Ron et Hermione s'inquiète
Hermione tournait la tête de tous les cotés à la recherche de son ami. Ron Weasley, assis en face d'elle, regardait par la fenêtre d'un air boudeur. Depuis le départ du train, il y avait trente minutes, et malgré leurs recherches, Harry et Ginny restaient introuvables. Ron en avait conclu que son ami et sa sœur sortaient ensemble et qu'ils avaient quelque chose à se reprocher. Le fait qu'ils aient fait une bêtise était si fréquent qu'il ne s'en étonnait plus. En revanche, l'idée même que Harry et Ginny les évitent pour une raison aussi futile le rendait furieux.
Hermione n'était pas fâchée, mais elle sentait qu'une affaire grave se cachait derrière toute cette agitation. Une affaire en rapport avec la guerre. Et le fait d'avoir ainsi été écartée par leur ami, l'insupportait et l'attristait.
« Dis Ron... Tu crois qu'on a fait quelque chose... De mal ? »
Silence. Hermione dut se contenter de se morfondre encore plus, avec ses peurs et ses doutes.
Dans le wagon de Ginevra et Erèbe, les choses étaient un peu différentes et le silence était non seulement bien moins pesant, mais voulu. Erèbe lisait un livre de runes (il serait plus exact de dire qu'il le relisait puisqu'il avait étudié la plupart des écrits sur son sujet favori) et Ginevra regardait par la fenêtre, songeant à son nouveau statut et à la réaction d'Aria, plutôt... Énervée par la tournure de la situation.
Erèbe était assis sur son trône, somnolant. Il caressait les cheveux de Crystalla dont la tête était posée sur ses genoux. Ginevra, assise entre ses jambes, lisait tranquillement son livre muggle préféré (un livre espagnol nommé La sombra del Viento(1). Si au début, cette position la dérangeait, Erèbe l'avait convaincue de ne pas s'en faire. Aussi, habitude avait été prise : tous les soirs, elle lisait tandis qu'Erèbe discutait avec Marie - bien que la conversation se soit stoppée, il y avait quelques instants - et que Crystalla dormait, bercée par les ronronnements de Ginevra et les douces caresses de son Prince.
Bien que les vampires aient besoin de relativement peu de sommeil ainsi qu'une grande palette d'activités nocturnes, la période des rêves leur étaient toujours ouverte et nombre de vampires continuaient à dormir (quoique le moment de leur repos ne soit pas toujours la nuit).
Malheureusement, ce paisible moment fut brisé au moment où les grandes portes claquèrent, laissant passer une Aria furieuse et dont les traits n'avaient plus rien de charmants où séduisants : la succube, furibonde, ne pouvait maîtriser sa plaisante apparence, ni ses pouvoirs qui faisaient voleter sa robe et flamber le feu des torches.
A peine la reine entrée, Marie était sur elle, la menaçant de ses sabres. Le geste n'était guère respectueux, mais dans l'état où elle se trouvait, Aria serait même capable de s'en prendre au Prince. Et pas que pour le blesser.
« Qu'y a-t-il Aria ? »
Erèbe avait ouvert les yeux, mal-réveillé. Et semblait de mauvaise humeur.
« Toi... Sale petit arrogant... Comment as-tu osé faire don de mes terres à cette petite vermine d'humaine ? »
« 'Tes terres' ? C'est toi l'arrogante ! Je suis le Prince de l'Ombre ! Si tu nies mon autorité, tu sais ce qui risque d'arriver, non ? »
« Espèce de... »
Aria écumait de rage. Une sombre aura l'entourait alors que, peu à peu, elle repoussait Marie. Finalement, une vibration magique, plus forte que les autres, finit par projeter Marie contre un mur. Avec un grondement de rage, Ginevra se précipita vers elle, tandis que Crystalla s'approchait de la rebelle, crocs sortis. La voix d'Erèbe, froide et coupante, la retint alors qu'elle allait se jeter sur la reine.
« Aria. Je vais te punir. Si je ne peux te tuer, peut être que la souffrance te fera te retenir un peu la prochaine fois »
« Dis-moi, Erèbe... Voudrais-tu que tout ton passé soit révélé au grand jour... Tu le sais... Ta première vie en tant que simple vampire avec... »
« TAIS-TOI ! »
Le Prince, enragé, propulsa une violente décharge de magie qui plaqua Aria contre le mur. La succube se rendit compte qu'elle était allée trop loin. Elle eut soudain peur pour sa survie. Erèbe était hargneux, et sa magie, plus sombre et nerveuse que celle d'Aria, augmentait la pression de la pièce, au point que la reine commença à suffoquer.
Mais Erèbe n'avait pas fini. Il murmura, doucereux :
« Sais-tu ce que tu risques ? Sais-tu ce que je te ferais si tu parles ? Tu es certes la dernière à te souvenir de cette époque si lointaine - moi mis à part, bien sûr - mais ce statut de reine et membre du Conseil que tu brandis avec tant de morgue ne te protègera pas bien longtemps. Si tu prononces un seul mot sur ce qui s'est passé... Tu mourras. »
Il la relâcha. Et sortit, sans une parole de plus. Après une hésitation, Ginevra le suivit, accompagnée de Crystalla et Marie qui s'était remise de ses émotions. La rousse entendit alors avec stupeur Aira souffler, rageuse :
« Je te tuerais avant pauvre microbe... Tu te caches derrière tes pouvoirs, mais un jour, ton histoire avec les Renégats ressortira. Et le jour où tu tomberas, je serais là, à t'attendre en bas... »
Ginevra soupira et tourna la tête vers Erèbe, quémandant silencieusement des explications. Crystalla était partie à la découverte du train et Alycia n'était pas encore rentrée de sa mission chez les DeathEaters. C'était l'occasion idéale d'en apprendre un peu plus sur Erèbe. Mais toutes ses tentatives s'étaient soldées par de cuisants échecs.
Erèbe... ? »
« Je ne dirais rien sur mon passé. Tu n'es pas encore prête à l'entendre, et je n'ai pas envie de te l'avouer maintenant. Plus tard... Peut être. Alors pour l'instant... »
« Pas de question, j'ai compris. Merci de ta confiance Erèbe. » Répondit d'un ton aigre Ginevra, vexée.
Elle se leva et quitta le wagon, sans laisser Erèbe répliquer. Agacée, elle partit à grands pas dans l'intention de faire une petite promenade. Bien évidemment, elle aurait dû s'abstenir car, dans un train, il était inévitable pour elle de faire des rencontres. Et ces dernières n'étaient pas nécessairement des meilleures.
« Pourrait-on parler Weasley ? »
« Dégages Malfoy, je ne suis pas d'humeur à t'entendre déblatérer des bêtises sur ton père ou ton adoré Dark Lord. »
« Et bien, tant mieux, moi non plus. Puis-je te parler, si le sujet est autre ? »
Surprise et curieuse, Ginevra suivit son pire ennemi. Qui, comme elle l'avait remarqué, était tout de même des plus mignons. Quel dommage qu'il soit si désagréable !
« Ou étais-tu ? » Demanda froidement Erèbe.
Ginevra revenait de sa conversation avec Malfoy. Bien que celui-ci soit désespérément arrogant, sa conversation pouvait être plutôt agréable une fois certains préjugés dépassés. Toutefois, la hache de guerre n'était pas vraiment enterrée et Ginevra savait que les hostilités ne prendraient fin que lors de l'alliance avec Voldemort. Aussi, elle se dit qu'il était préférable de ne parler de son entrevue avec le blond. De toute manière, il n'y avait pas vraiment matière à faire un scandale. Malfoy voulait juste parler de ... L'évolution de Erèbe et elle.
Sentant sa mauvaise humeur revenir à grands pas, Ginevra ne répondit que par un regard morose. Puis elle s'assit et, ignorant ostensiblement son suzerain, tourna son regard vers le paysage défilant. Sentant qu'elle lui en voulait, Erèbe ne dit rien, mais la fixa. Ses yeux pesèrent sur elle, plusieurs minutes, pendant laquelle la pression s'accentua. Finalement, elle explosa, ce qu'attendait Erèbe.
« Arrêtes ! »
Sans pouvoir sans empêcher, Erèbe rit un peu de l'air offusqué qu'avait pris la rousse. Pour se faire pardonner, il lança :
« Que j'arrête quoi ? »
« Ces regards... C'est... Stressant. »
« Si tu cesse de m'en vouloir, alors. »
Ginevra ne dit rien, mais sourit un peu et inclina la tête, en guise de soumission. Il était son Prince après tout.
Les premières années étaient... Et bien, très petits pour leur âge. Erèbe les regarda, indifférent à sa table. Pourtant, Ronald tentait d'attirer son attention. Encore.
Il n'était pas le seul à s'étonner du comportement distant du Survivant. Bien que la Répartition ait commencé, la majorité des élèves de la table des Gryffindor avaient les yeux fixés sur Ginevra et Erèbe, collés l'un à l'autre comme le voulait leur rôle de « petits-amis ». Crystalla et Alycia, attendaient patiemment leur tour pour être réparties. Hogwarts accueillait rarement des élèves de plus de onze ans lors de la Répartition, mais Erèbe avait arrangé cela en les faisant passer pour des élèves grecques venues pour parfaire leur enseignement magique. Crystalla dont l'âge semblait être celui d'une fillette de treize ans, avait été acceptée en troisième année. Et Alycia irait dans la même année que Ginevra.
D'ailleurs, cette dernière se doutait de la maison dans laquelle elles iraient. Crystalla, studieuse et avide d'apprendre, correspondait au tempérament des Ravenclaw. Alycia, sournoise et ambitieuse, serait parfaitement à son aise chez les Slytherin. Oui, leur Maison (si tant est que, les concernant, on pouvait appeler ça une maison) était déjà décidée, avant même qu'elles ne s'avancent et que Dumbledore ne prononce quelques explications sur leur entrée à Hogwarts.
« Mes chers élèves... Bienvenue à Hogwarts pour cette nouvelle année. J'entendrais presque vos ventres criant famine alors je ne vous assommerai pas de longs discours pompeux, mais je me dois de vous dire quelques mots. Bien que ce ne soit pas habituel, nous accueillons deux nouvelles élèves qui entreront, non pas en première année, mais en troisième et sixième. Elle arrivent de Grèce et viennent pour achever leur éducation magique. En troisième année, Crystalla Madgat et en sixième année, Alycia Cartney. Bienvenue à vous et j'espère que vous apprécierez votre année ici. »
Les jeunes femmes l'ignorèrent et se dirigèrent toutes deux vers le choixpeau. Minerva Mcgonagall haussa un sourcil devant l'air étrange de la plus jeune avant de lui tendre le choixpeau. Bien que ce dernier se prit un léger temps de réflexion, comme l'avait deviné Ginevra, le nom de la maison fut :
« RAVENCLAW »
Oh. Quelle. Surprise. Erèbe bailla. Et rencontra le regard de Snape. Machinalement, sa main passa sur son cache-œil.
« SLYTHERIN »
Les yeux de Snape passèrent rapidement sur sa nouvelle élève. Il la vit saluer Potter en passant devant lui. A peine si elle ne s'inclinait pas devant lui. Oh. Non. Pas de slytherin amoureuse du Survivant. Par Salazar, il n'y survivrait pas. Vaguement étonné, il aperçut Potter et Weasley femelle répondre à son salut, l'un par un hochement de tête, l'autre par... Un grand sourire et un signe de la main.
Bon. L'année commençait mal.
Albus Dumbledore se releva et fit un grand sourire aux nouveaux élèves. Il voulait les traumatiser. Les pauvres. Ou pas.
« Bien. A présent que la cérémonie de la Répartition commence ! »
Le choixpeau se mit à chanter.
A chanter.
Alycia, en tant que démon, avait vu - et commis - beaucoup d'horreurs dans sa vie. Mais... A-t-on déjà vu, en période de guerre un chapeau (car, malgré sa capacité à parler, lire dans les pensées, et chanter - si ses barrissements pouvaient être reliés à une quelconque chanson - il restait une simple couvre-chef) qui se met à chanter ? Surtout dans une école aussi prestigieuse.Par le Tartare, ces humains étaient fous. Fous
Remarque, ce n'était pas une nouveauté. Erèbe, sauve-nous.
Premier cours de l'année. Potions. Erèbe soupira... Il semblerait que Dumbledore ou Mcgonagall ou n'importe qui tant qu'il avait quelque chose à voir avec ce stupide emploi du temps... Bref. Quelqu'un lui en voulait. Le Moira lui en voulait. Glissant la feuille coupable d'avoir rendu le Prince démoniaque le plus redouté de toutes les créatures magiques, de mauvaise humeur dans sa poche, Erèbe se leva.
Malheureusement, quand on touche le fond, il y a toujours quelqu'un pour vous tendre une pelle. Histoire d'aller plus profond encore. Seamus Finnigan, un de ses condisciples s'avançait vers lui, avec, semblerait-il, la ferme intention d'en découdre. Oh. Joie.
« Eh ! Potter ! On peut savoir ce qu'il te prend ? Tu te conduis comme si on était des moins que rien ! Et Weasley fille ! C'est pareil ! A croire que vous vous fichez de nous ! Bordel Harry, on est tes amis, pas des chiens qui accourent quand tu les appelles et qui partent la queue entre les jambes dès que t'en as marre de jouer ! »
Silence. Ah ? Il fallait qu'il réponde à la provocation ? Ah oui, il était un gentil gryffindor qui allait remettre ce sale petit microbe arrogant à sa place. Non, ce n'était pas le moment de s'énerver. Professeur à l'horizon. Et puis, arriver en retard au cours de potions, n'était pas la meilleure façon de commencer l'année.
« Harry ! »
« Mais tais-toi donc ! Je n'ai que faire de tes protestations puériles ! Pour l'instant, ma plus grande inquiétude est d'éviter de perdre des points dès le premier cours. Aussi, je te serais gré de passer ton chemin. Je discuterais de tout cela... Plus tard. Nous avons cours. Tout de suite. »
Devant l'œil menaçant d'Erèbe, les adolescents courbèrent l'échine et s'écartèrent, libérant le chemin. Ginevra, suivant Erèbe, ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil à la table des Slytherin. Elle y croisa le regard gris de Draco Malfoy. Un regard étonné de l'autorité que dégageait Harry Potter. Le masque était bien en place. Sans pouvoir se retenir, elle adressa un sourire au blond. Haussement de sourcil. Puis, un petit rire. Elle rosit. Lui aussi.</p><p>Erèbe cacha son plaisir en constatant ce fait.
A la table des professeurs, Albus croisa ses mains devant son visage, camouflant son menton et sa bouche, emplie de bonbons au citrons. D'où venait cette puissance ? Et d'où lui venait cette peur, cette inquiétude ?
Son plan était parfait. Il pouffa. Les choses allaient commencer à bouger. Lentement, les bruits reprirent dans la Grande Salle. Pourtant, les âmes étaient silencieuses, vides. Ernie Macmillan frissonna. Était-ce lui, où il manquait des sentiments, de l'émotion, chez certains ?
Mais non, voyons. Impossible. Ou pas.
(1) La Sombra del Viento (en français, L'Ombre du Vent) est un excellent livre espagnol de Carlos Ruiz Zafón pour adulte. Je vous épargne le résumé, sachez juste qu'il est très bon. Je vous le conseille.
(2) Le Moira dans le mythologie grecque était le Destin. Les Moires, filles de Zeus, tissaient, étudiaient et coupaient le fil de la vie de chaque être vivants en son nom.
Merci d'avoir lu ce chapitre très long .
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