Chapitre V

- Salut, Hugo.

Hugo détailla la jeune femme devant lui. Ses yeux passèrent sur les cheveux châtains foncés bouclant sur ses épaules et les beaux yeux verts qui l'avaient tant hypnotisé, les lèvres roses qu'il avait tant embrassées et ce corps fin qu'il avait tant serré contre lui. Alors qu'il laissait son regard courir sur elle, incrédule, son cerveau bloqua. Axelle avait grossi. Elle avait un joli ventre rond...

- A-Axelle, bafouilla-t-il, incapable de détacher le regard de ce qu'il savait être le début des ennuis, qu'est-ce que tu viens faire ici ?
- Je suis enceinte, lui annonça-t-elle de but en blanc.

Cette simple phrase provoqua un électrochoc chez l'étudiant qui redressa son visage vers elle. Il demanda sèchement :

- Je peux savoir ce que j'ai à voir là-dedans ? Je ne pense pas être le père, que je sache tu avais ta pilule quand on couchait ensemble.
- C'est vrai, souffla la jeune femme, mais le vrai m'a quittée en apprenant que je le gardais. Et mes parents voulaient que je donne un prénom donc j'ai donné le tien.
- Pardon ?

Le brun, habituellement d'un calme olympien, sentit la colère lui faire serrer le poing et rougir ses oreilles. Il fronça les sourcils et attendit la réponse de son ex-petite-amie qui murmura :

- Reviens avec moi. Je sais que tu m'aimes encore, que tu n'es pas un... homo. Tu pourras retourner chez toi...
- Je suis très bien ici, répondit-il froidement.
- S'il-te-plait, Hugo, ne rends pas les choses plus compliquées. Tout le monde pense que tu es le père, tu ne pourras jamais faire croire le contraire.
- Je n'ai aucune obligation de revenir pour m'en occuper. Je me débrouillerai pour que tu es de quoi gérer, si tu veux, mais je ne reviendrai jamais.

Sa voix vibrait de colère. S'il ne se retenait pas, il aurait sûrement déjà étranglé la châtain.

- Ton père est au courant, Hugo. Si tu refuses...
- Arrête ça ! Mon père m'a renié, Axelle, je ne suis plus rien pour lui ! Rentre chez toi et va dire la vérité ! Parce que jamais je ne me plierai à ton petit chantage ! Je n'ai plus de sentiment pour toi et je ne veux pas sacrifier mon bonheur pour un enfant qui n'est pas à moi !
- Alors il te manipule vraiment à ce point, le démon, souffla-t-elle en saisissant son chapelet.

Le brun leva les yeux au ciel en la voyant faire. Il avait oublié que sa famille était tout aussi pratiquante et radicale que la sienne. Il l'observa murmurer une prière avant de la couper en soupirant :

- Ça ne sert à rien de prier pour chasser un quelconque démon, Axelle, je n'ai pas changé. Aaron ne me manipule pas, il m'aime et je l'aime en retour. Quoique tu fasses je ne retournerai jamais chez moi, encore moins pour ce... bébé.
- Hugo...
- J'ai juste trouvé qui j'étais, et je me sens mieux aux côtés d'Aaron. Maintenant pars d'ici, rentre chez toi et dis la vérité. Toute la vérité.

Il claqua la porte au nez de son ex-petite-amie et retourna sur son canapé en gromellant, agacé par cette visite.

Il aurait dû.... oh, oui, il aurait dû prévoir ce qui allait suivre...

~~~

Environ une heure plus tard, alors qu'il venait de terminer un épisode de Voltron sur Netflix, Hugo décida de se lever et d'aller enfiler sa veste en cuir noir. Il sortit de l'appartement en prenant soin de le fermer derrière lui avant de rejoindre la rue. Il observa quelques instants la vie caennaise, s'attardant sur un jeune brun aux cheveux bouclés qui passait devant lui, les mains dans les poches de son sweat. Ses yeux bleu océan semblaient mélancoliques, pourtant, quelques instants plus tard il fut rejoint par une jeune blonde qui sembla lui rendre le sourire. Cette image lui fit penser à ses amies et presque aussitôt il retrouva lui aussi sa bonne humeur. Il devait arrêter de ressasser ce qui s'était passé avec Axelle et se concentrer sur lui-même.
Cette nouvelle résolution prise, il brancha ses écouteurs à l'ancien téléphone qu'Aaron lui avait donné et il marcha tranquillement le long des rues. Sa destination bien en tête, il arriva rapidement devant le bâtiment qui abritait les bureaux de son dominant et son père. Il avait eu envie de lui faire une surprise en venant le voir, mais à présent il doutait qu'il soit libre. Il aurait peut-être dû lui demander avant... enfin, maintenant, il était trop tard alors autant rentrer. Il alla vers la secrétaire et attendit qu'elle raccroche pour demander :

- Monsieur Aaron Chô est-il libre ?
- Désolé, monsieur, il est rendez-vous pendant encore un petit quart-d'heure. Je peux lui faire passer un message si vous voulez.
- Pas la peine, Cynthia, intervint une voix derrière le brun alors qu'il s'apprêtait à répondre, je m'en occupe.

Hugo se retourna et sourit largement au père de son petit-ami. Ce dernier semblait à la fois agacé et amusé - même si l'amusement semblait l'emporter - et il le salua poliment avant de l'inviter dans son bureau. L'étudiant ne se fit pas prier plus longtemps et lui emboîta le pas.

- Que viens-tu faire ici, Hugo ?
- Je voulais faire une surprise à Aaron, répondit innocement le jeune homme en s'asseyant sur une des chaises en face du bureau de Louis.
- Mon rôle serait de taper sur les doigts pour venir ici et le déranger pendant le travail, gromella le cinquantenaire en s'asseyant de l'autre côté, mais je perdrais toute crédibilité si jamais Éric débarque.
- Éric vient aussi, s'enthousiasma le brun.
- Sûrement, il devait finir tôt aujourd'hui. Vous avez quelque chose de prévu ce soir ?
- Non, rien du tout. Enfin pas que je sache, ajouta-t-il en réfléchissant.
- Mm... si tu peux, essayes de convaincre Aaron de venir avec nous au restaurant. Tu es convié, bien entendu.
- Je lui en parlerai, merci pour l'invitation.

Il aimait bien Louis. Plus temps passait, plus l'homme laissait tomber son masque de rigueur et il découvrait un père de famille et un mari aimant. Il savait, rien qu'au regard qu'il lui lançait parfois, qu'il pourrait le tuer si jamais il osait faire du mal à son fils et il admirait la complicité qui liait les deux hommes. Parfois il enviait même son dominant d'avoir eu deux pères aussi géniaux alors qu'il avait eu un père autoritaire et intolérant et une mère totalement effacée derrière son ombre menaçante.

- Hugo ? Tu m'écoutes ?
- Hein ? Non, désolé, je... Je me suis perdu dans mes pensées. Vous disiez ?
- Je te demandais si Aaron t'avait parler de ce qui se passait aujourd'hui ?
- Non, il ne m'a rien dit, répondit-il en fronçant les sourcils, pourquoi c'est un jour particulier ?
- Ça fait vingt-quatre ans que je me suis marié avec Sarah. Éric et moi avons pour habitude de fêter ça au restaurant. Aaron venait avant, mais depuis... son adolescence et toute cette histoire avec Simon...
- Il a arrêté de venir, devina Hugo.

Louis hocha la tête pour confirmer ses dires avant de se lever et d'aller ouvrir la porte. Le visage surpris de son mari à cet instant arracha un rire au jeune homme alors qu'un sourire apparaissait sur les lèvres du cinquantenaire.

- T'as encore gâché ma surprise, geignit Éric.
- Désolé, mon ange, tu étais prévisible aussi...
- La prochaine fois je fais une grève du sexe, Louis, je te préviens ! Oh, Hugo ! Tu es là, s'exclama le docteur en apercevant l'étudiant assis au bureau et en collant le bouquet de roses blanches sur le torse de son époux.
- Bonjour, Éric, le salua ce dernier en tentant de ne pas rire devant la tête que tirait le roux, paniqué à l'idée de devoir faire face à une grève de sexe.
- Tu venais voir Aaron ?
- Oui... Je vais vous laisser, je pense qu'il ne devrait plus tarder.

Il sortit du bureau en souriant à ses beaux-parents avant de rejoindre Cynthia. Cette dernière lui confirma que son dominant était desormais libre et qu'il pouvait aller le voir. Sans plus attendre, il alla rapidement devant sa porte et frappa deux petits coups. Il ne fallut pas longtemps pour qu'une voix grave reconnaissable entre toutes lui donne l'autorisation d'entrer. Il pénétra dans le bureau en souriant et s'exclama :

- Surprise !
- Hugo ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Je m'ennuyais alors je suis passé, répondit-il en s'asseyant sur les genoux de son amant, ça vous fait plaisir ?
- Évidemment, c'est toujours un plaisir de te voir, mon agneau... j'espère simplement que tu n'as pas croisé mon père.
- À vrai dire... Si, je l'ai croisé. D'ailleurs, il me demande de vous convaincre d'aller avec lui et Éric au restaurant.

Aaron gromella légèrement et regarda son agenda. Mardi 21 août 2018. Il soupira en comprenant ce qui se tramait et regarda l'étudiant assis sur ses genoux qui lui remettait comme il faut sa cravate.

- Ça... Ça ne te choque pas qu'ils fêtent l'anniversaire de son premier mariage ?
- Votre mère avait l'air de beaucoup compter pour Louis. Vous auriez préféré qu'il l'oublie et que vous n'en entendiez jamais parlé ?
- Non, mais... Je sais pas...
- Je pense qu'Éric essaie simplement de rendre heureux un jour qui ne l'est pas pour votre père, et ça passe par cette petite tradition. Vous devriez y aller avec eux, Prince... Ça leur fera plaisir.
- Un vieux sage aurait-il pris possession de toi, petit agneau, rigola à Aaron en glissant sa main dans sa nuque pour rapprocher leurs lèvres.
- Ça aurait été avec joie mais je crains que non... Je veux simplement que vous profitiez de vos parents. Ils vous aiment tellement...

Le roux sourit tristement avant de poser ses lèvres sur celles de son joli soumis qui répondit aussitôt à son baiser. Quand ils se détachèrent, le brun lui sourit largement et demanda :

- Vous venez, donc ?
- Oui je viens, mon cœur... Je n'aurais jamais dû arrêter d'y aller.
- Génial !

Hugo hésita à parler de l'étrange visite de son ex, mais le sourire de son avocat l'en dissuada. Il le ferait demain, rien ne pressait... pour le moment il voulait conserver un Aaron heureux...

HEEEEEEEEYYYYYYYY !

Oui, c'est un petit hey. Bénissez l'avance que j'ai réussi à prendre !
J'ai échoué à mon semestre (en beauté), je dois donc avoir 14 de moyenne au prochain si je veux éviter les rattrapages cette année... Sauf que pour cela, je dois travailler encore plus ! Donc cette semaine sera la dernière à deux chapitres. À partir de la semaine prochaine vous aurez un chapitre tous les mercredis ! Pour le moment j'ai un peu d'avance mais je préfère éviter de trop en mettre et de vous laisser longtemps sans poster !

Sur ce, des bisous !

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