Erèbe et Voldemort (2)
« Je n'en peux plus. Combien en reste-t-il ? » Chuchota Erèbe en direction de Marie, debout derrière lui. Celle-ci se contenta de secouer la tête, refusant de répondre – même entre deux réunions, elle n'avait pas droit à la parole, n'étant pas une souveraine – et Erèbe claqua sa tête contre la table en soupirant de découragement.
Tom, assis à coté de lui, ricana. Il se refusa à penser que lui aussi était légèrement agacé de la longueur des réunions. Des races plus étranges les unes que les autres avaient défilées devant le Conseil. Tout d'abord, ça avait été les Lutins Maléfiques et les Feys qui, à cause de leur petites tailles, ne seraient pas très utiles au champ de bataille. En revanche, leurs sorts défensifs feraient de parfaits boucliers au Palais en l'absence du Prince et de ses armées. Le peuple d'Aria et celui des Dryades et des Banshees resteraient aussi (le premier parce qu'Erèbe n'avait vraiment pas confiance en leur reine, et les deux autres, parce qu'ils étaient trop faibles loin des ténèbres des Enfers ou de la Forêt). Suivirent les Harpyes et les Syrènes (celles possédant des ailes d'oiseaux et dont les chants ne servaient qu'à appâter les marins pour les dévorer Pas celles moitié humaines, moitié poisson, dont le but était d'aider les humains le plus possible) qui insistèrent pour se battre. Erèbe accepta sans réticence, ces peuples étant réputés pour leur férocité contre leurs ennemis.
Les Zombies seraient aussi de la partie. Ces anciens humains, jetés au Tartare pour leurs crimes, prêteraient main-forte aux Créatures en échange de quoi, ils pourraient revoir la lumière du Soleil. Ayant été enfermés durant parfois, plusieurs milliers d'années, Erèbe s'était bien gardé de dire qu'ils redeviendraient poussière dès qu'ils auraient aperçu l'astre brûlant. Lorsqu'il l'avait fait remarquer à Tom, dans un murmure amusé, le Dark Lord avait du retenir un énième ricanement devant les manipulations de son allié. A n'en pas douter, il ressemblait au patriarche d'une famille de Sang Pur sorcière avec ses alliances et ses tromperies. Erèbe s'en était offusqué à grands coups de cris.
Il pouvait aussi rappeler Dumbledore. Mais cette ressemblance était ignorée par Tom.
Question de logique.
On ne disait pas à celui qu'on voulait séduire qu'il ressemblait à son pire ennemi.
Les derniers peuples guerriers étaient ceux des Djinns (qui, en raison de leur apparence nébuleuse, resterait en renfort) et celui, très intéressant des Bersekers. Gorgo, le Roi de ceux qu'on appelait aussi des Trolls (et que les Muggles surnommaient – à tort – des Ogres) avait refusé tout net de rester en arrière. Son peuple possédait de redoutables soldats, mais Erèbe craignait que leur fidélité n'aille à quelqu'un d'autre et qu'ils se retournent contre eux au moment décisif. Puis, avec l'insistance du Roi et l'agacement grandissant de Tom à ses cotés, il finit par hocher la tête. Il n'était pas convaincu, mais il suffisait qu'il demande à Pydë de les faire surveiller par ses elfes.
Bien sûr, après les races moins puissantes – Harpyes mises à part – le Conseil se réunit une nouvelle fois pour délibérer à propos des races plus... Importantes. Nirar et Asmodée (respectivement souverains des vampires et des démons) rejoignirent Verini dans les armées. Pydë superviserait tout cela, tout en surveillant les éventuels traîtres et fournirait des archers. Pour finir, Fenrir(1) et Houkou, les Alphas des Lycans, se disputèrent violemment pour savoir quel clan restait.
C'est à ce moment-là que Erèbe, exaspéré, leur cria de se calmer s'ils ne voulaient pas dire « bonjour » au cachot et autres salles de torture. Voyant la fureur de leur Prince, les deux Lycans se rassirent et se turent, se jetant de temps à autres, des coups d'œil assassins.
De son coté, Aria ne disait rien, se contentant de triturer une vieille bague à son doigt. Erèbe lui jeta un regard pénétrant, puis tourna la tête pour s'adresser à l'ensemble de la pièce.
« Membres du Conseil. Je sais que cette guerre en ennuie plus d'un, car nous n'avons pas l'habitude d'intervenir dans les mœurs humaines. Mais il s'agit là de combats de premières importances, puisque cet affrontement se soldera par notre liberté ou... Notre mort. (des frissons parcoururent l'assemblée, pendue aux lèvres de son Prince) Albus Dumbledore est, j'ignore pourquoi, devenu fou. Dément, dingue, totalement et irrémédiablement timbré. Un génocide ne le dérangera pas outre mesure. » Erèbe eut un sourire amer. Il n'y a pas si longtemps, lui aussi réagissait comme ça. Cette vie le changeait, peu à peu. « C'est pourquoi je vous le demande. Je ne vous l'ordonne pas, il s'agit d'une simple requête.
Battez-vous. Défendez la vie de l'Empire. Ou alors ce sera la fin. »
« La fin de quoi Erèbe ? Que risquerons-nous si nous perdons cette bataille ? » Demanda Houkou.
Le Prince lui jeta un regard vide. Vairon contre ambré, ils s'affrontèrent du regard quelques minutes avant que Erèbe ne se décide à répondre, nonchalant.
« La fin du monde magique. »
Ils suffoquèrent lorsque résonna ce serment.
Erèbe tenait toujours ses promesses.
« Je suis é-pui-sé ! » Articula Erèbe en claquant sa tête contre la table.
Tom lui jeta un regard amusé. Les conversations avaient repris de plus belle après le discours du Prince, et trois heures durant, ils s'étaient retrouvés pris au piège dans un enchevêtrement de conviction politiques. Tom n'était pas mécontent d'en avoir fini. Surtout que les regards que lui jetaient la reine des Succubes lui donnaient des frissons. Tantôt haineux à un point qu'il ne comprenait pas – même les créatures méfiantes envers les humains l'avaient à peu près accepté – tantôt aguicheur. Pire que Bella. A donner des sueurs froides.
« Courage » Murmura-t-il « Plus que mes Deatheaters. »
« C'est censé me remonter le moral ? »
Et Tom se dit qu'effectivement, après réflexion, c'était presque aussi inquiétant que ces dernières heures.
Car, et il avait tendance à l'oublier ces temps-ci, son allié était quand même Harry Potter.
Les chuchotis résonnèrent dans l'immense salle qui accueillait les servants du Dark Lord. Des murmures pressants.
« Maître... Maître... »<
Lord Voldemort – puisque telle était son titre – se tenait sur une estrade et à ses cotés était Erèbe, visage dévoilé, menton levé, regard fier. Si Bellatrix et Fenrir Greyback étaient au courant et grinçaient des dents, la plupart des autres serviteurs croyaient que leur Maître avait enfin réussi à avoir Potter .
Seul Peter Pettigrew, tremblant de terreur, voyait la lueur cruelle qui dansait des les prunelles vaironnes.
Et seul Yaxley, deatheater de bas-rang, se rendit compte que Severus Snape manquait à l'appel.
Tom avança, lançant un léger coup d'œil à Erèbe – un léger sourire flottait sur ses lèvres – et lança un « Sonorus » afin que tous l'entendent.
« Deatheaters ! Aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres ! Nous avons désormais la quasi-certitude de remporter la guerre que nous menons depuis tant de temps contre Albus Dumbledore et son maudit Ordre du Phénix !
Car aujourd'hui, je vous présente Harry Potter, le légendaire Garçon-Qui-Refuse-De-Mourir ! »
Des acclamations retentirent dans toute l'immense salle. Pour tous les Deatheaters, leur Lord avait – enfin – réussi à capturer son éternel ennemi. Pour tous, leur guerre était gagnée. Laissant durer l'événement, Tom ricana en voyant que Erèbe arborait un air de plus en plus agacé.
Certains suivants allaient se faire trancher quelques membres.
« Ce n'est pas tout » Reprit-il enfin, « Je vous demande également d'accueillir nos nouveaux alliés. Ces Créatures sombres ont été rejetées et ont grandi dans les Ténèbres. Comme nous, elles veulent la liberté et le pouvoir d'agir comme elles le souhaitent. Elles se sont jointes à nous pour la dernière bataille qui nous opposera à Dumbledore !
Voici les Créatures des Enfers, Sujets d'Erèbe, le Prince de l'Ombre ! »
Arrivèrent les généraux, drapés dans leurs armures étincelantes et affichant la même morgue que les Sangs-Purs. Elfes Noirs, Démons, Lycans, Vampires, Harpyes... Tous se tenaient droits et fiers, attendant le bon vouloir de leur Prince. Les Deatheaters les reçurent avec moins d'enthousiasme mais tous tournaient la tête, essayant de deviner laquelle des Créatures était le légendaire monstre assoiffé de sang et de tueries.
Aucun ne regarda vers « Harry Potter ».
Peter Pettigrew n'avait jamais été une lumière. Faible et peureux, il suivait toujours ceux et celles qui lui apportaient le confort et la sécurité. Mais cette fois-ci, il regretta d'avoir trahi James et Sirius. D'avoir été responsable de la mort des Potter.
D'avoir attiré l'attention de leur fils sur lui.
La lueur démente qu'il observait parfois dans les yeux carmins de son maître s'était peu à peu atténuée et à présent, il se demandait si elle n'avait pas disparue.
Moins de Crucio, moins de chantage.
Seule sa puissance était restée la même. Il lui semblait que cela datait de sa rencontre avec les Créatures. Mais lorsqu'il regardait les étranges yeux du fils Potter.
Il voyait le regard de ceux qui n'ont plus rien à perdre. De ceux qui, pour ce qu'ils souhaitent, son près à tuer et à détruire.
Ou qui l'ont déjà fait.
Potter n'était pas un innocent. Et i n'était pas un prisonnier de guerre.
Il était un allié. Un égal.
« Il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois... Et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... »
Lorsque le silence se refit enfin, et que quelques regards interrogatifs fixèrent le Lord Sombre, celui-ci se décida enfin à écarter un bras, invitant Erèbe à le rejoindre.
Mais Erèbe, non content de venir à ses cotés, le dépassa, descendit de l'estrade, adressa un clin d'œil à Draco (marqué depuis juillet dernier) et aux jumeaux Weasley qui le regardaient d'un air abasourdi et s'arrêta finalement devant Pettigrew.
Il se fichait éperdument de Lily et James Potter.
Il n'avait rien à faire de Remus Lupin et Sirius Black.
Mais « Harry » était son ancien lui et il méritait la vengeance.
Parce qu'il était mort cette nuit d'Halloween.
« Pitié » Couina Peter, les yeux brillants de larmes. Elles coulaient déjà sur ses joues sales.
« Je n'ai pas de pitié pour les traîtres. Surtout pour les tueurs d'enfants. » Répondit Erèbe, stoïque.
« Je n'ai jamais tué d'enfant ! » S'exclama Wortmail.
« Oh si. Même si tu n'en as pas conscience. Tu l'as tué. Tout est de ta faute et celle de Snape. Et tu sais quoi ? Snape pourrit en ce moment dans les cachots. » Rétorqua Erèbe. Il sourit de ce sourire particulier qui accompagnait ses massacres. Léger sourire presque tendre.
Mais irrémédiablement annonciateur de mort.
« Tu salueras Harry de ma part. Quoique non. Il est heureux aux Champs-Élysées, ce que vous, humains, appelez Paradis. Toi, tu finiras au Tartare, là où vont ceux qui ont trahi. » Erèbe prit doucement le menton du petit homme dans sa main et enfonça ses ongles tranchants dans sa peau. La brûlure fit gémir de terreur le rat qui ne pouvait se dérober.
Cette fois, la fuite signifiait la mort.
Les Deatheaters ne savaient comment réagir. Leur Maître ne bougeait pas, observant seulement avec un semblant d'ennui la scène. Cependant, il avait réagi aux derniers chuchotements.
Comment ça « Harry » était mort ?
Erèbe sentait les regards de Tom sur lui. Il faudrait lui fournir des explications. A Draco et Ginevra aussi. Et peut être aux jumeaux. Il baissa les yeux sur le corps qui se tortillait de douleur par terre. Il n'éprouvait que de l'indifférence pour ce stupide humain. Mais il devait cela à « Harry ». Ce pauvre petit n'avait pas mérité de mourir. Lui n'était qu'un parasite qui s'était installé dans son corps moribond.
C'était peut être mieux pour « Harry » de ne pas avoir vécu cette vie. Mais la culpabilité le rongeait toujours d'avoir dérobé la seule innocence restant à cet enfant.
Qui es-tu ?
Ta mort.
Ah.
Tu ne réagis pas plus que ça ?
Je devrais ?
En principe, oui.
Je ne suis pas comme les autres.
Je sais.
Tu vas me tue
Tu es déjà mort.
... ?
Le soir d' Halloween
La présence de mon âme t'a permis de survivre. 16 ans.
C'est déjà trop pour moi.
Peut être.
Ça fera mal ?
Je souffrirai pour deux.
C'est gentil.
Je ne suis pas gentil.
Je trouve que si.
Pour toi tout le monde est gentil.
Non. Dumbledore ne l'est plus. Et Voldemort ne l'a jamais été.
C'est ton âme-sœur.
HEIN ?
Vous vous ressemblez. Spirituellement je veux dire. Physiquement aussi.
Tu as bu ?
Je suis immatériel, je ne peux pas boire sauf si tu le fais.
Quelqu'un a mis de l'alcool dans ma boisson alors. Je délire.
C'est maintenant que tu te poses la question ?
C'est censé me rassurer ?
Non.
Tu n'es pas si gentil finalement.
Tu vois.
Voldemort n'est pas mon âme-sœur
Lui non. Tom Marvolo Riddle, si.
Il a soixante ans de plus que moi !
Cinquante-quatre très exactement.
Six ans, ça ne change pas grand-chose.
Pour les âmes, une éternité ou une seconde, ça n'a pas d'importance.
Tu parles comme si elles avaient une conscience.
...
Tu ne dis plus rien ?
Qu'est-ce qu'on vous apprend dans vos stupides écoles d'humains ?
Beaucoup de choses.
Futiles.
! La magie n'est pas futile !
Tu fais de la Magie sans baguette ?
C'est possible, ça ?
Bien sû.
Idiot !
Méchant !
Tu es un gamin.
Je profite de l'enfance que je n'ai pas eu.
...
Quoi ?
On ne dit pas quoi, mais comment.
Réponds !
Je les tuerai.
Qui ?
Ta dernière famille sanguine.
Inutile. Je n'en vaux pas la peine.
Tu es mon hôte. Tu en vaux la peine. Et j'ai déjà du sang sur les mains.
C'est triste.
Epargne-moi ta pitié, morpion.
Révise tes insultes quand tu seras dans mon corps. Je ne pense pas que j'apprécierai de me voir en train de dire « morpion » à quelqu'un. Merlin ! C'est bizarre de dire ça !
N'est-ce pas ?
La ferme.
...
Minuit moins le quart.
Des dernières volontés ?
...
Ca m'a échappé.
Pas grave. Mais j'aimerais bien que tu veilles sur Ginny. Elle est comme une sœur pour moi.
Ginny ? La petite Weasley ?
Je devrai pouvoir m'en occuper.
Et aussi... Eloignes-toi de Hermione et Ron. Ils ne comprendront pas et m'en voudront, mais ils souffriront moins quand... Quand ils sauront.
Si c'est ce que tu veux. De toute manière, les humains m'indiffèrent, ce sera moins dur que tu le crois.
Merci.
Ne le fais pas. Je te dois bien ça.
Parce que tu prends mon corps ?
Non.
Pourquoi alors ?
Je dois vraiment répondre ?
...Minuit moins dix.
Parce que tu ne me traite pas de monstre.
Pourquoi je le ferais ?
J'en suis un.
Moi aussi alors.
Non. Toi, tu es l'innocence incarnée.
Hey !
C'est un compliment crétin !
...
...
Tu n'as pas répondu à la première question.
Tu en as posé beaucoup.
Qui es-tu ?
Tu veux vraiment le savoir ?
Oui. Je veux savoir qui je dois remercier pour me permettre de rejoindre ceux que j'aime.
C'est idiot comme raison.
S'il te plaît !
...
...
Arrêtes de faire cette tête devant le miroir, c'est stupide.
Dis-moi alors !
Je suis le Prince des Créatures de l'Enfer. Erèbe.
Oh.
Comme tu dis !
Qui est-ce ?
Idiot.
Ils m'en voudront ?
Je ne crois pas. Je pense qu'ils t'attendent avec impatience pour s'excuser de t'avoir laissé.
Tu est gentil.
Ferme-là.
Minuit moins un.
C'est l'heure. Paré ?
Non. Mais on fait avec.
Bonne chance.
Bonne chance à toi ! Et merci.
...
Erèbe ?
De rien Harry.
Erèbe secoua la tête pour chasser le souvenir de sa première – et dernière – conversation avec « Harry ». Le garçon était vraiment charmant. Il aurait aimé pouvoir le sauver. Il vit Peter se relever, lui jetant un regard noir de panique.
Erèbe rit.
Les Deatheaters frissonnèrent, les plus intelligents d'entre eux commençant à réaliser qui était vraiment Potter. Il n'était pas un prisonnier. Il n'était pas un esclave. Il n'était plus un ennemi.Il était un allié. Un allié fort.
Pettigrew hurla.
(1) Fenrir : C'est un loup de la mythologie nordique fils de loki et de la géante Angrboda il fut considéré trop puissant et dangereux par les dieux , Fenrir est enchaîné par la ruse et se libérera pour la bataille prophétiquee Ragnarök (renvoie à une fin du monde )durant laquelle il avalera Odin puis sera abattu violemment par vidar, un des fils du dieu.) Il ne s'agit pas de Fenrir Greyback
Merci d'avoir lue ce chapitre
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