Des problème arrive

Sanye se redressa. Quelqu'un approchait. Le cobra siffla et cracha en reconnaissant la silhouette.

$ Hors d'ici ! Intrus ! Voleur ! Pars avant de recevoir mes crocs dans ta nuque et mes anneaux sur ton corps$

La silhouette tourna la tête vers le grand serpent et eut une moue dégoûtée. Le petit prince s'entourait d'étranges animaux. Elle sortit un long poignard luisant et le brandit devant la bête, pour la dissuader d'approcher. Sanye émit ce qui pouvait s'apparenter à un ricanement.

$ Tu crois me faire peur ? Je ne suis pas une couleuvre qui fuit à la moindre menace !$

Le serpent, ouvrant grand la gueule, releva son long corps froid, et se précipita vers le voleur. Celui-ci sourit, cruel, et disparut. Le reptile, étonné, s'arrêta, stoppé dans son élan.

Le gêneur réapparut derrière le cobra. Lame brillante et avide de sang.

La tête de Sanye vola à travers la pièce.

Tranquillement, le cambrioleur reprit sa route vers le fond du couloir. Il avait à faire.

« Bientôt... Oui, bientôt... Erèbe, l'heure de ta mort approche... Huhuhu... »

Et partant dans un grand rire, la forme disparut, abandonnant là, le cadavre du pauvre reptile.

Erèbe allait hurler. Encore.

Marie avait été reçue dans le bureau du directeur afin de parler de la garde de Harry potter. Pour le bien du Prince, elle ne révéla que le strict nécessaire et se fit passer pour une simple humaine, sympathisante avec l'Ordre du Phénix. Quel déshonneur pour ces magnifiques créatures que de voir leur noms accolé avec celui d'Albus Dumbledore. Si autrefois, ce n'était pas dérangeant, Fawkes manifesta son soulagement de voir une autre créature magique avec lui. Marie s'inclina légèrement devant lui, surprenant Dumbledore qui lui demanda des explications. Elle le fixa, se demandant si l'ordre valait la peine puis lui répondit, laconique.

Si à l'origine, sa venue faisait partie du plan, la curiosité malsaine du vieux sorcier la forçait à révéler des données un peu trop secrètes pour ne pas l'inquiéter. Manipulateur et fourbe, il aurait pu postuler pour Slytherin s'il n'y avait eu son imprudence trop... Rouge et Or. Marie, embarrassée, ne sut pas trop comment faire pour se débarrasser de l'homme. Finalement, Acharn, le corbeau d'Erèbe, vint lui sauver la mise en lui apportant une missive indiquant qu'il lui fallait se rendre de toute urgence au Palais.

Le Coffre Royal avait été cambriolé.

« MERDE ! »

Un objet non-identifié fut balancé contre le mur de la chambre. Erèbe jetait toutes ses affaires à travers la pièce. Son aura, dangereusement tourbillonnante, envenimait les choses en les faisant virevolter un peu partout. Hurlant à la mort, Eru rajoutait au bruit que faisait la magie qui claquait dans le dortoir.

Terrifiés, tous les élèves de Gryffindor s'étaient réfugiés dans la Salle Commune et attendaient que les choses se calment. Les colères de Harry étaient toujours craintes et depuis l'année précédente où il avait fait voler un élève de seconde année, venu lui demander de se calmer, les Gryffindor l'évitaient lorsqu'il était dans cet état.

Mais là, il était particulièrement furieux.

Ginevra entra dans la salle en secouant la tête. Alycia l'avait mise au courant et elle regrettait la mort de Sanye. Plus encore, elle était en colère contre le voleur qui avait dérobé l'Anneau frontal de Morgane. N'importe quelle créature pouvait l'utiliser et Erèbe n'avait pas placé suffisamment de protection dessus. C'était d'ailleurs l'une des raisons de sa fureur.

Il culpabilisait.

Un nouveau cri et un grand bruit (comme si une armoire était en train de s'écrouler avec tout son contenu) résonna alors que des premières années gémissaient de terreur. Ginevra leur jeta un regard empli de pitié. Pauvres humains... Si fragiles... Elle pouffa en songeant qu'ils ne survivraient pas deux minutes au Palais.

Puis elle se reprit et grimpa les escaliers menant à la salle d'où venait le fracas. Elle ouvrit doucement la porte et regarda pour voir si la voie était libre...

Et referma vivement la porte lorsque deux livres et un cahier vinrent heurter le bois.

Elle décida d'attendre une accalmie. Lorsque, enfin, les bruits se calmèrent un peu, elle rouvrit la porte, plus prudemment que la dernière fois. Le Prince s'était un peu calmé et soufflait doucement, au milieu de la pièce, poings serrés. Les yeux fermés, il réfléchissait à la situation. Marie avait accompli la majeure partie de son travail, Alycia et Crystalla répandaient tranquillement des rumeurs sur son compte, Ginevra et Draco réunissaient les deux maisons sous un même drapeau – le sien. Le plan avançait, lentement mais sûrement. Il sourit légèrement.

Et s'aperçut du capharnaüm qui régnait dans la salle.

« Mais, par Cerbère, que s'est-il passé ici ? »

« Tu as manifesté ta colère, Erèbe. Comme souvent, d'ailleurs. » Répondit Ginevra en s'avançant dans la pièce, évitant les objets jonchés, ça et là.

« Et je dois dire que tu as effrayé nombre d'humains en bas. J'ai eu peur, moi aussi. Surtout quand je me suis aperçu que des OVNI se dirigeaient à toute vitesse vers moi ! » Conclut la jeune fille en riant, toute anxiété écartée.

Le Prince remua la tête avec une certaine honte. Appelant la Magie à lui, il remit en ordre la pièce, prenant bien soin de réparer objets, mur et fenêtre, dont l'apparence avait été rudement malmenée par sa colère. Il se retourna vers Ginevra et écarta les bras en lui offrant un air contrit.

« Désolé. Sanye était pour moi aussi importante qu'un familier, même si cela ne faisait pas longtemps que je l'avais. Sa perte signifie un nouveau signe dans les hostilités. De même que le massacre des elfes blancs, elle n'était pas prévue dans l'équation. »

« Les elfes blancs ?! Tu m'avais caché cela ! Qui a fait cela ? Je m'en vais lui montrer à coups de crocs et de griffes que l'on ne joue pas avec les Créatures ! »

« Calmes-toi. Pour l'instant, la vengeance n'est pas envisageable ! Nous devons y aller doucement. Et puis, suite à ces évènements, je n'ai même pas pu révéler mon identité humaine au Dark Lord... Il serait temps d'y songer... »

« Les vacances de Noël approchent. Sous couvert d'aller voir Marie, nous pourrions organiser une rencontre, non ? D'ailleurs au final, pourquoi ne pas lui avoir avoué ? »

Devant une Ginevra un peu éberlué, Erèbe rosit. Son attitude enfantine du soir du bal lui retombait dessus. En effet, voyant la gêne de Voldemort, il n'avait pas osé tout lui confesser. Admettre qu'il avait été embrassé (chaste baiser, mais embrassade tout de même) par son pire ennemi, gamin d'à peine dix-sept ans, serait un coup rude pour l'homme et Erèbe n'avait pas eu le cœur à la confrontation.

Devant l'air insistant de sa protégée, le Prince finit par tout lui avouer et affronta le regard de la jeune femme. Celle-ci l'observa un temps, se demandant pourquoi il agissait parfois si puérilement. Puis, soupirant, elle dit :

« Si je comprends bien, tu t'es dégonflé juste par honte et peur ? Tout cela ne te ressemble pas Erèbe ! »

« Modère ton langage devant moi, je te prie. Mais c'est vrai que j'ai ma part de responsabilité dans cette situation. J'aurais du faire plus attention à ce que je faisais ce soir-là. J'ai agi de la même manière que si j'avais bu plus que de raison. »

« Ça t'arrive à toi aussi ? Etonnant. On en apprend tous les jours. » Ironisa Ginevra, toujours contrariée.

Erèbe se contenta de lui tirer la langue.

« Hmm. Je suppose que je peux vous accorder cette faveur. » Dit Dumbledore avec son habituel air bienveillant

« Toutefois, vous devez bien comprendre qu'il est hors de question pour vous d'aller quelque part sans sécurité, surtout avec la guerre qui avance. Et ce Prince de l'Ombre qui revient au moment inopportun. »

Erèbe, Ginevra et Draco sourirent. Cette remarque tombait dans les bonnes oreilles. Si Dumbledore s'inquiétait déjà de l'implication des Créatures Magiques dans ce monde, la suite risquait d'être amusante.

« Le professeur Snape vous accompagnera donc. »

Étonnamment, les faces souriantes des élèves devinrent grimaçantes, suite à cette annonce.

L'Ennemi leva sa main pour faire rayonner l'objet qu'Il tenait dans sa main. Le vouant miroiter aux reflets de la flamme de la bougie, Il ricana.

L'Anneau Frontal de Morgane avait été le premier artefact à être pris, les deux autres suivraient.

« Majesté... »

« Silence ! Je pense... »

La créature se retira, un air navré sur le visage.

Sa Reine avait bien changé. Trop changé.« Je refuse que cet homme vienne avec nous dans mon<palais ! » S'exclama Erèbe, dans le dortoir de Draco.

« Pourtant, tu as accepté de m'amener... » Rétorqua Ginevra.<

« C'était différent. Très différent. Tu m'étais utile, et puis, « Harry » était très attaché à toi. Et je savais que tu le considérais comme ton frère, bien plus que ceux dont tu partageais le sang. » Erèbe souffla. « Snape nous déteste. Et, en tant qu'espion d'Albus Dumbledore, il ne nous est pas du tout utile. De plus... Me vois-tu en train de lui avouer la vérité ? »

« Non » Avoua Ginevra. « Le professeur Snape n'a pas de camp précis. Il suffit que nous nous trompions pour faire basculer l'issue de la guerre.

Erèbe commença à faire les cent pas dans le dortoir, où ils s'étaient réfugiés pour faire le point. Alycia lissait ses cheveux en arborant une moue pensive, et Draco câlinait Ginevra. Cette dernière, mordillait sa mèche pour trouver une solution à leur problème.

« Bon. Résumons la situation. Nous ne sommes pas sûr du camp réel de Severus, donc on ne peut pas se permettre pour l'instant de révéler tout. Cependant, si, par chance, il s'avérait qu'il soit du coté du Lord, nous aurions un allié de taille. Du Veritaserum, vous pensez que ça marcherait ? » Demanda Erèbe au petit groupe.

« On ne peut en être sûr » Répondit Draco « Mon Parrain maîtrise l'Occlumencie et est un Maître en Potions. Il doit sûrement connaître l'antidote. Ce ne serait pas prudent. »

« Hm... Cela me répugnerais d'utiliser une manière plus... Concluante sur lui, je n'ai pas que cela à faire. Mais si ça me permet d'obtenir des informations... »

« C'est un espion. Il a été formé pour résister à toute forme de torture. » Rétorqua Ginevra.

Chacun se tut, réfléchissant aux diverses solutions. Quoique Draco ait éloigné ses pensées de la discussion, s'acharnant à mordiller le cou de sa bien-aimée qui lui répondit en lui donnant une petite tape sur la tête. Erèbe, agacé de leur jeu d'amoureux, sortit du dortoir et descendit dans la salle commune. Celle-ci était vide, mis à part quelques couche-tard qui ne lui accordèrent aucune attention, habitués à l'étrange manège auquel il se livrait depuis plusieurs nuits. Il sourit, ravi de constater que la maison Slytherin l'avait déjà assimilé comme allié, malgré leur haine de six ans. Enfin, cinq. Mis à pars quelques altercations avec Draco, l'année précédente avait été une trêve, le pouvoir grandissant de Voldemort inquiétant « Harry » et satisfaisant l'ego des élèves Verts et Argents. Par ailleurs, l'âme d'Erèbe prenait déjà le pas sur celle d'« Harry », aussi, le garçon avait laissé tranquille les gens qu'il considérait déjà, inconsciemment, comme ses futurs alliés.

Erèbe s'arrêta un instant devant l'âtre de la cheminée et se perdant dans les flammes émeraude, il se souvint de la première fois où il avait pris le dessus sur le Survivant.

« HARRY ! »

Les gens courraient, fuyaient sans relâche. Harry se retourna vers la voix d'Hermione qui l'appelait, avec désespoir. Alors qu'il sprintait vers un abri, il ne put s'empêcher de ressentir un brin de colère. Voldemort ne lui laisserait donc jamais de répit ? Il ne pouvait même pas faire de courses à Diagon Alley pour sa sixième année, que des Deatheaters attaquaient ?

L'injustice de sa vie le frappa de plein fouet, lui coupant le souffle.

Pourquoi n'avait-il pas de vie normale ?

Pourquoi devait-il combattre depuis ses onze ans ?

Pourquoi lui ? Et pas Neville ?

Il ferma les yeux, réprimant les larmes, tentant de se dire que ce n'était pas le moment de penser à son misérable destin. Destin qui tournerait court s'il ne partait pas au plus vite de la grande avenue, emplie de corps et de soldats. Les sorts et maléfices fusaient un peu partout, frôlant Harry. Alors qu'il se réfugiait sous une corniche, cape d'Invisibilité sur les épaules, il repartit dans ses pensées, la tristesse de son sort, remplacée par la colère de son impuissance.

Pourquoi cette vieille folle lui avait-elle consacré une prophétie ?

Pourquoi Voldemort l'avait choisi ?

Pourquoi Wortmail avait-il été si faible et trahi ses parents ?

Pourquoi lui ?

Ses sentiments jaillirent dans son aura et, bien qu'il n'en ait pas conscience, le rendirent aussi visible que s'il avait crié « JE SUIS ICI » en agitant un panneau fluorescent. Des vagues de magie s'échappèrent de son corps crispé et, lorsqu'il rouvrit les yeux, ils étaient, l'un vert sombre comme le feuillage d'un arbre en été, l'autre aussi rouge que la lave en fusion. Un sourire fleurit sur ses lèvres et, d'un geste négligeant de la main, il envoya valser les Deatheaters qui s'approchaient. Erèbe murmura, effleurant son œil carmin :

« Pas encore Harry...Patience... Tu pourras bientôt retrouver les tiens et sourire à nouveau joyeusement. »

Levant la tête vers le ciel couvert, Erèbe recueillit sur son visage les quelques gouttes chaudes qui tombaient en une bruine légère et fine. Son sourire doux flottant toujours sur son visage, un dernier chuchotement s'échappa de ses lèvres gercées :

« Là-haut... Je pense que tu te plairas au Royaume des Morts... Tous ceux que tu aimes y sont... Et ils t'accueilleront avec joie et fierté pour ce que tu as fait... Cher enfant... Reprends ton corps... Tant qu'il t'appartient encore... »

Il s'écroula.

Un éclair éclaira sa face blême, un bref instant.

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