Chapitre XVI

- Ça te va bien, mon chéri. Tu vas être parfait...

Hugo posa ses yeux noisettes sur sa mère qui ajustait le col de sa veste de costume. Il avait remarqué la marque sur son cou dissimulée derrière un foulard et le bleu sur sa pomette sous le fond de teint. Il serra les poings. Elle aussi, elle faisait les frais de la folie de son père. Pourtant, elle restait... il s'était toujours demandé pourquoi elle restait. Mais maintenant, il comprenait.
Il savait que son père n'était pas là. Il savait que sa mère ne le retiendrait pas. Pourtant, il ne fuyait pas. Parce qu'il avait peur...

- Tout va bien, Hugo ? Tu as l'air triste.

L'étudiant regarda par la fenêtre. Il faisait noir, dehors. Quel jour était-on ? Quelle heure ? Il avait encore perdu le compte...
Sa mère posa la main sur son épaule et le secoua légèrement. Il sortit de ses pensées.

- Qu'est-ce qu'il y a, demanda-t-il.

Sa voix était cassée. Enrouée. Sans émotion. La lueur d'espoir qui le maintenait en vie, qui le faisait résister... Cette lueur qu'il avait entreaperçue quand Léa était venu... elle était en train de disparaître. Petit à petit.

- Tu devrais paraître plus heureux... C'est ton mariage.
- Je ne peux pas... maman...
- Fais un effort, souffla-t-elle en caressant sa joue, je ne veux pas qu'il te fasse de mal à toi aussi. Pas encore plus...
- Il... il va venir avant. Je crois...
- Tu l'aimes vraiment beaucoup, hein ?
- Oui, murmura-t-il alors que les larmes s'agluttinaient au coin de ses yeux, je l'aime comme un fou.
- Ne perds pas espoir, mon petit ange. Ne perds jamais espoir. Ne deviens pas comme moi...
- Maman...
- Si jamais il vient, j'aimerai que tu me fasses une promesse.
- Tout ce que tu veux.

La femme brune sourit tendrement. Son fils avait beau aimer un homme, il restait le même. Un garçon avec le cœur sur la main, débordant d'amour. Elle glissa une petite clé USB dans son poing et murmura :

- Apporte ça à la police. Pour faire arrêter ton père. Je vais m'occuper de Léa, d'accord ?
- Je... Je vais faire ce que je peux. Je te le promets.
- Merci...

Hugo sourit légèrement. Son premier sourire depuis un mois. Sa mère embrassa doucement son front. Elle était fière de lui, peu importe ce que disait son mari. C'était un garçon bien. C'était son fils. Elle l'enlaça tendrement et souffla à son oreille :

- Je t'aime, mon fils. Sois fort. Sois fort pour lui, d'accord ?
- Oui, maman.

Une porte qui claqua les fit sursauter. Ils s'eloignèrent vivement et sa mère arrangea les derniers détails de sa tenue. Patrice entra dans la pièce au même moment et regarda son fils des pieds à la tête avant de sourire.

- C'est parfait. Qu'est-ce que tu en penses, Louise ?
- Ça lui va bien. Il sera le plus merveilleux pour son mariage.

Le regard appuyé que lui lança la femme voulait tout dire. Elle comptait sur lui pour assister à un tout autre mariage. Il se contenta d'un hochement de tête pour lui répondre. Son père ne vit rien de leur échange silencieux.

- Hugo, change toi. Je te ramène, ordonna-t-il, chérie, va faire à manger s'il-te-plaît.
- Oui. À plus tard, Hugo.

L'étudiant ne répondit rien et se contenta de se mettre en caleçon puis de remettre son t-shirt. Il gardait, cachée dans son poing serré, ce qui ferait tomber son père. Et qui sauverait sa famille...

~~~

Un gémissement étouffé. Le souffle court. Il ne dormait plus, désormais. Cette pièce le rendait fou. Il avait peur. Du noir. De cet endroit étroit. Et Aaron ne venait pas.
Il essayait de ne pas perdre espoir. Léa lui avait dit, il allait venir. Mais quand ? Il allait mourir de fatigue avant. Ou de malheur. Il se roula en boule et serra le poing autour de la clé USB. Il la gardait précieusement contre lui. Pour ne pas la perdre dans la pénombre.
Il entendit un bruit sourd. Presque aussitôt, il ferma les yeux. Était-ce son esprit qui lui jouait des tours ? Il n'avait pas entendu de pas dans les escaliers, ça devait être ça.

- Putain, t'es pas un as en discrétion toi, chuchota une voix.

Il devenait fou. Ça ne pouvait pas être Clémence. Impossible. Il hallucinait encore.

- Je t'emmerde. Tu as trouvé ?

La réponse fut floue. Parce que cette voix... Cette voix... À partir du moment où il l'entendit, il n'y avait plus qu'elle qui comptait.
Un sanglot lui échappa et il se jeta contre la porte. Il frappa dessus à s'en abîmer les poings. Il voulait y croire. Il voulait y croire.

Aaron était enfin là.

HEEEEEEEEEEEEYYYYYYY !

Vous aurez la suite seulement la semaine prochaine je suis sadique je sais moi aussi je vous aime !
Le sauvetage arrive ! Lentement mais sûrement !

Bisous!!

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