Chapitre 22
Je me réveillais en sursaut. Je cherchais Maxime dans le lit mais ne le trouvais pas. J'entendais le vent et la pluie frapper contre les vitres et la toiture. J'enfilais des pantoufles et attrapait une couverture. Je descendis les nombreux escaliers jusqu'à la porte principale. Tous les chevaliers étaient là. Maxime et le roi étaient au milieu de la cohue. Je courus jusqu'à Maxime et prit sa taille dans mes bras. Il fut surprit mais me rendit mon étreinte. Je sentais mes larmes couler. Je relevais la tête et vis Maxime fixant le roi. Il m'embrassa en me collant contre lui. A cet instant je m'en foutais du roi, je ne voulais que Maxime. Il se détacha de moi. Je me raccrochais aussitôt à son torse en pleurant.
- Non, ne pars pas !
- Nina, cesse ces enfantillages ! Tu n'es plus une enfant et tu nous fais honte !
Maxime ne me prenait pas dans ses bras mes ses larmes s'écrasaient sur mon front. Maxime prit mes bras et me recula. Il pleurait et son visage était complètement déformé par la tristesse.
- Je suis désolé, Nina... je ne peux rien faire...
Sa voix était sanglotante. Il me lâcha et mit son chapeau. Il se retourna vers le roi et ils sortirent à l'extérieur. Je m'écroulais sur le perron et pleurais toutes les larmes de mon corps. Des bras m'entourèrent par derrière mais je ne regardais que Maxime entrain de monter sur son cheval. Il eu un dernier regard pour moi avant de suivre le roi au galop laissant ses larmes s'envoler dans le vent, rejoindre la pluie. Je hurlais dans le vide, sans avoir de réponse. Marie m'ordonna de me lever mais je ne voulais pas. Même si il pleuvait, si la nuit était fraîche, si le froid des pavés et de la neige me glaçaient les jambes. Marie essayait de me lever mais je ne la laissais pas faire. Je ne voulais pas me retrouver toute seule.
Elian avait déjà un mois. J'avais l'impression qu'il avait beaucoup grandit. Je le regardais alors qu'il jouait encore et toujours à attraper ses pieds. Quelques petits cheveux avaient recouvert son petit crâne. Ils étaient châtain comme Maxime et moi. Maxime... j'avais reçu qu'une lettre deux semaines après leur départ où il me disait que tout allait bien pour lui, que je lui manquais et qu'il était pressé de rentrée. Je pleurais tous les soirs et je ne dormais jamais. Je dormais dans ses draps en ayant l'espoir de sombrer mais cela n'arrivait pas. Il me manquait terriblement et j'avais du mal à regarder mon fils sans pleurer. Il me regardait souvent comme si il était inquiet. Je passais mes journées à lire pour penser à autre chose. J'avais le sentiment que tout le monde s'inquiétait pour moi, mais personne ne le montrait explicitement. Alice vint se poster à côté de moi et regarda Elian. Elle n'était pas rentrée chez elle. Nous nous étions beaucoup rapprochés car elle m'avait avoué qu'elle aimait un homme dans son pays. Elle était venue me voir deux jours après le départ de Maxime :
- Vous allez bien, Nina ?
- Comme quelqu'un qui vient de perdre l'amour de sa vie.
Je relevais le nez de mon livre pour lui jeter un coup d'œil. Elle portait Elian dans ses bras. Je posais mon livre et pris mon fils.
- Je suis désolée pour le départ du prince.
Je la regardais dans les yeux avec un sourire sincère.
- Ce n'est pas de votre faute.
- Je comprends votre situation actuelle.
- Vraiment ?
- Oui, je... Je suis amoureuse d'un homme. Mais mon père ne veut pas de lui.
- Pourquoi ça ?
- C'est un... paysan.
- Je vois. Quand j'ai rencontré Maxime, après notre perte de mémoire, il était mon valet. Je suis tombée amoureuse de lui et nous avons organisé un voyage pour retrouver nos origines mais aussi pour être seuls ensemble. Quel choque quand nous avons appris que nous étions frère et sœur. Et vous voyez où l'on en est.
- Oui, je vois très bien. J'ai fait un voyage, il y a à peu près un an, à la campagne et je l'ais rencontré. Je suis aussitôt tombée amoureuse. Je suis restée plus de deux mois avec lui. Mon père est venu et il nous a séparés. Je reviens le voir de temps en temps sans que mon père ne le sache. Mais il veut que j'épouse un prince beau et riche. Tout cela est tombé sur Maxime.
Nous rîmes ensemble.
- Si vous voulez vous voir, vous pouvez venir ici. Il y a assez de place pour tout le monde. Et avec un peu de chance le roi mourra au combat.
Nous rîmes étant du même avis. Après ça nous avons passé un mois à parler, rire et lire ensemble. Elle m'aidait avec Elian quand ça n'allait pas, et Marie nous assistait.
Trois mois avaient passé depuis leur départ. Je n'avais pas eu de nouvelle depuis la lettre du premier mois et je commençais à m'inquiété pour Maxime. Je ne dormais toujours pas. Les seules fois ou je m'endormais de fatigue, je faisais des cauchemars ou je voyais Maxime entrain de se faire tuer. Je me réveillais en hurlant et pleurais aussitôt. Je ne lisais même plus. Je m'asseyais dans la salle de danse et regardait l'horizon. La neige commençait à fondre et le soleil pontait le bout de son nez plus souvent que d'habitude. Elian commençait à marcher à quatre pattes et nous avions aménagé une salle où il pouvait tranquillement jouer. Je n'allais pas le voir souvent. Je ne voyais plus personne de toute façon. Je continuais de regarder dehors dans l'espoir de voir l'escadron revenir. Je regardais constamment le paysage, comme aujourd'hui. Je sentais mes yeux se fermer. Je m'écroulais sur le parquet.
Je me réveillais dans la salle de danse plongée dans le noir. Je ne voyais rien. Je me déplaçais à tâtons. Je montais les escaliers et marchais dans un liquide sans savoir ce que c'était. Je trébuchais sur quelque chose de mou et tombais à la renverse et m'étalais dans le liquide, qui avait une odeur métallique et acre. Je me relevais et montait encore les escaliers jusqu'au couloir de nos chambres. La lumière du couloir se voyait dans les escaliers. Je finis les marches. Ce que je vis me fit un choque. Ma mère, Marie et Alice étaient trouées de partout, le sang sortait de leur plaies et elles baignaient dans une marre rougeâtre. Je hurlais. J'essayais de les réveiller et remarquais le sang sur mes mains. J'étais tombée dans du sang dans les escaliers. Je rebroussais chemin avec une bougie et vis des dizaines de corps de chevalier à mes pieds. Je vomis tellement la vision était horrible. Je me rappelais mon fils. Je remontais en courant évitant des pieds et des bras jonchant le sol. J'ouvris ma porte mais il n'y avait aucune trace d'Elian. Je commençais à stresser. J'allais dans la chambre de Maxime. Et là je vis un homme entrain de planter un couteau dans le ventre de Maxime. Il me regarda avec des yeux révulsés. Maxime tomba au sol, mort. Elian était dans une marre de sang au sol un peu plus loin dans la salle. L'homme disparu. J'accouru vers mon fils. Je hurlais en le voyant, mort. Je hurlais, hurlais. Je me retournais et l'homme brandissait déjà son couteau sur moi.
Je me réveillais en hurlant. Le soleil était toujours haut dans le ciel. Mes larmes coulèrent sur mes joues. Je courus jusqu'à mon fils et le pris dans mes bras. Il s'accrocha à ma robe. Je pleurais en sentant sa chaleur et son petit cœur battre dans sa poitrine. Marie et Alice débarquèrent en catastrophe dans la salle de bal réaménagé. Elles soufflèrent de soulagement en voyant que nous allions bien. Ma mère arriva peu de temps plus tard. Elle me regarda et me prit dans ses bras, Elian entre nous. Elle me lâcha et me tendis une lettre en souriant. Je la pris après avoir posé Elian qui alla directement jouer avec les petits cubes en bois qui lui servait de jouet pour occuper ses journées sans moi. Je m'assis plus confortablement et les filles sortirent de la pièce avec ma mère. J'ouvris la lettre et reconnu aussitôt l'écriture de Maxime.
Ma Princesse,
Nous avons passé trois mois à ne rien faire. Les chevaliers partent au combat tous les jours et reviennent tous en vie chaque soir. Je trouve ça bizarre mais le roi ne veut pas que je parte avec lui. Enfin, jusqu'à il y a un mois. Les hommes revenaient mutilés et beaucoup moins nombreux. Je commence à stresser. J'ai peur de partir au combat.
J'ai peur pour toi. Je sais que tu dois souffrir mais ne perds pas espoir. Je reviendrais pour toi.
Je ne sais vraiment quoi t'écrire, mais je t'ais écrit il y a longtemps et je ne voulais pas que tu t'inquiète trop pour moi. Le roi me donne de la paperasse à faire tout les jours. Cela m'énerve grandement.
Je ne sais pas quand je rentre, mais je ne veux pas que tu m'attendes devant ta fenêtre comme d'habitude. Je veux que tu t'occupe d'Elian, il a besoin de toi. Et j'ai besoin que tu sois forte pour lui.
Nous sommes, d'après le roi, tout près de la victoire. Il vient de me le dire. J'espère rentrer le plus tôt possible. J'ai très envie de t'épouser. Je ferais tout pour que tu deviennes ma femme.
Tu me manques mon amour. Je pense constamment à toi. J'ai envie de retrouver tes bras et tes lèvres. Je n'aime pas être loin de toi. J'aimerais tellement que le roi ne soit pas là. Tout serrait tellement plus simple.
J'espère que tu m'aimes toujours. Que dis-je ? C'est sur. Je suis sur que je te manque et que tu pleurs souvent.
Je reviendrais. Je te le promets. Quoi qu'il arrive, je reviendrais. Quoi qu'il arrive, je t'aime de tout mon cœur.
Maxime, prince d'Agrestia
Je serrais la lettre contre moi, quand un craquement retentit. Des pas se firent entendre à l'extérieur. Je me levais jusqu'à la fenêtre. C'est là que je les vis. Tout l'escadron marchait jusqu'au château. Il était dans la ville. Je lâchai la lettre et descendis jusqu'en bas. La porte était grande ouverte et le cheval de Maxime était déjà arrêté devant le perron. Mon mari descendit du cheval. Je courus vers lui et le pris dans mes bras. Il attrapa mes hanches et me souleva dans ses bras. Je l'embrassais alors qu'il me portait à bout de bras. Je pleurais de joie.
Le roi se racla considérablement la gorge et Maxime me lâcha. Je remarquais alors la jambe du roi. Elle semblait quasiment inexistante. J'eu la nausée et me concentrais de nouveau sur l'amour de ma vie. Nous rentrâmes dans l'enceinte du château. Maxime ne me quittait pas des yeux, comme s'il ne m'avait pas vu pendant des années. Nous commencions à monter les marches quand le roi m'interpela. Je sentais un frisson parcourir mon corps. Maxime prit ma taille et se retourna vers le roi, le regard emplit de colère. Je ne me retournais pas mais regardais intensément le visage de Maxime. Le roi monta les marches, je pouvais entendre ses pas se rapprocher de nous. Je vis son visage se placer à deux centimètres de celui de Maxime. Il empoigna mon bras. Je baissais la tête alors que Maxime resserrait son étreinte.
- Lâche-là, Maxime ! Ne me fait pas regretter de t'avoir accueillit dans cette maison.
Maxime baissa la tête et me lâcha, à contre cœur. Le roi me fit monter jusqu'à la petite pièce qui lui servait de bureau et me jeta brusquement sur le sol. Je restais à même le sol, la tête baissée, les mains jointes sur mes jambes. Je sentais mes larmes monter. J'étais devenue beaucoup plus émotive depuis quelques mois et j'avais dû mal à me retenir de pleurer.
- Je veux te proposer quelque chose ? Relève-toi !
Je me relevais toujours tête baissée et mains jointes.
- Regarde-moi ! Tu as perdue ton insolence on dirait, tu as enfin compris ta place.
Il releva mon menton et prit ma gorge pour me plaquer contre le mur, derrière moi. Je plaçais mes mains sur son bras pour le retirer.
- Je te laisse deux choix. Soit tu accepte que Maxime se mari avec Alice. Soit, tu finiras tes jours dans un cachot.
J'ouvrais la bouche pour parler mais aucun son n'en sortit. Il me lâcha et je m'effondrais sur le sol. Je relevais la tête vers lui, le regard noir.
- Jamais je ne laisserais se mariage avoir lieu et jamais Maxime ne me laissera pourrir dans une cellule.
Je me relevais et couru à l'étage. Il me menaça alors que je montais les escaliers. Je sentais des pas me suivre, et me précipitait dans les bras de Maxime, après avoir ouvert la porte de sa chambre. Je m'accrochais à lui quand trois hommes entrèrent, dont le roi.
- Emparez-vous d'elle !
- Qu'est ce qu'il ce passe ?
Les deux chevaliers prirent mes bras et commencèrent à me tirer. Je pleurais en m'accrochant désespérément à Maxime. Maxime me retint tend qu'il pouvait. Deux hommes arrivèrent et firent Lâcher Maxime et le tinrent fermement.
- Maxime !
Les hommes m'emmenèrent.
- Nina ! Qu'est ce que vous faites ?
- Elle a choisit. Elle en paye le prix.
- Maxime !
Les deux hommes me faisaient déjà traverser le couloir. J'entendais les cris de Maxime venant de la chambre. Je luttais mais leurs forces étaient bien plus supérieures à la mienne. Je ne pouvais plus rien faire et me regardait m'éloigner de Maxime.
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