Colère a Pourdlard
Le jour où l'on trouva Severus Snape fut également le jour où les derniers élèves – pour la plupart partis en vacances à l'étranger – revinrent à l'école. Le même jour, Albus Dumbledore convoqua son élève favori afin de lui demander des explications.
A son grand étonnement, « Harry » se contenta d'un regard – moitié forêt, moitié volcan – méprisant avant de quitter son bureau, adressant un geste à son phénix. Albus sortit l'un de ses bonbons et se mit à le suçoter, pensif.
Que se passait-il dans la tête de son « Survivant » ?
Les élèves chuchotaient d'un air inquiet, montrant discrètement du doigt la place vide à la table des professeurs ou celle, moins remarquée, de Crystalla. D'autres – particulièrement à Gryffindor – remarquaient avec beaucoup d'appréhension, l'absence de l'Elu et de sa « cour » comme disait Seamus Finnigan et son grand ami, Dean Thomas. Celui-ci observait d'ailleurs Seamus avec inquiétude. Le jeune homme était devenu distant, indifférent au monde qui l'entourait, presque apathique. Connaissant son ancien tempérament railleur et joyeux, c'était un changement drastique et alarmant.
Dean soupira et changea de point de vue, pour ne pas donner l'impression à son meilleur ami – assez pointilleux sur ce coté-là – l'impression qu'il le fixait (ce qu'il faisait pourtant il n'y pas deux minutes).
Il tourna son regard vers les portes où une intéressante altercation se déroulait. Erèbe parlait avec véhémence à Luna Lovegood – qu'on avait pourtant jamais vu sortir de ses gonds – qui lui répondait avec moins de violence mais autant d'ardeur. Bien que personne ne puisse entendre la conversation – les sortilèges de silence de Luna étaient très efficaces – il était évident qu'il s'agissait d'une discussion... Importante.
« Je ne sais pas qui a fait ça Erèbe ! Je... Même si je savais, pourquoi voudrais-je te l'avouer ? »
« Parce que ça te permettrait de rester en vie ! » Grogna Erèbe, poings serrés. « Parce que justice doit être faite et que tu le sais tout aussi bien que moi ! Même les Moires, ce clan de voyants et de devineresses, savent cela n'est-ce pas ? Tu sais qui je suis depuis que tu as vu cet œil, tu sais ce qui arrivera aux coupables ! Voudrais-tu subir le même sort Luna ? »
La tirade fut suivit d'un silence où, reprenant son souffle, Erèbe ferma les yeux, se concentrant pour calmer la Magie.
Il nous faut punir cet affront mon Prince ! Cette enfant ne méritait pas de mourir par son existence !
La colère de la Magie Mère attisait tout autant sa haine et il sentit ses barrières de self-contrôle céder peu à peu. Dans un accès de rage incontrôlée, il leva la main et, violemment, gifla la Ravenclaw.
« Parles, humaine ou je ne réponds plus de mes actes... »
Luna posa sa main blanche sur sa joue cuisante et souffla. Le Destin prenait le chemin le plus sanglant et horrible depuis que Erèbe avait fait son choix. Depuis qu'il avait parlé à son hôte, le dilemme était résolu et il n'y avait plus de place qu'aux carnages et à la guerre. Si sa résolution de faire payer ne diminuait pas...
Alors la guerre serait perdue.
« Va voir Padma Patil. Milicent Bulstrode. Susan Bones."
Erèbe était sur le point de s'éloigner lorsque, une larme roulant sur sa joue, elle dit le dernier nom :
« Et Seamus Finnigan. »
« Bravery » Murmura Erèbe, ses yeux fixés sur le portrait de la Grosse Dame.
Le portrait pivota et la Salle Commune des Gryffindor se dévoila à son regard furieux. Il la parcourut rapidement, scannant les personnes présentes et, lorsqu'il constata l'absence de celui qu'il recherchait, il hurla de rage
Crystalla serait vengée. Quel qu'en soit le prix.
Peu importe le nombre d'humains qu'il lui faudrait tuer pour cela.
« OU EST-IL ? ! REPONDS ! OU EST SEAMUS FINNIGAN ? ! » Hurla Erèbe, projetant Ronald contre le mur.
Lorsqu'ils étaient entrés, magie flamboyante et destructrice, les septièmes années de Gryffindor les attendaient de pied ferme. Depuis la déclaration de Luna, les présumés coupables avaient disparus mais, si Ravenclaw, Hufflepuff et Slytherin cherchaient activement les disparus, Gryffindor montrait son entêtement et sa loyauté envers les siens : Ils refusaient de chercher Finnigan. Pire encore, ils semblaient savoir où il se cachait avec ses complices.
Impardonnable.
Les Hufflepuff s'étaient ralliés aux Ravenclaw, qui eux-même comptaient des Deatheaters – ou des futurs – dans ses rangs. Slytherin n'avait plus à montrer sa fidélité, et ne manquait plus que les Lions pour unifier Hogwarts sous l'étendard du Survivant.
Du Prince de l'Ombre.
Comme les créatures sombres avant cela !
Mais les griffons ne se montraient pas très coopératifs. Erèbe fronça les sourcils, exaspéré par cet agaçant dévouement envers un traître sans âme. Il ne comprenait pas.
Quand il y a un parjure, on le tue. On le supprime. On le fait disparaître.
Ronald gémit, la pression sur sa gorge l'empêchant peu à peu de reprendre son souffle. Avec rage, Erèbe le projeta contre le sol, où le garçon entreprit de respirer correctement, suffoquant. Derrière, la salle ne ressemblait plus à un agréable salon, mais à un champ de bataille pongé dans le Chaos.
Erèbe baissa le regard et le plongea dans le regard bleu terrifié.
« Dis-moi où il est, et je te laisserai en vie, Weasley. »
Ronald ne répondit rien.
Il n'y avait rien à répondre. Avec Neville et Hermione, ils étaient les trois Gryffindor les plus proches de « Harry ». Par amitié, ils vendraient leur âme. Parce qu'il était leur sauveur. Parce qu'il était leur meilleur ami.
Parce que Ron et les autres, savaient parfaitement que Seamus n'était plus lui-même.
Ginevra s'amusait follement. Après avoir expérimenté quelques malédictions de son crû, elle s'essaya aux sortilèges conseillés par les Jumeaux pour embarrasser grandement la victime – autant au niveau physique que psychologique – sans tomber dans la « Magie Noire ». Mais la Magie Sombre avait de multiples facettes et de nombreux maléfices n'entraient pas dans la catégorie « noir » alors qu'ils pouvaient tout aussi dangereux.
La Magie mal-employée pouvait être très instable.
Cet équilibre précaire était parfaitement maîtrisé par la jeune princesse qui s'en donnait à cœur joie. Derrière elle, Théodore, amusé par les pratiques muggle, traçait sur ses victimes de fines arabesques sanglantes avec une dague qu'il faisait léviter. Vers la droite se trouvait Draco qui se cantonnait, aidé par Blaise, aux enchantements malveillants qu'ils connaissaient, sans tomber dans le danger des Impardonnables. Pansy (mise au courant des derniers évènements) donnait libre court à sa fureur de voir une innocente – Crystalla n'était pas si innocente mais son apparence abusait facilement et Erèbe en avait profité pour attiser les rancunes – ainsi sacrifiée pour une cause désuète.
Elle ne pouvait pardonner à ceux qui cachaient les assassins.
« Vas-tu répondre à la question maintenant que tes... Amis sont à ma merci. Ronald Weasley. Ose dire que tu ignores la réponse à ma question. Où est-il ? »
Ronald déglutit. Voyant que l'indignation et la violence ne servaient à rien devant le silence buté des adolescents – on pouvait reconnaître Godric Gryffindor en eux, Erèbe l'avouait – le groupe de vengeurs avait entrepris de menacer les meneurs. Sans résultat jusqu'à présent.
« Je... Nous... Seamus a changé. Profondément. Mais il... Il ne ferait pas ça ! » Balbutia Dean Thomas, fidèle défenseur de son ami de toujours.
« J'ai des preuves de ce que j'avance. Mais il ne m'intéresse pas de te convaincre de sa culpabilité, mais de le trouver. Dis. Où. Il. Est. » Répondit Erèbe, sans quitter des yeux le roux.
« Mais... »
« Arrêtes Dean. Ça ne sert à rien. Tu sais comme moi qu'il en serait capable aujourd'hui. Tuer quelqu'un l'a toujours répugné mais... On peut voir que les changements peuvent atteindre l'âme même de la personne » L'interrompit Ronald, fixant Erèbe, et plus particulièrement son œil.
« Bravo Ronald. » L'applaudit Erèbe avec un faux sourire accroché aux lèvres, dévoilant ses dents de loups « Maintenant, obéis. »
Ronald allait répliquer quand la porte s'ouvrit, révélant une Minerva McGonagall furieuse, un Albus Dumbledore déçu et trois Aurors (dont le nouveau professeur de Défense qui n'avait pas vraiment fait parlé de lui depuis le début de l'année. A vrai dire, il était tellement normal, qu'Erèbe en avait presque crû qu'il survivrait à l'année A tort visiblement). Aux baguettes sorties.
Erèbe se releva lentement, les yeux fixés dans ceux de sa directrice de Maison. Quant il les vit.
Bulstrode, Patil, Bones.
Et Finnigan.
« C'EST INJUSTIFIABLE ! INEXCUSABLE ! COMMENT AVEZ-VOUS AVOIR UN TEL COMPORTEMENT? INADMISSIBLE JE VOUS DIS ! AVEZ-VOUS UNE SEULE SECONDE RÉFLÉCHI AUX CONSÉQUENCES DE VOS ACTES ? » Rugit Minerva.
La femme si impassible avait laissé place à la lionne qui sommeillait en elle et invectivait ses étudiants avec équité et justice. Ils prenaient la même dose de beuglements pour bataille contre d'autres étudiants, tentative de torture (bien que rien ne puisse être prouvé sur ce point-là), usage abusif de la magie, et bien d'autres encore.
Le décès du professeur Snape privait les Slytherin de Directeur de Maison, aussi, ce furent les Aurors qui se chargèrent d'enguirlander Draco et ses amis. Les élèves grimaçaient alors que les résultats de leurs petits amusements assombrissaient la fin de leur année.
Erèbe ne disait rien, se contentant d'un sourire insolent montrant bien que ce n'était pas terminé. Il aurait sa vengeance et de toute manière, l'école n'était plus rien pour lui à présent que les Maisons étaient enfin alliées. Certains, tels que Michael Corner, Ernie Macmillan, Vincent Crabbe, Gregory Goyle, Parvati Patil, Lavande Brown ou Zacharias Smith refusaient encore l'autorité du Survivant mais ça ne durerait pas. D'autres comme Ronald Weasley, Habbot Hannah, Hermione Granger et Dean Thomas restaient fidèles à Dumbledore, tout en se posant des questions sur le Sauveur.
Lorsque viendrait le combat, d'aucuns changeraient de camp.
Et c'était une excellente nouvelle.
Erèbe, souriant toujours, tourna son regard vers ses cibles. Ses yeux brillèrent d'un éclat dément lorsqu'il croisa le regard vide de Seamus.
Il ferait payer à Dumbledore cet outrage à la Magie.
Si l'Alchimie était interdite depuis l'époque de Merlin, c'était pour une bonne raison.
Les Créatures étirèrent leurs membres endoloris. La Transformation les laissait souvent fourbus et leur Maître ne tolérait pas qu'Elles soient faibles au combat. Leur mission passait avant tout. Même leurs vies.
Surtout leurs vies.
Dans un sursaut d'intelligence humaine et de conscience, l'une d'Elles gémit plaintivement. Le Chef grogna et tournant brutalement sa gueule vers le pleureur, il lui mordit le museau, enfonçant ses crocs dans la peau sertie d'écailles et de fourrure. Une nouvelle plainte , de douleur cette fois, retentit dans la clairière où ils s'étaient réunis pour accomplir ce pour quoi ils étaient venus au monde.
Tuer. Encore et toujours tuer.
Un hurlement de loup.</p><p>Le sifflement d'un serpent.
Les cris silencieux des licornes.
« STUPIDES CREATURES ! » Cria Albus Dumbledore.
Ses marionnettes lui échappaient. Leurs pouvoirs lui avaient servi à détruire les elfes pour accuser Tom mais les licornes ? ! Aucun fou ne tuerait toutes les licornes.
Ce serait aller à la mort.
Et ces idiotes de créatures alchimiques ne lui avaient pas obéis. Elles avaient tué une nouvelle race, risquant de mettre encore plus en colère le Prince de l'Ombre.
Sans compter Harry.
Depuis les vacances de Noël, Albus ne comprenait plus son Golden Boy. L'enfant ne lui obéissait plus, il devenait insolent, il disparaissait Et voilà qu'il se mettait à torturer. Encore que ce n'était pas tout à fait sûr, mais Albus avait vu le regard qu'il jetait à ses créatures. Il avait trouvé les meurtriers du vampire.
Tant pis. Il avait assez d'élèves pour une nouvelle expérience alchimique.
Devrait-il essayer d'autres races ou rester au loup et au Basilique ?
Merci d'avoir lue ce chapitre .
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