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Je me réveille. Seul. Comme avant...
Ma seule lumière m'a été prise. Ma seule source de joie. Ma seule envie de vivre...
Je... Est-ce que... Qu'est-ce que je peux faire maintenant ?
Essayer de le sauver ? S'il reste quelque chose à sauver.
Ne rien faire ? Quelle mauvaise idée.
Mourir ? On se rapproche d'une très bonne idée, là !
Essayons ça alors, mourir en emportant le plus de ses enfoirés avec moi ! C'est une merveilleuse idée !
Mon corps se lève, je me sens comme spectateur de mes propres actions, ce qui rend ce que je veux faire bien plus simple.
J'arrache des couches de peau de mes mains avec mes dents. Quand elles arrivent à percer, ma peau devient plus résistante et quand elles cassent, elles-mêmes deviennent plus résistantes et acérées. Ça ne me fait rien, contrairement à avant, c'est juste le meilleur choix.
Au bout d'un moment, mes mains finissent par devenir assez puissantes pour écarter les barreaux afin que je puisse passer. Je me casse quelques os en passant, mais rien qui ne se répare pas instantanément.
Il y a un garde devant la porte, me regardant comme on regarde un fantôme. Il ne pensait pas que je survivrais à ça alors qu'ils m'ont fait bien pire jusqu'à présent ? Pathétique.
Mes doigts écrasent sans peine sa tête, la réduisant en un tas de chairs sur le sol. Je regarde sa chair et son sang par terre et je ne ressens qu'une chose, l'envie de faire pareil à l'autre connard, au responsable de tout cela.
Je me dirige vers la salle de test, une traînée sanglante parsemée de macabre pile de chair et d'os me suit, ne cessant de s'agrandir.
Les matraques ne font que m'effleurer, laissant des blessures éphémères, leurs armes à feu ne percent plus mon corps, me repoussant juste de quelques millimètres, leur truc tirant l'espèce de chose qui m'a terrassé la dernière fois, ne fait que me chatouiller maintenant.
Je suis enfin dans la salle. Le cadavre ambulant est là, ses deux acolytes aussi ainsi que trois personnes armées, quatre types en blouses et une personne étrange avec un masque noir couvrant tout son visage, une blouse blanche et des choses, sûrement des armes, accrochées sur celle-ci.
–Tu es donc bien vivant ! J'étais sûr que tu allais survivre. En même temps, si tu étais mort simplement à cause d'une grande quantité d'électricité, ça aurait été bien dérangeant.
Me dit le chef des enfoirés.
–Et t'aurais payé ce type pour rien.
Répond un des deux balourds en indiquant le masqué de la tête.
J'avance vers eux, sans rien dire.
–J'imagine que tu es en colère pour le rat lumineux, hein ?
Continue-t-il, portant toujours son sourire narquois.
Je vais vraiment le faire souffrir le plus longtemps possible...
–Si c'est ça, tu aurais mieux fait de te réveiller plus tôt, ça fait bien trois jours qu'il est parti.
??? J'ai dormi combien de temps ?
...
Pas important, au moins, il ne me verra pas les tuer, c'est déjà ça. Il est bien trop gentil pour son propre bien.
–Tu as dormi pendant presque une semaine. [...]
Il continue à blablater, racontant des choses sans aucune importance. Il semble se moquer royalement que je ne suis plus qu'à quelques centimètres de lui.
Il a prévu un piège, c'est ça ???
Mon corps s'arrête, regardant mieux les alentours, cherchant ce que j'aurais pu manquer.
À part si le masqué a quelque chose pour me mettre hors d'état de nuire, aucune idée de ce que ça peut être. Et, si c'est le cas, alors je referai une sortie et je continuerai jusqu'à ce que je puisse le tuer...
Je reprends ma marche.
Il rit.
–Avant de me tuer. Tu devrais regarder ce qu'il y a là.
Il pointe du doigt quelque chose à ma gauche. Instinctivement, je regarde dans cette direction, m'attendant à ce que quelque chose me fonce dessus. Mais, rien. Rien, à part deux écrans. Un de verre et un de télévision. Le premier montre mon frère, mon petit frère, une arme à feu braquée sur sa tempe. Le second montre Zohar, portant un collier de fer avec des lumières rougeoyantes.
–Si tu essayes de me tuer, ils mourront tous les deux.
Me dit-il en souriant.
J'ai envie de le brûler vif, de broyer ses os avec mes mains, de l'égorger afin de le voir se vider de son sang, de... de le voir mourir dans d'atroces et horribles douleurs.
Mais, je ne peux pas... je ne peux pas les laisser mourir par ma faute... pas eux aussi... je ne peux pas les trahir, je ne peux pas les faillir, je ne peux pas, je ne peux–
–Néanmoins, si tu laisses le masqué tester quelque chose sur toi, je te jure que ni moi ni mes employés ne tenteront de tuer un de ces deux-là.
Ma vision se trouble, mon corps tremble tout seul, mais pas de peur ou de tristesse cette fois-ci.
–Tu le jures ? J'imagine que tu connais les conséquences si tu romps ta promesse ?
"Ma" voix est étrange, flippante, incontrôlable.
Ça le fait sourire encore plus, alors que les autres sentent maintenant la peur. Une odeur que je trouve... vraiment bonne ?
–Bien évidemment que je sais. Alors ?
–Alors, j'accepte.
Je n'ai pas vraiment le choix de toute façon. Et puis, si ça permet de mieux les protéger, ça vaut le coup, quoi que soit ce test. Qu'est-ce qui pourrait m'arriver de pire après tout ? La Mort ? Ça serait une bénédiction.
Je vois que mon petit frère n'est plus menacé, qu'il est amené autre part, très certainement à la maison tandis que Zohar se voit retirer son collier. Après cela, les écrans redeviennent de la couleur des murs.
Le masqué sort quelque chose d'une poche intérieure de sa blouse. Une espèce d'étrange pistolet et un petit bloc bleuâtre. Il relie les deux grâce à un fin cordon orange.
Le tout est vraiment étrange et... effrayant. Enfin, non, pas exactement. Plus exactement, ça me donne des sueurs froides, comme si quelque chose en moi me disait de fuir, de ne surtout pas me retrouver face à son canon, de... de...
Mais, je ne peux pas, je ne dois pas.
Il me pointe avec son arme, mais je ne bouge pas.
Un faisceau émeraude en sort et fonce vers moi, je ne bouge pas.
3 secondes avant l'impact.
2 secondes avant l'impact.
1 seconde avant–
Ça me touche. Mon corps tombe à mes pieds, parfaitement immobile.
Je ne suis pas mort, pas vraiment. Mais, c'est tout comme, je ne sens plus mon corps. Je ne peux plus bouger, aucun de mes sens n'est opérationnel. Pourtant, je me sens bien, libre, plus fort que jamais, mais sans pouvoir utiliser ces nouvelles capacités. C'est... très... étrange...
Je... me sens... flotter, alors que... je suis... immobile. Je... som–
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Les expériences continuent. Le corps du premier surhomme, plongé dans une espèce de coma artificiel, servant encore et toujours de réservoir de sang frais pour celles-ci.
Les cadavres arrivants évidemment bien plus souvent que les survivants. Ils le savaient, bien sûr, mais ils s'en fichaient. Un seul succès leur a donné plus de fond et de considération que tout ce qu'ils avaient fait avant ça et leur nombre de demandes "d'enfant-lumière" a explosé très rapidement, alors même qu'ils ont expliqué qu'ils n'étaient pas sûr de réussir à avoir le même résultat...
Plusieurs questions se posent encore. Que sont vraiment le premier et les pouvoirs qu'il possède ? Combien de pauvres enfants innocents seront sacrifiés et combien arriveront à survivre ? Comment se terminera toute cette histoire ?
Qui sait ?
Fin du chapitre
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