12
------------------------------------------
Un autre enfant est amené dans cette maudite salle, un autre enfant qui va être sacrifié, sacrifié pour leurs recherches maudites... soupire Je ne peux rien y faire malheureusement.
Ai-je vraiment fait le bon choix ce jour-là ? Cette question me hante depuis cette maudite journée et me hantera toujours. N'aurais-je pas pu trouver une autre solution ? Est-ce que celle que je n'ai pas prise aurais-été mieux ? Comment savoir ? Tout ce que je sais, tout ce que je peux savoir, c'est que ce choix n'a pas amené de bonnes conséquences, pas pour eux tous en tout cas. Peut-être que ça l'est pour ces imbéciles d'autoproclamé "scientifiques", mais c'est tout. Et, je dois trouver un moyen de tous les tuer, et dans d'atroces souffrances de préférence !
Mais, ce n'est qu'un rêve, un de plus...
Les pleurs de l'enfant ramènent mon attention vers lui, il est installé sur la table, une seringue pique son bras. Une seringue contenant mon sang bien sûr. J'aimerais empêcher cela, j'aimerais m'assurer qu'il survive, le faire devenir un des miens, mais je ne peux pas, ce n'est malheureusement pas moi qui décide. Qui le fait ? Je n'en sais rien. Je ne le saurai probablement jamais.
Au moins, lui, il va survivre, je le sais, je le sens.
Les paroles me viennent, comme à chaque fois, comme à chaque survivant. J'entends sa voix pour la première fois et j'espère que cela ne sera pas la dernière...
Dans les profondeurs de ton être, un sort funeste,
Dans les profondeurs de mon être, un sort funeste,
Ton fluide est devenu solide, ton corps l'atteste.
Mon fluide est devenu solide, mon corps l'atteste.
Tes pleurs sont désormais asséchés,
Mes pleurs sont désormais asséchés,
Ton corps n'est plus qu'aridité.
Mon corps n'est plus qu'aridité.
Tu es prisonnier d'une métamorphose étrange,
Je suis prisonnier d'une métamorphose étrange,
Plus rien ne te tranche ni ne t'ébranle.
Plus rien ne me tranche ni ne m'ébranle.
Aridan, ton corps totalement solide
▓▓▓▓, mon corps totalement solide
Arrivera-t-il à arrêter ce génocide ?
Arrivera à arrêter ce génocide !
Je l'espère Aridan, je l'espère. Bonne chance à toi.
------------------------------------------
Point de vue d'Aridan, "Solidité totale"
Je me sens bizarre, mais si fort en même temps. Alors que je pleurais sans fin, il y a quelques instants, je ne sens plus aucune tristesse ou désespoir, je me sens juste... fort, robuste, presque immortel.
Je sais que je peux casser les lanières qui me coincent, mais je sais aussi que je me ferais sûrement tirer dessus juste après. Et, même si je me sens en capacité de résister à de nombreuses balles, je préfèrerais ne pas m'en prendre pour rien. En plus, le collier que je porte semble... dangereux.
–Des changements ?
Demande une voix ennemie en enlevant les lanières me retenant. Je me relève instantanément, mais ne fait rien d'autre.
Je ne réponds bien sûr pas. Je ne suis même pas sûr moi-même, et puis, de toute façon, je ne compte pas aider ces gens-là.
–Ogak.
Dit le vieil homme d'une voix neutre.
–Oui.
Répond un adulte d'une vingtaine d'années. Il sort une petite télécommande d'une de ses poches et appuie dessus.
Je sens comme un petit chatouillement au niveau de mon cou, un chatouillement qui semble devenir de plus en plus–
–Aïe !
Je ne peux retenir un cri de souffrance à cause de la douleur provoquée par le collier.
La douleur continue alors que je me mords les lèvres pour ne pas recrier, je ne veux pas leur faire ce plaisir.
La douleur s'arrête, le collier cesse de vibrer, mais ma tête continue. Ça fait tellement mal ce truc ! Il faut que j'arrive à m'en débarrasser...
–Des changements ?
Répète le même vieil homme.
–Je me sens plus fort, je crois ?
Je réponds cette fois-ci, ne voulant pas ressentir cela à nouveau. Pas pour ne pas avoir répondu à cette question en tout cas.
–Quelle partie du corps ?
–Tout le corps.
Il sourit, ce qui ne me plaît pas. Il fait un geste de la main à deux types en blouses qui m'amènent, accompagnés de deux gardes.
On arrive à une salle étrange avec des objets semblant faits de cuirs et ressemblants à des grands cylindres suspendus au plafond par des chaînes, ainsi que des blocs de pierres, minerais et autres choses résistantes.
–Tapes dans chacun d'eux au moins une fois.
Hein ? C'est une blague ? J'ai bien dit que je pensais être un peu plus fort, mais pas au point de pouvoir casser de la pierre à mains nues...
Je les regarde, voit leur air sérieux, les armes pointées dans ma direction, bon, je vais certainement me casser quelque chose moi...
Le truc de cuir ne me fait rien, par contre, j'ai vraiment l'impression que je tape plus fort qu'avant, même si c'est une sensation assez bizarre. Ce n'est pas vraiment que je tape plus fort, c'est plus comme si mon poing avait grossi, mais sans changer de taille ni de forme, mais il est quand même plus lourd, comme tout mon corps. C'est juste étrange.
J'enchaîne, sous le regard armé des gardes, avec la roche, le métal et les autres choses, et, encore une fois, je ne sens pas de douleur, ni d'os se briser. Pourtant, j'ai bien tapé de toutes mes forces, je sens bien l'odeur du sang qui vient de ma main et je vois bien qu'elle est ouverte, mais pas de sang qui coule, pas de douleur, rien.
–Je me suis trompé, je pense, je n'ai pas l'impression que je suis plus fort.
Je dis après avoir tapé dans chacun des objets.
–Alors quoi ?
Me demande un des types en blouses.
–Aucune idée.
Je réponds le plus normalement possible en faisant bien attention à ne pas montrer ma blessure d'où mon sang ne coule pas.
Je suis plus résistant, voilà ce que je suis. Et, mon sang, ne coule pas, pour une raison que j'ignore.
==========================
Ils n'ont rien remarqué, parfait, totalement parfait ! Je suis sûr qu'ils m'auraient fait faire un nombre excessif de tests s'ils l'avaient su, c'est certain.
Ils croient vraiment que je suis un "normal" ayant survécu, pour l'instant du moins et il vaut mieux que j'entretienne cette illusion.
Je me trouve maintenant dans une espèce de petite cellule ayant un simple lit, de la paille et c'est déjà presque tout. Enfin, il y a aussi une personne qui me tourne le dos, il est un peu plus enveloppé que moi, comme s'il arrivait à manger beaucoup ici. Ça veut dire qu'ils nous traitent normalement ? Alors qu'ils nous ont enfermés dans une sorte de cellule ?
Il se tourne lentement vers moi.
–B. O. N. J. O. U. R.
Épelle-t-il. Chaque lettre semblant émaner d'une partie différente de son corps.
–Pour Bonjour !
S'exclame-t-il en me souriant.
Son sourire est bizarre et ses dents rouges. Il ne semble pas mauvais pour autant, juste, effrayant...
Et, il semble qu'il ait sept bouches. Enfin, je pense que ces six trous béants bougeant et couverts de choses ressemblant bien trop à des dents, sont des bouches. Donc, avec la "principale", ça fait sept.
–Onze en fait. J'en ai quatre sur les jambes.
–Tu lis dans les pensées ???
Je demande surpris.
–Non, tout le monde demande tout le temps la même chose.
Hausse-t-il les épaules, son sourire ne le quitte pas.
–Oh, désolé. T'as rencontré tant de personnes depuis ta... transformation ?
–Pas grave, j'ai l'habitude. Et oui, des centaines de personnes, peut-être même des milliers.
Sa seconde phrase est prononcée d'un ton étrange.
–Il y a autant d'autres personnes vivantes ?
–T'es le... cinquième ou sixième à survivre, quelque chose comme ça.
–Alors, il ne peut pas y avoir autant de personnes qui t'ont demandé–
–Les survivants ne sont pas les seuls à m'avoir demandé cela.
Son regard est encore plus étrange qu'avant, ses yeux bougent en tous sens, semblant regarder un à un des choses n'existant pas. D'autant plus qu'il dirige vers "eux" le même regard qu'un prédateur montre à sa proie effrayée.
De qui parle-t-il ? Qui lui a demandé sans être un survivant ? Sûrement les scientifiques, mais même, le compte n'est pas bon, il manquerait bien des personnes. Alors qui ? Bizarrement, je suis persuadé que je ne veux pas en savoir plus.
__====================__
Les "survivants" ont un sixième membre maintenant, mais quel est réellement son pouvoir ? Et de qui parle Munde ?
Fin du chapitre
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top