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Point de vue de ???

0)
Le temps est un Être immuable qui se tient au début et à la fin de tout.

Dans l'éther temporel, un maestro attristé,
Les cordes du destin entre ses mains,
Il danse avec les heures, symphonie divine,
Son pouvoir céleste par la douleur voilée.

1)
J'avais tort, le temps n'est pas immuable, pas toujours du moins.
Il a son propre rythme, comme toutes choses et tous êtres, et on peut l'influencer.
Celui des Hommes est leur propre battement de cœur résonnant dans leur corps, c'est simple.
Mais, le sien, est bien plus... complexe. Il est imprévisible, il est comme une mélodie sans fin ni commencement, ou plutôt, n'ayant jamais commencé, mais étant quand même joué, et ce, jusqu'à ce que plus rien ne soit.

2)
Le temps n'est pas vraiment imprévisible, pas autant que prévu en tout cas. Il est un mélange de toutes les mélodies ayant jamais existé, celles qui n'existent pas encore et toutes celles qui auraient pu exister, mais n'existeront jamais.
Il suffit "juste" de connaître ce chant sans parole si difficile à comprendre et l'on peut le plier à sa volonté. Par contre, j'ai l'impression qu'il tente de me... "voler" mon propre son ?

3)
Le temps est imprédictible et confusant, il y a trop de mélodie et, à chaque seconde qui passe et qui ne passe pas, de nouvelles sont ajoutées. Les questions auxquelles je me dois de répondre sont : "Pourquoi seulement au début ?" et "Pourquoi semble-t-il me voler des notes ?".

4)
N'aurais-je pas dû mourir ? Je suis sûr que j'aurai–
La mélodie du temps est difficile à comprendre, à trouver, mais "simple" à retenir. Elle est constante et prévisible tant qu'on la connaît. Ce qui est dur, c'est d'enlever toutes les mélodies qui tournent autour de la sienne, elles ne la composent pas, elles la cachent, elles gravitent autour d'elle pour empêcher que quiconque l'entende, mais j'en suis capable...
Pourquoi mon corps tremble-t-il encore un peu ? Pourquoi ma mélodie a-t-elle, de nouveau, changé ? Pourquoi ?

5)
Cela n'a pas marché, je pense que le temps n'accepte pas que je me "sauve", que je me "change" à ce point... Est-ce que ça créerait un paradoxe ? Est-ce que c'est contraire à une règle dont je ne suis pas en capacité de connaître ? Sûrement...
...
Si je n'arrive pas me sauver, est-ce que je peux les sauver ? Si je trouve un moyen de les sauver sans que je le sois aussi, ça devrait marcher, non ?

6)
Merci à celui qui n'est pl... n'a jamais été, je te suis sincèrement reconnaissant. rire
Le pouvoir vient de la connaissance, avec assez de connaissance, on peut faire plier le monde à ses pieds. Le temps n'est pas une exception. Il suffit juste de le comprendre, de comprendre jusqu'à la dernière note de son être...
"Mon" tem▓"ma" mélodie a changé, vraiment changée, même sans compter les notes que le temps a volées, même sans ça, même san–
Ça ne te correspondait pl▓▓ pas, de nouvelles te sont données.

Dans les cieux suspendus, tel un chef d'orchestre émérite,
Un être étrange danse avec le temps, son pouvoir infini,
Comme un maestro maniant les notes de la symphonie,
Il joue avec les heures, un ballet pour toujours infini.

7)
Ma tête me fait mal, vraiment mal. Je croyais tout connaître, alors que je ne savais rien du tout. Je croyais être au-dessus, mais rien n'est à ce niveau-là, même pas moi, même pas le temps. Pourtant, il faut que je l'aide, il faut que je l'aide, qu'importe le prix à payer, qu'importe le prix, qu'importe le– Il le faut !

𝄞

0)
Je sens le temps bouger, j'entends son étrange mélodie envahissant l'entièreté de la pièce, les corps et les cœurs de tous. Elle est si belle, si mélodieuse. Mes mains d'instinct se lèvent, tentant de changer son rythme, légèrement, juste pour voir si je peux vraiment le faire. Et je le sens m'écouter, je le sens changer sa mélodie, pour moi, mais pas comme je le veux. Sa mélodie enchantante est devenue une bruyante cacophonie...
Je tente de la faire redevenir harmonieuse, je vois les personnes autour de moi tomber, leurs mélodies s'éteindre, ma tête heurte le sol, je ne suis plus "là".

Il avance les aiguilles ou les fait doucement reculer,
Le passé et l'avenir se mélangent, s'entrelacent,
Mais à chaque manipulation, il sait qu'il doit payer,
Un tribut d'instants perdus, des notes qui s'effacent.

1)
Cette fois, je fais plus attention à tous les sons, enlevant tout ce qui n'est pas une mélodie. Et ce que j'entends alors est fascinant, le temps résonne, il résonne ! Il résonne avec tout, j'entends toutes les mélodies, d'ici et d'ailleurs et elles ne forment qu'un au sein du temps. Il n'est pas quelque chose qui "existe" par lui-même, il "vit" à travers tout ce qu'il change et aurait pu changer. Il est l'ensemble de tout et en est une part lui-même.
Mes mains se lèvent, à nouveau, je bouge plus lentement, plus soigneusement, ne changeant que quelques notes, une à une, l'accélérant peu à peu. Et, cela marche, le temps a changé, la faible lumière de la Lune est maintenant remplacée par la douce lumière du Soleil.
Je vois les personnes m'ayant fait ça me regarder avec surprise. "Ne vient-on pas de le mettre dans sa cellule ?", j'entends demander. Il a donc bien fait un bond en avant, comme voulu, c'est superbe !
J'entends ma mélodie et celle du temps changer, sortir de mon contrôle. Je tente de le regagner, mais j'échoue et le monde tremble, encore une fois. J'ai baissé ma garde bien trop tôt...

2)
À nouveau, je fais le vide, cherchant à entendre seulement sa mélodie et y arrive plutôt facilement, mais il est différent, sa mélodie a changé, juste un petit peu, à peine quelques notes supplémentaires, mais il a quand même changé.
En réalité, elle se modifie tout le temps, sauf quand je lève les mains pour la transformer moi-même. Je pense que c'est parce que le temps "avance", donc de nouvelles mélodies naissent. Non, ce n'est pas possible, pour une simple, mais bonne raison, le temps comprend en son sein ce qui sera et ce qui aurait pu être, donc il devrait rester constant, non ?
Il ne peut pas ne pas être constant. Il ne peut pas ne pas être constant. Il ne peut pas ne pas être constant. Il doit me manquer quelque chose, mais quoi ?
Je n'ai qu'à essayer cela ! Si je retourne la mélodie du temps, que plus aucune note ne s'ajoute et que j'arrive vraiment dans le passé, alors c'est que le temps contient bien tout ce qui est, mais pas ce qui sera ! Autant trouver toutes les informations nécessaires avant de spéculer.
Mes mains se lèvent, encore une fois, je commence d'abord par le ralentir, peu à peu, note par note, jusqu'à ce qu'il s'arrête presque. Puis, je le "retourne", je dois le faire vite, mais bien, la mélodie ne doit pas s'arrêter, ne doit pas faire de fausses notes, pas si je veux que cela marche en tout cas.
Le temps m'écoute sans problème, je vois les sortes de savants me piquer, apporter une seringue, m'amener à cette salle. Et, sa mélodie a quand même changé ! Pourquoi !? Ça ne devrait pas changer ! Ça ne devrait pas chan–
À nouveau, le temps déraille, alors que ma mélodie et la sienne changent et que le monde "disparaît", encore une fois...

3)
La mélodie du temps est constante, c'est certain, ça ne peut tout simplement pas être autrement. Si elle ne l'était pas, cela voudrait dire qu'une personne pourrait avoir 70 ans alors qu'elle est née une heure après une personne de 20 ans. Exagération mise à part, ce n'est quand même pas possible, pas du tout, donc sa mélodie est constante, comme ses effets.
Pourtant, toutes ces mélodies, tous ces cœurs battants, tous ces... oh ! Je sais ! Je crois du moins.
C'est pourtant si simple, si c'est vraiment cela !
J'élimine tout ce qui n'est pas une mélodie, comme avant, sauf que ce n'est pas que cela qu'il faut faire, ce n'est que la première étape !
Je me concentre plus, je dois éliminer tout ce qui varie ! J'écarte une à une les mélodies, certaines sont faciles à "juger", celle des Hommes et de la plupart des animaux, par exemple, irrégulier au possible. Mais certaines sont plus complexes à identifier, celle des plantes par exemple. Heureusement, leurs mélodies sont "basiques", ce ne sont pas vraiment des mélodies d'ailleurs, plutôt une ou deux notes perdues dans le vide, c'est vraiment calmant à entendre...
Au final, une seule mélodie reste, deux en fait, celle du temps et celle que je n'arrive pas à "enlever" de mes oreilles, la mienne. Ce n'est pas vraiment très grave en réalité, juste un peu embêtant, c'est vraiment un jeu d'enfant de les distinguer l'une de l'autre, après tout. Sa mélodie est vraiment compliquée, non pas à comprendre, mais à reproduire, honnêtement, je ne pense pas que qui que ce soit, même le plus chevronné des musiciens, arrivera un jour à reproduire cette perfection.

4)
La mélodie du temps est comme avant, comme si je ne l'avais jamais changée, par contre, j'ai évolué, ou plutôt ma mélodie l'a faite. Elle semble se rapprocher de la sienne, comme si le temps voulait que je lui fasse écho, que je devienne lui, ou peut-être qu'il tente de devenir moi ?
Je... je ne... je ne... je ne sais pas, je ne peux pas savoir, comment le pourrais-je ? Comment pourrais-je savoir ce qu'il attend de moi ? Est-ce qu'il s'attend vraiment à quelque chose de ma part, au moins ?
Je tente de lui demander, mais il ne donne pas de réponses, je le savais déjà, à vrai dire. Après tout, le temps sait que si j'apprends ce qu'il veut, alors, je le saurais aussi dans le passé et donc que je pourrais, si je le veux, empêcher que le temps dans le présent et le futur ne réussisse.
Si... si je ne peux pas savoir, s'il ne veut pas me répondre, alors je n'ai plus qu'une chose à faire, tenter, tenter quelque chose, quoi que ce soit. Après tout, il semblerait que quoi je fasse, je "revienne à zéro", donc, continuons à tenter, non ? Non, Non, N▓▓

5)
C'est étrangement de plus en plus facile de réussir à isoler la mélodie du temps, est-ce que c'est seulement parce que je m'améliore ? ▓▓▓
Qu'importe, je pense avoir trouvé un moyen, c'est assez "simple" à vrai dire, il suffit juste que je fasse sortir, de gré ou de force, mon moi passé de sa cachette pour que "je" soit là lorsque les types armés arrivent, donc, ma famille n'aura pas à mourir, inutilement, pour moi et tout ira bien, parfaitement bien, parfaitement–

6)
Je sens le temps très facilement, l'écarter des autres mélodies l'est encore plus. Comment est-ce que "j'ai" pu galérer autant pour quelque chose d'aussi simple que ça ? "J'étais" vraiment nul décidément, heureusement que je suis bien mieux, maintenant. ̷J̷e̷ ̷n̷e̷ ̷d̷e̷v̷r̷a̷i̷s̷ ̷p̷a̷s̷ ̷t̷r̷o̷p̷ ̷t̷a̷q̷u̷i̷n̷e̷r̷ ̷u̷n̷ ̷m̷▓̷▓̷▓̷
Maintenant qu'ils sont sauvés, que je ne les ai jamais perdus, que faire ? Je n'ai pas besoin d'être "secouru", je pourrais tenter de m'échapper, mais ça n'a pas vraiment d'importance de le faire, à vrai dire. Alors, que faire ? Je pourrais tenter de Le sauver, non ? Il faut que je le fasse après, non ? Parce que, si je le faisais avant, ça risquerait de retomber sur moi et je ne le veux pas... ̷J̷e̷ ̷n̷e̷ ̷v̷e̷u̷x̷ ̷p̷a̷s̷ ̷f̷i̷n̷i̷r̷ ̷c̷o̷m̷m̷e̷ ̷l̷u̷i̷.̷
J'entends les mouches bourdonner autour de moi, il semblerait qu'elles veulent connaître mon pouvoir et insiste sans cesse sur cela. Ennuyant. Je lève mes mains, accélère leurs mélodies, les amenant rapidement à la mort alors que leurs corps se transforment en cendres. Voilà pourquoi les choses comme ça ne devrait pas oser me déranger... De nouvelles notes s'effacent...
Bref, qu'est-ce que je disais ? Ah oui ! Lui. Le sauver.

7)
Qu'est-ce que je peux faire ? Qu'est-ce que je peux faire ? Il faut que je trouve quelque chose, quoi que ce soit ! Je ne peux pas le sauver dans le passé, parce que je n'ai pas le droit de le faire personne ne peut changer cela, je ne peux pas aller dans son futur parce que C̴̡͚҇̒'҉̡̛̩̂͋̆e̴̡̤̞͂͐͌͞s̸̡̖҇̓̓̔ṯ̴̡̋͠ ḑ̸̠̥̌̑͡é̷̡͓̩҇̊j҈̟̬̉͊͢͞à̵̠̱͊̒̆͜͝ t̸̨̗̎̎̀͝r҈̡̛̯̣͇̃̈̃ǭ̵͉͊̅͝p̸̡̭̆̕ t̵̡̛͖̉̒a҈̡̥͓̭͂͌̚͞r̷̡͎̘̫̈́͠d̶̢̮̪҇͆.̴̧̛͍̥̅̽ Il ne reste donc que le présent ? Mais, est-ce que ce n'est pas déjà fichu ? Est-ce que ma maitrise du temps peut vraiment aider quelqu'un que le temps lui-même ne peut pas sauver ? Quelqu'un envers qui le temps se soumet ? Je... je ne sais pas, mais je peux essayer, non ? Il faut que j'essaye, non ?
Je ferme les yeux et respire doucement afin de tenter de me calmer. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Inspire. Ex–
–AHHH !!!
Ma voix. Il... il y a quelque chose, quelqu'un, devant moi. Je ne sais pas ce que c'est, je ne suis pas sûr de vouloir savoir, non plus. C'est quelque chose de si déformé, de si instable, de si s̵̨̠͙͙̑̈́͞i҈̨̘͖̏͋́͝ͅm҈̫̮͑̈͢͝į̶͙̱̐̓̋̕l҈̡̝̔͝ấ̵̩̣̾̕͢i҈̗҇͂̆̑͢ŗ̷̟̌͡é̷̛̤͚͢ à̸̡͈̜̈́͡ m̴̡̱̳̄̈́͊͡o҈̧҇̆̆ͅi҉̛̲̚͜. Ça a disparu ? Pourtant, c'est encore là, je le sens, je le sais. Ça ne peut pas disparaître ainsi, ça ne peut pas–
–AH !!
Un autre, différent, mais si similaire en même temps. Alors que l'autre avait tout son corps détruit et glitché, lui, semble vibrer alors que son corps tressaille sans cesse, il y a de la douleur et de la joie dans son regard alors que son sourire dément semble vraiment être heureux.
D'autres arrivent, un à un, chacun remplaçant le précédent, chacun différent, mais si semblable en même temps. Ils me rappellent quelqu'un, quelque chose, mais je ne sais pas vraiment qui ou quoi. Je tente de courir pour les semer, mais cela ne marche pas, ils sont toujours juste derrière moi, mais ils n'essayent pas de me toucher, ils sont "juste" là.
Ma fuite a poussé les gardes à me poursuivre, à me tirer dessus, nombre d'entre elles m'ont touché, mais elles ne m'ont pas fait ralentir, heurter la porte de sortie de plein fouet l'a fait par contre...

𝄞

3)
Je lève mes mains, où est-ce que je veux aller ? Ou plutôt, quand ?
Je pense que la meilleure idée serait d'aller quelques jours dans le futur pour voir ce qu'il va se passer, non ?
J'augmente la vitesse du temps, faisant passer une semaine entière en quelques secondes seulement, je baisse alors mes mains.
Je me vois dans une cellule, c'est vraiment bizarre de se voir sans avoir recours à un miroir... Il semble que je sois en bon état, enfin, physiquement du moins, mes yeux sont vides et je n'entends aucune mélodie venir de mon corps. À côté de "moi" se trouve un autre enfant, sa mélodie est cacophonique, plus exactement, il émet plusieurs mélodies en même temps qui ne sont pas du tout en accord et, il a plus d'une bouche... "Moi" comme lui sont vraiment étranges...
Celui aux nombreuses bouches me regarde droit dans les yeux, mais il ne semble pas vraiment me voir. Il ne paraît pas aveugle, plus, comment dire, "habitué", comme si ce n'était pas la première fois qu'il voyait quelque chose comme moi, quelque chose que l'on ne peut considérer que comme une hallucination... J'imagine qu'il a vu beaucoup de choses étranges, ou alors–
Qu'importe, allons voir plus tard dans le temps !

4)
Je lève mes mains, une idée en tête, tout a commencé parce que j'ai été piqué, donc, est-ce que je peux empêcher cela ?
Le temps ralentit jusqu'à quasiment s'arrêter, puis je le retourne, doucement, mais sûrement, jusqu'au début de cela, lorsqu'ils m'ont capturé, lorsqu'ils les ont tués, il y a seulement quelques heures de cela. Était-ce vraiment seulement, il y a quelques heures ?
Je me vois, enfermé dans ma chambre, caché sous mon lit, je vois mes yeux, cette fois de leur couleur naturelle, un noir profond, regarder fixement ma porte, espérant qu'elle ne s'ouvre pas.
Je passe par la porte, descends précipitamment, je dois réussir à les arrêter avant que le premier cri retentisse, sinon cela saura déjà trop tard. J'arrive dans le salon, mes parents et ma grande sœur sont là. Je les entends mentir, mentir pour me couvrir, dire qu'ils n'ont pas d'enfant de cet âge-là, niant tout simplement mon existence face aux gens armés en face d'eux. Je suis arrivé à temps, ils ne semblent pas pouvoir me voir, mais je m'en fiche, ce qui m'importe, c'est que j'entends leurs mélodies, leurs battements de cœur. Je me concentre sur les airs venant des tueurs et rien qu'eux, je leur enlève les accords du temps pour pouvoir directement les manipuler, puis les éteint, un à un, leurs corps tombant au sol. Tout va bien maintenant, tout va bien ! Je vais pouvoir avoir une vie tranq– pourquoi le temps s'emballe ? Pourquoi je le sens emporté tant de mes notes ? Je n'ai pas été si loin, si ? Je n'ai pas–
j'ai changé quelque chose qui ne devait pas pouvoir l'être. Le temps "redémarre".

5)
Je lève mes mains, en quelques secondes inexistantes, me voilà, de nouveau, dans le passé. ça n'a jamais été si simple, réfléchis ! Je suis arrivé avant mon essai précédent, bien avant, je "me" vois en bas des marches, mes yeux aussi noirs qu'avant. Mes parents et ma sœur sont là, je sais qu'ils ne peuvent pas me voir, seul "moi" le peu, actuellement. Je ne suis pas sûr de pourquoi, mais je le sais, donc c'est forcément vrai.
Je m'approche du f▓▓▓, de mon moi passé, sa mélodie est si différente de la mienne ! Ce n'est que peu étonnant à vrai dire, vraiment si peu étonnant. Est-ce que ce serait parce que c▓ ▓'▓▓ p▓▓ ▓o▓ ?
Je l'appelle, il me regarde, me voit, me reconnaît. I҉̡̝̐̽̀͡ļ̸̟͂̕ e̴̢̲͌̊͝ś̴̡̞̳́͛̕ͅt҉͙̓̈́͢͡ d̷̯҇̌͜ò̶̡͎͞n҈̧̪̎̉͆͝ͅċ̷̨͖͝ b̸͕̆̕͜i҉̨̲̆̊͞ȩ̸͎̙̍̓͠ň̵̢̘͛͛͝ ḿ̷̪̗̾̕͜ŏ̵̡̳̙̦̊́͠i҉̧̣҇̄̉̓ ?̸̡̝̙͇̏͝
Éloigné du reste de la maisonnée, je lui raconte que des personnes vont arriver, à ma sa recherche. Je lui dis que s'ils ne nous trouvent pas dès le début, ils tueront tout le monde sauf lui nous. Il sait que je ne mens pas, il comprend ce que je lui dis, il sait ce qu'il lui reste à faire, sans même que j'ai besoin de lui dire. Il l'a su au moment où je lui aie parlé, au moment où mon histoire est devenue la sienne, au moment où... Oh non !

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6)
Je lève, encore une fois, mes mains, changeant la mélodie du temps, mais, cette fois-ci, je ne suis pas la cible de ma propre attention, Il l'est. Je tente de voir son futur, après tout, s'il se fait sauver, je n'ai pas besoin de le faire maintenant, si ?
Je me retrouve dans un endroit sombre, vide de toutes choses, une espèce de néant sans fin, mon sang se glace à cette étrange vue. Pourquoi suis-je ici ? Je devrais être là où Il se trouve. Je devrais être là où... attends ! Non ! Non, Il ne peut pas être... non non non, c'est impossible, je ne suis pas beaucoup de temps dans le futur, normalement, il ne peut pas être déjà...
–Il semblerait que j'ai de la visite. Enchanté, Maestro, "Au rythme du temps", tu es le premier à arriver "ici" depuis que j'y suis enfermé.
Sa voix me parle, mais je ne Le vois pas. Où peut-Il être ?
–Ne t'inquiète pas pour ça, petit. T̷̨͎̘҇̇̈́͋u̸̯͉̙̥̦҇͛͊̍͢ n҈̡̛͙̞̥̣͈̉̌ę̷͍̖̠̀̽̐̕ p̷̨̙̙͎̤̓́̑̑̏͞ơ̶̢̗̜̩͉̌͂ṹ̷͙̱̯̬̽͜͠ṟ̷̛̤͈̩͙͛̀̆͢r҉̢̰͚͎̬͌͌̐͝a҈̡͓̘̾̐̽̈́̄͠ś̷̡̯̟͈̦̲͗́͗́͡ p҈̡͖̯̪̆͒̔̂͝ä̸̧̝̞̤̘́͂̐͛̕ͅs̵̯̪̣҇́͛͜ m҉̡̖̠̦̌̓͞e̶͔̲̳͍͍҇̌̃͢ s҈̨̯͖͓̬̭҇͑̔̒̋̌á̵̧͈͙̗͗͞ͅú̴̮̖̠̜̮͂͊͜͞v̶̡̞̦͉͓̓͊͗͑̊̕e҈̢̛͕̠̠͓̟̆̎́ŗ̶̠̦̬̣̄͋͝.҉̨̛͎̯͍̲̖̊̊̀ B̶̛͉̱̿̄̅̅̇͢ö̸̢͚͔̝́̔͋̊̕n̷͚̘͊͊̌͢͠ṉ̶̢͚̎̾͝e҉̢͇̥͔̞̲̽̄́̍͝ c̷͚͕̭̦͕̃̇̽̈́͋͢͞h̸̢̛̤̰̯̟̲̑̒̒á̷̡̪̞͑͡ṇ̵̝́̈̾͑͐͜͝c̶̢̥͇̩͎̳͆͒͂͆͝e҉̧̝̩̗̖̱͛͑͐̕,̸̧̞̞̔̈́̈́͠ m̸̡̛̪̜͑͋͒̆̀o̶̧̘̓͊͆̏͞ͅn҈͚̥̈͐̽̋͢͠ ę̶̘̘̤͑͐̈͝ń̷͉͕͆̚͜͝ͅf҈̝̫͈҇͑̔͜à̸̛̦͚̊̑͢n҉̢̯̩̝̄̈́̕̚ͅṱ̶̨̛̠͇͇͒͊ͅ.̸̨͖͖̭̉̀̿͊͞ͅ
Sa voix se perd. L'obscurité s'éclaire alors que l'absence de tout reprend les couleurs de cette réalité.
Je Le vois avant qu'il ne soit capturé, un enfant courant seul dans la neige à une vitesse folle, habillé courtement, puis le temps accélère, sans que je ne fasse rien. Je le vois en tenue blanche entourée de personnes de cet ordre, je le vois être forcé à entrer dans cette machine et le résultat tomber. Il n'est ni bénit ni maudit, ce qui semble logique, après tout, Il est le premier, le premier homme à devenir Être, le premier–
Je Le vois être amené, amener là où Il sera enfermé. Il faut que je l'aide !

7)
Ma tête me fait de plus en plus mal, de plus en plus mal, de plus en plus–
Dans la cellule, caché par le filet de n̵̢̝̰̫̤̈́̆̀͞o̶̤̠͇̟͊̇͑͜͝t̴̨̝̣̠͙͛̍̀͠e̷͕͖̱̾͆͢͠s̸̡̫͔̠͔͒͊̾̐̍͝ devant mes yeux, je me vois, à l'intérieur de celle-ci, les yeux vides, des impacts de balles couvrant "mon" corps sans que rien en coule. Comment c'est possible ? Je n'ai pourtant pas levé mes mains, je n'ai pas changé le temps ! Est-ce que je l'ai changé sans le vouloir ? Est-ce que quelqu'un d'autre l'a fait ? Ou peut-être est-il une autre de ces choses qui apparaissent auprès de moi depuis "peu" ? Non... je crois qu'il est vraiment "moi", mais sans être moi en même temps. Je tends une main vers lui, voulant le toucher, voulant voir s'il est vraiment là, si ce n'est pas un tour de mon esprit, afin de voir s'il est, tout simplement.
Je sens ma main le toucher et je sens que l'on me ▓▓ que je me touche. Je suis lui, comme il fut moi, je le sais maintenant et j'aurai toujours dû le savoir. Il est ce que j'aurais pu être, une de mes fins, une de mes voies, comme lui et tous les autres. Ils ont existé, mais n'ont jamais été, plus maintenant du moins. Je... comprend, je les sens tous en moi, je sens tout ce que j'ai vécu et ce que je vivrais, je vois toutes mes morts et le seul destin qui m'attend, mourir, mourir pour rien, mourir pour que le temps vole mon être et mes notes, pour qu'il me détruise, pour que je n'existe jamais, je comprends... mais, je ne veux pas cela ! Je ne veux pas mourir en vain ! Je ne veux pas qu'aucun "moi" n'est jamais existé ! Je ne veux pas perdre mon existence !
Il ne me reste qu'une seule chose à faire...

𝄞

3)
Il y a maintenant six personnes dans la cellule, "moi", le type aux plusieurs bouches, une fille et deux garçons, tous les nouveaux semblent assez normaux. Attends, j'ai compté six personnes, non ? Pourquoi je n'en vois plus que cinq ? Un. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Et, six. "Moi", trois garçons et une fille, ce qui fait cinq. Attends... comment c'est possible ? Voyons voir, "moi", ce qui fait un, le garçon aux plusieurs bouches, deux, la fille aux cheveux rouges, trois, un garçon avec des cheveux en épis, quatre, une personne avec un œil couleur ambre et un œil bleu ciel, cinq et... ou est la sixième personne ? Je suis sûr d'en avoir vu une autre, enfin, je crois ? Est-ce que j'aurais imaginé une sixième... ah non ! Elle est là, non, il est là, il... elle... iel ? Je sais pas, je... je ne peux pas le décrire ? Ça n'a pas l'air d'être là en fait, pourtant, c'est là, je suis sûr que c'est–
À quoi je pensais ? Je ne sais plus, ce ne devait pas être très important. Sur les cinq présents dans la cellule, personne me regarde, je suis pourtant sûr qu'ils peuvent me voir. En fait, ils regardent une espèce de fantôme qui est devant la cellule en train de leur parler. Il semblerait qu'ils veulent tenter de s'échapper d'ici, ce qui est une très bonne idée, évidemment.
Je vois le "fantôme" ouvrir la porte de la cellule et sortir une autre clé pour enlever les colliers de tout le monde sauf de "moi" et de celui aux nombreuses bouches.
Je vois les trois enfants tenter de fuir par la porte géante à côté d'eux, mais de nombreux gardes armés les entourent, une volée de balles atterrit sur les fugitifs, qui semblent s'en sortir indemne, pour l'instant du moins. Puis, le garçon aux cheveux en épis crie, ou plutôt, rugit et– zzzzt
Qu'est-ce que ? Pourquoi mon corps me fait si zzzzt Pourquoi tremble-t– zzzzt Je– zzzzt zzzzt zzzzt

La Mort peut frapper, sa faux scintiller,
Mais lui, retourne du temps le sablier,
Dans les dernières secondes, il se volatilise,
Tel un maestro temporel, ses notes en sacrifice.

6)
Je lève mes mains, en▓▓▓▓ encore une fois, mais bizarrement, je n'entends que la mélodie du temps, pas celle des autres, pas même la mienne...
–Tu n'es que spectateur ici. Même le temps n'a pas le droit de changer cela, ṁ̸̨̦̤̐͡ǫ̷̛͙̀̅i̶̢̝͕͂̀͠.
Je ▓▓ vois alors que ce n'est pas. Sa voix est dans ma tête alors que cela n'est pas possible. Je sais qu'il n'a jamais existé, même s'il a été, donc cela n'est pas possible que... Non ! Ce n'est pas ça ! Ce n'est lui ! Il... il est... l҉̢̟̙҇̀͛̊ͅe̸̡̤͍̟͎͔̾̓̌͡ t̴̜͎͂̍͂̇̉͜͠ȩ̷͖͉͕̪͍̄͋̕m̸̧̠̯̯̟̔̑̅̈́͞p̵̧̤̫̽̀͠s̷̡͙̟̞̫͊̊̀̅̎͝.҈̢͉̗̞͈͖̓̓͝
Je ne peux détourner le regard, il sait, il sait que je sais, comme je sais qu'il sait... nous savons parce que nous, parce que nous sommes u҈̙̙̬͎̩̓̓̆̍͢͞n̵̢̤͇̽͊̅͝.҈̡̯̫̯̣̅̓̃̌̒͡.
Puis, le temps revient et je ne peux rien faire, rien faire d'autre que regarder, le regarder subir des tests inhumains, le regarder perdre "les Siens" avant même qu'ils ne lui appartiennent.
Que puis-je faire pour l'aider ? Que puis-je faire pour l'aider ? Q̴̰̝͗͒͛̃̕͜ͅu҉̘̲҇́̀͂̌̾͜ḙ̵̡͓̝͒́͊̿͡ͅ p҉̡̛͚̩̮̯͍̐̍͗̇͑u̶̝͓̽̾͢͡i҉̥̲̩̆͒̃͜͡s̷̨͎̜҇͌̓̚-̴̛̮̞͙̏̂͜j̵̨͍̝̦̈́͛͡ê̶̢̞͕̙̒́̎͡ͅ f̸̨͇̘͎̭̋̈̾͗͆͠a҉͉̱̗̗̃̃́̌̕̚͢i̶̢̛̝̪͕͈̿͗̏̈̔r҈͙͇͊̍̂͜͞e҈̛̘̩̳̠̲̍̌͢ !҉̜͕͉̖́͑̆̒̆̕͢ͅ?̸̙͓̩͊̏͐̕͢

7)
Je lève mes mains, une toute dernière fois. La musique du temps est si similaire à la mienne désormais, tellement que j'ai du mal à les distinguer, que j'ai du mal à savoir laquelle changer... Je ne suis pas sûr d'avoir changé la bonne, mais le temps remonte, comme prévu, les deux changeant, à l'unisson.
Je me vois, couché sur cette table de fer, les yeux fermés. Ces humains viennent de me piquer, mais je ne suis pas encore réveillé, pas encore, c'est mieux ainsi, j'imagine.
Je me regarde, corps, esprit et mélodie encore intacts. Pour être honnête, je m'envie, j'envie cette version de moi qui est encore "vraiment" "moi", ou ce qui s'en approche le plus, du moins. soupire
J'entends sa... "ma" mélodie d'autrefois, d'il y a si longtemps, d'il y a seulement quelques heures, si différente de la mienne. En même temps, la mienne n'a presque plus de différences avec celle du temps...
–Je suis si désolé.
Je me chuchote à moi-même.
–Mais, c'est mieux pour nous tous, je te l'assure. Tu n'auras pas à vivre cela, tu n'auras pas à d̶̡͡i̸̧҇s̸͜͞p̶͢͞a̵̢̕r̶͜͝a̴̧͠î̸͢͝t҈̧͡r҉̧͞e̵̡͝.
Je ne lève pas mes mains cette fois-ci, je n'en ai pas besoin, plus maintenant. Je change "mon" temps, détruisant définitivement mon "moi du passé" pour éviter à moi, "moi" et nous tout ce qui m'est arrivé. C'est mieux ainsi, c'est certain.
Je "me" vois commencer à devenir poussière, je "me" vois lentement disparaître alors que ma mélodie et celle du temps devienne définitivement un. Je sais que j'ai fait ce que je devais, je sais que, dans peu de temps, je vais disparaître, à mon tour, comme si rien de tout cela n'avait jamais existé, je le sais et cela me va. Au moins, je n'aurais jamais à vivre ce que j'ai vécu et c'est tout ce qui compte.

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7)
Je me sens changer, alors que "je" n'ai pas encore entièrement disparu. Je sens mon contrôle sur le temps devenir plus fort, plus fluide, juste meilleur. Je sens le passé, le présent et le futur devenir mien. Il semblerait que le temps n'était pas en train de devenir moi et que je ne devenais pas lui, mais il se donnait à moi. Je me sens si puissant, tout-puissant, comme si rien ne pouvait jamais m'arrêter, plus jamais. Je sens les autres Êtres alors que je les rejoins, que je devienne un d'eux, que je m'élève au-dessus de presque toutes vies.
Avec cette puissance, je suis certain de pouvoir les sauver, de tous les sauver, pas seulement Lui, mais aussi tous les autres, sans aucun doute, c'est si formi–
Arghhhhhhhhhh !!!
Ma tête, ma tête, ma tête ! Pourquoi ? Je suis un Être ! Je suis un Dieu parmi les Hommes, je suis, je suis–
–Hahahahahahahahahaha... je suis si stupide !
Un rire amer sort de ma bouche, alors que des larmes cristallines tombent de mes yeux, j'ai enfin compris, bien trop tard désormais.
–Tout est de ma faute, tout aurait pu, aurait , bien se finir et par ma faute, par ma stupidité, je disparais, disparais à jamais !
Mon rire morbide et mes larmes ne s'éteignent pas alors que je sens mon corps se fondre dans le néant.

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Un instant auparavant, son rire s'échappait de ses lèvres dans un mélange étrange de surprise et d'amertume. Il était empreint de la tristesse de la brutale découverte de la réalité alors que son corps disparaissait. Ses yeux, de plus en plus vides, reflétaient un mélange de confusion et de désillusion, tandis que son rire sonnait comme un écho lointain de son optimisme perdu, il y a maintenant "si longtemps". C'était un rire teinté d'un sentiment de regret, un rire qui racontait l'histoire d'une bataille menée en vain, contre son allié et lui-même, sans même qu'il le sache.
Et, maintenant, il n'est plus. Il n'est pas mort, les Êtres ne meurent pas. Il est bien pire, il est perdu à jamais, il est oublié, comme s'il n'avait jamais existé, comme si sa vie n'était rien de plus qu'un drame n'ayant jamais été joué, comme si, comme s'il n'avait jamais été autre chose qu'une histoire, dont le livre est maintenant brûlé...

Le temps n'a même pas pu sauver son propre "maître". Maestro n'a maintenant jamais existé alors que le temps, désormais "libre" et seul, à jamais, n'aura jamais plus de seconde chance, enfin, normalement...

Fin du chapitre

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