, moi, je le suis. Et je t'aime, mon grand.


Ces mots, si rares venant de celui qui lui avait fait hérité de sa difficultés à évoquer ses sentiments, lui arrachèrent une larme et il laissa tomber sa tête sur son épaule. L'homme lui accorda encore quelques caresses dans les cheveux et léger baiser sur la tempe comme il avait l'habitude de le faire quand il était jeune.


- Papa. Je me disais... Tu penses que le voyage se serait une bonne occasion pour... hum..

- Pour, questionna Louis même s'il savait de quoi il souhaitait parler.

- Lui... donner une bague...

- Je dirais même que c'est le cadre parfait, Ronnie. Et il acceptera, j'en suis sûr.


Les mots de son père le rassurèrent et il profita de ce moment seulement avec lui. Le premier depuis très longtemps...

Quelques minutes et une bûche engloutie plus tard, ce fut au tour de Hugo de recevoir son cadeau. Enfin, une partie, parce que le reste devait attendre que ses beaux-parents aillent se coucher apparemment. Il ouvrit donc le paquet et poussa un petit cri de joie en découvrant la magnifique montre qu'elle contenait. Il enlaça son dominant en le remerciant,les joues rougies par le bonheur. Puis, ce fut à son tour de lui tendre son paquet qui contenait une paire de gants de boxe flambant neuve. Le roux ne put résister à la tentation de l'embrasser passionnément malgré le regard de ses parents sur eux, ce qui eut le don de rendre le plus jeune mal à l'aise et de faire rigoler leurs aînés.


~~~


-Vous me tenez, hein, chuchota Hugo en gardant ses beaux yeux fermés alors qu'il commençait à descendre les escaliers menant au sous-sol.

-Oui, mon agneau, je te tiens, répondit Aaron en caressant ses mains, attention à la marche. Voilà, c'était la dernière.


L'étudiant savait pertinemment où ils allaient mais son dominant lui avait ordonné de fermer les yeux en sortant de la chambre alors il avait joué le jeu. Tout en le remerciant mentalement de ne pas lui avoir imposé un foulard parce qu'il aurait sans aucun doute paniqué à l'idée d'être privé de force. Il sentit une des douces mains du roux quitter les siennes et entendit le bruit d'une porte qu'on ouvre. Puis, il le tira à l'intérieur et il referma derrière lui avant de se glisser dans son dos. Il enlaça sa taille et le colla contre son torse-nu, déposant au passage un baiser sur son épaule. Il remonta le visage vers son oreille, dont il mordilla le lobe, et enfin il chuchota :


- Ouvre les yeux, mon agneau.


Hugo obéit sans discuter, trop pressé de découvrir ce que son petit-ami avait fait de la pièce. Et il ne fut pas déçu. Les murs avaient été repeints en rouge, comme il le lui avait promis, à l'exception de celui contre lequel était appuyé un grand lit à baldaquin en chêne sombre. Il était blanc et juste au-dessus de la tête de lit, entre les rideaux rouge sombre et or, il y avait la trace de ses fesses et un peu plus haut celle de la main de son dominant. Les meubles, dans le même style ancien que ceux du club, contenait à ne pas en douter de quoi pimenter toutes leurs petites soirées ici. Pour le moment, il n'avait pas osé acheter un tout autre mobilier mais avec le temps son soumis voudrait sûrement le tester avec lui.


- C'est vraiment magnifique, Prince, souffla le jeune homme en se tournant vers lui, merci.

-Tu n'auras plus à changer les draps avant de dormir, se moqua gentiment l'avocat en mordillant sa mâchoire.


Le décoloré rigola et passa sa main dans ses cheveux flamboyants pour l'encourager à continuer dans son cou. Il sentait la main de son compagnon descendre doucement vers son boxer pour le lui baisser et caresser librement les fesses pâles que le vêtement cachait. Il ne chercha cependant pas à se soustraire à ses attouchements et couina de satisfaction quand un long index se glissait en lui, à la recherche de son point de plaisir. Aaron le sentit tirer légèrement quelques mèches rousses quand il le trouva et il décida de continuer à le torturer ainsi quelques secondes, le temps que son début d'excitation devienne plus dure que jamais. Avec un sourire,il retira son doigt et l'entraîna vers le lit, déposant à plusieurs reprises de léger baiser sur ses lèvres, comme si il les butinait des siennes. Hugo s'agenouilla sur le matelas et le regarda s'éloigner vers une commode pour en ouvrir un premier tiroir.

Conscient du regard qui pesait sur lui, le roux prit tout son temps pour sélectionner le plug anal qu'il utiliserait. Il le déposa sur le dessus du meuble avec la commande qui permettait de contrôler ses vibrations. Puis, il ouvrit le deuxième tiroir. Cette fois, il ne put s'empêcher de se mordre la lèvre. Cadeau de Noël en avance, lui avait annoncé Jean quand il avait débarqué quelques jours plus tôt les bras chargés de sacs. Il avait ramené à son meilleur ami plusieurs cravates faites en différents tissus ainsi que des liens en cuirs de différentes épaisseurs. Tout ça pour qu'il puisse étrangler son petit agneau avec autre chose que ses mains. L'attention était étrange, mais relativement touchante. Il choisit une des bandes de cuir les plus fines et revint vers Hugo avec cette dernière et le gode qu'il avait sélectionné plus tôt.


- Allonges-toi, mon agneau. Sur le dos.


Le décoloré s'exécuta. Il ne lui fallut pas longtemps pour sentir le jouet se presser contre son entrée puis le pénétrer lentement. Aaron le bougea un peu pour bien le positionner, caressant de son autre main le torse imberbe de son soumis. Il y avait ça et là quelques marques du passage de son père, qui ne partiraient sûrement jamais mais qu'il espérait de tout cœur pouvoir vite les remplacer par les siennes. Il était moins maigre, aussi. On distinguait toujours plus ses côtes que quand il l'avait rencontré mais ce n'était plus aussi critique qu'avant. Il déposa un baiser sure ses tétons percés et sourit légèrement. Il était beau. Et il était à lui. 

Il déclencha les vibrations du plug et observa son soumis se tordre de plaisir. Avec une petite grimace, il sentit son érection devenir désagréable dans son sous-vêtement mais il préféra l'ignorer. Il réservait un autre traitement à cette partie de son anatomie. Pour le moment, il voulait se concentrer sur Hugo. Pour faire monter le plaisir de ce dernier, il continua de donner de langoureux baisers sur le long de son corps. Il sentit soudain qu'on lui tirait les cheveux et il leva la tête pourvoir que le plus jeune haletait de plaisir, au bord de l'orgasme. C'est tout ce qu'il attendait. Il attrapa le lien en cuir et le passa autour de son cou avant de glisser une des extrémités dans la boucle qui se trouvait de l'autre côté.

Puis, sans hésiter, il serra. Au départ, Hugo ne sentit presque rien tant il était excité. Puis, peu à peu, il se rendit compte que l'air ne passait plus dans ses poumons et que le sang ne montait plus à son cerveau. Pour autant, ce ne fut pas la panique qui le gagna. Non, au contraire. Ses orteils se recroquevillèrent sur les draps et il plongea ses yeux dans les iris dorés de son dominant. Aussi incroyable que cela puisse paraître il jouit alors qu'il était à la limite de l'inconscience, incapable de crier pour exprimer son plaisir car il voulait économiser l'air qu'il lui restait. Aaron choisit ce moment pour le relâcher et arrêter le jouer qui vibrait toujours contre sa prostate. Il le redressa doucement et caressa sa joue, passant son pouce sur ses lèvres entrouvertes pour l'aider à reprendre son souffle. Le jeune homme papillonna quelques instants des yeux, peinant à comprendre ce qui se passait.


- Mon agneau, tu veux bien me faire un cadeau ?

-Tout... Tout ce que vous voulez, Prince, haleta le décoloré en attrapant doucement son pouce entre ses dents.

-Suce-moi. Je ne viendrais pas dans ta bouche, promis, mais j'ai envie de... jouir sur ton joli visage...


Hugo rougit violemment à l'annonce de son désir. Il hésita vraiment à refuser, parce que la première et la dernière fois qu'il avait sucé Aaron ça ne s'était pas réellement très bien passé. Mais il se rappela aussi à quel point leur relation avait évolué depuis. Et mine de rien, l'idée d'avoir le sperme de son dominant autre part que dans ses fesses l'excitait vraiment beaucoup. C'est pourquoi il baissa le boxer de son aîné et, sans hésiter, glissa son membre entre ses lèvres. Heureusement pour eux deux, il se souvenait plutôt bien des conseils qu'il lui avait donné. Il s'appliqua à lécher son sexe sur toute sa longueur tout en faisant de lent va et vient pour faire monter le désir de son partenaire. Il considéra qu'il pouvait accélérer un peu la cadence et pomper plus énergiquement quand il sentit la main d'Aaron se glisser dans ses cheveux blancs. Il s'attarda un petit peu sur son gland, taquinant la fente du plus vieux qui grogna de plaisir.

Au bout de quelques minutes, il le sentit retirer sa tête et il leva les yeux vers lui. Il ne broncha pas quand il vit que la main libre de son dominant masturba rapidement son sexe alors que celle dans ses cheveux le maintenait en face de son érection. Un râle rauque passa la barrière de ses lèvres quand il sentit sa fin arriver et il éjacula. Il éjacula et il arrosa le visage du plus jeune qui rougit, à la fois de gêne et de bonheur.


- Je... Je t'aime, mon agneau.

- Moi aussi, Prince...


~~~


Après avoir récupéré rapidement leurs sous-vêtements, Aaron était remonté à l'étage en prenant son amant dans ses bras. Ce dernier n'avait pas osé se lover dans son cou pour ne pas le salir, le visage toujours recouvert par son sperme. Tout comme son ventre que le plus jeune avait lui-même salit en jouissant. Le roux se dirigeait donc d'un pas décidé mais léger afin de ne pas réveiller ses parents vers leur salle de bain.

Pourtant, alors qu'il s'apprêtait à ouvrir la porte, il tomba nez-à-nez avec Éric. Ce dernier sortait visiblement de la pièce, une serviette humide à la main. Et il dévisageait avec surprise son fils adoptifs et son petit-ami. Il pensait que les deux jeunes hommes dormaient, mais apparemment non. Le roux, lui, était trop étonné pour faire quoique ce soit. Y compris se souvenir du sperme qui maculait le visage de son amant et qui ne laissait pas beaucoup de doute sur ce qu'ils venaient de faire. Et aussi parce qu'il avait compris que si son beau-père était venu chercher la serviette, c'était sûrement pour nettoyer son père. Ce qui voulait donc dire...


- Je propose qu'on ne parle jamais de ça, Ronnie, chuchota le chirurgien, le sortant de ses pensées.

- Euh... Ok ?

- Fantastique ! Bonne nuit !


Et il détala, disparaissant dans la chambre d'amis.


- C'était...gênant, non ?

- S'il-te-plaît, n'en parle pas, je viens de perdre ce qui restait d'innocent en moi, répondit Aaron en entrant dans la salle d'eau pour laver son soumis.


Soumis qui riait aux éclats parce qu'il savait que Aaron était tout, sauf innocent. 


HEEEEEEEEEEEEEEYYYYYYYYYYY !!!!

Chapitre en retard, comme d'habitude ! Désolée ! J'ai eu quelques problèmes de PC la semaine dernière et j'ai été très occupée avec la sortie du Rantbook ! D'ailleurs, n'hésitez pas à le rajouter à la bibliothèque, je vous tiendrais au courant de tous mes projets là-bas ! Et il se peut aussi que je partage quelques anecdotes sur mes histoires aussi ;) 

En tout cas, j'espère que ce chapitre vous a plu ! Moi je me suis bien amusée à écrire ! Même si la fin doit être pleine de fautes mais je prends à 8h demain alors je vais aller me coucher hein !

Bonne nuit !! 

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