Chapitre 12
J'étais couchée sur mon lit. Les larmes ne cessaient de dévalées mes joues. Les mains sur mes yeux je n'entendis même pas la porte s'ouvrir mais seulement se refermer. Une main se posa dans mon dos l'autre sur l'une de mes mains. Je reconnue aussitôt les larges mains de Maxime et m'éloignai de peur. Assise tout au bord du lit, il me regardait tristement. Il voulu s'approcher mes je plaçais mes bras autour de mon ventre en signe de protection. Il s'arrêta automatiquement.
- Je suis désolé...
Je relevais la tête et rouvris les yeux que je venais de fermer fermement. Sa voix tremblait et je voyais les tremblements qui secouaient son magnifique corps. Je m'approchais un peu et il plongea son regard émeraude dans son homologue. Je sentis mes joues s'empourprées et je baissais la tête penaude. J'entendis son rire affectueux et reconnaissable entre tous. Je ne pus m'empêcher de sourire. Il se rapprocha lui-même de moi et me pris amoureusement dans ses bras. Sa chaleur m'envahis et je me laissais envahir par la plénitude qu'il me procurait. Je me sentis aussitôt en sécurité et relâchais la prise que j'avais sur mon ventre pour attraper sa taille. Il se dégagea et me regarda.
- Je me suis énervé contre toi alors que rien n'était de ta faute. Tu n'avais pas le choix. Mais j'étais tellement en colère de comprendre que ce chien t'avais touché, t'avais embrassé, t'avais... que j'ai tout redirigé sur toi.
Son visage dériva sur la lettre posé sur le lit. Il l'a prit dans ses mains, la regarda quelques instants puis la posa sur la coiffeuse. Je pris ses mains dans les miennes et il reporta alors ses yeux sur les miens et mon cœur fit un bon. Il me tira vers lui et je me retrouvais sur ses genoux, ma bouche contre la sienne. Il me lâcha et posa son front sur le mien le sourire jusqu'aux oreilles, les mains posées autour de mon ventre gonflé par ce petit être qui partageait nos deux sangs presque identiques. Je me pris à afficher le même sourire sur mon visage.
- Je ne t'en veux pas Maxime. J'ai abandonné au bout de trois mois. J'ai laissé tout le monde avoir de l'emprise sur moi alors que la seule chose qui comptait était de protéger notre amour et notre enfant.
- Je suis tout aussi fautif. Je t'ai laissé seul avec lui sans aide et sans soutient. Je ne me le pardonnerais jamais.
Je pris sa tête et la posa sur ma poitrine entre mes bras. Il resserra son étreinte et je sentis une larme couler sur ma peau.
- Tout ce qui compte c'est que tu sois là maintenant. Tu m'as horriblement manquée pendant ces trois long mois. Je me sens enfin revivre.
Je le sentais sangloter au creux de mon épaule. Il se reprit vivement déposant un baiser sur mes lèvres.
- Le bal à lieu dans trois jours. Je veux que ta mère et toi veniez au château.
- Que vas penser ton... notre oncle ?
- Il n'aura rien à dire. Je veux assurer ta protection.
- Maxime... je suis...
- Je sais... mais Nina je t'en pris... je mourais de te voir épouser ce mec ! Je t'en pris enfuis-toi de cette maison ! Viens avec moi...
La porte s'ouvrit à la volé et dans un réflexe je m'accrochais au cou de Maxime.
- Elle n'ira nulle part. seul un père choisi l'homme pour sa fille.
- Vous n'êtes pas mon père !
- Je le suis à présent que ton père est mort. Depuis, dix longues années. Maintenant monsieur le prince, je vous prierais de bien vouloir quitter ma maison.
Je sentais les muscles de Maxime se crisper et il s'accrocha plus durement à moi.
- Je refuse de laisser Nina entre vos mains !
- Vous n'avez pas d'ordre à me donner, vous n'êtes pas le roi.
Il empoigna mon bras et me tira en arrière. Je manquais de m'étaler sur le sol. Je me débattais, criant le nom de Maxime, hurlant et pleurant. Le duc me tirait puissamment et je ne pouvais rien faire. Deux gardes du duc encerclaient Maxime et le maintenaient dans la chambre. Je l'appelais tant bien que mal, jetant ma main dans sa direction. Il hurlait mon nom en se débattant. Je pleurais, je voyais la rage sur son visage, ses larmes. Je réussi à me libérer et courus dans ses bras. Il m'attrapa, malgré les gardes et me serra fort contre lui. Je pleurais et lui aussi. Un coup violent s'abattit sur ma tête et je perdis soudainement toute mes forces, m'écroulant inconsciente dans les bras de Maxime.
Je sentais un mal de crâne intense me fusiller le crâne. J'essayais d'ouvrir péniblement les yeux mais la lumière m'assaillait. Quand je réussi à ouvrir mes yeux, je reconnue automatiquement ma chambre. Je sautais du lit et me précipitai vers la porte. J'abaissais la poignée, mais rien. Elle semblait bloquée. Je frappais le bois et m'acharnais sur cette foutue poignée mais personne ne répondit. Je m'écroulais à genoux sur le sol et pleurant. Comment est-ce que j'arrivais encore à pleurer ? Vu l'énorme paquet de larmes que j'ai déversé hier je pensais ne plus pouvoir pleurer. Et Maxime ?! Où est Maxime ?! La porte émit un cliquetis et je m'écartai rapidement. Ma mère fut poussée à l'intérieur et la porte se referma aussitôt, à clé bien sûr. Elle me prit dans ses bras et sortit des plis de sa robe une petite enveloppe bleue. Je l'ouvris frénétiquement.
Mademoiselle la duchesse d'Agria,
Nous avons l'honneur de vous compter parmi
Les invités du bal organisé pour le retour tant
Attendu du Prince, Maxime d'Agrestia.
J'espère que vous nous ferez l'honneur d'être
Présente à ce bal.
Sincèrement,
Le roi George d'Agrestia
Sans attendre de réaction de ma part, ma mère releva ma tête.
- Tu iras à ce bal, je t'en fais le serment. Tu seras tellement belle que les femmes de la haute noblesse te jalouseront. De toute façon, tu es la princesse de ce royaume. Ils n'ont pas le droit de te le refuser.
Je souris malgré le petit détail qu'elle avait oublié. Nous étions enfermés dans cette pièce jusqu'à ce que je me marie, enfin je suppose, avec Alexandre. La journée passa et nous regardions toute les deux par la fenêtre, les heures s'écouler et la luminosité baisser à vu d'œil.
En pleine nuit, le verrou de la porte se mit à tourner et un homme entra. Je ne distinguais pas son visage mais il nous fit signe de nous taire et de venir avec lui. La duchesse n'hésita pas et je la suivis. Le jeune homme rejoignit un autre homme et nous sortîmes tout les quatre du manoir. Arrivée devant une voiture le premier entra suivit de la duchesse et le deuxième s'arrêta devant la porte et m'aida à rentrer. Avant que je ne m'engouffre dans le véhicule, il retient mon bras me forçant à le regarder. Je reconnu alors les traits du visage et la barbe mal taillée d'Alexandre. Je fus surprise. Il m'avait aidé à m'échapper ? Pourquoi ? Je n'aurais jamais cru ça de lui.
- Nina, j'ai bien compris que je n'étais pas l'élu de ton cœur.
- Je...
- Je ne supporte pas la façon dont ton père te traite. Alors j'ai décidé que tu avais droit au bonheur. Maxime est un homme doux et attentionné, et je sais qu'il est celui qu'il te faut. Malgré votre lien de sang évident, je sais que tes sentiments pour lui son réel. Je sais que jamais je ne pourrais rivaliser avec lui. Nina, je t'aime plus que tout mais tu ne partage pas mes sentiments, comme ceux de Benjamin. Je veux simplement que tu sois heureuse, et seul Maxime peut le faire à ma place. Cela me brise le cœur de te voir partir, mais je préfère te voir partir avec le sourire plutôt que tu ne passe ta vie à pleurer l'absence de ton âme sœur. Tiens, c'est la lettre, le dernière lettre qu'il t'a envoyé et celle qui m'a fait comprendre que je n'étais pas celui pour qui ton cœur battait. Et celui de ton enfant. Bats-toi Nina ! Pour l'amour, pour ton futur enfant, pour Maxime. Bats-toi pour ta vie et sois heureuse. Ne regrette rien. Je t'aime.
Il mit les lettres dans mes mains, monta sur la marche et déposa ses lèvres sur les miennes. Il recula, triste mais souriant et referma la porte derrière moi. Ma mère affichait un regard grave, alors que Benjamin pleurait. J'étais surprise, étonnée, frustrée, perdue, heureuse, triste. Plein d'émotion tournèrent dans ma tête alors que les chevaux se mirent en marche et que la voiture s'éloignait du manoir.
Je reportais mon attention sur ma mère et Benjamin en face de moi quand le portail noir sortit de mon champ de vision. Benjamin pleurait encore en silence pendant que ma mère regardait pensive par l'une des fenêtres.
- On peut m'expliquer ce qu'il se passe ? Et qu'est ce qu'il fait là , lui ?
Je ne savais comment réagir. Je bouillais intérieurement et je voulais me jeter sur Benjamin. Il essuya ses yeux et me regarda. Ma mère fit de même.
- J'ai reçu une lettre d'Alexandre. Il voulait de mon aide, je suis venu.
- Je me suis arrangée avec Alexandre et Benjamin pour te faire sortir de cette maison.
Je réfléchissais. Benjamin ne me quittait pas des yeux. Je lui lançais un regard noir qui lui fit baisser la tête. Je ne pouvais pas oublier ce qu'il avait fait quatre ou cinq mois plutôt. J'avais perdu la notion du temps.
- Où est Maxime ? Et qu'est qu'il s'est passé hier ?
- Maxime est rentré au château, poussé dehors par le duc. Après t'avoir assommé, il a fait sortir Maxime et t'as enfermé dans ta chambre.
Un silence de plomb s'installa. Nous étions tous perdus dans nos pensées. J'essayais d'assimiler toute les choses que je venais d'apprendre. Benjamin releva la tête. Il essayait de me parler mais sa bouche s'ouvrait et se fermait comme hésitante. Je soufflais et lui fit signe qu'il pouvait parler.
- Nina, je voulais m'excuser pour le comportement que j'ai eu envers vous et Maxime.
Je fus surprise du vouvoiement qu'il employait. Je n'étais plus habituée à ce que l'on me vouvoie. Il me regardait un moment attendant un signe de réponse de ma part. Je remarquais que m'étais terrée dans mes pensées assez longtemps pour que la duchesse attende elle aussi ma réponse.
- C'est du passé...
Je vis son corps se détendre et un microscopique sourire se dessiner sur son visage.
- ... il faudra un certain temps pour que je te pardonne entièrement.
Il acquiesça. Un sourcil froncé, ma mère me regardait intriguée. Je haussais les épaules pour n'avoir plus à dire. Elle brisa alors, à nouveau le silence pesant.
- Comment va-t-il ?
Je pris du temps avant de répondre, ne comprenant pas sa question.
- Je suppose que ça va. Rien d'anormal de ce côté-là.
Cette fois se fus à Benjamin de froncer les sourcils mais il ne releva pas et se concentra sur la noirceur de la nuit.
Le silence fut notre plus grand ami jusqu'à ce que le carrosse s'arrête complètement. Je m'affaissais dans mon siège alors que les deux personnes en face de moi se redressaient pour comprendre ce qu'il se passait. Une lanterne passa devant la porte. L'homme lança alors à son acolyte « Elle est là, on l'a trouvé ». Je restais figé. Mon regard se posa automatiquement sur l'épée que portait Benjamin à la ceinture. Je m'en saisi et la plaçai devant moi quand la porte de gauche s'ouvrit. L'homme entra, les mains levées en signe de reddition. Dans un éclair feu, la porte de droite s'ouvrit et je fus attirée à l'extérieur par l'autre homme. Un couteau sous la gorge je lâchais l'épée et m'efforçais de reculer son bras. Il était fort et son autre bras me tenait fermement par la taille. Je cessais aussitôt toute résistance. C'était la quatrième fois en deux jours que je me faisais agresser et la lassitude me prit de plein fouet. J'en avais marre de me débattre, de me battre pour ma survis contre des coups, des couteaux et assaillants de toutes sortes. Je relâchais mes mains le long de mon corps. Penchant sa tête dans mon cou je sentis son halène nauséabonde. Il me chuchota à l'oreille « c'est bien, ma belle. Cela ne te servais à rien de toute façon ». Il marqua une pause regardant devant lui puis reprit « Tu te rappelle de nous ? Les souvenirs, le sang, le feu, ton chère grand frère. L'odeur des chaires brûlées et du sang coagulant ? Tu te rappelle, ma belle ? ». Ni une ni deux, les paroles qu'il me susurrait firent remonter une violente nausée et je vomi à mes pieds. Il rit, d'une façon abominable et dégoutante qui me fit convulser et vomir une deuxième fois. Je reçu un violent coup sur la tête. Se fut le trou noir immédiat, encore une fois.
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