Chapitre 29
Nous arrivâmes au manoir. Tous mes souvenirs refirent surface. Toute mon enfance triste et solitaire. L'arrivée de Maxime qui a égaillé ma vie. Notre premier baiser dans les jardins. Je regardais tout autour de moi. Tout semblait un peu plus morne.
Nous descendîmes de nos chevaux et entrâmes dans la bâtisse. Je conduisais mes compagnons dans les couloirs sombre et lugubre. Nous arrivâmes devant la porte du bureau. Je me rappelais tout les moments passés ici. La première fois que j'ai rencontré Maxime en personne, la première fois que j'ai sentis ses muscles et ses lèvres. Quand j'ai appris que j'avais été adoptée, quand Benjamin a essayé de détruire notre amour. Quand Alexandre m'avait embrassé.
J'ouvris la porte. Le duc nous regarda tour à tour. Il baissa les yeux et souffla.
- Je savais que ce jour arriverait.
- Vous allez résister ou vous rendre ?
- Je me rends. Je n'ais pas la force de combattre.
J'ouvrais de grands yeux. Je ne m'attendais pas le moins du monde à ce qu'il se rende sans protester. Il doit vraiment être au fond du gouffre.
Maxime lui passa les fers et l'emmena à son cheval. Il l'aida à monter et nous rebroussâmes chemin.
Je regardais les flocons immaculés. La neige était d'un réconfort. Nous rentrions de Miscaria avec dans nos bagages, le roi en personne. Lui-même c'était rendu.
Je commençais à être lasse. J'en avais marre de toute cette histoire et elle était bientôt finit. Maxime avait décidé de faire passer une missive dans tout le pays pour annoncer l'exécution des deux dirigeants et du duc. Deux s'étaient repentit mais nous ne volions pas qu'il s'échappe de nouveau.
Nous arrivions à Agrestia. Notre royaume était d'une beauté et d'une prospérité époustouflante. Maxime faisait un travail extraordinaire pour ce pays et j'étais fière de lui.
Elian dans mes bras émit un petit gloussement et je baissais la tête vers lui en souriant. Mon sourire s'évanouie en voyant l'entaille sur son visage. Je ne pouvais plus le regarder sans me sentir coupable et sans avoir peur qu'un jour je commette l'irréparable. J'avais peur et Maxime le ressentait.
Nous sortîmes de la calèche et deux gardes emportèrent le roi Philippe rejoindre les deux autres. Demain toute cette histoire serrait finit.
Marie vint me prendre Elian et Maxime me regarda, comme il me regardait depuis quelques jours, depuis la fin de la bataille. Il semblait triste et abattu. Je le comprenais. Je m'enfonçais petit à petit dans ma mélancolie et mes remords et tout le monde autour de moi en souffrait.
Maxime prit ma main et me fit traverser le château jusqu'au bureau du roi. Il me lâcha et s'assit dans son fauteuil, les mains sur les yeux.
- Nina...
- Arrête, je t'en pris.
- Tu ne peux pas continuer comme ça.
- Tu ne me comprends pas...
- Au contraire ! Je sais ce qui te chagrine. Mais Elian va très bien, et la guerre est finit. Tu n'as plus rien à craindre pour lui pour nous.
- Mais qu'est ce que tu en sais ! Je fais des cauchemars toutes les nuits ! Imagine que je me réveille une épée à la main, prête à te tuer ou à LE tuer !
- Ça n'arrivera pas.
Je commençais à m'énerver.
- Tu ne me comprends pas.
- Et bien explique-moi ! Je ne cherche qu'à te comprendre.
- Je...
- Ecoute, Nina. Je ne te suis plus. J'ai l'impression que tu t'éloigne de moi et je ne sais pour quelle raison...
- Le problème c'est que tu m'aimes !
- Quoi ?! Mais où est le rapport ? Tu ne veux plus de moi ?!
- Non ce n'est pas ça... J'ai peur que, parce que tu m'aimes, tu meurs toi aussi.
- Tu parles d'Alexandre ?
On aurait plus dis une affirmation qu'une question. Je restais pourtant muette. Je sentais les larmes et les sanglots monter en moi. J'avais peur de les perdre ou de leur faire du mal.
Maxime me regardait toujours. Il souffla et son visage se radoucit. Il se leva et me prit dans ses bras. Je me laissais aller contre son torse.
- Ça n'arrivera pas. Je te le promets.
Nous restâmes quelques minutes comme ça quand quelqu'un frappa à la porte.
- Monsieur, la cérémonie est pour bientôt.
- Bien. Nous arrivons.
- Oui, monsieur.
Maxime me lâche et vérifia que je tenais sur mes jambes. Il me sourit et m'embrassa doucement. Ses lèvres étaient toujours d'un réconfort. Il me lâcha et nous sortîmes de la salle.
Dans quelques minutes, ce calvaire était finit. Nous allons enfin être libres de nos choix et de notre destinée. Enfin tout cela serait finit.
Une potence avait été installée au centre de la capitale. Nous marchions derrières les condamnés, la main à l'épée. Le seul à se débattre était le roi. Le seul ne pas s'être résinier. Marie et Angel nous rejoignirent. Je vis aussi Alice et Pierre un peu plus loin. Nous croisâmes aussi Benjamin. Tous nos amis étaient là. Je regardais Maxime près de moi. Sa mâchoire était crispée. Il semblait nerveux. C'était un jour difficile pour nous tous.
Nous montâmes à la potence et les gardes attachèrent les cordes autour du cou des trois prisonniers. Le roi George ne bougeait plus et Maxime serra plus fort ma main. L'un des gardes avança avec un parchemin dans les mains.
- En ce jour, George d'Agrestia, Philippe de Miscaria et Alfred d'Agria, vous êtes jugés pour haute trahison envers une nation, coups et blessures, menace de mort et attentat à la vie des princes et princesses de deux nations voisines. Pour ceux-ci, nous vous condamnons, haut et fort, à mort par pendaison. Avez-vous quelque chose à dire ?
Tous les regards se tournèrent vers les trois hommes. Le duc prit la parole.
- Je m'excuse au près de ma femme, ma fille et son valet pour la façon avec laquelle je les ais traité.
- Je m'excuse auprès de ma fille pour l'avoir vendue corps et âmes au roi d'Agrestia.
Je regardais Alice et Angel. Elle pleurait toute les deux, et je les comprenais. Benjamin était fier de cette repentance et j'étais heureuse de le voir aussi soulagé.
- Votre majesté ?
Le roi ne broncha pas et se retourna vers nous. Il avait son sourire hideux aux lèvres.
- Je ne regrette pas une seule des paroles que j'ai prononcé ni aucun des actes que j'ai pu accomplir. Mon seul regret est d'avoir faillit à ma mission, celle de vous tuer. J'aurais au moins pu mourir en paix.
Maxime et moi écarquillâmes les yeux et fîmes un pas en arrière, la main sur l'épée. L'un des gardes le repositionna face au public.
- Bien... Euh... au nom de la couronne d'Agrestia, la sentence agit, maintenant.
Le bourreau abaissa les trappes. Je me tournais les yeux écarquillés. Le roi est resté jusqu'au bout dans ses convictions. Le monde autour de moi s'agita mais je restais focalisée sur ses paroles. Maxime m'emporta avec lui mais je restais sourde au monde qui m'entour. Mes yeux restaient grands ouverts et une boule se forma dans ma poitrine.
Je montais les marches du perron et rejoignais les cachots où les portes de trois cellules étaient grandes ouvertes. Je m'engouffrais dans celle du roi et y trouvait une lettre à mon nom. Je l'ouvris. Il n'y avait pas grand-chose d'écrit.
Nina,
Je suis peut-être mort, mais mes convictions subsisteront derrière moi. Tu crois t'être débarrassé de moi, mais tu ne fais que ralentir l'inévitable. Tu sais que tu n'es pas faite pour Maxime. Tu as même risqué la vie de ton fils pour de stupide dessein. Si tu avais renoncé à Maxime dès le départ, tout cela ne se serrait jamais passé. Tout est de ta faute Nina. Et même quand je serrais plus là, je te le rappellerais chaque jour qui passera et te pourrirais la vie.
George d'Agrestia
Je me relevais et regardais tout autour de moi. Je devenais folle. Il fallait que je m'en aille. Ma famille et mes amis était en danger. Impossible de risquer leur vie encore une fois. Elian ne pouvait pas grandir avec à ses cotés. Je deviens hystérique. Il faut que je parte loin, loin d'eux.
J'attrapais une des torches et brûlais le bout de papier que j'avais dans les mains. Je remontais et alla discrètement dans les écuries. Yan ne me vit pas, trop absorbé par son travail. Je m'occupais d'Ulysse et remontait au château dans le bureau de Maxime. Il était plongé dans ses papiers. Je restais à le contempler quand une larme coula le long de ma joue. Je m'adossais au mur et repris mes esprits.
Je passais par le salon où Pierre, Angel et Alice était en grande discussion. J'avais bien remarqué le ventre d'Alice et ses gestes circulaires me confirmèrent dans mes soupçons. J'étais heureuse de savoir qu'Elian ne serrait pas seul.
Je regagnais la chambre de Maxime et entrepris d'écrire une lettre. Au début, je ne sue quoi écrire réellement. Puis l'inspiration vint.
Maxime et Elian,
Aujourd'hui, Elian est bien trop jeune pour lire et comprendre cette lettre alors je l'écris surtout pour toi Maxime.
Je suis hantée par des démons intérieurs que je n'arrive pas à dompter. J'ai peur de vous perdre comme j'ai peur de vous faire du mal.
Je pense que sans moi, vous seriez bien plus heureux alors c'est ainsi que je pars. Je ne serais qu'un poids sur vos épaules et je ne veux pas vous infliger ça. J'ai l'impression d'être maudite et notre vie n'est que catastrophe depuis que nous nous sommes retrouvés.
Je suis heureuse de t'aimer et je suis heureuse d'avoir eu un fils aussi extraordinaire qu'Elian, mais aujourd'hui je ne vais pas bien et tu l'as remarqué, Maxime. Je m'en veux d'avoir précipité notre vie dans le chaos.
Aujourd'hui le royaume est en paix, mais pas ma conscience. Le roi m'a fendu le cœur et j'ai l'impression que tout ce en quoi je crois par en fumé.
Je sais une chose : je vous aime de tout mon cœur.
Ne m'en voulez pas. J'ai besoin de partir pour réfléchir, pour avancer et trouver un nouveau but à ma vie. Je vous déçois peut-être car notre but est d'être heureux ensemble, mais le roi à détruit ma conception de la famille.
Je vous le promets. Je reviendrais. Je ne sais pas quand, mais je reviendrais. Quand j'aurais trouvé ce en quoi je crois je vous retrouverais et nous bâtirons le plus bel empire qu'il soit.
En attendant, Maxime j'aimerais que tu prennes soin d'Elian et que tu lui montre tout ce qui fait notre fierté et que tu lui enseigne nos convictions. Je veux qu'il soit un roi aussi puissant et aimant que toi. Nous savons tout les deux ce qu'il faut pour que le royaume prospère. Je sais que tu y arriveras.
Je ne veux pas que tu lui mentes. S'il le faut, dis lui la vérité sur moi, quitte à ce qu'il me déteste, mais je ne veux pas qu'il est une fausse idée sur moi.
Elian, quand tu seras en âge de lire ceci, je veux que tu saches que je n'ai jamais voulu t'abandonné. Ni abandonné ton père. J'ai juste vécu beaucoup d'aventure traumatisante qui aujourd'hui me permette de partir sereine, car je sais que ce que j'ai accomplis était dans le but que tu vives heureux et épanoui dans un monde en paix.
Aujourd'hui, mon chéri, j'ai besoin de partir pour digérer tout ces aventures accumulées. Je besoin de retrouver une sérénité totale dans ma vie et dans mon esprit. Je te promets qu'un jour nous nous reverrons.
Encore une fois je vous aime.
Princesse, Nina d'Agrestia
Mes larmes s'écrasèrent sur le papier. Je ne pensais pas avoir aussi mal en les quittant. Mais c'était la meilleure chose à faire. Je reviendrais plus forte et plus apte à faire partie de cette famille.
Je plais la lettre et entrait dans ma chambre. Marie n'était pas là et Elian dormait. Je déposais la lettre dans le berceau et regardais mon petit ange. Il ouvrit les yeux et me regarda des ses prunelles émeraude.
Mes larmes revinrent à la charge. J'embrassais le front d'Elian qui gloussa et me fit échapper un rire. Je posais mon doigt sur sa blessure et le quitta. Mon cœur se déchira.
Dans le couloir, je croisais Marie. Nous nous sourîmes mais dès que fut loin de sa vue, j'accélérais le pas. Il me restait peu de temps avant qu'elle ne découvre la lettre et il fallait que je récupère Ulysse.
Je croisais Benjamin qui me sourit aussi.
Je descendais les derniers escaliers du château, quand la voix de Marie retentit dans tout le bâtiment. Je m'arrêtais brusquement et me retournais. Je n'avais pas le temps de réfléchir. Il fallait m'enfuir.
Unefois dans les écuries, j'ouvris la porte du box et montait sur le dos du chevalgris pommelé. Yan releva la tête mais je partais déjà au galop. Quandj'arrivais devant la porte principale un cri me fit tourner la tête. Alice,Pierre et Marie étaient sur le perron. Maxime arriva derrière eux et poussaAlice, la lettre en main. Je rabattais ma capuche et partie au galop, leslarmes ruisselantes comme réponse aux cris de tristesse de Maxime. Je luibrisais le cœur, pour notre bien à tout les deux.
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