Lord Voldemort au bal
Lord Voldemort, Tom Riddle de son vrai nom, commençait à douter de son interlocuteur. Depuis dix minutes qu'il parlait à cet homme que déjà par six fois, celui-ci avait réussi à faire un sous-entendu pervers. Il n'avait rien contre les hommes, mais se méfiait de la race de son homologue.
Son âme à peine reconstituée, il n'avait pas envie de la perdre lors d'une partie de baise avec un incube.
Aussi, lorsque le Prince s'approcha, il se sentit inexplicablement radieux et signifia l'incube qu'il ne prêterait plus attention à lui. La créature, vexée, s'en alla en jetant un regard farouchement haineux à son dirigeant. Voldemort s'en étonna quelque peu.
Apparemment, le Prince n'était pas aimé de tous ses sujets.
Erèbe pencha la tête sur le coté en détaillant Lord Voldemort. Pas de doute, il s'agissait bien de Tom Riddle. Le Dark Lord avait choisi de conserver une apparence juvénile et apparaissait comme un jeune adulte de 18/19 ans. Il portait une longue cape noire et une chemise rouge. Son pantalon était couleur bordeaux et de longues bottes en cuir de dragon – Magyar à pointes au vu de la forme – complétaient la tenue. Ses cheveux noirs, coupés court, étaient ébouriffés et lui donnaient un air de jeune voyou.
Erèbe sourit un peu plus. Ce qu'il voyait lui plaisait. Beaucoup.
« Ce que tu vois te plaît, Prince ? »
Grillé.
Son sourire s'agrandit encore si c'était possible. Et se teinta d'ironie.
« Hm. Tout à fait, Tom Riddle. Je suis certain que travailler avec toi sera des plus agréables. »
Il tourna sur lui-même, écartant les bras dans une position exagérée.
« Bienvenue dans mon Royaume de la Nuit éternelle ! »
Ginevra était furieuse. Erèbe l'avait laissé aux prises avec ce groupe d'incubes pervers et désagréables. Avisant une chevelure blonde platine – caractéristique des Malfoy – elle se dirigea à grands pas vers le groupe et faisant de grands gestes avec les mains, cria le premier nom qui lui vint à l'esprit.« Harry ! »
Erèbe se crispa imperceptiblement. Le nom que Ginevra avait crié s'était perdu dans la foule, mais avec de la malchance – qui semblait le poursuivre en ce moment – Voldemort ou l'un des Malfoy avait entendu. Heureusement, l'infortune semblait être partie ce soir-là, car aucun de ses homologues ne réagit. D'ailleurs, Ginevra se reprit bien vite et ajouta, mettant ses poings sur ses hanches :
« Erèbe ! Tu m'as laissé avec une bande de sales petits incubes pervers et ivrognes ! C'est tout juste s'ils ne m'ont pas manqué de respect ! »
Le sourire d'Erèbe se crispa. Des incubes ? Encore ? Le peuple d'Aria ne se lassait pas d'insolences et d'insubordination. Surtout depuis qu'il avait remis leur reine à sa place lors de la cérémonie de l'été.
Draco serra les poings. De stupides créatures manquaient de respect à son âme sœur ? Ils allaient le regretter. Ginevra remarqua alors les compagnons de son Prince et s'inclina profondément devant Voldemort, puis devant le couple Malfoy.
« C'est un honneur de rencontrer le Dark Lord Voldemort, ainsi que le Roi et la Reine du peuple Veela. »
Si Lucius ne broncha pas devant la prestation, Narcissa répondit avec un sourire et inclina légèrement le buste à son tour. Draco, quant à lui, dévorait des yeux Ginevra qui s'en rendit compte et s'inclina devant lui également.
Comprenant la demande tacite, il lui offrit son bras et lui proposa une danse. Elle accepta et se laissa guider, adressant un salut de la main à Erèbe.
Le Prince, voyant sa protégée entre de bonnes mains, se retourna vers ses invités. Il sourit narquoisement et dit :
« Je suppose qu'il est d'usage de préparer leurs fiançailles à présent que nos deux tourtereaux sont ensembles. »
Voldemort ne dit rien, scrutant le jeune homme. Lucius approuva d'un signe de tête et Narcissa rouvrit son éventail pour y cacher un pouffement. Il fallait dire que les créatures magiques allaient vite en besogne dès lors qu'il s'agissait d'âme sœur. En l'occurrence, Draco et Ginevra ne pouvaient se marier au vu de l'âge « humain » de cette dernière, mais les fiancer éloignerait les indésirables séducteurs/rices humains/nes de l'école.
De plus, pour Erèbe, il s'agissait là d'un bon prétexte pour s'éloigner et révéler sa véritable identité. Il y avait longuement réfléchi et avec l'aide de Marie, Crystalla et Alycia, en avait conclu que la meilleure solution serait de ne rien cacher à son potentiel allié, quitte à le mettre en colère, l'assommer (s'il devenait trop violent – et connaissant l'homme, cela n'y manquerait pas - les Crucio étaient définitivement douloureux), pour tout lui expliquer ensuite.
Bref. Le compte à rebours était lancé.
Hermione cherchait Harry et Ginny. Ils étaient allés ensemble Hogsmead, ce qui pour deux amoureux était tout à fait normal, mais depuis, ils étaient introuvables. Elle envisagea un instant d'aller trouver le professeur Dumbledore. Mais, songeant à la relation entre Harry et ce dernier, elle renonça. Déjà que, pour une raison inconnue, Harry ne leur parlait plus à Ron et elle, inutile de rajouter de l'huile sur le feu Rebroussant chemin, elle heurta violemment Cartney, la nouvelle à Slytherin. Elle s'étonna un peu, quand d'une main tendue vers elle, la jeune fille l'aida à se relever. Puis sans un mot, elle continua son chemin, n'adressant aucun regard à la Gryffindor.
Hermione se demanda pourquoi cette étrange fille fréquentait Harry. Puis se dit qu'elle s'était suffisamment mêlé des affaires du garçon et qu'elle n'était pas sa mère. S'il voulait de l'aide, il savait où les trouver, Ron et elle. Restait à convaincre le roux de cesser d'embêter le Survivant.
Effrayante perspective.
Draco leva la tête, observant les étoiles artificielles. Le clou de la soirée était en effet un feu d'artifice créé par le Prince de l'Ombre lui-même. Les lucioles bleues, rouges, violettes, oranges ou blanches scintillaient dans le ciel noir. Formant parfois des figures ou des créations.
C'était beau.
Une main gantée se posa sur la balustrade, à coté de la sienne. Ginevra s'approcha de lui et sourit.
« Dire qu'il y a peu, nous ne pouvions pas nous supporter... Étonnant comme les gens changent au contact d'Erèbe. »
Draco approuva. Peut être n'aurait-il jamais eu la chance de fréquenter Ginevra – une ancienne Weasley– si Erèbe n'avait pas été là. Parlant de sa chance, il se demanda si la jeune file le laisserait lui prendre la main... Qui ne tente rien n'a rien.
Erèbe ricana en se demandant quelle tête ferait Ginevra en apprenant ses fiançailles avec Draco Malfoy. Sûrement qu'elle lui crierait dessus. Ce serait amusant.
Il pencha la tête sur le coté dans une mimique enfantine et rit doucement.
A cet instant précis, il n'avait pas l'air d'être le Prince Monstrueux, sanguinaire et cruel.
Tom Riddle se demanda pourquoi Erèbe affichait une mine aussi réjouie à l'idée d'annoncer le futur mariage des deux jeunes gens.
Il fallait reconnaître que c'était un événement heureux, mais son enthousiasme débordant de sarcasme était très légèrement dérangeant et... Effrayant.
« Cela te plaît-il tant, Prince, d'annoncer à cette jeune fille son futur mariage ? »
« Mmh... Je dirai que oui. Et mon nom est Erèbe. Nous serons alliés. Il n'y a aucune raison que tu ne m'appelles pas par mon prénom, Tom. »
L'homme se crispa. Va savoir pourquoi, son prénom prononcé par le prin - Non Erèbe - lui donnait des sueurs froides. Ou chaudes, selon le point de vue. Ce dernier d'ailleurs s'était mis à tournoyer joyeusement au son étouffé de la musique. Ils se trouvaient dans un salon, à coté de la salle de bal. Dans sa danse fictive, Erèbe riait comme un enfant, brisant l'image qu'il donnait de lui. Dans un accès de folle joie, il attrapa les mains du Dark Lord et le força à danser avec lui. Tom sourit légèrement en voyant l'immense sourire-banane de l'adolescent et, soupirant mentalement à l'idée de l'image que cela donnerait de lui devant son bras droit, il se laissa entraîner.
Lorsque, lentement, la musique stoppa, signant la fin de la danse, Erèbe, dans un sursaut de folie douce, se releva et rapidement, déposa un smack sonore sur les lèvres rouges du Mage Noir.
Qui avait arrêté tout mouvement, abasourdi de l'audace.
Draco regardait Ginevra, qui le regardait tout aussi fortement. Leurs visages se rapprochèrent, lentement. Il tendirent leurs lèvres, pour un premier baiser aussi doux que la soie, aussi tendre que la crème. Alors que le contact se faisait, un même sourire étira leur bouches unies quand...
« SURPRISE ! »
Ginevra sursauta violemment, s'écarta de son Veela et darda un regard furieux vers Erèbe qui les regardait avec un immense sourire fier.
Parce qu'il était content de lui en plus ?
A ses cotés se tenait des Malfoy plutôt... abasourdis, et un Voldemort gêné.
Minute. Gêné ?
Ginevra comprit qu'il y avait quelque chose de louche.
Le rire d'Erèbe s'intensifia lorsqu'il vit l'air confus de Draco et celui furieux de sa chère protégée. Le visage rougi de Ginevra ne fit qu'accentuer son hilarité et il reçut un léger coup sur la tête de la part d'une rouquine plus qu'agacée.
« Si tu nous disais pourquoi tu es venu nous déranger avent que je ne t'écharpe. »
« Si tu réagis comme ça, je ne te le dirais pas. » Bouda Erèbe, en gonflant les joues d'indignation - feinte.
Ginevra leva les yeux au ciel et se détourna de son gamin de Prince. Comment penser que l'adolescent aux airs d'enfants capricieux pouvait être le monstrueux, le cruel Prince de l'Ombre ?
Voldemort sourit. Au vu des réactions enfantines du Prince, il avait pris la décision de considérer le baiser volé comme un simple coup de folie, sans réelle importance. Voyant que le jeune homme ne semblait pas près d'annoncer l'événement et étant donné qu'il n'avait pas que cela à faire - quand bien même il restait pour la nuit, il en avait assez - il se décida à avouer la vérité au couple :
« Vous avez mes plus sincères félicitations pour vos fiançailles Mrs Neko et Mr Malfoy(1). »
« PARDON ?! »
Deux voix stupéfaites résonnèrent dans l'espace du balcon.
Ginevra soupira. Erèbe avait encore fait des siennes. La fiancer sans lui demander son avis lui semblait... Osé. Mais après tout, il était son Prince et elle lui devait obéissance. De plus, n'étant pas encore montée sur le trône qui lui était promis, Elle se devait de respecter chaque décision la concernant. Même celle-ci .
Mais elle avait quand même envie de lui donner un bon coup sur la tête pour qu'il arrête de rire.
Les fiançailles des jeunes gens semblaient avoir décidément mis le Prince d'excellente humeur, car il ne s'en prit même pas à Aria lorsque celle-ci lui souffla narquoisement que le Lord Voldemort était un morceau de choix. Il ne s'offusqua pas, mais n'en nota pas moins les mots afin de les lui renvoyer dès que possible.
Minuit sonna. Il était temps de cesser les festivités.
Ginevra se hâta de rejoindre Lys, qui devait la conduire à sa chambre. Après un dernier baiser d'adieu à son fiancé - elle allait le revoir dès le lendemain, mais les âmes sœurs avaient toujours du mal à se séparer les premiers jours... - elle entreprit de fendre la foule pour retrouver sa servante. Sans y prendre garde, elle heurta un inconnu, sans doute un courtisan aussi pressé qu'elle. Elle s'excusa rapidement et il lui sourit, dévoilant ses crocs acérés de vampire. Elle frissonna. Il avait des yeux de tueur.
Puis elle repartit et oublia cet homme.
Lundi matin, dans la Grande Salle, le silence était pesant. Dumbledore, était debout, devant la table des professeurs, et attendait une réponse à sa question.
« Je le répète une dernière fois. Où est Harry Potter ?»
Blaise Zabini, à sa table, nota avec rancœur que l'absence de Draco ne suscitait pas le même intérêt. Malgré lui, il remarqua aussi que celle, plus discrète encore, de Ginny Weasley, n'avait même pas été remarqué. Cette fille avait donc si peu d'importance, même aux yeux de sa propre famille ? C'en était risible. Et ils se prétendaient ouverts d'esprit et gentils.
La porte s'ouvrit. Tous retinrent leurs souffles.
Et suffoquèrent presque lorsqu'ils virent le groupe insolite qui se profilait.
« Bonjour à tous ! On vous a manqué ? » Lança joyeusement Erèbe.
Blaise se demanda s'il plaisantait ou s'il pensait vraiment que le fait qu'il soit en compagnie de Ginny et Draco enlacésne lui faisait rien.
Fin du Chapitre
(1) Mrs et Mr : J'utilise les diminutifs anglais puisque ils sont en Angleterre. D'ailleurs, j'ai aussi usé des noms anglais pour pas mal de choses (ils sonnent tellement mieux que les traductions françaises...) !
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