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Point de vue de ???

Je n'aurais pas dû fuguer, vraiment pas dû...

J'en avais marre de supporter ma famille, leurs remarques et tout le reste, surtout les cours d'éthique et de religion d'ailleurs. Je comprends que cela est sûrement nécessaire, mais pas autant de temps par jour et pas toujours sur le même sujet.

Fuguer hors du royaume était vraiment simple, tant que tu as de l'argent, tu sembles pouvoir faire presque tout, c'en est presque effrayant, mais ça a ses avantages.

Et maintenant, me voilà à courir dans la rue parce qu'un groupe de personnes me poursuit. Et, ils sont bien plus rapides que moi...

J'entends des bruits derrière moi, proche, trop proche, je me mets donc à prendre des rues au hasard, espérant les semer. Mais, cela ne marche pas du tout, bon sang ! Comment ils peuvent me suivre si facilement ? Même moi je ne sais pas où je vais !

Ah ! Il semble que je me sois fait cerner... Derrière moi, devant moi et sur les deux rues sur le côté se trouvent deux personnes armées n'ayant aucun symbole d'appartenance à quoi que ce soit. Donc, ce sont eux.

Je lève les mains en signe de reddition.
–D'accord, d'accord, je ne tente plus de fuir. Vous pouvez me ramener chez moi...
Je leur dis en soupirant.

Ils me regardent, interdits, avant de rire.
–Chez toi ? Et pourquoi on ferait ça ?
Demande la personne derrière moi en continuant à avancer dans ma direction.

Hein ?

–Vous, vous ne faites pas partie des troupes de mon père qui tente de me ramener chez moi à chaque fois ???
Ils rient, encore.
–Non, non, non, petit. Je ne sais pas qui est ton père, mais on ne fait certainement pas partie de ses troupes.

Oh merde ! Oh merde ! Oh merde ! Il faut que je fuie !!!

Je cherche du regard une quelconque sortie, mais je ne vois rien. Toutes les voies sont bloquées et la seule personne qui s'avance vers moi, celle qui m'a parlée, et un homme bien trop fort pour moi ! Je suis fichu ! Je suis fichu ! Je suis fichu !

–Vous, vous, vous allez-me faire quoi ? Pas de mal, si ? Parce que mon père peut payer une rançon pour moi si vous lui demandez.
Il secoue la tête.
–On n'a pas besoin d'argent. Et, oui, ça va faire mal.

–Je suis le prince héritier du royaume Zevell, Éros Zevell ! Si vous me faites du mal, vous et tous les vôtres vont avoir beaucoup de problèmes !
Je jette ma dernière carte, désespéré, celle que je ne voulais pas vraiment pas utiliser. Mais, normalement, ça devrait me sauver à coup sûr.

–Prince héritier, hein ?
Il s'arrête de bouger en disant cela.
–Oui, je suis le prince héritier du royaume Zevell.
Je dis d'un ton plus confiant. 

Je suis persuadé que tout va bien se passer maintenant. Enfin, je vais sûrement être retenu en otage pour être échangée contre quoi que ce soit, mais c'est déjà mieux que ce qu'il prévoyait de me faire, j'en suis certain.

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Point de vue de Drake

–Un prince ? Ça pourrait être utile de le sauver, non ?
Me dit la personne me possédant.

Il veut le sauver ? C'est une si mauvaise idée ! Heureusement qu'il m'a posé une question au lieu de m'avoir donné un ordre, je peux encore tenter de m'en sortir. Il faut juste que j'arrive à le convaincre sans qu'il s'imagine que je veux me rebeller...

–C'est une mauvaise idée, maître. Pour le sauver, il faudrait que je tue les soldats nous accompagnant et je ne peux pas le faire assez vite pour les empêcher d'appeler des renforts. D'autant plus que si je suis le seul à survivre, ils sauront que je suis un traître.
J'essaye d'expliquer, ce qui semble plus ou moins marcher.
–Tu n'as pas totalement tort, l'idiot. Néanmoins, si on arrive à le ramener vivant jusqu'à chez lui, il pourra sûrement nous aider en retour.

Pourquoi est-ce qu'il dit ça ? Durant le briefing, ils ont dit que... ah ! Le maître dormait ! Il va falloir que je lui explique, merde !

–Malheureusement, ça m'étonnerait, maître.
–Pourquoi ?
–Vous ne le savez pas parce que vous dormiez à ce moment-là, maître, mais il semblerait que la quasi-totalité de la cour de son royaume tente de mettre fin à ses jours.
Je le sens me regarder avec grande attention.
–Apparemment, il n'aurait aucun intérêt pour les femmes. Et, comme son royaume repose totalement sur la lignée royale, que seul l'aîné est important tant qu'il est en vie, que le trône ne peut être passé que de parent à enfant et que son père commence à être vieux, ils veulent le tuer, ou le faire disparaître, avant que son père ne meure. C'est justement pour cela qu'on le poursuit.
Je lui dis rapidement.

Il ne dit rien pour l'instant, mais je sens son regard, en colère, se poser sur moi.

–La prochaine fois que quelque chose comme ça se passe, réveille-moi, imbécile !
Crie-t-il. 

La dernière fois que j'ai essayé de le réveiller, il m'a fait mal pendant un long moment...
–Mais, maître, la dernière fo–
Je proteste par réflexe, même si je m'arrête bien vite en sentant mon corps commencer à me faire mal.
–Oui, maître ! À vos ordres !
Je réponds à toute vitesse. Il faut vraiment que je cesse de contredire ce tyran...

–Chef ? Pourquoi vous ne bougez plus ?
Me demande un de mes hommes.
–Vous ne comptez pas accepter son offre, si ?

–Fais semblant d'accepter l'offre du prince. Comme ça, il ne fuira pas plus loin. On le sauvera avec les autres, s'il survit.
Un ordre.
–Oui, maître.

–Bien sûr que si. On va l'amener directement à la base, comme ça on pourra négocier. Essayons de ne pas trop l'abîmer.
Je réponds calmement.

J'envoie le code 2.4 aux hommes m'entourant, ce qui veut dire "Taisez-vous et faites ce que je vous dis." Ils devraient comprendre que ce n'est qu'un piège et si ce n'est pas le cas, tant pis pour eux.

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Point de vue d'Éros Zevell

–Venez prince.
Me dit celui qui a été appelé chef.
–Si vous me suivez gentiment et ne tentez pas de fuir, tout se passera bien, sinon...

Je ne réponds pas, mais le suit doucement. Je sais pertinemment qu'il ne faut pas que je tente quoi que ce soit dans cette situation, certes, ils préfèrent sûrement que je reste vivant, mais je suis certain que cela ne les dérangerait absolument pas si je meurs...

Par contre, je me demande bien pourquoi il est resté aussi longtemps sans rien dire avant d'accepter ? En plus, il avait l'air totalement paniqué à certains moments. Est-ce qu'il est fou ? Est-ce qu'il communiquait avec son chef ? Est-ce que je suis certain de vouloir savoir ? Pas sûr...

Ils m'amènent à un camion noir aux vitres teintées et me demandent d'entrer dedans, ce que je suis, bien évidemment, obligé de faire. Tous les hommes entrent à ma suite, m'entourant, ne cessant de me surveiller, leurs armes dégainées.

Un d'entre eux me bande les yeux, question de sécurité apparemment.

La voiture s'arrête, mais ils n'enlèvent pas le bandeau pour autant, j'entends des oiseaux, sens de l'herbe à mes pieds, on est donc dans une campagne quelconque ? Je ne crois pas qu'il y en a près de là où ils m'ont attrapé. Pourtant, ça doit faire seulement une vingtaine de minutes qu'ils m'ont attrapé, je crois...

J'entends une porte s'ouvrir en grinçant et se refermer en claquant derrière moi. Il semble qu'on soit maintenant dans une grotte, les pas de ceux qui m'ont capturé résonnant avec les miens.

Cela fait maintenant plusieurs minutes que l'on marche, mais il semble que nous soyons enfin arrivés, les pas s'arrêtent et on me dit de faire de même. Puis, mon bandeau est enlevé. Je suis dans une espèce de salle étrange où se trouve un vieil homme, sûrement même plus vieux que mon père, deux personnes en blouses blanches, deux tables avec d'étranges attaches, des objets en verre et des... tâches de plusieurs couleurs qui dégage une mauvaise odeur.

–Mettez-vous sur une table, vous allez rester là un peu de temps avant que l'on vous mette dans votre cellule.
Le vieil homme a un sourire étrange en me disant cela.

Je fais ce qu'il me dit, même si j'avance à pas lent. Pourquoi aurait-il besoin de me mettre sur cette table d'abord ? Si c'est pour envoyer une preuve que je suis capturé à mes parents, pourquoi ont-ils deux tables ? Et, que sont toutes ces autres choses ?

Une personne ferme les attaches sur mes poignets et mes jambes, m'empêchant totalement de bouger.

–Il n'y a pas besoin de faire ça, vous savez. Mes parents n'ont pas besoin de–
Je suis interrompu par le rire du vieillard.
–Parce que tu crois encore que tu vas les retrouver un jour ? Je ne m'attendais à rien et je suis quand même étonné !

Je tente de regarder dans sa direction, je tente de comprendre, je ne comprends pas ce qu'il se passe. Je ne vais pas les revoir ? Ils ne veulent pas de rançon ? Ils vont me tuer ???
Non, non, non, impossible ! C'est juste pour me briser, c'est certain, ils n'oseraient pas ! Ils n'oseraient pas ! Ils n'oseraient pas, n'est-ce pas ?

Je me débats, envahis par la peur, mais, c'est trop tard, les attaches sont bien trop résistantes, je ne peux pas me détacher.

Je sens quelque chose me faire mal, en tournant la tête, je vois une personne en tenue blanche avec un truc en verre dans la main. Qu'est-ce qu'ils m'ont fait ? Qu'est-ce que–

Ma tête me fait mal, me fait vraiment mal. Mes sens se brouillent peu à peu, comme si je devenais spectateur de mon propre corps, comme si ce corps n'était plus mien. Ma vue est couverte par une épaisse couche de brume, mais ce n'est pas un brouillard informe, il prend la forme d'une personne, d'une personne que je ne connais pas, mais que je suis sûr de pouvoir reconnaître maintenant. Je ne sais pas son nom, je ne sais pas son âge, même si elle semble avoir plus ou moins le même que moi, je ne sais pas où elle est, mais, je sens que je dois la trouver, que c'est vitale que je le fasse. Je ne sais pas pourquoi, mais je m'en fiche, tout ce que je veux c'est la trouver. Il faut que je la trouve, il le faut, à tout prix.

Tu suis l'écho d'une présence, d'une âme affinée,
Je suis l'écho d'une présence, d'une âme affinée,
Sans connaître la vérité de cette destinée.
Sans connaître la vérité de cette destinée.

Ton cœur s'enflamme à chaque pas vers iel,
Mon cœur s'enflamme à chaque pas vers iel,
Sous les étoiles tu suis un lien immatériel,
Sous les étoiles je suis un lien immatériel,
Rejette tous tes doutes et tes craintes,
Rejetant tous mes doutes et mes craintes,
Car tu dois poursuivre à tout prix ta quête.
Car je dois poursuivre à tout prix ma quête.

Éros, ton avenir est encore indéterminé,
▓▓▓▓, mon avenir est encore indéterminé,
Car dépendant de cet être à jamais lié.
Car dépendant de cet être à jamais lié.

Quelle est cette voix ? Pourquoi est-ce que je me suis senti obligé de répéter dans ma tête ce qu'elle a dit ? Et, comment connait-elle mon nom ?

Je sens mon cœur battre de plus en plus fort, je sens comme une présence, lointaine, vraiment lointaine, sa présence, à 100 543 pas, très précisément.

Je commence à avancer dans sa direction, mon corps et mon âme me réchauffant, me galvanisant à chaque pas, me poussant dans sa direction.

J'entends un bruit en fond, derrière moi, mais je ne m'en préoccupe pas, je continue à avancer, pas à pas.

Quelque chose me touche, attrape mon épaule gauche, tente de m'arrêter, mais je continue à avancer, juste ralenti. Une seconde main attrape celle de droite, m'arrêtant totalement.

J'entends un toussotement, sûrement le bruit de fond de tout à l'heure, tandis que je suis retourné de force dans sa direction.

–Pourquoi être si pressé de partir ?
Demande le vieillard.
–Dis-nous quel est ton pouvoir, petit prince et on pourra t'amener à ta cellule.
Continue-t-il.
–Un pouvoir ? Je ne pense pas avoir eu de pouvoir. J'étais censé en avoir eu un ?
Je demande en retour, sincèrement surpris.

Il me regarde étrangement, cherchant sûrement à savoir si je suis sincère, ce que je suis. Je n'ai pas reçu de pouvoir, pas vraiment, j'ai reçu une mission et un guide, rien de plus, rien de moins.

–Rien d'inhabituel alors ? Cela peut être n'importe quoi.
–À part l'entièreté de cet endroit ? Non, rien.
Ma mission n'est pas étrange, n'est pas inhabituelle, ma mission est tout à fait normale.

Il me regarde en marmonnant quelque chose dans sa barbe.

–Amenez-le dans la cellule.
Dit-il aux deux personnes me tenant avant de se retourner vers les types en blouses.
–Il faut que l'on trouve pourquoi il y a des personnes qui survivent sans obtenir de pouvoirs !
Il semble énervé.

Le chemin que l'on prend à travers la caverne me rapproche de cet être, mais je ne peux pas aller assez loin, ils m'enferment dans une espèce de petite cellule avec déjà trois personnes dedans. Il y a deux garçons semblant ordinaire et un avec plusieurs bouches éparpillés sur son corps. Le dernier semble vraiment très étrange à cause de ses yeux, ils semblent bouger constamment, comme s'il voyait, ou cherchait, quelque chose qui n'existe pas, vraiment étrange.
Et dire que je vais devoir rester dans ce petit truc avec trois autres personnes alors qu'il n'y a vraiment pas la place pour quatre...

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Éros est donc le huitième à survivre au test avec le sang du premier. Qui est cet être qu'il recherche et arrivera-t-il à le trouver ?

Fin du chapitre