Chapitre XVII
- Tu es prêt, babe, demanda Christian en entrant dans la chambre d'Aaron.
- Oui.
Il regarda le jeune homme assis sur le lit de l'hôtel, dos à lui. Il portait un sweat et un slim noir tandis que le gérant avait lui un pull à col roulé et un jean de la même couleur. Il se tourna vers lui, enfilant un bonnet par-dessus ses mèches rousses. Ses yeux dorés brillaient d'une lueur qu'il n'avait jamais vu mis à part chez son cousin. Quand il avait fallu aider Aiden...
- Je suis sûr qu'il va bien.
- On ne sait pas ce qui lui a fait. Il ne voudra pas de mon contact ou...
- Ne panique pas. Nous avons encore une demi-heure. Va parler avec Jean et Aiden.
- Pourquoi ?
- Ils t'expliqueront. Allez, file, j'ai un mari qui fantasme sur mon pull et qui mérite une petite punition.
- Il a pas tort, sourit le plus jeune, ça te va bien.
Le châtain fit une légère moue à l'entente de sa remarque avant de sortir, Aaron sur les talons. Ils se séparèrent cependant bien rapidement puisque Christian alla dans la chambre voisine où se trouvait Alexei. Il continua jusqu'au bout du couloir et frappa quelques coups contre la porte. Aussitôt, Jean lui donna l'autorisation de venir. Il entra donc dans la chambre et salua son meilleur ami et son fiancé qui jouait à la console, un air concentré peint sur le visage.
- Chris' m'a dit de venir vous parler... Je ne vous dérange pas ?
- Non, ne t'inquiètes pas. Mon loup, tu veux bien arrêter de jouer ?
- Attends ! Je suis en plein combat contre le boss de ce putain de... NAAAAAAAAAAN !
- Fantastique, maintenant que tu as perdu tu veux bien arrêter ?
Aiden tira la langue à son dominant et déposa sa switch à ses côtés. L'avocat regarda l'appareil en fronçant légèrement les sourcils, intrigué. Encore quelque chose qu'il connaissait peu, les jeux vidéos. Mais il n'était pas là pour parler de ça. Il s'assit sur la chaise de bureau en face du lit sur lequel se trouvaient les deux amoureux et demanda :
- Pourquoi il pense que vous pouvez m'aider, au juste ?
- Hum...
- C'est une histoire compliquée, murmura Aiden alors que Jean semblait chercher ses mots, je me suis fait avoir quand j'ai passé mon premier contrat BDSM. Je n'y connaissais rien... Et je croyais qu'il n'aimait que moi. Mon ancien maître s'était en fait créé un harem, chez lui. Que des types comme moi, déçus par l'amour. J'ai fini par gagner ma liberté mais il m'a rattrapé. Tous les garçons dont il ne voulait plus au harem finissaient comme prostitués dans son club.
- J'ai vu cette histoire dans les journaux... J'ignorais que tu en faisais parti.
- Je ne voulais pas que ça s'ébruite. C'est Jean qui m'a prévenu de ce que je risquais. Et c'est aussi lui qui m'a sorti de là. Même si nos relations étaient... Tendues.
- C'est un faible mot. Tu voulais me tuer je te rappelle.
- J'en ai toujours envie quand tu m'empêches de jouer, grogna Aiden, bref, à l'époque c'était lui qui m'avait sorti de la dépression dans laquelle j'étais et il était le seul sur qui je pouvais compter. Malheureusement, le temps qu'il arrive j'avais été... Violé plusieurs fois. Par de vieux porcs...
Aaron serra légèrement les poings. Parler de cela semblait faire souffrir Aiden plus que tout.
- Quand je l'ai récupéré, poursuivit Jean, on a conclu un contrat. Je devais l'aider à vaincre son traumatisme. Il supportait mal le contact des autres, il faisait des cauchemars et des insomnies...
- Et comment tu as fait ?
- Je suis resté à l'écoute. J'ai attendu le bon moment pour chaque chose... Tu dois être là. Tout simplement. Juste être là, et attendre que l'autre vienne à toi. Parfois, tu peux forcer les choses, mais tu dois être sûr qu'il est prêt.
- Mais avec de la chance, Hugo ira bien. Jean était une des seules personnes qui pouvait me prendre la main après ce qui m'est arrivé. Parce que j'espérais le revoir en sortant et c'était rassurant de le retrouver. Ce sera sûrement pareil pour lui.
- J'espère que tu as raison, Aiden. Merci pour vos conseils.
Aaron se leva et avança vers la porte. Mais avant qu'il ne sorte, Jean s'exclama :
- Ne l'écoute pas s'il te demande de le punir ce soir ou d'y aller fort ! Si tu lui fais, sois doux. Montre-lui que tu l'aimes... Et retrouvez-vous.
- Oui. Je donnerais des bouchons à oreilles à Christian et Alexei.
Il quitta la pièce en souriant. Encore. Il ne pouvait pas s'arrêter de sourire. L'idée de revoir Hugo le rendait plus heureux que jamais. Alors qu'il traversait de nouveau le couloir pour aller dans sa chambre, il croisa Henry. Ce dernier venait de raccrocher au téléphone, un sourire légèrement niais sur le visage.
- Tout va bien ?
- Ah oui... C'était Adam. Il aime bien que je l'appelle le soir... Il dit que c'est romantique.
- Tu adores ça, en vrai, hein ?
- Mm... c'est pas faux...
- Vous allez bien ensemble. Tu as l'air d'un gros nounours à côté de lui.
- Ah ? Parce que ton meilleur ami n'a pas l'air d'un nounours à côté de son mari ?
- Crois-moi, Christian n'est pas un nounours, rigola Aaron en imaginant des oreilles d'ours sur la tête du gérant du club.
Le boxeur le regarda avec surprise avant de rire lui aussi. Aaron semblait aller mieux depuis qu'il savait qu'il allait récupérer Hugo. Il allait reprendre la direction de sa chambre quand leurs deux téléphones sonnèrent. Christian réclamait qu'ils soient tous dans le hall de l'hôtel dans cinq minutes. Les deux hommes se dépéchèrent d'aller à l'ascenseur.
Ils durent attendre un peu mais au bout des cinq minutes, tous ceux qui dormaient dans l'hôtel étaient réunis dans le hall, rejoint par les amies d'Hugo. Seule Charlie manquait à l'appel puisque c'était elle qui leur avait donné le signal quand Léa était arrivée chez elle.
- Bien. Chacun se souvient de ce qu'il a à faire, demanda le gérant du club.
Ils se contentèrent de hocher la tête pour confirmer. Christian poursuivit alors :
- On agit vite et on essaye de régler tout ça en moins d'une heure.
Nouveaux hochement de têtes. Ils étaient prêts. Et ils étaient déterminés. Aaron serra les poings.
Ce soir, Hugo et lui dormiraient enfin ensemble.
HEEEEEEEEEYYYYYYYYYY !
Oui, je sais, il va encore falloir attendre avant qu'Hugo soit définitivement sain et sauf ! Mais vous m'aimez quand même, hein ?
Bisous !
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