Erèbe en colère
« Tu as fait QUOI ?! » Hurla Erèbe.
Alycia se recroquevilla. Elle ignorait que cette idée déplairait tant au Prince. Ou plutôt, elle avait ignoré son instinct qui le lui disait. Que l'idée d'inviter Lord Voldemort, son bras droit, et la famille de ce dernier au bal costumé donné pendant les vacances de Noël était... Terriblement stupide.
Ginevra observait, impassible, son Prince fulminer. Crystalla avait encore une heure de cours. Elle ne les rejoindrait pas ce soir. Ce soir, Erèbe allait revoir la Reine des Elfes Blancs.
La chatte en elle cracha à l'idée d'un simple contact avec ces créatures faiblardes et lâches qui se terraient dans la Forêt Interdite. Bon, Ginevra devait reconnaître qu'elle n'était pas objective, mais elle n'y pouvait rien. Elle détestait la lâcheté. Surtout envers les Humains.
Et les créatures blanches étaient lâches. C'était indéniable.
Erèbe continuait de crier après Alycia qui ne savait plus où se mettre. La Magie commençait à crépiter autour de lui, signe qu'il fallait qu'il se calme.
Mon petit prince... Arrêtes... Elle ne voulait que ton plaisir... Et puis avoues que cela résout ton problème d'identité... Dan un bal masqué, chacun se cache dans son costume...
Erèbe souffla, puis se détourna d'Alycia. Elerinna devait l'attendre. Il partit à grands pas, saluant de la tête Ginevra. La rousse s'approcha de la pauvre Démone, mortifiée. La soulevant pour l'aider à marcher - Erèbe n'était pas connu pour sa clémence. S'il n'avait pas jeté de Crucio à sa garde du corps, c'était parce qu'ils étaient à Hogwarts - les deux jeunes filles s'en allèrent vers l'infirmerie, clopin-clopant. Il était étrange de constater qu'elles étaient proche, malgré le blason qui, à lui seul, pouvait séparer les plus proches amis.
Dean Thomas ne pouvait en croire ses yeux... Ginny Weasley... La très gryffindor Ginny... Parlait avec Malfoy. Souriait à Cartney. Papotait avec Parkinson...
Trahison.
Le soir était venu. D'un coté, Erèbe, majestueux dans sa robe de cérémonie rouge. Cache-œil retiré, son regard flamboyait, provocant des frissons parmi la délégation des Elfes Blancs. Excalibur dans son fourreau, accroché à la ceinture, l'Anneau Frontal de Morgane, qu'il arborait fièrement. Et bien sûr, le légendaire Bâton de Merlin. La plus puissante baguette magique qui soit. Pour une créature magique, s'entend. Les Humains ne pouvait pas s'en servir.
Étrange quand on sait que Merlin était Humain. Normal quand on sait qu'il était l'un des Élu de la Magie. Le premier.
De l'autre coté se tenait les elfes. Une rangée de mâles, impressionnants sur la droite. Vêtus de costumes blancs qui mettaient en valeur leur musculature et leur peau argentée. La corde de leur arc tendue, une flèche au bout de laquelle pendait une plume de cygne, pointée vers le ciel. A gauche, des danseuses faisaient tourbillonner des rubans blancs, bleus ciel et argentés. Leurs tuniques tournoyaient également dévoilant leurs jambes musclées et fines.
Soudain tout s'arrêta. Erèbe, imperceptiblement, se tendit. Il détestait Elerinna. Son don de Vision l'exaspérait et ne lui rappelait que trop sa mère. Elle aussi, elle l'avait. Avant de mourir.
Suicidée.
La Reine apparut. Ses yeux pâles semblaient tout comprendre, tout savoir et lorsqu'ils s'arrêtèrent sur le Prince de l'Ombre, Elerinna vu qu'il avait changé.
Plus ou moins.
Son sourire, lui, était le même. En un peu plus fou.
Le Reine déglutit.
Draco Malfoy sortit une énième tenue de soirée de sa garde-robe. Il savait qu'il lui restait du temps (rien que quelques semaines... Trois fois rien.), mais il voulait a-bso-lu-ment trouver LA robe idéale pour ce bal. Les créatures magiques démoniaques et son Maître seraient impressionnées. Même ce Prince de l'Ombre.
Son côté Veela s'en réjouissait d'avance. Les Veela n'étaient pas à proprement parler des créatures sombres puisque, contrairement à ces dernières, ils vivaient à la surface et généralement, s'accouplaient aux Humains. Généralement.
Son père et sa mère étaient tous deux Veela. Il était fier de ce sang « pur » mais savait que si ça venait à se répandre, il encourrait de graves ennuis avec le Ministère.
Abrutis de racistes.
Heureusement, Draco avait su, dès sa première année, trouver des amis dignes de ce nom qui avaient rapidement été mis au courant. Blaise Zabini, son meilleur ami et Pansy Parkinson, sa « fiancée ». Oh, c'était juste pour le principe : les Veela ne se mariaient qu'à leur Âme-sœur. Mais la plupart des familles de Sang pur sorcières choisissaient pour leur progéniture un ou un fiancé(e) avant même la naissance des deux concernés.
Aussi, Pansy et Draco avaient pris l'habitude d'agir comme un couple. Pansy sortait en réalité avec un sorcier sorti de Ravenclaw. Quand à Blaise, il s'était dernièrement entiché de Théodore Nott, un slytherin de leur année. Sombre et calme, le jeune homme avait gagné, sinon l'amitié, le respect de Draco car il était puissant, silencieux et intelligent. De plus, il était fidèle au Lord, ce qui ne gâchait rien. Il savait qui si ça venait à devenir sérieux entre Blaise et Nott, Draco pourrait se confier à lui. Le garçon serait discret. Même lorsqu'il aurait son âme-sœur.Il y avait juste un problème.
Draco savait qui était son âme-sœur. Et malheureusement, ce n'était pas tombé sur une proie facile. Ni libre.
Il avait du pain sur la planche pour séduire Ginny Weasley.
Erèbe grogna dans son lit. Une nouvelle journée de cours. Oh, superbe. Il haïssait devoir étudier comme... Un Humain.
Cher enfant, calmes-toi... Même si la réunion n'a pas eu les résultats escomptés, tu as de puissants alliés autres que les elfes blancs...
« Je sais » Grogna Erèbe, assis dans son lit.
« Je ne devrais sans doute pas m'inquiéter... Tout se passera bien... N'est-ce pas ? »
La Magie resta silencieuse. Erèbe ne sut dire si c'était ou non une bonne chose.
Un sursaut vint du lit voisin. Ses condisciples se réveillaient. Erèbe grogna à nouveau.
Sa seule envie était de se recoucher.
Quand Erèbe et Ginevra entrèrent dans la Grande Salle, un silence se fit. Les nouvelles allaient vite dans l'école et tous savaient déjà que Ginny Weasley fréquentait Draco Malfoy. Certains murmuraient qu'elle trompait le Survivant. D'autres que Harry Potter avait trahi et qu'il s'était allié aux Deatheaters... S'ils savaient à quel point ils avaient raison, ils riraient moins.
Ronald s'approcha et, furieux de cette nouvelle trahison, il gifla sa sœur. Draco, qui arrivait, se précipita en sentant la douleur fugace du coup. Toutefois, ce fut Erèbe qui grogna :<
« Touches-là encore une fois, et je me charge de ton cas... On n'arrivera même plus à identifier ton corps... S'il en reste, bien sûr... »
Les élèves frissonnèrent. Comment le Survivant pouvait-il parler ainsi ? Comme si tuer était quelque chose de... Normal... Ils réalisaient à quel point il était...Effrayant.Draco Malfoy observa avec un certain amusement la peur apparaître progressivement sur le visage de Weaslaid. La réaction ne se fit pas attendre.
« Harry ! Comment peux-tu dire ça ! Les Slytherin sont des êtres mauvais à la solde de Voldemort ! Des tueurs ! Des mages noirs ! Toi, Harry, devrait le savoir mieux que quiconque ! Et Ginny est ma sœur ! Je dois la protéger de ces salauds ! »
Un silence suivit sa tirade haineuse. Les Slytherin le regardaient avec fureur. Draco serrait ses poings pour s'empêcher de lui jeter la première chose qui lui tomberait sur la main. Erèbe sentit son calme apparent voler en éclats. Malgré les paroles apaisantes de la Magie, son énergie se mit à bouillonner en lui. Lentement, ses yeux se mirent à luire, l'un visible, l'autre, non. Il levait la main afin d'infliger une bonne leçon à cet idiot d'humain quand une chaleur familière sur son bras le retint.
Crystalla le regardait, une question dans les yeux.
Le tuer ? Ou pas ?
Le regard rouge de la petite albinos calma quelque peu Erèbe qui, se relaxant, se contenta de foudroyer du regard l'idiot roux et de lui lancer quelques remarques acerbes :
« Si tous les Slytherin sont des être si mauvais, alors j'espère pour toi que les Gryffindor ne sont pas à on image, parce que l'image de la maison en ressortirait grandement souillée pauvre cancrelat répugnant. De plus, je ne vois pas en quoi je devrai savoir mieux que quiconque la prétendue méchanceté des serpents puisque la Choixpeau voulait à l'origine m'envoyer à Slytherin. Sans compter mon don de fourchelangue. Pour finir, je te rappelle que, suite à la discussion houleuse de cet été, Ginevra a été émancipée. En d'autres termes, légalement, tu n'as aucun droit sur elle. »
Dans sa fureur, Erèbe avait laissé échapper le véritable nom de Ginevra, chose que Draco ne put s'empêcher de noter. La Weaslettte était connue pour détester son vrai nom et elle permettait à son petit ami de l'employer ? Etrange. Plus encore qu'il se conduisait plus comme un frère-poule, que comme un amant.
Autre sujet d'étonnement, l'insulte que Harry Potter avait utilisée. Vraiment... Qui utiliserait cancrelat répugnant comme injure ?
Pas Le Golden Boy de Gryffindor.
Et puis, depuis quand le Survivant avait failli être envoyé à Slytherin ? Depuis quand les défendaient-ils ? Et puis... Depuis quand,par le diable, possédait-il une magie aussi terrifiante ?
Hermione profita de la tournure de la situation pour envenimer davantage les choses.
« Parlons-en de cet été ! Tu ne nous as pas dits où tu étais ! Et puis, si mes souvenirs sont bons, tu as maltraité un pauvre gobelin à Diagon Alley ! Pourquoi as-tu autant de secret, Harry ? Que t'es-t-il arrivé pour que tu changes autant ? »
« Cela ne te concerne plus. Ou plutôt... Cela ne t'a jamais concerné, Granger. »
Sur ces paroles méprisantes, Erèbe et Ginevra quittèrent la pièce, rapidement suivi par Alycia et Crystalla. Il laissèrent derrière eux une assemblée stupéfaite.
Et un Dumbledore méfiant.Erèbe soupesa le paquet avec défiance. Qui aurait l'idée saugrenue de lui envoyer un paquet à Hogwarts avec son vrai nom dessus ? Un fou probablement.
Ou un suicidaire.
Les yeux du Prince rougeoyèrent. Par chance, la comédie pathétique de Weasley avait permis de détourner l'attention de la tablée et d'éviter les questions gênantes. Mais... Il aurait suffit que l'un de ces humains voie le nom d'Erèbe sur le paquet de Harry Potter pour que tous les sorciers de sang pur ou mêlé comprennent. L'expéditeur allait le payer cher. Un grondement sauvage jaillit des lèvres d'Erèbe, courbées en un rictus satisfait.
Elerinna.
Un rire fou jaillit soudain dans le couloir. Il savait déjà que la Reine mourrait. Il pensait qu'il serait celui qui lui planterait un sabre dans la gorge.
Il se trompait.Du sang gouttait de ses mains. Ses yeux rouges tournaient en tous sens, cherchaient une autre proie.
« Mais qu'est-ce que... »
Ah ! L'une des elfes était encore en vie. Sa langue fourchue huma l'air ambiant. La chose se prépara à sauter.
Atterrit sur le thorax de la guerrière.
Un hurlement de satisfaction franchit ses lèvres gercées. Ou peut être était-ce de désespoir ?
Elerinna, malgré ses blessures mortelles, eut le temps d'observer le monstre qui les avait tous massacrés. Tous les elfes blancs de la région. Sa vue se troublait, mais elle pouvait distinguer le visage déformé par la haine et la transformation.
Quel humain pouvait être aussi fou ?
On avait privé cet enfant de son âme. On l'avait modifié génétiquement de façon à ce qu'il possède l'ADN d'un serpent et d'un loup-garou. Elerinna ferma ses yeux avec une certitude.
A présent, plus personne ne reconnaîtrait Padma Patil.
Severus Snape ferma les yeux. Les rouvrit. Mais non. Il avait toujours la même scène devant les yeux.
Alycia Cartney, Slytherin de son état, était en train de... S'incliner devant Harry Potter.
Par Salazar Slytherin. Mais qu'est ce que c'était que ce bordel ?Que Morgane lui pardonne son language !
Depuis quand le Survivant parlait-il aux mages noirs (soi-disant) ? Depuis quand arborait-il cet air si sérieux ? Depuis quand faisait-il aussi peur quand il était en colère ? Et par l'Enfer ! Depuis quand arrivait-il à avoir l'air aussi... Charismatique, tout en frappant le mur de... Rage ?
Il lui rappelait désagréablement le Dark Lord.
Or, si Severus avait trahi son Maître, c'était bien parce que Albus lui avait certifié qu'il n'y avait aucune chance, mais vraiment aucune, que l'Elu – comme il l'avait appelé – ne perde.
Or, si l'Elu n'avait pas perdu, Severus avait l'impression qu'il n'était plus du coté du directeur. Et, va savoir pourquoi, il s'en sentait bizarrement soulagé.
Albus contempla d'un air satisfait les cadavres sanglants d'elfes blancs. Toutefois, entendant les pas lourds d'Hagrid, il reprit son masque de grand-père affligé, et se tourna vers le demi-géant
« Mon cher Hagrid, je crains que Voldemort n'ait décidé de s'en prendre aussi aux somptueuses créatures magiques qui habitent dans notre forêt. J'espérais que non, mais il semble que je me sois trompé. »
« Ne vous en faites pas professeur, je suis certain que Harry éprouvera la même chose et qu'il s'entraînera durement afin de stopper cette guerre ! »
« Je l'espère mon ami... »
Alors que le naïf garde-chasse s'éloignait à la recherche de son élève préféré pour lui annoncer la tragédie, Albus ne put retenir un ricanement de victoire.
Échec au Roi, Tom.
Erèbe caressa pensivement le plumage de Acharn. Le corbeau lui avait apporté une missive sur le bal à venir. La plupart des courtisans qui viendraient seraient fidèles au Prince, mais il doutait qu'Aria sache tenir sa langue en présence de Voldemort. Il espérait que son identité ne serait pas révélée par quelqu'un d'autre que lui.
Un croassement interrompit ses songeries. Quelqu'un venait. Le corbeau s'envola.
Erèbe avait un mauvais pressentiment.
Merci de me continuer à lire cette histoire.
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