Chapitre 19

Deux mois passèrent. Le roi n'était pas de retour, pour le grand bonheur de Maxime, Marie et moi. Maxime croulait toujours sous les papiers, les contrats et tout un tas d'ordre officiel. Il était souvent dépassé, alors je lui donnais un coup de main. Nous avions peu de moment à nous alors on en profitait le plus possible. La neige tombait depuis quelques semaines. Le paysage se recouvrait d'un magnifique manteau blanc. Les arbres, les maisons, les lacs et les prairies, tout l'univers devenait blanc. Les jours exceptionnels de pluie, l'eau se transformait en glaçon recouvrant les branches d'une couche luisante de glace brillante au soleil. Depuis que j'étais petite j'adorais l'hiver et ses magnifiques couleurs claires. Je regardais mon ventre de plus en plus souvent. Il était maintenant visible sous n'importe quel vêtement.

Maxime arriva dans le grand salon et s'affala sur le sofa. Il semblait épuisé. Je le regardais toujours mon livre à la main. Il tourna la tête vers moi et me sourit. Il tapota la place à côté de lui mais je ne bougeais pas. Je lui souris et me replongeais dans les pages de mon roman. Je savais qu'il ne pouvait pas me porté parce que j'étais maintenant trop lourde malgré sa force incroyable. Il se plaignait tout le temps. L'attente ne lui convenait pas. Je lui expliquais que ce genre de chose ne pouvait pas se faire plus vite que la musique. Je relevais la tête. Il me regardait encore depuis le sofa l'air dégouté. Je souris et me levais difficilement jusqu'au sofa. Je m'assis et posais ma tête sur son torse, mon bras gauche entourant sa taille. Il posa sa tête sur la mienne en passant son bras dans mon dos.

- Tu ne sors plus beaucoup, ces derniers temps.

- Le froid est déconseillé. Il ne manquerait plus que je tombe malade.

- Ça te dit de faire un tour, histoire de marcher un peu. Cela nous ferait du bien à tout les deux.

Je n'eu pas le temps de répondre qu'il c'était levé en me tirant de toutes ses forces pour me lever à mon tour. Il me tendit un long et grand manteau aussi qu'un chapeau. Il fit de même pour lui. Il prit une écharpe et me l'enroula autour du cou. Nous descendîmes le dernier escalier de cet immense château. Nous allâmes derrière le château. L'autre côté de la propriété était immense. Il y avait des parterres à perte de vue, des buissons bien taillés, des arbres fruitiers, des grands chênes majestueux et même un petit lac entouré de saules pleureurs. Bien sûr, aujourd'hui toutes les fleurs ont disparue, les feuilles sont tombées au sol et la neige recouvrait tout. Le plus magnifique des décors de se jardin en hiver était le lac. Le lac était gelé, les branches des saules étaient elles aussi complètement gelées et recouvertes de quelques flocons de neige. Nous nous arrêtâmes devant et regardâmes le paysage.

- Ça fait du bien de prendre un peu l'air.

Il s'étira et je souris.

- Tu sembles épuisé en ce moment.

- Je m'occupe d'une grosse affaire avec le pays voisin. Ce n'est pas vraiment une partie de plaisir.

Je lui souriais une nouvelle fois.

- Nina...

- Qui y a-t-il ?

Il fouilla l'une de ses poches. Il ressortit sa main en tenant quelque chose entre ses doigts. Je la reconnue tout de suite. J'ouvris la bouche en regardant Maxime.

- Comment, est ce que tu l'as eu ?

- Je l'ais trouvé dans le ruban de la robe que tu portais quand je t'ais sortit de la cellule. Juliette m'a dit qu'elle devait te revenir. C'est ce que Tania aurait voulu. Ce que maman aurait voulu.

Je sentais les larmes me monter aux yeux.

- Mais elle est où ? Pourquoi on ne va pas la chercher ? Pourquoi on la laisse dans se trou infâme...

- Nina... c'est trop tard. Juliette m'a dit qu'elle avait succombé, il y a plus d'un mois.

- Non... Non... pourquoi...

- Nina, elle ne voudrait pas qu'on la pleure. Elle voulait que tu sois heureuse. C'est pour cela qu'elle t'a donné cette bague. Notre père lui a demandé sa main avec cette bague. Nina, je voudrais que tu m'épouse.

Je restais bouche bée. Je regardais Maxime avec les yeux grand ouvert. Il semblait sérieux et gêné à la fois. Il était encore plus beau que d'habitude. Il prit ma main gauche et me passa la bague à l'annulaire. Il me regarda. Mes larmes coulèrent le long de mes joues. Je pris sa nuque et l'embrassa. Je me détachais de lui et il semblait aux anges. Je m'écartais et regardait le lac. Tout d'un coup, une violente douleur me vrilla le ventre. Je tenais mon ventre en gémissant.

- Nina, qu'est que tu as ?

- J'ai mal...

Il me prit difficilement dans ses bras et nous ramena à l'intérieur. Après avoir monté les escaliers et m'avoir déposé sur le lit, il s'écroula sur le sol, épuisé. Marie nous avait croisés et était aller chercher le médecin. Je hurlais, la douleur était insoutenable. Le médecin arriva et commença à m'ausculter. Maxime s'assit sur le lit et mit ma tête sur son ventre. J'avais mal mais j'avais arrêté de hurler. Le médecin regarda Maxime. Marie et la servante en chef rentrait au même moment.

- Le bébé arrive.

- Quoi ? Mais ça fait que six mois. C'est beaucoup trop tôt.

- Il arrive, très rarement, que les bébés viennent au monde plus tôt. En plus les premières grossesses sont souvent précoces.

Maxime tourna la tête vers la femme qui venait de parler.

- Il faut l'aider.

- Je refuse que vous touchiez ma femme.

- Votre altesse, la princesse ne s'en sortira pas seule.

- Alors vous aidez-la. Je ne veux pas que cet homme touche Nina.

Marie et la femme se regardèrent. Le médecin les implora.

- D'accord. Il faut lui retirer sa robe. Elle à déjà perdu les eaux. Allez chercher des serviettes.

Marie partit dans la salle de bain pendant que Maxime et la femme m'aidaient à m'enlever la robe. La douleur avait un peu diminuée. Maxime me recoucha et se repositionna derrière moi. Les deux femmes positionnèrent les serviettes sous mes jambes. La douleur revint. Je serrais le bras de Maxime. Je savais qu'il avait mal mais il ne disait rien. Les heures passaient et la douleur augmentait. Je hurlais et Maxime finit par me suivre tellement je lui lacerais le bras. Au bout de quatre heures interminables, remplient de cri et de douleur, le bébé était enfin né. Je n'en pouvais plus. J'étais épuisée. Marie alla laver le nouveau né. Au bout d'une bonne demi-heure elle revint avec un linge dans les bras. Elle me le donna. Je regardais cette petite bouille.

- C'est un garçon.

- Son pronostique vital est engagé. Etant un prématuré, il risque d'avoir quelques problèmes. Pendant une semaine environ, j'analyserais son développement. Je suis sur que tout ira bien.

- Merci. Vous logerez à cet étage pendant cette durée. Marie tu dormiras dans la chambre de Nina.

Ils sortirent de la chambre, sauf la servante en chef.

- Nina aura encore des hémorragies pendant quelques heures. Je vous déconseille de dormir avec elle. De plus il faut qu'elle se repose.

- Je reste avec elle.

- Si vous le souhaitez. Je vais aller coucher votre fils dans la chambre de Nina. Marie s'en occupera le temps que son altesse aye mieux.

Elle prit le bébé de mes bras. Mes yeux se fermèrent tous seuls. Maxime me caressa les cheveux. Je sombrais.

Les rayons du soleil caressaient mon visage. Je me réveillais. Maxime était de l'autre côté du lit entrain de dormir. Il était trop mignon. Il avait un bandage au bras droit. J'y étais allé plutôt fort. Je me levais, traversais la salle de bain et entrais dans ma chambre. Marie était déjà levée et arrangeait les draps du lit. Je me changeais et m'approchait du berceau, qui d'après la servante en chef avait déjà tenu en son sein Maxime et moi. Je regardais la petite chose qui dormait comme un loir. Marie se mit à côté de moi et le regarda avec un grand sourire contagieux.

- Tu devrais t'habiller.

- Je ne peux pas détacher mes yeux de lui.

- Je vais être jaloux.

Je me retournais et vis Maxime adossé à la porte. Il s'approcha et me prit dans ses bras. Il regarda le berceau. Je souris. J'avais les deux amours de vie, enfin. Marie m'apporta une robe. Elle m'aida à l'enfilé alors que Maxime ne quittait pas des yeux le bébé. Je ris. Il se retourna et me tira élégamment la langue. Je souris.

- Il s'appelle comment, le petit prince ?

- Marie, c'est un sujet qui fâche.

- Je vois. Vous n'avez toujours pas trouvé.

Elle sortit avec un très grand sourire. Il faut dire qu'on n'en avait jamais parlé. On pensait avoir encore le temps. Maxime me regardait. Je m'approchais et vis les magnifiques yeux verts émeraude de mon fils. Il était déjà beau à son âge. Il essayait d'attraper ses pieds. Je le trouvais tellement mignon.

- Il nous ressemble déjà tellement. Tu sais, Marie à raison, il faudrait lui trouver un nom.

- Non, il est plus mignon que nous deux réunis.

Je souriais. Je le pris dans mes bras. Je ne pouvais plus le lâcher. Il était comme une partie de moi.

- On va avoir beaucoup de mal à trouver un nom.

Nous nous regardâmes. Je m'assis sur le lit, le bébé toujours dans mes bras. Maxime s'assit à côté de moi. On commençait à parler du prénom. On riait. Maxime m'énumérait des noms tous plus bizarres les uns que les autres. Il disait non à chaque nom que je lui donnais. Au bout de quelques heures, Marie entra dans la chambre. Elle s'assit à côté de moi avec le même sourire triomphal qu'elle avait en sortant. Nous rigolâmes tous ensemble. Elle nous regarda cette fois très sérieusement.

- A-t-il un nom ? S'il n'en a pas je pars avec lui.

- Tu n'as pas le droit.

- Oui, il en a un. Nina et moi, avons trouvé un nom pour lui.

- Quel est-il alors ?

Nous nous regardâmes avec un grand sourire.

- Elian.

Elle se pencha sur Elian.

- Bonjour, Elian.

Nous nous levâmes et descendîmes au salon. Je savais que ma mère y serait. Je ne l'avais pas vu de la journée d'hier. Je rentrais dans la pièce. Elle lisait. Elle releva la tête et son visage s'éclaira. Je mis Elian dans ses bras. Elle était tellement heureuse. Je m'assis sur l'accoudoir et Maxime et Marie s'assirent sur le sofa. Nous avions tous le sourire jusqu'à ce qu'un grand fracas ébranle le château. Nos sourires s'effacèrent et nous nous regardâmes tour à tour. Je pris Elian dans mes bras et nous suivîmes Maxime jusqu'à la porte principale. Le roi était là. Il était dans l'entré du château droit comme un i. Maxime se plaça devant moi. Le roi monta les marches et se planta en face de Maxime. Je baissais la tête et serais mes bras autour de mon fils. Le roi nous regarda.

- Je vois que l'héritier est né. Au moins, les femmes de notre famille non jamais failli à leur engagement. Il y a toujours eu un garçon en premier.

Maxime serra les poings.

- Nina, je veux te voir dans mon bureau. Tout de suite. Sans le bébé. Donne-le à ta servante.

Il me poussa et monta les marches jusqu'à son bureau. Je regardais mon fils. Je le mis dans les bras de Marie. Maxime me prit dans ses bras. J'en sortis et montais rapidement les marches. Je frappais à la petite porte du bureau. Il m'ordonna d'entrer.

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