Le passé d'Erèbe

Les quelques élèves encore dehors malgré la neige qui tombait , riaient en se lançant des boules de cette poudre blanche. Des exclamations parvinrent au groupe hétéroclite que formaient Erèbe et ses... « Amis ».

Il lui était difficile d'apprécier vraiment ce mot à sa juste valeur. Il avait toujours été seul et s'en contentait avec une résignation amère. Pourtant, lorsqu'il observait les différentes personnes qui l'entouraient dans cette vie, il n'y avait que ce mot qui lui venait à l'esprit.

Ginevra et son esprit aiguisé, ses répliques acérées.

Draco, son sens de l'honneur – l'on peut être Slytherin et savoir défendre ses amis ! – et son instinct de protection attendrissant.

Blaise et sa joie de vivre (semblable à celle de Ronald par moment... A noter qu'il prendrait cette comparaison très mal si par malheur il l'apprenait.)

Pansy et son sens très pointu de l'habillement. Il était passionnant de parler de mode en sa compagnie. Enfin, une fois qu'on l'eut convaincu que non, il n'y avait aucun souci pour elle de sortir avec son amoureux de Ravenclaw, Draco s'en fichait éperdument, il était trop occupé à regarder Ginevra.

Théodore, ses mimiques amusantes et son intelligence impressionnante. Il aurait dû finir à Ravenclaw.

« Au fait Erèbe. Que penses-tu de la réaction du personnel de Hogwarts à propos de tes yeux ? » Demanda Théodore, toujours curieux du savoir.

Le susnommé prit un certain temps de réflexion, réunissant les diverses réponses qu'il pouvait y avoir.

« Albus Dumbledore prouve que son talent et son intelligence ne sont plus ce qu'ils étaient. Il est parfaitement connu que les vampires ont les yeux rouges. De plus, la disparition de Crystalla aurait dû l'amener à réfléchir à propos de ma nature. Sans oublier qu'il est connu que le Prince de l'Ombre est un vampire... Entre autres choses. »

« Donc tu penses qu'ils ne réaliseront rien ? »

« Pas avant qu'on ne lui tende une perche suffisamment évidente, et cela ne saurait tarder. L'Alchimie n'est pas une chose à prendre à la légère, je saurais le lui rappeler. »

« Tu as raison Erèbe. Ils sont stupides de ne pas penser. »

« Certains sont au courant désormais, mais ils me sont acquis. Le comportement de notre directeur est bien trop ambiguë pour satisfaire les professeurs dont le sens de la justice est assez aiguisé. »

Oui, Erèbe avait un cercle d'amis intéressants et aux caractères tous plus attachants les uns que les autres. Même si parfois il pouvait être éreintant de rester avec eux... Avec leur curiosité à son propos. Même Alycia, pourtant plus au fait du caractère peu avenant du prince dès qu'il s'agissait de son passé, ne cessait de le titiller à ce propos.

« Erèbe, tu sais pratiquement tout de nous. Ne pourrais-tu pas nous en dire plus sur toi ? »

Il jeta un regard mauvais à Pansy qui devait posséder quelque don de divination ou au moins de télépathie pour intervenir au plus mauvais moment. Il grogna, mécontent :

« Il n'y a rien à dire, Pansy. Je n'ai rien à dire. »

« Erèbe ! Tu as tes secrets comme tout le monde mais... Tu pourrais au moins nous dire d'où tu viens, si tu avais des frères et sœurs... Ce genre de choses ne t'engage à rien ! »

Le Prince de l'Ombre soupira et fronça les sourcils en tournant la tête vers sa dernière protégée. Ginevra n'avait pas tort... Et elle méritait bien cela pour son dévouement.

« Très bien... Je vais vous parler un peu de moi. Dès que nous serons assis ! »

Les adolescents se dirigèrent donc à travers les flocons blancs, luttant également contre la bise glaciale. Après quelques pas dans le village enneigé, ils arrivèrent à l'entrée du plus célèbre bar d'Hogsmeade, les Trois Balais. L'intérieur, éclairé et accueillant, leur renvoya une image de chaleur qu'ils n'avaient pas l'habitude d'avoir, dans le château glacial.

S'asseyant à une table un peu éloignée dans la salle, ils commandèrent des Butterbeer (Bièraubeurre) et installèrent un sort d'intimité, afin d'éviter les oreilles indiscrètes. Erèbe souffla un moment, et commença :

« Mon histoire personnelle ne concerne que moi et je ne compte pas vous raconter mes secrets les plus intimes. Je ne vous dirai que le strict minimum, par... (il hésita un instant) Amitié. Cela vous convient-il ? »

Les jeunes gens, pendus aux lèvres du Prince, acquiescèrent sans même se concerter mutuellement. Erèbe soupira, agacé de devoir dévoiler son ancienne vie, qu'il préférait révolue.

Ne te voiles pas la face, mon enfant adoré.

« Je suis né pour la première fois à la fin du Vème siècle avant celui qui fut nommé Jésus Christ. Mon père, Laïs, était l'un des Alpha Vampire des plus puissants et son influence grandissait chaque jour un peu plus. A l'époque, les sorciers grecques – ma patrie d'origine – venaient à peine de prendre conscience de notre existence, à nous créatures de l'ombre, et ils avaient commencé à nous chasser. Mon père était l'un des guides qui découvrirent les Enfers, et qui ramenèrent la paix parmi nous. Il rassembla au fur et à mesure de son long règne les vampires sous sa seule autorité, alors que je n'étais qu'un bambin.

Ma mère, Victoria me mit au monde peu après l'installation du royaume. Je n'ai donc jamais vu la lumière du Soleil avant ma seconde vie. Je remplaçai mon père à sa mort (Erèbe sourit un peu, carnassier, à ses paroles) à la fin de l'Antiquité. »

« Tu es donc l'un des plus vieux vampires ! » S'exclama Ginevra, effarée, « Je te savais âgé mais j'ignorais que c'était à ce point ! »

« Il existe une vieille technique, aujourd'hui oubliée qui était couramment utilisée par les vampires qui s'ennuyaient et voulaient attendre le prochain siècle. On l'appelle l'Eternel Sommeil. Il consiste à endormir le vampire durant des années, voire des siècles. Je m'en suis servi après l'épisode des Renégats. »

« Qui sont les Renégats ? » Demanda Alycia. « Marie et la Reine Aria ont déjà fait des allusions à ce groupe, mais je n'ai trouvé nulle trace d'eux dans les Archives Royales ! »

« C'est tout à fait normal, mon père a fait effacer chaque épisode de rebellions durant son règne, par peur de voir son autorité décroître. Aujourd'hui, peu de personnes se souviennent des Renégats. Il y a Marie, qui me suit depuis ma naissance et... Aria. »

« Aria et Marie sont aussi vieilles que toi ! Mais... Tu t'es réincarné plusieurs fois ! C'est... » Ginevra n'en pouvait plus d'être abasourdie de nouvelles.

« L'Eternel Sommeil est très utile n'est-ce pas ? Marie ne se réveille que lorsque je reviens. Quant à Aria... J'ignore à quelle fréquence elle se réveille, je ne m'en préoccupe pas.

Nous en étions aux Renégats. Il s'agit d'un groupe de vampires qui refusait la soumission des Créatures magiques. Il faut savoir que les chefs ont refusé des pertes inutiles contre les sorciers, aux pouvoirs supérieurs aux nôtres à l'époque. Les Renégats insinuaient que nous étions lâches et voulaient à tous prix revoir la lumière du Soleil, malgré les conséquences fâcheuses qu'elle avait sur nous. Notre séjour prolongé dans une dimension d'ombre et de ténèbres nous avait rendus sensible aux rayons et tous ceux qui tentèrent de passer outre les avertissements... En subirent les conséquences. »

« Co... Comment ça ? » Déglutit Pansy, sensible au ton mordant que le Prince avait pris pour parler de son passé... Et des Renégats.

« Ils ont tous péris brûlés. Et ceux qui on survécus étaient si désespérés qu'ils ont essayé de tuer mon père et que, dans leur précipitation, ils ont tous échoués. C'est ce jour-là que le clan de Marie a été massacré. Les Chasseurs, anciens esclaves des sorciers, n'étaient pas très appréciés par les Renégats. Cela ressemble un peu à vos histoires de Sang-Pur. Pour eux, les humains n'étaient que des inférieurs, des insectes à écraser, à soumettre. Pour eux, c'était de la nourriture et des esclaves. Je n'étais pas loin de penser pareil... Avec un peu moins de violence, je vous rassure.

Leur tentative d'insubordination a lamentablement échouée et ils ont tous été exécutés les uns après les autres. Mon père n'était pas réputé pour sa clémence. Il leur a fait couper la tête dans une exécution publique pour les humilier et a fait brûler les corps avant des disperser les cendres dans la région la moins charitable des Enfers : celle que les grecques appelaient « Tartare ». »

« Mais... Le tableau dans la salle du trône, ce ne serait pas... » Dit Ginevra.

« En effet. Mais contrairement aux apparences, ce n'est pas un tableau, la peinture n'existait pas à cette époque, il s'agit d'une création magique. Pour ne jamais oublier ce qui s'est passé ce jour-là... »

Le regard d'Erèbe se fit lointain. Le remord teinta son regard vairon et Ginevra se prit à regretter d'avoir insisté tant insisté. Elle posa sa main sur l'épaule de son cher prince et serra un peu, manière celui prouver sans effusions qu'elle comprenait. Erèbe resta atone quelques secondes de plus avant de secouer la tête et de fixer sa boisson, comme s'il pouvait changer le passé juste en la regardant.

« Je suis mort au combat lors de cette première vie. Après avoir vendu mon âme pour pouvoir perpétuellement me réincarner en absorbant l'énergie vitale de mes hôtes. C'est pour cela que je me réincarne ainsi, même si, à l'époque, je n'avais pas pris conscience de la portée de mon geste. Je me suis condamné seul à revenir sans fin, à la vie, jusqu'à ce que la Magie me consume. Mais j'ai pu ainsi instaurer la crainte chez les Créatures Sombres et ma seconde vie a été consacrée à propager mon autorité. Et à dialoguer avec les Créatures Blanches pour le convaincre que je n'étais pas dangereux. Pas pour elles en tout cas. »

Erèbe jeta un coup d'œil à sa montre et constata que au vu de l'heure, ils pouvaient se permettre de repartir chez Tom. Un frisson d'anticipation à l'idée de revoir le Mage le traversa. Il n'avait pas répondu à la déclaration de Tom, et il lui tardait de pouvoir le revoir.

Tom faisait taper ses doigts en un geste impatient. L'arrivée d'Erèbe et des autres élèves d'Hogwarts avait eu lieu quelques heures auparavant, mais il n'avais pu aller voir son cher amant, pris par une réunion à propos de la Bataille Finale.

La salle de réunion était grande en longueur et se distinguait des autres pièces du manoir Malfoy - où les Deatheaters et leur Maître logeaient pour la plupart - par son absence de décoration. Les murs étaient peints en noir, le sol carrelé de blanc et les seuls meubles présents étaient la longue table en bois clair et les chaises où étaient assis le Dark Lord et ses sbires.

La réunion s'éternisait, les Deatheaters n'en finissant pas de parler de choses sans importance et les haut-gradés tels que Lucius ou Bellatrix sentaient leur baguettes les démanger. Fenrir sentait la colère de son maître et son impatience à rejoindre le Prince de l'Ombre et grognait sa désapprobation. Il avait toujours détesté ce Prince, trop avide de pouvoir, pensant pouvoir contrôler la race supérieure que créait Fenrir en mordant le plus d'enfants possibles. Ses grondement s'intensifièrent quand il sentit la présence de l'être honni derrière la double porte.

Il tuerait ce petit arrogant.

Et prendrait la place du Dark Lord par la même occasion.

Merci d'avoir lue ce chapitre .

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